28 mars 2008

CARLA CAUSE LE VEAU BIEN

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C'est ce que l'on appelle un effet de Manche. Il aura suffit d'un coup d'Eurotunnel pour que la cellule communication de l'Élysée siffle la fin de la récré et que les attachés de presse - comprenez les médias français - s'en retournent têtes confites à leur fidèles habitudes de servitude.
Au-delà des courbettes constipées du monarque bredouillant 3 mots en franglais de CM1 face à Elizabeth II, il aura été essentiel que grimpe sur les marches de Buckingham, Carla Bruni, le copié collage de Jackie Kennedy version poisson cellophané qui, pour 4 ans encore, sert de première dame à notre monarque. Quelle manque d'originalité ! Vous me direz au pays du plagiat pourri, on a les remakes que l'on mérite. Et puis, après la version JFK-minipouss que les gros "communiqueurs" ont réussi à faire gober aux électeurs français, pourquoi se gêneraient-ils à L'Elysée ? Vous me vaselinerez ça avec des commentaires dithyrambiques de Jean-Pierre Pernault au lendemain d'un deuil national de la plus haute ampleur - l'injuste décès d'un commentateur de foot - et ça devrait faire la farce : + 10 points de popularité dans les sondages dès la semaine prochaine pour le monarque qu'on vous dit !
Et tant pis si la baguette passe à deux euros, que l'on vous augmente votre temps de travail et vos impôts, que l'on envoie avec votre argent mille soldats en Afghanistan, que l'on chie pour vous sur le Tibet, la fonte glaciaire et le sort des précaires : Nico, l'enfant-roi qui fait chier son pays et rire jaune dans le monde entier, remonte en finesse sur son jeu de l'ego.

27 mars 2008

LE PROBLEME DES RETRAITES EXPLIQUE AUX TRENTENAIRES

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Les vieux, vos parents, sont majoritairement à la retraite et il leur reste plein d'années à vivre.
Les vieux, vos parents, ont majoritairement voté Sarkozy.
Les vieux, vos parents, croient donc en majorité au "travailler plus pour gagner plus" mais ne foutent rien tout en gagnant des sous, des fois même plus que vous.
Des fois, les vieux, ils ont même pas 55 ans et même à la retraite, ils n'aiment pas qu'on les appelle "les vieux" !

Conclusion :
Les vieux, vos parents, n'ont qu'à majoritairement se mettre à travailler au lieu de se palucher sur les discours de Fillon et Bertrand entre deux éditos de Catherine Nay.

La génération du baby-boom a sacrifié nos 30 premières années. Pourquoi se gâcher les 30 suivantes pour financer leurs 30 dernières puisqu'à la fin pour nous, comme d'habitude, il ne restera rien ?

LA MINUTE DE SILENCE NECESSAIRE DE MR CYCLOPEDE

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Il « aimait tant le sport » et « il avait un grand cœur ». Un extra-terrestre arrivé en France dans la journée du 26 mars 2008 et qui se serait cantonné dans la découverte de son environnement au stricte décorticage des émissions de radio et de télévision aurait pu croire que le peuple français célébrait dans la douleur la perte d'un messie ou d'une quelconque divinité. Mais qui est décédé ? Qui donc La France pleure à longueurs d'éditoriaux sirupeux sur fond de requiem entrecoupés par les appels d'auditeurs au bord du collapse ? Dieu ? Son fils ? Non, Thierry Gilardi. Même pas un joueur de football, encore pire, un commentateur de matchs de football. Oui de football, ce sport de crétins financés par des enculés pour endormir des cons ! Voilà le genre de mausolée que la société française se réduit à construire. En hommage à Thierry Gilardi qui, du haut de son infarctus à 49 ans, nous a appris une chose : que même si on est passionné de sport il vaut mieux en faire que de le regarder à la télé, j'ai décidé d'arrêter de fumer pour la journée et de conclure mon article par une citation de Pierre Desproges dont le prochain vingtième anniversaire de la mort ne fera pas le millième du barouf médiatique de cette journée passée à célébrer Saint-Thierry. Ce grand homme comparait Dieu au football : « Il est des vôtres. Il est comme vous. [les footballers] Il est partout, tout le temps, quoi qu'on fasse et où qu'on se planque, on ne peut y échapper. » Affligeant, non ?

22 mars 2008

DE VERDUN A WALL STREET A VERDUN

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Minimisé par les puissants, euphémisé par les politiques, nié par les indécrottables optimistes. Cela vient plus tôt prévu. Même les plus vieux n'y couperont plus. L'agonie violente du capitalisme dessoudée de son socle par le jusqu’au-boutisme de sa logique de rendement. Pas cinquante ans, pas vingt ans, pas dix ans. Jusqu’à présent nous étions dans les signes. L’apocalypse de l’occident c’est maintenant. Tandis que les barons et les caporaux vident les caisses avant de s'exiler en zones off-shore, les pauvres de nous s'agiteront sur le champ de bataille. Pathétique chair à canon surprise de son sort qui se planquera terrorisée dans ses tranchées. Seul réconfort : dans un siècle les politiciens, s'il en reste, au moment de saluer la mémoire des derniers d'entre nous qui auront disparu, à défaut de souligner notre bêtise et notre soumission, s'attarderont émus sur notre courage et notre dévotion.

18 mars 2008

QUI EST PROPRIETAIRE DE QUI ?

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Terrifiés à l’idée de ne pas être parents ou propriétaires avant leur trente ans, ils calquent leurs décisions sur le seul mode de vie qu’ils connaissent, celui qu’ils sont eu sous les yeux durant leurs adolescences couvées, celui prospère, débonnaire et bien heureux de leurs parents au sortir des trente glorieuses. Immaturité et manque de recul, ils plongent tête baissés dans l’american-way-of-life-à-la-française à coups d’emprunts sans apport initial avec la complicité des banques et des prometteurs immobiliers (qui sont souvent les mêmes) faisant d’eux, sur fonds de dettes, le carburant humain de leurs dividendes boursiers.La jeune génération de « primos-accédants » perpétue ainsi, avec la bénédiction coupable de ses parents, un idéal de société progressiste dont tout pourtant, au quotidien, montre l’appartenance au siècle passé.
La base de l’euphorie immobilière des jeunes propriétaires, c’est un malentendu et un manque de distance. Comme leurs parents, ils sont propriétaires avec toutes les pincettes avec lesquelles ce terme est à prendre lorsque l’on est endetté à 100%. Comme leurs parents, ils sont propriétaires mais vingt plus tôt que leurs aînés. La jeune génération est fière. Elle fait mieux, en ce domaine, que ses parents sans penser un instant que les deux situations sont à peine comparables.

Premièrement, ils n’ont pas les mêmes revenus que leurs parents, les leurs à âges équivalents sont bien moindres.

Deuxièmement, Ils n’ont pas la même formation, les leurs sont biens supérieures et ne font que surligner le fait qu’ils soient souvent sous-payés.

Surtout, ce sont deux époques différentes, il y a trente ans l’hystérie immobilière se cantonnait aux très hauts revenus.

Cerise sur le volcan, les parents et les enfants propriétaires ne sont pas impliqués au même niveau. Il y encore vingt ans le crédit était un complément financier se greffant sur les bénéfices d’un parcours professionnel déjà bien rempli et non l’apport intégral de la somme en introduction à une vie professionnelle que tout annonce précaire. Le crédit des parents se remboursait paisiblement en cinq ou six ans sur le seul salaire du père là où il occupe désormais une place prépondérant dans le budget familial impliquant aux deux parties de travailler.


La soif d’accession à la propriété de la jeune génération a déjà un contrecoup encore indolore. En effet, ils « s’offrent » ce qu’ils peuvent, c’est à dire souvent un palais de parpaing en troisième périphérie des villes à soixante kilomètres des centres d’activités professionnels et culturels. Ils se parquent d’eux-mêmes dans des habitats uniformes dont grâce à M6, comme pour en exorciser la laideur, ils soignent à outrance l’originalité de la décoration intérieure. Palais de misère chiés à la chaîne par des promoteurs sans imagination. Agglomérats uniformes de piètres matériaux assemblés à la va-vite dans des zones enclavées où, paradoxalement, du fait de l’hystérie foncière auto-alimentée règne rapidement une promiscuité de voisinage pesante.
Habitats aux coûts surévalués, pavillons similaires dans des parcelles excentrées à haute teneur en revenus endettés. Toutes les conditions sont réunies pour faire de ces « rêves d’une vie », les cauchemars de demain. Comparons les publicités dithyrambiques de Nexity « nous méritons tous d’être propriétaires », les émissions propagandistes de M6 ou TF1 du type « cherche maison ou appartement » sponsorisées par Century 21 avec ces scopitones institutionnels qui, dans les années soixante à grand renfort de musique douce et d’espaces verts, vantaient aux cadres urbains ces nouveaux habitats spacieux, modernes et familiaux qui trente ans plus tard sont des cités ghettos décrépies à valeur foncière quasi nulle.

Il est très difficile de discuter avec un propriétaire au sujet de la valeur intrinsèque, et à venir, du bien pour lequel il a impliqué trente ans sa vie, celle de son épouse et de ses enfants. Trop d’implication, trop de charges, trop d’identification pour ne serait-ce que considérer un instant s’être précipité un peu trop vite dans l’aventure du « tous proprios ! ». On en retrouve parfois quelques-uns, des chiens perdus sans colliers sur le plateau de Julien Courbet. Au terme de maintes saisies et d’une expulsion finale, semblent enfin touchés par la grâce et admettent lucides, en slip mais apaisés qu’ils se sont bien faits baisés.

Ce qui est fort avec le jeune propriétaire, c’est qu’il est sur de lui. Il peut signer pour vingt ans à l'issue d’une réflexion de vingt secondes. Quiconque a assisté à une journée portes ouvertes d’un promoteur à l’occasion du lancement d’une « nouvelle tranche », me comprendra. En fait, même s’il se tient, le raisonnement du propriétaire « toujours gagnant » ne se vérifie qu’à posteriori, une fois que les traites sont réglées, que l’on peut faire l’état argumenté des loyers économisés et tirer la marge bénéficiaire à la revente du bien. Il se tient aussi si l’on en reste juste au critère financier. Il est possible de faire une bonne affaire en étant propriétaire sur trente ans mais, c’est connu en système capitaliste : une bonne affaire ne se fait que si quelqu’un d’autre en fait une mauvaise. Tout le monde ne peut pas être gagnant, on peut même mathématiquement supposer que la moitié des propriétaires seront , si ce n’est perdant tout au moins quitus. Si le bien immobilier est revendu plus cher, qu’est ce qui prouve que le reste du parc immobilier n’aura pas augmenté dans les mêmes pourcentages ? On peut vendre un bien le double et strictement ne rien gagner si l’intégralité de l’offre à doublé. C’est bien beau de revendre encore faut-il se loger ailleurs. On touche donc le point sensible du rêve, la notion de « patrimoine » fondée sur l’hypothétique plus-value d’un bien dont pour la plupart des opérations effectuées aujourd’hui, la valeur relative baissera avec les années. Toujours pour ces trois raisons : médiocrité des matériaux, uniformité et multitude des biens dans une zone délimitée renfermant des personnes aux revenus identiques plus ou moins à la merci des aléas économiques de par leur statut d’endettés. *

On l’a vu avec les crises des "subprimes" aux États-Unis. Des quartiers pavillonnaires complets, jadis symboles de prospérité des classes moyennes, sont devenus en l’espace de six mois des zones fantômes pour les raisons susmentionnées. L’épidémie se propage même aux propriétaires pouvant encore honorer leur traites mais dont les maisons perdent aussi de la valeur à cause de leur seule présence dans un quartier aux prix "discount". Les anciennes classes moyennes sont devenues des nouveaux pauvres à cinquante ans. Ils s’entassent dans des bidons ville en quatrième périphérie tandis que leurs anciennes maisons inhabitées redevenues propriétés de la banque (ce qu’elles n’avaient en fait jamais cessées d’être) sont détruites au bulldozer car non seulement elles ne trouvent pas preneur (logique puisqu’il y a appauvrissement général) mais parce qu'en plus elles coûtent trop cher à entretenir.
Mais surtout, horreur des horreurs dans un monde capitaliste, elles pourraient être squattées par des sans-logis, ou pire, par leurs anciens propriétaires !


Comme ces publicités pour des sucreries ou il est marqué qu'il est déconseillé de grignoter, la schizophrénie des messages bombardés concernant la propriété promet de désastreux lendemains. Le rêve n'est qu'une séquence de réalité. A un moment ou un autre en économie de marché, il faut payer l’addition. Et, d’expérience, c’est toujours au plus faible de le faire. Je n’ai rien contre la propriété en soit. J’ai, par contre, une sacrée dent contre l’accession à la propriété via le crédit. Crédit qui flatte la fainéantise mentale du quidam qui, sans en avoir conscience, idéologiquement tourneboulé qu’il est par des médias commerciaux et son conseiller financier payé à la commission, tourne ainsi la roue de sa propre torture au risque de tout perdre en fin de ligne. Peu importe, se faisant il aura encore un peu plus gavé d’argent son bourreau qui, bien malin, aura d’abord encaissé les intérêts, cette ponction sur le pauvre qui justifie toutes les infamies.

Retour en France. L’euphorie immobilière est récente, comme je l’ai précisé, ce n’est que depuis une dizaine d'années que les établissements financiers et les promoteurs s’intéressent au portefeuille des pauvres - attention à les appeler « classes moyennes » sinon ils ne se reconnaissent pas -. L’immobilier est un de ces rares secteurs français encore en croissance, l’état ferme donc les yeux sur les injustices, les irrégularités, les abus des établissements bancaires. A tous les niveaux, du permis de construire au pot de peinture qui servira à décorer la boite aux lettres, l’état encaisse en silence une TVA salvatrice pour ses caisses en banqueroute chronique. Il convient donc au cartel implicite banque/état/promoteur de trouver en permanence de la chair à pâté pour ce cycle de prospérité dont aucune des parties, les organismes comme les particuliers, ne tient à discuter de l’inquiétante finalité. Qui de mieux, qui de moins propriétaire, qui de plus malléable que les plus jeunes ?

Renversant le modèle, mettant la charrue avant les bœufs, la jeune génération caressée dans le sens du poil est toute fière d’imiter ainsi ses parents. Elle reproduit ainsi, de plus en plus précocement, le rêve du pavillon en banlieue qui n’était souvent pour ses parents que la touche finale à un long parcours fait de locations et de promotions professionnelles. Le pavillon était alors la récompense du cadre moyen qui y voyait une aventure individuelle, son arrachement symbolique à la classe inférieure par la conquête territoriale d’un bout de zone tranquille. C’est ainsi que les quartiers dits de "petits-bourgeois" se sont constitués dans les périphéries des villes au milieu des années 70. Aujourd’hui, c’est rigoureusement l’inverse. Ce sont les pauvres qui achètent, côte à côte et aux mêmes endroits. Ce sont les pauvres qui signent par le crédit leur appartenance définitive à une catégorie sociale marquée géographiquement et professionnellement par la soumission.
En savoir + sur l'état de la bulle immobilière française...

17 mars 2008

VERS UN COUP DE BARRE ?

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Pour les proches du gouvernement, le département des Yvelines, la commune de Neuilly sur Seine et l'ensemble des déficients auditifs de la droite, je suis en mesure de décrypter le verdict des urnes du 16 mars 2008, il est limpide et sans appel : FUCK ROLEX !

A la gauche d'enfin tirer des conclusions sociales et non politiciennes de ce scrutin, qu'elle revienne d'urgence à gauche (c'est la dernière opportunité avant liquidation totale) qu'elle fasse d'urgence des propositions fortes sur le logement et les bas salaires car ce début de printemps est porteur pour les valeurs qu'elle est censée défendre.
Une drôle de sensation émanait de ces soirées électorales télévisées avec ses défilés de gueules cassées du déni et de gueules confites de l'euphorie. Si la droite a un problème d'audition, la gauche a encore un problème d'élocution. J'en viens à espérer que notre monarque continue dans la même direction vers une radicalisation de sa politique d'autiste servant avec dévotion les intérêts des riches et les bas instincts des pauvres. Il est plus que jamais le catalyseur de toutes les rancœurs et le ciment à prise - pas si - lente d'une opposition populaire, autrement appelée union pour destituer la minorité présidentielle, avec ce paradoxe étrange et terrifiant pour le pouvoir ainsi que le petit bourgeois angoissé - base électorale Umpiste - que, cette fois, la fronde viendra peut-être des villes. Il est trop tôt pour dire si la gauche a retrouvé la France du bas mais, la droite d'en haut a clairement perdu La France du milieu. (Vous me suivez ?)
Une certaine cohésion électorale, l'explosion en vol de Bayrou par manque de burnes et le suicide du FN par erreur de packaging, la bonne santé de l'extrême gauche dans certaines villes sont autant de signes me redonnant espoir. Pour la première fois depuis un paquet d'élections, la donne politique tend à renouer avec la clarté originelle : de nouveau le droiteux est angoissé et le gauchiste révolté.

16 mars 2008

RIONS UN PEU AVANT D'ALLER VOTER

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C'était il y a vingt-cinq ans. A l'époque, j'étais pas grand et ça me faisait déjà marrer. Triste matin gris de Mars 2008, vingt-cinq ans après, je me dirige pas vraiment enthousiaste vers le bureau de vote du quartier. Pas pour défendre mes convictions, elles sont peu représentées dans cet îlot de privilégiés où je réside, mais bien pour réduire, démocratiquement pour le moment, la puissance de feu du monarque conchié.

Pour me donner du baume au cœur, je visionne la vidéo envoyée par lenerver. Souvenirs roses et rires jaunes, rien n'a vraiment changé en un quart de siècle. Ou plutôt si, les revenus des puissants sont aujourd'hui ouvertement indécents et le bling-bling crétino-flamboyant est ce modèle qui, faute de mieux et surtout d'éducation, fait triquer les pauvres. Combien de temps encore cultiveront-ils cette propension au masochisme ?


13 mars 2008

BIBLIOTHEQUE ROSE

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Parfois, entre deux Steven Seagal, je m’en retourne à la lecture de précis philosophiques. Je dévore dans la nuit un petit « traité de savoir survivre par temps obscurs » acheté d’occasion. A vrai dire, je n’attendais pas grand chose de l’ouvrage du rédacteur en chef de Charlie-Hebdo mais sa lecture est revitalisante.

En plus d’une initiation à la philosophie de Montaigne pour le néophyte, Philippe Val décrit dans une succession de thématiques concises, l’intemporalité des peurs, des passions et des instincts de survie qui animent et animeront jusqu’au bout et malgré lui, l’humain. L’humain est ce système reproducteur qu’une bizarrerie de la nature a doté d’un cerveau plus complexe que toutes les autres espèces terrestres.

Bah oui, c’est pas flatteur mais c’est la plate réalité, l’homme est un animal comme autre, un élément du paysage naturel, un truc qui, ne venant de rien, vit, croit, fait la guerre pour que les autres croient comme lui avant de s’en retourner dans l’anonymat au pas grand chose métaphysique d’où il vient. Pour son malheur et parfois son bonheur, l’homme a développé des facultés qui lui permettent d’avoir conscience des autres, de lui et surtout de sa destinée funeste.

A partir de là, et dans le souci instinctif de laisser son libre-arbitre au vestiaire, l’homme a crée Dieu, le consensus, l’arbre de noël et ses cadeaux, la télé réalité, le mythe de la jeunesse éternelle et, de tous temps, il se montre particulièrement ingénieux dans l’édictions de nouvelles règles morales. Autant d’artifices composant l’écran de brouillard plus ou moins épais suivant les époques entre ce qui fait de lui un être pensant, actif, en accord avec sa part d’animalité, son environnement, ses semblables, son passé et son devenir et la pièce d’un système global qui le digère. Système de la carotte et du bâton auquel l’individu, à l’imaginaire atrophié par tant de facilités, se soumet de bonne grâce même s’il doit renoncer à des libertés fondamentales incité qu’il est à croire que cela le conduira à l’épanouissement personnel, bien loin de la barbarie. Et tant pis si l’histoire lui prouve régulièrement le contraire.

Là où certains, dont votre rédacteur, ont besoin de voir pour croire, il suffira toujours à la plupart de croire pour voir. Faut faire avec. C'est tout l'objet du traité.

11 mars 2008

FORFAITS DISCOUNT (MODEM INCLUS)

par
Même si ce post doit m’attirer les foudres habituelles des sympathisants centros-d’idées, il faut que ce soit dit et redit : l’électeur modem est un mec de droite qui ne s'assume pas. C'est précisément ce qui fait qu'il est, à la fois, rejeté par les bases militantes de droite comme de gauche.

Certes, le modemeux est un type de droite qui a encore quelques bribes de cervelle et donc un cas de conscience, ravivé de plus belle par les frasques sarkoziennes. Il le voit bien l’électeur modem que le monde libéral va dans le mur et que, quand même tous ces pauvres qui lui
rayent régulièrement son 4X4 faut les faire travailler !

Au final, Dimanche, une fois revenu d'un weekend écourté dans sa résidence secondaire, l’électeur modem votera à droite, il n’y a que lui qui ne le sait pas encore.

Attention, dissocions bien François Bayrou et les électeurs du Modem : Ils n’ont, et ces élections le prouvent une fois de plus, pas les mêmes intérêts. Bayrou veut le pouvoir, il est coriace il l’aura peut-être un jour... Ses électeurs veulent le changement sans la rupture, ils sont "modérés", ils ne l’auront jamais.


Quant à ligne du Ps, elle est déjà bien assez à droite comme ça. Comme dirait Max Well, brillant politologue lyophilisé, c’est pas la peine d’en rajouter.



100% DES LOSERS L'ONT DANS LE CUL

par
A toi, aux fins de mois difficiles, qui me répond à chaque scrutin :

« Je ne vais pas voter parce que ça ne sert à rien ! »

Et qui, 2 fois par semaine et depuis des années, débourse entre 10 et 30 euros en grilles de Loto* parce que :

« Putain, tu te rends pas compte c'est 60 millions d’euros ! »

A toi qui proclame haut et fort ta haine des puissants et qui, derrière des airs grandiloquents déplore en secret de ne pas avoir plus de couilles, je n’aurai qu’une sentence :

Tu mérites vraiment ce qui t’arrive !

* taxées a 100% par l’état.

10 mars 2008

ANESTHESIE LOCALE

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Grande perdante de cette soirée électorale : la télévision. Absence totale d’analyse, défilé monolithique des têtes d’affiches UMP en lecture automatique entre deux épisodes des experts (TF1 = magnétoscope à « experts »). Mais que font les consultants de crise à l'UMP ? Pas encore rentrés de Courchevel sûrement. Leur absence s'est tout de même fait sentir ce dimanche soir sur le plateau de la première compagnie. Au niveau jeu et répliques, malgré le 16/9 et la déco style PC de « 24 heures », on était dans un mauvais épisode d'AB au niveau du dialogue et dans un Bergman tendance « 7e sceau » au niveau de l’ambiance.

Je ne résiste pas au plaisir de vous citer quelques perles d’UMP :
Liste non-exhaustive à compléter…


Eric Woerth : "Il va y avoir des politiques de gauche dans des villes qui n’en ont pas envie." (effectivement c'est un comble)

Rama Yade : "Le vote sanction n'a pas eu lieu, d’ailleurs il faut laisser les électeurs s’exprimer." (mince, on y pensera)

Devedjian : "il n'y a pas de vague rose, nous verrons au 2eme tour" (Bon, là c'est plus l'effet de répétition qui est drôle chaque UMP plaçant sa ritournelle du déni toutes les 30 secondes entre 2 : "nous avons baissé le chômage.")

Reste à attendre que l’empire contre-attaque... Sur la base des observations d’hier soir nous avons quelques indices sur le contenu des prochains discours :


9 mars 2008

ON FAIT LE BILAN AVANT LA DEPOUILLE

par
Grève sur France 2, soirée électorale minimaliste sur TF1, pas de problème…. Quelques heures avant les résultats du premier tour des municipales, dans la foulée, je reviens sur un an de blog et de vidéos, sur le Sarkozy 2.0 en plein bug système et les vestes qui n'ont pas fini de tourner.

A VOTE

par
, seb musset11h50... flash spécial de Seb Musset à proximité de la mairie du 6e où l'ambiance était... people.



Oui, les médias (au dernier moment) ont influencé mon vote... + d’infos : http://www.votezjeanmarc.fr

8 mars 2008

AVANT DE FAIRE VOTRE CHOIX

par
Voila deux petites vidéos de Rachida Dati tournées à un an d'intervalle par l'équipe de "la télé libre" qui m'ont bien foutu la haine... La première a quelques jours et est filmée dans une réunion publique de la candidate Dati à la mairie du VIIe arrondissement....

....A l'origine de la véhémence des sbires trépanés de la candidati, une autre petite vidéo filmée il y a un an par "la télé libre". Sont partout ceux là que fait la police ?


Comme quoi les campagnes se suivent et ne se ressemblent pas. En un an l'ambiance est visiblement moins "détendue" à l'UMP....

VERS UN CHANGEMENT DE CLIMAT

par
Vue ce matin dans un square parisien : La première abeille de l'année et des candidats UMP énervés.

7 mars 2008

COMEDIE FRANCAISE

par
SCÈNE DE LA VIE QUOTIDIENNE DANS UN QUARTIER BOURGEOIS

LE DARON
(encarté UMP)
Bordel de Merde ! Je ne vais toucher que 1800 euros par mois pour ma retraite, Quel scandale !

SEB MUSSET
Putain 1800 par mois à rien branler ! Quel scandale. Nous on vit avec ça pour deux depuis des années en bossant. Enfin... surtout elle.

Je ne m'attarderais pas sur ces manifestations plutôt gonflées de la part de retraités globalement gâtés, souvent propriétaires, à 75% sarkozistes qui découvrent enfin que le monde libéral pour lequel ils ont voté est ainsi fait qu'il enculera jusqu'au dernier des faibles dont, en tant que vieux dépendants de leurs pensions, ils font mathématiquement partie.

Au moment donc où les retraités défilent pour la revalorisation de leurs pensions, je m'efforcerais plutôt de souligner un paradoxe bien français
à la source duquel on trouve (encore) la génération du baby-boom. Paradoxe relatif à l'inconsistance éducationnelle de cette génération gâtée comme aucune autre avant elle et vraisemblablement aucune après elle, et à l'hypocrisie coupable dont elle fera décidément preuve jusqu'au bout en surfant sur les précarités financière et intellectuelle de ses enfants.

En France, c'est une triste réalité : Les vieux jouent aux jeunes, les jeunes veulent être vieux.


Alors les vieux et les jeunes se retrouvent une dizaine d’années, en famille autour du berceau du bébé, innocent fédérateur, au moment où les jeunes retraités deviennent grands-parents. Leurs enfants trentenaires, esclaves assujettis à rembourser les crédits, leurs confient leurs propres enfants la majeure partie du temps parce que, quand même, « ça coûte moins cher que la crèche ». Et c’est sympa cette époque là : table rase des rancœurs, tout le monde s’aime enfin ! Ça rajeunit les vieux qui se baladent dans le jardin du Luxembourg avec bib' et poussettes trois roues et ça vieillit les jeunes qui se voient plus « matures » avec, enfin, une signification dans la vie sociale. Éphémères satisfactions. Attendons que tout le monde ait dix ans de plus… Que les jeunes vieux deviennent de vrais vieux, capables de pas grand chose si ce n’est de se plaindre, que les trentenaires inquiets de « leur baisse de pouvoir d’achat » deviennent des quinquas réacs angoissés de ne pas toucher « assez d’héritage » et de devoir payer une maison de retraite pour des parents qui « n’en finissent pas de vivre » tandis qu'en dessous, leurs ados de mômes pollués par la mentalité consumériste ambiante les pressent comme des citrons en les traitant de ringards.

C'est Maman qui avait raison. En 1983, elle me disait : « Mon chéri, si c’est pourri aujourd’hui, dis-toi que ce sera pire demain. ». Aujourd'hui, retraitée, elle vote à droite et désespère d'être une grand-mère "dans le coup".

6 mars 2008

10 ANS DE LOCATION... MES CONCLUSIONS

par

Publiée hier, l'étude de l'indice Clameur mis en place par les pouvoirs publics et les professionnels de l'immobilier, rend compte d'un dérapage des loyers entre 1998 et 2008. Un phénomène qui a largement contribué à accentuer le sentiment de perte de pouvoir d'achat des familles. « Depuis 1998, la progression des loyers de marché s'est faite au rythme annuel moyen de 3,5 %», indique Clameur.

Etrange... J'ai décidé de faire un retour en arrière et d'analyser mes 10 dernières années de location (1997-2007) et d'en tirer quelques conclusions, comment dire, plus nuancées.

Mon épopée immobilière démarre donc en 1997...

1997 - 1999 : Boulogne-Billancourt (92), 2 pièces 45m2 : 650 euros
1999 - 2002 : Boulogne-Billancourt (92), studio 35m2 : 600 euros
2002 - 2005 : La Rochelle banlieue 2km du centre (17), Maison 4 pièces 75m2 : 700 euros
2005 - 2006 : Londres (GB), Maison 3 pièces 60m2 en colocation à 3 : 1000 euros (par colocataire)
2006 – 2007 : La Rochelle banlieue 12 km du centre (17), Maison 4 pièces 90m2 : 620 euros
2007 – 2008 : Paris Ve (75), Studio 25m2 : 750 euros

1er constat :
Une augmentation des loyers en 10 ans ? Oui, mais ce n'est rien rapporté à la hausse des prix à l'achat. A moins d'avoir acheté en 1997, le type qui achète maintenant fait une bien moins bonne affaire que le type qui a loué pendant 10 ans. Le principal point noir du locataire reste sa soumission forcée à la connerie et à la mesquinerie de ses bailleurs. Ils vous demandant 36 garanties, se comportent souvent d'une façon déplorable. De l'autre côté, les bailleurs traînent quasi-systématiquement la pâte pour effectuer les travaux à leur charge (genre gazinière en panne ou porte-savon cassé qu'à la fin parfois ils vous déduisent du remboursement de la caution !)

Les particuliers, souvent des jeunes retraités, sont encore pires que les agences immobilières
. On comprend beaucoup de chose sur la bassesse de l'humain à leur contact (mépris, racisme, vote Sarkozy...). Mais, les agences immobilières ne sont pas en reste dans le domaine de l'escroquerie de base. J'ai du en attaquer 2 en justice pour récupérer mes cautions. Leur excuse : « c'était les vacances, on a pas pu faire les chèques ! ».

Bref,on se rend compte vite en tant que locataire que tout est fait du basau sommet de la pyramide de la société pour transformer le salarié de base en fier propriétaire, endetté bien sur. Acheter Cash ? Quel non sens ! Il n' y aurait plus d'économie mon bon monsieur.

2e constat :
Si c'était à refaire, avec mes revenus (environ 1800 euros/mois) je le referais. Hors de question de m'endetter pour payer un loyer à ma banque pendant 30 ans. Qui dit que je vivrais jusque là avec tout le Coke light lemon que je bois ? J'ai plein de potes qui l'ont fait (pour ne pas dire tous) et leur vie au quotidien est devenu un enfer où chaque centime compte. J'en connais même qui, en couple, sont contraints de rester ensembles même s'ils ne s'aiment plus depuis belle lurette juste rembourser les traites. Le crédit, c'est une philosophie de la vie qui va toujours en package : On en a pas ou en a plein. Ils sont propriétaires, sous antidépresseurs, à cran au boulot et bouffent des nouilles discount à tous les repas. Moi j'aime bien le saumon fumé (avec le coke light Lemon c'est délicieux). Si mon père m'a appris un truc c'est la rationalité : « Quand t'as pas beaucoup d'argent, joue pas au riche, c'est le moyen le plus sur de rester pauvre ». Il m'a dit aussi « Achètes quand c'est bas, vends quand c'est haut ! ». A méditer pour tous les « primos-accédants » aveuglés par les prêches télévisés d'M6 sur « le bonheur d'être propriétaire » et « la connerie d'être locataire » qui sont prêts à vivre en slip 70% de leur vie pour faire construire leur rêve d'une vie : toujours ce même pavillon pourri, véritable insulte urbaine et écologique, trônant dans une zone d'autres pavillons à 70 kilomètres du centre-ville. Au passage, ces quartiers pavillonnaires moches et excentrés sont les futures cités sensibles de demain. Ce sera dur alors de faire votre plus-value, amis « primos-accedants » actuellement persuadés d'être assis sur un tas d'or.

De mon côté, la part de mes revenus passant dans mon loyer est toujours conséquente mais en nette diminution (je suis passé de 60% à 40% en 10 ans) et je vis donc plutôt mieux.

Le côté positif d'être locataire ?
Cela m'a permis d'être nomade et de partager plusieurs styles de vie : provincial, méridional, en studio, en pavillon, en ville, à la campagne et même à l'étranger, et de vivre succéssivement tous les rêves de propriétaires dans des coins de gauche, de droite, de riches et de pauvres. Cela m'a aussi habitué à ne pas m'attacher aux choses matérielles. Fatigué par les déménagements, j'ai de moins en moins d'affaires et quasiment pas de meubles. L'essentiel de ma vie passée doit tenir dans le coffre d'une voiture. Et bien, amis primos-accédants, ne rien posséder allège l'âme d'une façon bien plus efficace que tous les antidépresseurs du monde.


Si j'avais de l'argent d'avance, acheterais-je ?... Non. J'irai à l'hôtel.


5 mars 2008

MAJORITY REPORT

par
Un sondage britannique rapporte que 70 % des internautes anglais qui téléchargent actuellement des contenus piratés arrêteraient de le faire s'ils recevaient un message d'avertissement ou un appel téléphonique de leur fournisseur d’accès à Internet, si ces derniers adoptaient les préconisations liberticides de Denis Olivennes*.

Et le sondage de préciser, que cette forme de répression préventive à la Philip K.Dick serait encore plus efficace chez les jeunes internautes (le taux monte à 75 %), que l'on dit pourtant moins sensibles aux problématiques liées au piratage (mais visiblement plus sensibles à la crainte de la trique).

Rien de particulièrement inquiétant de voir les deux tiers d’une population prête à se soumettre sans broncher à une loi inique et répressive décidée par un lobby marchand. Après tout, 70% de soumis, comme l’indiquait déjà Milgram dans les années soixante, c’est le ratio classique des démocraties molles. Non, ce qui fait froid dans le dos c’est le 75% de jeunes qui acceptent de se soumettre sans même discuter. Je ne veux pas passer pour le pessimiste de base, c’est pas mon genre, mais un taux pareil promet des lendemains « bien ordonnés ».


DE L'ESPRIT DU NET

par
Résultat brut des statistiques des dernières 24 heures sur 2 sujets que j'ai posté sur un portail de news :

- "Cinq ans au Bidet" ...Réflexion en 3 paragraphes sur le pouvoir d'achat > 47 connexions.

- "Vidéo de Victoria Beckham à New-York"... une vidéo de Victoria Beckham à New-York > 2790 connexions

AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES (MAIS PAS DANS MON CHEMIN)

par
Je me poste las, au coin du Boulevard St Michel et de la rue de l'école de Médecine en plein Samedi après-midi par temps clément entre la bite en fer et l’entrée de Gibert. Vigie privilégiée du défilé humain. Il va par deux en couples amoureux ou par quatre en familles blasées. Il est visiblement exalté par ses achats et partage sa joie complice avec son entourage trié sur le volet affectif, en gros la bourgeoise et le mouflet. Allégresse exclusive, il émane de sa goguenarde personne une insensibilité totale à l’entourage de ses semblables, tas compact, qui s’agglomèrent à l’entrée du grand magasin cernée de cerbères basanés. Douce France. Les pauvres cerbères aux ordres du marché qui surveillent aimablement mais fermement les petits couples endettés à pouvoir d’achat en baisse pour qu’ils ne chipent pas le dernier Astérix. Joviale France des familles sarkozistes qui font du bruit pour oublier qu’elles s’apprécient peu. France du mépris citoyen, de l’antipathie ouverte pour celui qui n’est pas moi. Français qui ne croient en rien à commencer par les autres français. Français qui, parfois, heureux, célèbrent sur ordonnances des victoires nationales dans des sports qu’ils ne connaissent même pas. Français qui crachent sur les puissants et qui, pourtant, centime après centime, leurs filent tout leur argent. Français aux égoïsmes aigris, pas cyniques, se piétinant les uns les autres avec mépris dans les cohues identiques des samedis après-midi. Français de réalités télés. Français apeurés qui crachent sur les mains tendues des miséreux qu’ils ont peur de devenir. Français, carapaces de suffisances et pistes d’atterrissage aux basses idéologies. Français comme moi, plombé par ce ciel gris sur un peuple qui se hait.

3 mars 2008

CINQ ANS AU BIDET

par
Sur le plan économique, qu'est-ce qui a changé entre 2005 et 2008 dans la société française ?
En 2005, je m'inquiétais des contrecoups sociaux sur les travailleurs de cette quête du « toujours moins cher » dont faisaient étalage les consommateurs, et pas les plus pauvres. A l'époque, je m'étonnais du manque de clairvoyance du consommateur ne réfléchissant pas plus loin que le bout de son nez. Allait-il comprendre qu'un jour prochain il pâtirait de sa soif d'achat à prix réduit ? Qu'à coups "de prix cassés" et de "Made in Bangladesh",il rédigeait peu à peu son arrêt de mort de salarié assorti d'une qualité de vie de plus en plus médiocre ?

En 2008. Sur le fond de la crise, de l'endettement privé et de la course au "discount", c'est globalement la même chanson. La principale nuance qui n'avait pas été anticipée par les classes moyennes il y a trois ans, c'est la hausse des taux d'intérêts et la forte poussée du prix des matières premières alimentaires et énergétiques. Je précise à dessein « par les classes moyennes ». Les revenus les plus pauvres constatant, eux, depuis cinq ans la hausse du prix de ce qui est la base de leurs dépenses quotidiennes : la nourriture et l'énergie. Les classes moyennes, à force de faire la "chasse au discount" dans les produits high-tech en hypermarché - ce qui constitue souvent leur divertissement principal et leur seule activité culturelle - se satisfaisaient jusque alors de ce téléphone portable « à moitié prix » ou de l'écran plasma « vraiment pas cher, à ce prix là c'est une affaire ». Se rendant compte trop tard du prix des abonnements contractés avec ces objets et du montant exponentiel des paniers alimentaires et énergétiques, indispensables mais jugés « facultatifs » en ce sens qu'ils ne leur fournissent aucune jouissance égotique. Voilà donc en 2008 que "les charges quotidiennes coûtent plus chères" et ça, ça énerve un peuple à qui l'Homme de Fer (de Neuilly) avait promis de joyeux lendemains de consommateurs. « C'est pas possible, ça ne peut plus durer ! Salauds d'hypermarchés ! » est désormais le cri de guerre de l'intervenant téléphonique, français moyen et sarkoziste déçu, sur les ondes des radios périphériques. Il oublie un peu vite ses joies passées de consommateur, jouisseur sporadique, lorsqu'il se gavait par exemple de 3 lecteurs dvd à 29.99 euros pièce, « un pour lui, un pour sa femme, un pour sa fille, à ce prix là faut en profiter » dans les rayons illuminés des mêmes hypermarchés.

Oh que si, la hausse peut continuer gentil Français qui a fait le choix de raccorder son wagon de bêtise au train du libéralisme outrancier en mai dernier ! Fais un tour en Europe et tu constateras qu'en matière d'écran plat comme de pack de lait et de prix de l'électricité, La France est encore un pays bon marché ! Classe moyenne, rien n'est encore catastrophique dans ta vie malgré la hausse des prix. Il suffirait que tu te déshabitues de ton train-train consumériste high-tech et globalement de ta vie à crédit. Seulement voilà, le confort ça ne s'oublie pas et les traites ça ne s'efface pas. Pathétique démocratie d'opinion où il faut attendre que les classes moyennes soient angoissées par leur "baisse du pouvoir d'achat" pour que l'on se soucie des risques de pauvreté en France alors qu'il y a dans ce pays 7 millions de personne vivant loin des caméras de TF1 dans l'extrême pauvreté. Il faut donc attendre que le mécontentement de "l'empavillonné à crédit" dégouté de pas pouvoir acheter le dernier Ipod Nano parce qu'il a déjà tout dépensé dans le plein de son 4X4, pour que l'on discute enfin, et sans effet, de la hausse des prix dans la grande distribution. Une hausse en cours depuis le passage à l'euro en 2002 mais décrétée tabou par le consensus politique à chaque échéance électorale, sauf pour la prochaine.

Prospective à trois ans ? Aucune idée. J'ai juste une intuition. J'invite la classe moyenne, si quelques-uns de ses représentants tiennent jusqu'au bout de ce post, à pousser la réflexion un peu plus loin que les slogans publicitaires sur ce mot de bon gestionnaire qui actuellement rassure jusqu'au dernier pessimiste : IMMOBILIER.



LE RIDICULE NE TUE PAS (BIEN AU CONTRAIRE)

par
Après le triangulaire alliant l’utile à l’esthétique « Attention bébé à bord » apposé par monsieur le procréateur à l’arrière de la 306 avec la fierté confuse de celui dépassé par son système reproducteur, je découvre avec stupeur en me baladant dans une rue populaire de Paris (il en reste encore) qu’une étape décisive à été franchie par l’humanité sur la route à contre-sens qui la sépare du babouin, avec ce sticker pour 4X4 : "Attention, future maman à bord".


L'antre de la folie : http://www.autocollantenceinte.fr/

1 mars 2008

ET POUR QUELQUES HUMAINS DE PLUS...

par
CIMETIÈRE FAR WEST - EXT.JOUR/ AMBIANCE CRÉPUSCULE
Tandis que Tuco creuse la tombe persuadé qu'il "fait une bonne affaire", L'homme sans nom avance vers la caméra en comptant ses stock-options.

CLINT EASTWOOD
(Plein cadre)
Tu vois Tuco, l’humanité est divisée en deux catégories :
Les sales cons qui ordonnent et les pauvres cons qui exécutent.

Plan général du cimetière. Poussés par la brise qui se lève, des fétus de paille tournoient entre les tombes aux noms illisibles. Plan très large avec découverte sur la ligne d'horizon. On entend plus que la brise et les coups de pelle de Tuco. En quelques secondes, le jour n'est plus.

Air d'harmonica.

FONDU SUR TITRE : "THE END"

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