31 décembre 2020

Alors 2020 c'était bien ?

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366e jour de l'an 2020 en zone écarlate rouge rouge de la république du Baltringuistan. A quelques heures de la dinde Picard en solitaire devant le bêtisier d'NRJ12 pour les gueux à miasmes, c'est l'heure du bilan et des perspectives. 

Quelles que soient nos oppositions, nous nous accorderons tous et toutes pour convenir que c’était une belle année de merde.  Riches et pauvres, jeunes ou moins jeunes, nous avons tous vécu au rythme de la carotte et du bâton sur le chemin d'une interminable dinguerie sanitaire. Pourtant, à bien y regarder, si ce n'était pour l'hystérie générée par les chaines d'info-feuilleton, les errements des gouvernements aux abois dont la seule stratégie est de regarder comme nous, les chaines d'info feuilleton pour nous imposer des confinements à répétition, je ne me serais même pas aperçu de l'existence de ce virus en un an. Mais bon, dur de lutter contre une religion dominante. Le Covid : punition pour un un occident âgé et trop sûr de lui, qui crève d'abord d'avoir trop vieilli et de s'être abandonné à des politiques d'austérité dans le secteur de la santé (pas assez rentable alors selon ceux qui nous privent de liberté aujourd'hui pour réparer leurs dégâts). 2020 aura également confirmé la domination planétaire et la totale impunité de la Chine à laquelle l'occident s'est livré pieds et poings liés en fermant bien sa gueule.

Bilan français : La nouveauté de l'année, c’est la houellebcquisation accélérée au pays du coq. En attendant de se faire racheter nos restos en faillite par MacDo, Starbucks et Amazon (j'attends le moment où ils vont purement et simplement remplacer la Poste avec des officines physiques en ville), nous marchons masqués, résignés, apeurés, fatigués. Je n’ai aucun souvenir d’avoir vu sombrer autant de gens. Un ami me demandait sur sa page Facebook nos "recettes" pour survivre mentalement face aux confinements répétés, à l’isolement et au manque de perspectives. Je lui répondais être entouré de ceux qu’on aime, créer et rire de tout cela (à condition de ne pas se laisser happer par les chaines d'info-feuilleton, cette hystérie est authentiquement risible). Tout ceci à condition de ne pas être pas trop impacté financièrement et de ne pas subir son environnement de vie. Là c'est l'angle de mort béant de la politique sanitaire du Baltringuistan. 

Bilan  quotidien :  Le télé-travail s'impose enfin là où il est possible, et c'est mon cas, sans que cela ne change rien à rien (voilà qui devrait faire baisser le prix du m2 des bureaux sur Paris). Je n'ai pas pris les transports en commun depuis près d'un an. Je ne suis pas allé au cinéma depuis aussi longtemps et ironie c'était pour voir à la cinémathèque un vieux film de John Ford "Frontière chinoise" où il est question d'un virus venu d'Asie qui décime un à un les occupants d'un ranch assiégé et s'achève sur le suicide par empoisonnement de l'héroïne principale. Au quotidien, je ne vois plus mes amis depuis des mois. Mon univers s'est réduit à quatre personnes, soit deux de plus qu'en 2019. Chaque instant devient important, un luxe, un bonheur et à titre purement intime je garderai finalement un très bon souvenir de 2020. 

Bilan de santé : J’ai traversé 2020 avec une bonne forme insolente tandis que les figures de mon enfance mourraient les unes après les autres (aucune du Covid) au cinéma comme dans ma vie personnelle. Mon père et mon parrain, les frères ennemis entre lesquels ma vie balançait se seront finalement retrouvés ex-aequo à quelques semaines près sur la ligne d'arrivée. Toutes ces vies sont comme les fenêtres de mon appartement quand je regarde de loin les immeubles de mon quartier lors de mes promenades réglementaires : anonymes, perdues dans la masse, et pourtant elles constituent les balises de mon univers. C’était aussi une année de maturité pour mes filles qui se sont aiguisées, responsabilisées, affirmées. La force des enfants en général est bien ma seule raison d'avoir de l'optimisme pour les années à venir. Quelque chose me dit qu'ils vont nous enterrer.

Bilan économique : Comme redouté aux premières heures de ce délire collectif, les décisions politiques ont des effets bien pire que ce virus sur l'économie et la société. Les séquelles sur la société seront bien plus graves que nos dizaines de milliers de morts du quatrième âge. Dans certains secteurs les dégâts sont en passe d'être irréversibles. Si l'on m'avait dit un jour que je verrai peut-être un jour la fin du cinéma tel que je le connaissais...  Cette crise n'en est pas une. Une crise est un épisode, nous sommes ici dans une série à plusieurs saisons. C'est un déclin, pour 2021 et au-delà. Une fin d'empire, la capitulation. On peut encore tenter de s'accrocher au monde d'avant, il est fini. Nous sombrons tous économiquement, chacun à notre vitesse, tombant chacun de plus ou moins haut, mais nous tombons tous. D'où l'intérêt de developper chacun à son échelle son alternative. C'est la bonne nouvelle de 2020, nous forcer à sortir des rails avant peut-être de nous contraindre à désobéir pour survivre. 

Bilan littéraire : Avec tout ce malheur c’est fort logiquement une bonne année. J’ai repris le blog et j’ai surtout bien plus écris pour moi cette année que les huit dernières, j’y ai retrouvé un certain plaisir et j'ai peut-être même deux ou trois trucs sous le coude pour l'année à venir. 

Bilan politique : Cette année aura vaguement été égayée par l'explosion du macronisme. La secte est en miettes mais le starteupeur de l'attestation dérogatoire de déplacement et des numéros verts reste malheureusement incontournable même si sa parole a désormais le même poids qu'une prévision météo de Paco Rabanne. La concurrence est éparpillée, planquée derrière l’espoir d’une fin de virus qui lui permettrait de se réaligner sur les vieux débats. Les pronostics des uns et des autres sur la présidentielle de 2022 sont pour le moment sans fondement tant le terrain est boueux et mouvant, avec aucune force saillante et une confiance dans la parole politique proche du néant. Tout ce que je pouvais prévoir en début d'année s'effondre. Tout peut encore arriver, tout va arriver et les barrages prennent l'eau de tous les cotés. On peut désormais gagner une présidentielle avec 17% au premier tour. Ça devrait aiguiser les appétits des "acteurs économiques influents" qui n'auront jamais eu aussi belle opportunité de mettre littéralement la main sur un pays à privatiser jusqu'au trognon. 

Bilan épidémique : Là c'est la franche rigolade. On en est littéralement au point "moins que zéro". Toute l’Europe reconfine à commencer par l’Angleterre dont les autorités, splendeurs du libéralisme autoritaire, ont réussi l’exploit de faire acheter en masse leurs cadeaux de noël aux anglais lors du black-friday pour leur empêcher à la dernière minute de se les offrir. Comme prévu par tous sauf par les experts autorisés, le virus mute et la potion magique survendue par les chaines d'info feuilleton il y encore trois semaines devient suspecte à peine lancée. Avec l'open bar donné à la parole "scientifique" et la peopolisation de l'expertise, 2021 promet d’être aussi irrésistiblement absurde que 2020. J'ai brièvement regardé une chaine d'info feuilleton la semaine dernière (c'est le secteur du spectacle encore en activité). On y voyait un parterre d'épidémiologistes et d'urgentistes (visiblement pas surmenés) papotant sérieusement de l'apport cinématographique de la carrière de Claude Brasseur dans la France post soixante huitarde. Bref, plus que jamais  : mangez équilibré,  prenez des vitamines et éteignez votre télé.  

Bilan des libertés : Nos dirigeants impuissants ont pris goût à l'autorité bête et méchante. Ils nous confinent désormais comme ils leur prend l'envie de péter. Ce sera toujours plus simple de brimer le quidam que de demander des comptes aux chinois pour cette merde mondiale. Une méchante grippe et la parole sainte du scientifique leur ont servi sur un plateau (télé) notre soumission la plus complète. Du haut de nos certitudes et de nos cynismes érudits, nous avons gobé la religion du virus avec une facilité déconcertante, moi le premier. Ils ne se cachent même plus pour rédiger des projets de loi obligeant les 99,9% de la population en bonne santé à se faire vacciner. Nous ne sortions pas en douceur de ce cycle de la peur.  Tout ceci finira comme ça a commencé : par la contagion. La contagion du ras-le-bol. Je ne peux dire quand, je ne peux dire à partir de quel pays, mais c'est inévitable. On s'en rapproche. Bien ruinés et affamés, quand on sera sorti de la croyance, d'ici quelques confinements on devrait collectivement en venir aux mains. 

Alors que retenir de l'humanité en 2020 ? Qu'elle aime bien se faire peur. Pour le reste de 2020, il n'y a plus de réalité et pas de vérité. Chacun a la sienne et ainsi soit-il pour 2021. 

D'ici là, comme l'écrivait Desproges, vivons heureux en attendant la mort et comme le chantait François Valery dans ces années 80 que je détestais tant et qui paraissent maintenant un paradis perdu : Aimons-nous vivants !  L'air m'a trotté dans la tête toue l'année : chacun sa peine. 

Au plaisir de vous retrouver au pays des libertés, des secteurs non-essentiels, du rire autorisé et des hôpitaux enfin construits en nombre. En vous souhaitant, entre deux couvre-feux, pour vous et vos proches beaucoup de douceur et d'air pur pour la suite.





11 décembre 2020

#confinement2 jour42 : bonne année 2021 de déreconfinement !

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346e jour de l’an de merde 2020 en zone écarlate rouge rouge de la république du Baltringuistan. Toujours aucun signe de Covid. A vrai dire, pas un pépin de santé de l'année 2020. Pas de toux, pas de test. Rien. Je ne me suis jamais senti aussi loin de mes semblables. Dans tous les sens du terme. Mais bon, il n'est pas ici question de ma petite personne mais du gros Castex qui a fait, tout fier, son caca de presse hebdomadaire pour nous annoncer, après ce second confinement allégé un déconfinement resserré. Fin de confinement, mais couvre-feu à 20h sauf le soir du 24 décembre. 

Comme prévu après les bars et les restaurants le monde de la culture - de toutes les façons qui ne votera plus Macron - est sacrifié sur l'autel du portenwak gouvernemental. Comme prévu rien n'est pensé pour la jeunesse  - de toutes les façons qui ne votera plus Macron -, comme prévu peu de cas est fait des conséquences psychiques, physiques, sociales et économiques de ces errements stratégiques totalement vains puisque alternativement trop forts, pas assez forts, et surtout constamment en retard. Comme prévu, la question des hôpitaux n'est pas abordée, on continuera tranquillement à les détruire ainsi que le système de santé, et l'on continuera que c'est de votre faute, que vous n'êtes pas responsables et que surtout il vous faut avoir peur de respirer. Apparement ça marche. 

A vrai dire, avec cet énième contreproductif pataquès dans le cadre de la lutte contre le Covid infini. on ne pouvait pas finir l'année sur une note aussi juste. 

Nous allons bientôt avoir fait le tour du calendrier Covid et nous en sommes au point zéro : le pays est bloqué non pas à cause du virus, mais bien à cause de notre déficience hospitalière dont la seule cause sont les restrictions budgétaires décidées par ceux qui restreignent chaque jour un peu plus nos libertés. Comme je le redoutais, à l'arrivée en 2021, les décisions politiques ont désormais des effets plus catastrophiques que le virus lui-même.  Chaque jour qui passe nous informe désormais sur la folie de nos gouvernants locaux s’abandonnant corps et âme à la science comme ils s’abandonnaient avant à l’Europe pour s’exonérer de toute responsabilité dans le désastre qu'ils n'ont su ni anticiper ni gérer. 

Des millions de précaires en devenir, des milliers de suicide, des destins broyés, des pathologies non soignées, un français sur cinq se déclarant déprimé… et les mêmes baltringues en place juste bons à (nous faire) générer des attestations de déplacement. Cette farce suicidaire pour une maladie au taux de mortalité infinitésimale, dont la moyenne d’âge des décès est supérieure à l’espérance de vie moyenne, et dont 90% des décas présentent une co-morbidité, dont on ne sait finalement toujours pas grand-chose mais dont on agite une potion magique certifiée par communiqués de presse comme seule sortie. La farce est telle que j'imagine aisément que d'ici quelques mois on s'apercevra qu'il sert - au mieux - à rien. Et ce sera reparti pour un nouveau chapitre du feuilleton.

Face a la houellebequisation généralisée de mes compatriotes, j’en viens à penser que la seule mesure sanitaire et consensuelle qui aurait le plus d’effets positifs immédiats sur notre santé à tous et toutes serait l’éradication de cette clique autocratique. Ils veulent que l'on fasse encore des sacrifices ? Il est certain qu'un petit écartelement de Castex en place publique pourrait détendre l'atmosphère et envoyer un signal d'espoir collectif en cette fin d'année bien morose. 

Sur ce je vous laisse et je vais stocker mes caisses de champagne pour le réveillon. On ne va pas se laisser abattre, ni par ce virus et encore moins par les cadors de la République du Baltringuistan. 




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