Il sert à quoi ce confinement ?
LE PAPA
A faire croire qu'on fait un confinement.
Elle a raison la gamine. Est-ce encore un confinement ? A Paris, pas vraiment.
Certes le trafic des voitures a baissé, un espace appréciable est récupéré sur les trottoirs suite aux fermetures de terrasses de restaurants, on entend à nouveau - un peu - les oiseaux. Je peux courir au milieu de la rue, on ne se marche plus dessus, tout est plus apaisé.
La mort ne rode plus, elle est là, domestiquée et symbolisée par chaque masque porté. Avec la fraicheur et le ciel d’azur des derniers jours, contre toute attente ce confinement a des allures de séminaire de relaxation improvisé en station de sport d’hiver en début de saison. Un séminaire sponsorisé par Amazon Prime et Uber Eats dont les pubs en dos des bus et les livreurs en dos de scooters sillonnent la ville. C’est Paris sans la frénésie de Paris, en plus rajeuni. Il y a très clairement moins de personnes âgées dans les rues tandis que les enfants et les adolescents reconquièrent l'espace public. A la télé-pause de midi, on fait un ping-pong au square. A la tombée de la nuit, la plupart des commerces sont encore ouverts dans un quartier plus silencieux mais toujours vivant ou quelques silhouettes masquées passent avec leur cabas d’un commerce de bouche à l’autre et prennent le temps de se parler. Je marche dans une version inconnue de mes rues, celle reconstituée en studio pour un film français avec des faux décors, des façades éteintes où l'on devine quelques tintements de verres à l'heure de l'apéro et des magasins comme encore plus éclairés qu'à l'habitude. On y voit peu de figurants et quasiment pas de voitures en circulation faute de budget.
Cette première semaine de confinement est une danse des mots, il s’agissait de faire croire à un reconfinement au corps médical et personnes âgées tout en lâchant un peu la bride aux autres en misant sur la responsabilité de chacun. Les cacas nerveux de Véran sur les bancs de l'assemblée et les suppliques de plus en plus larmoyantes des zexperts en virus et plateau télé pour que nous ne soyons encore plus parqués en appartement avec trois masques sur la gueule pendant au moins encore deux ans, sont autant de signes de leur perte de crédibilité et d'influence dans le débat public et politique. Le télé-travail reste au bon vouloir des patrons, les écoles bondées restent des cloaques et de moins en moins consent à s'auto-excuser par papier d'avoir à aller chercher le pain. Ailleurs le Covid reste un risque que chacun apprivoise à sa sauce... Et l’idée de limiter les mesures de confinement aux seules personnes vulnérables et malades commence à discrètement se décliner dans la presse, pour peu à peu infuser dans l'opinion.
Les soubresauts de l'absurde législatif auto-proclamant une nomenclature absconse de ce qui est essentiel ou non nous amusent encore un peu (sauf les commerçants qui ont directement à souffrir de ces conneries d'Etat). Il faut y voir les derniers spasmes de lutte de l'organisme d'Etat pour affirmer son pouvoir là où il a perdu le contrôle de l'épidémie. Contrôle qu'il n'a jamais eu. L'exécutif à la Kafka, dépassé, contradictoire et inaudible, commence-t-il enfin à réaliser qu'après tous ses échecs et tous nos efforts, nos soumissions à ses mécanismes absurdes pour réparer ses conneries, il ne peut collectivement nous en demander plus sans risquer d'y laisser beaucoup de plumes ?
Je ne leur fais évidemment aucune confiance, à la moindre baisse de la garde ils s'engouffreront dans la brèche de la culpabilisation. Continuons la bataille idéologique contre la peur dans laquelle ils veulent nous voir patauger. Cette bataille ne se gagne pas derrière nos écrans, mais dans la rue. En commençant par marcher librement. Alors, en marche.
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