Youpi, c’est la pandémie ! J’anticipe les ordres du gouvernement : Je reste chez moi à regarder M6.
Superbe plateau prêt-à-gerber Mercredi soir. Un 66 Minutes spécial votre enfant est une raclure.
Au programme de cette émission bien représentative de la charge émotionnelle et de la confiance que porte le spectateur d’M6 pour sa progéniture, 4 sujets aussi non-anxiogènes et variés que :
- Ces ados bagarreurs.- Ces ados obèses.
- Ces ados drogués.
- Ces ados incultes et barbares.
Bref, si tu as un môme à peu prés poli, qui a la moyenne en classe sans tabasser son prof et qui ne te parle pas comme à un chien en faisant une faute de français à chaque syllabe, passe ton chemin et va sur Arte : Ici on fait dans le cas social et l’enfant gâté par une éducation Nintendo-télé. Sans discriminer : Fils de Bidochon et fils de notable.
Premier sujet sur les ravages de la cocaïne dans les soirées adolescentes parisiennes :
Nous retrouvons Lola des beaux quartiers, 17 ans, dans une soirée d’étudiants de type que de la sape qui bat son plein dans la chambre de l’un d’eux, louée une fortune par papa. Ils sont 36 dans 15m2 serrés autour d’un bol de pistaches lui-même perdu au milieu de deux douzaines de bouteilles de vodka, un classique. Avec un petit plus : Tonight, c’est soirée Coco !
Premier sujet sur les ravages de la cocaïne dans les soirées adolescentes parisiennes :
Nous retrouvons Lola des beaux quartiers, 17 ans, dans une soirée d’étudiants de type que de la sape qui bat son plein dans la chambre de l’un d’eux, louée une fortune par papa. Ils sont 36 dans 15m2 serrés autour d’un bol de pistaches lui-même perdu au milieu de deux douzaines de bouteilles de vodka, un classique. Avec un petit plus : Tonight, c’est soirée Coco !
Ne pas comprendre, qu'ici on va braver l'Hadopi pour se faire une vidéo projection sur la porte du frigo du dernier Gad Elmaleh.
Non, non, comme le reste de l'année, du petit-déjeuner à la 11.6 au pousse-café à la fiole de Baccardi : On va se torcher.
Non, non, comme le reste de l'année, du petit-déjeuner à la 11.6 au pousse-café à la fiole de Baccardi : On va se torcher.
Un clubber à domicile définit le concept de la soirée : " - Ici il y a des riches et les riches se droguent." Espérons pour lui que le DRH d'M6 soit à l'écoute : Ce jeune homme au visage flouté a toute sa place dans le cellule "programmes et stratégie" de la chaîne.
Dring, dring. "- C'est ici qu'on se défonce ?" Plus qu’une rapide que Domino’s Pizza, un dealer à peine sorti du berceau fournit nos amis en poudreuse, à base de 60 euros le G.
Tout le monde ici semble issu de milieu aisé mais l'idéologie dominante est tenace : Eux aussi veulent faire encore plus riches (donc plus heureux) qu'ils ne le sont. Alors pour se la jouer Miami Vice-Puff Daddy, on roule les billets de 50 euros en paille (un des convives explosés nous assure que c’est mieux que les billets de 10 pour sniffer) et on s’enfile les traces dans le tarin en écoutant du 'Ore haine Bê. Il ne manque que la diffusion du Scarface de DePalma sur un plasma pour que l'iconographie caille-ra soit complète.
Tentée de baigner à nouveau dans l'euphorie des étudiants encocaïnés (certains parlent même de faire leurs devoirs, c’est dire les effets) Lola se ronge les ongles : " - Oh non putain je veux pas retomber."
C’est que Lola a un passé. De son propre aveu, elle a tout essayé.Dring, dring. "- C'est ici qu'on se défonce ?" Plus qu’une rapide que Domino’s Pizza, un dealer à peine sorti du berceau fournit nos amis en poudreuse, à base de 60 euros le G.
Tout le monde ici semble issu de milieu aisé mais l'idéologie dominante est tenace : Eux aussi veulent faire encore plus riches (donc plus heureux) qu'ils ne le sont. Alors pour se la jouer Miami Vice-Puff Daddy, on roule les billets de 50 euros en paille (un des convives explosés nous assure que c’est mieux que les billets de 10 pour sniffer) et on s’enfile les traces dans le tarin en écoutant du 'Ore haine Bê. Il ne manque que la diffusion du Scarface de DePalma sur un plasma pour que l'iconographie caille-ra soit complète.
Tentée de baigner à nouveau dans l'euphorie des étudiants encocaïnés (certains parlent même de faire leurs devoirs, c’est dire les effets) Lola se ronge les ongles : " - Oh non putain je veux pas retomber."
Le reporter l’interroge :
"- Comment as-tu fait pour payer ?"
"- Bah…les parents." Répond en haussant les épaules la Christiane F. sapée en Baby-Prada collection Mini-pute, printemps-été 2009.
Nous sommes ici dans le triangle d'or à l'ouest de Paris, dans ces quartiers pourtant hautement video-surveillés, proches du berceau de la civilisation Bling-Bling. 400 euros qui disparaissent dans le larfeuil ont moins d’importance pour sa bourgeoise de propriétaire que la disparition de votre carte Simply Market au fond du cabas à roulettes.
Ah les parents ! Parlons-en justement. La voix-off compatissante nous apprend que le papa est un haut cadre plutôt absent (d'ailleurs pas filmé) mais que la mère est au foyer.
Au sujet de la déchéance de sa gamine longue de deux ans, elle déclare floutée et flouée :" - Je n’ai rien vu."
Bon certes, y a bien eu cette petite tentative de suicide avec ses Lexomyl. Mais cela a bien tourné puisque la mère a pu sauver sa boite verte aux précieuses pilules qui lui permettent, en complément de la 'tise, d'effacer souvenirs et responsabilités.
Au terme de deux années de combat et de cinq années de psychanalyse à 120 euros la séance, la mère conclut : "- Finalement, c’est une crise d’adolescence tout ce qu’il y a de plus normale."
Triste époque : Même dans le domaine du fiasco de l’éducation parentale, la lutte des classes persiste. Tandis que le fils de pauvre se défonce à la colle devant La Roue de la Fortune et amène ses bouteilles de dissolvant au New Clapton's (RN 12 première à gauche après le Chaussland) parce que le whisky y est vendu trop cher, le rejeton de riche, lui, se crame la gueule à 50 sacs la demi-journée directement puisés dans le Vuitton de la daronne.
Mais bon tout cela c’est du passé. La mère envoie Lola s'oxygéner « au vert ». Dans le square en bas de la rue ? Chez papy dans le Cantal ? Non, non au Japon, bien connu pour ses grands espaces et son air frais. Deux secondes après s’être plaint des mensonges à répétition de sa fille, la mère au foyer qui n’a rien vu du drame de sa fille alors que celle-ci perdait un quart de son poids en quelques semaines sous son nez, l’envoie les yeux fermés, tout frais payés, à 12 heures d’avion pour qu’elle arrête la dope !
Ne juge pas trop vite lecteur, il faut comprendre la psychologie de ces milieux où l’apparence fait substance. Cela fait mieux de dire : "- Ma fille est à Osaka pour se récupérer de son année éreintante et préparer son futur cursus." que "- Ma connasse de fille qui va tripler sa seconde est internée de force au centre des tox' d'Avicennes parce qu’en plus de me piquer dans mon budget medoc' et bibine, elle vend son cul pour payer sa schnouf". Retour aux protagonistes de la soirée. On présente à l’un des trépanés aux pailles dans le nez l’analyse chimique de la cocaïne consommée plus tôt :
40 % de dopants provoquant le cancer du rein et 60% de sucre en poudre.
Rire gras et monolithique de la tête à claques, à peu près le même que celui consécutif à la vision d’une bonne cascade dans Jackass.
M6 fait chou blanc. Décidément cette coke ne semble pas gêner grand monde chez les bien nés. De guerre lasse et fidèle aux maronniers, le journaliste conclut son sujet en province chez des gens du terroir qui ne simulent pas les drames, eux. Ils ont perdu leur fils de 21 ans, Johnny, emporté par la méthadone.
Après quelques photos de famille et l’évocation d’un fils dévoué victime de mauvaises fréquentations, le père regarde le crépuscule du haut de son univers rural et aussi nuancé que Charles Bronson dans le justicier braque les dealers, conclut le documentaire en puisant dans le manuel aphorismes et castration chimique de Frédéric Lefebvre (à sortir aux editions du Pit) :
" - C’est triste à dire mais la meilleure solution pour eux [les enfants], c’est la prison."(sic)
Une fois de plus, à base d'exemples représentatifs d'un microcosme servant des conclusions expéditives et dédouanantes, M6 est au diapason analytique de son auditoire : Un jeune ça se lève tôt pour travailler plus même sans être payé, le soir ça regarde la télé-réalité. Sinon, c'est gros, c'est laid, c'est drogué et ça doit être maté.
Pas une fois, dans ces trente minutes de reportage, qu'il s'agisse des riches ou du fauché, n’auront été évoquées les responsabilités des parents. Encore moins celles des médias.
Pour les autres reportages, je vous laisse le soin de les découvrir sur M6replay. Pour moi, à la fin du premier, c'était déjà l'overdose.