406e jour de l'an de merde 2020 en zone écarlate rouge-rouge de la république du Baltringuistan. Répit relatif sur le front de la lutte anti COVID malgré les tentatives de reboot anglais, sud-africain et brésilien. Avec son pari surprise du non-reconfinement on doit reconnaître à notre conseiller clientèle en chef d'avoir - presque - relégué le virus chinois au rayon faits-divers. Les experts-confinistes vexés de ne plus être suivis à la lettre se radicalisent et annoncent que nous sommes "au bord du précipice". Soit. Qu'ils sautent les premiers alors. En attendant, l’opinion s'habitue aux 400 morts quotidien du quotidien.
Macron réussit aussi l'exploit infiniment plus sournois de nous habituer au couvre-feu permanent à 18 heures sans aucune perspective de sortie claire. Et le plus beau dans la carambouille, le couvre-feu passe désormais pour un gain de liberté. Glissement sémantique assumé ce matin par Olivier Variant qui considère "possible qu'on ne soit jamais reconfinés", et pour cause les gueux : nous sommes déjà confinés. Avec son interdiction de tout sauf d'aller travailler, le couvre-feu national à 18h 'est un confinement (dilué à la sauce MEDEF c'est tout). Certes, les signes évidents de craquements psychologiques s'accumulent dans tous les milieux et classes d'âge. Mais il en va des privations de liberté comme des programmes des chaines infos 100% DANGER COVID depuis un an : si on ne conteste pas, il y a un risque non-négligeable qu'on s'y fasse.
Nous entrons donc dans la seconde année de gestion du virus par nos zélites et la presse commence à accumuler quelques petites perles de notre gestion à la française. Dans Les echos et l'opinion, on apprend que "La France a dépensé autant à l’étranger en achats de masques en un an que sur son territoire pour investir dans la santé sur cinq ans" avec, entre autres, plus de 5 milliards d'euros pour se fournir en masque... en Chine (dont nous dépendons à 84% dans le domaine, rien que ça). On félicitera les chinois pour le SAV performant du virus qu'ils nous ont refourgué.
Côté vaccin, bien que je me perde un peu dans l'abondante offre des miracles en seringue qui ressemble de plus en plus à une vitrine de vendeur Amazon mais avec une logistique pourrie, je découvre qu'une start-up nantaise va fabriquer et distribuer son propre vaccin en priorité pour le Royaume-Uni "car ce sont bels et bien les Britanniques qui ont entièrement financé les essais cliniques de l'entreprise". Oui vous avez bien lu, alors qu'on nous fait miroiter une sortie de crise par la seule vaccination massive dont l'échéance ne cesse d'être repoussée, La France va exporter des vaccins fabriqués sur son sol faute d'avoir soutenu l'entreprise qui les développe. Paye ta start-up nation !
Santé, stratégie, protectionnisme, investissement... Ce pays est géré par des as. Comme je l'ai souvent écrit ici, le problème est moins le virus que la gestion hiératique du virus dont je rappelle le principe parfaitement rodé depuis un an :
1. Des politiques incompétents et terrorisés,
2 . Des experts corrompus,
3. Des médias qui feuilletonnent.
Les médias donnent une large tribune aux corrompus qui conditionnent l'opinion et en retour les décisions des incompétents, décisions qui ré-enclenchent un nouveau cycle médiatique avec les mêmes protagonistes. Voir l'infographie de pointe réalisée ci-dessous avec l'aide de notre département image de synthèse :
Je suis mauvaise langue, il est un secteur où le génie français reste en pointe depuis le début de ce pataquès, notre spécificité, ze french touch de la french tech : la contravention. Entre les magasins de mon quartier qui se prennent des interdictions d'ouverture de quinze jours pour avoir dépassé de cinq minutes l'horaire du couvre-feu, ou encore ces contrôles policiers sur le périphérique qui provoquent les ralentissements entrainant les retards et la verbalisation, le pan pan cul cul administratif est un des rares domaines - avec celui de la paperasse absconse - dans lesquels la France aura oeuvré avec persistance depuis un an.
Il va sans dire qu'avec les mêmes kadors aux commandes, les centaines de millions collectés dans ce cadre, bientôt les milliards, en contraventions ne seront JAMAIS réinvestis dans les service de santé.