Ma brave dame, les injustices se creusent et le prix de la baguette est un scandale ! Après les marchés de l’immobilier et ceux de la bourse, les spéculateurs non satisfaits de leurs rendements annuels s’apprêtent à affamer la planète. Vous me direz : Parfait, affamé le peuple va enfin se révolter !... Mmm, c’est plus vicieux qu’il n’y paraît.
Y a t-il au fond un espoir de changement ? Soyons objectifs, le changement, s'il arrive, ne peut pas venir de l’intérieur du système. Pourquoi donc ce ne seront pas les travailleurs pauvres et ceux plus précaires qui changeront quoi que ce soit à l'ordre des choses ? (Encore moins les étudiants qui défilent pour « plus de système »). Oui, Pourquoi ? La réponse est dans la question : Parce que justement, ils travaillent. Même si on bataille avec 1000 euros pour faire vivre sa famille, qu’on galère pour finir les fins de mois mais qu’au final on mange encore, on est dans le système. On le valide encore et économiquement même on le renforce, restant dépendant de lui, accroché comme un parasite à ses codes et ses règles même pour une paye limitée.
Le système est malin, face à la montée des prix des matières premières qu'il organise en sous-main, il a prévu les super hard discounters* qui alimenteront en merdes cancérigènes "pas chéres" les travailleurs pauvres en les persuadant qu'ils font la "une bonne affaire". Le système imagine avec malice, qu'avec de la chance ceux-là choperont une tumeur à 55 ans et ne réclameront pas de retraites. Notons au passage dans l'actualité récente que la libéralisation du marché du hard discount en France est la mesure phare préconisée par Madame Lagarde, ministre de l’économie, pour « redonner du pouvoir d’achat » aux français.
Et puis, les chiffres sont là, ils ont beau crier que les prix des denrées augmentent, les occidentaux n’ont jamais été aussi obèses. Etre gros gêne pour faire la révolution.
On le voit, le système capitaliste est un poison insidieux distillé jusqu'au plus faible de ses maillons : le salarié. Le salarié est l'esclave consentant du marché, son abruti heureux. Certains d’entre eux, comme hier ceux de La Redoute à Watreloo s’énervent de temps à autres pour une augmentation. Trois semaines de sitting, pour 150 euros, ils en obtiendront 45 et s'en retournent bosser, persuadés d’avoir gagné "un combat". Non, le système les a encore tué. En ce sens, malgré ses coups de gueule de plus en plus rares, le travailleur n’inquiète en rien le système puisque, précisément, par sa nature et ses revendications il le valide perpétuellement. La grève pour l’augmentation minime du salaire reste un soutien total au système salarié. La révolte la seule, c’est le refus catégorique et non négociable. Le chemin de traverse. L'an O1. Le refus de se lever pour aller travailler. Le refus du salariat juste pour ce qu’il implique inévitablement de soumission personnelle.
Robert Castel, dans son ouvrage « les métamorphoses de la question sociale » paru aux éditions Fayard, nous apprend que jusqu’au XIXe siècle, le salariat existait mais était peu répandu, il était la marge, cantonné à ce que l’on pourrait appeler le secteur « public » de l’époque : Perception des impôts et basses besognes. Ceux qui s’y fondaient étaient alors vus comme des « assistés », des médiocres incapables de subvenir à leurs besoins. Tous les autres "travailleurs" en ce temps là étaient autonomes et ne devaient leur salut qu'à eux-mêmes grâce aux fruits de leur négoce, du produit de la chasse, de leur culture, de la fabrication artisanale ou de la création artistique. En ce sens malgré les régimes autoritaires, ils étaient bien plus autonomes, indépendants et libres de leurs décisions que les salariés soumis du XXIé siècle qui n’ont d’autre imagination que de se lever tous les matins à huit heures, ni d’autre ambition que de conserver un CDI où ils font acte de présence en espérant esquiver toute surcharge de travail d’ici les prochaines vacances. Par martèlement, le système a même réussi à leur faire croire que leur soumission les rendait supérieurs aux autres, les "chômeurs" et autres "assistés"qui leur font horreur.
Si le système doit être débordé, il ne peut l'être que par sa marge, par ceux non soumis à sa logique, ceux ne le craignant plus. Le système le sait bien d'ailleurs, il a peur de ces individus « incontrôlables », hors de son jeu de valeurs idéologiques dont le salariat et l’assistanat sont les armes de régulation. Le système nie et vilipende ces "anomalies comportementales", ces "indigents" que instinctivement elle ne prévoit même pas dans ces réglementations administratives. Essayez de faire comprendre à une administration que vous ne travaillez pas, que vous n’avez jamais travaillé mais que vous vous en portez très bien ! Pire, par un travail de sape mentale débuté dés l’école primaire, on a réussi à faire croire que vivre au crochet de sa famille c’était mal, alors que vivre au crochet de son travail - ce qu’est ni plus ni moins la salariat - c’était bien. Que l’on ne s’étonne pas en bout de chaine qu’il y ait des milliers de personnes âgées qui meurent de chaud seules chez elles pendant une canicule tandis que leurs enfants sont en congés payés !
Un système de valeurs ne tient qu’au pourcentage majoritaire de gens qui le respectent au quotidien. Combien d’individus se déclarant gauchistes ou anars n’imaginent-ils même pas leur avenir hors du système du salariat ? La plupart. L’inquiétude face à demain est le trait commun de la majorité des occidentaux. Pourquoi ? Parce que le marché, bien conscient de ses intérêts, les persuade qu’il n’y a point de présent ni de lendemain hors de son système de valeurs basé sur la soumission salariale et la consommation "transgressive" ininterrompue. C’est faux, un simple retour en arrière sur l’histoire le prouve. Dans le passé, les rapports étaient peut-être plus brutaux, on vivait surement moins longtemps mais je peux vous garantir qu'on ne redoutait pas "demain".
Notre monarque l'a précisé lors de sa dernière intervention télévisée : « si l’on est pas inquiet quand on est jeune, c’est que l’on est pas jeune ». Sous entendu : En tant que jeune ce qui doit m’inquiéter c’est de trouver un travail, non pas une activité émancipatrice en accord avec ce que j’aime ou ma nature intime mais une tache rémunérée qui me permette de me fondre au plus vite et sans esclandres dans la société majoritaire des valeurs partagées. Sur le plateau personne n’a moufté. Tu m’étonnes, c’est que la contamination est totale.
Y a t-il au fond un espoir de changement ? Soyons objectifs, le changement, s'il arrive, ne peut pas venir de l’intérieur du système. Pourquoi donc ce ne seront pas les travailleurs pauvres et ceux plus précaires qui changeront quoi que ce soit à l'ordre des choses ? (Encore moins les étudiants qui défilent pour « plus de système »). Oui, Pourquoi ? La réponse est dans la question : Parce que justement, ils travaillent. Même si on bataille avec 1000 euros pour faire vivre sa famille, qu’on galère pour finir les fins de mois mais qu’au final on mange encore, on est dans le système. On le valide encore et économiquement même on le renforce, restant dépendant de lui, accroché comme un parasite à ses codes et ses règles même pour une paye limitée.
Le système est malin, face à la montée des prix des matières premières qu'il organise en sous-main, il a prévu les super hard discounters* qui alimenteront en merdes cancérigènes "pas chéres" les travailleurs pauvres en les persuadant qu'ils font la "une bonne affaire". Le système imagine avec malice, qu'avec de la chance ceux-là choperont une tumeur à 55 ans et ne réclameront pas de retraites. Notons au passage dans l'actualité récente que la libéralisation du marché du hard discount en France est la mesure phare préconisée par Madame Lagarde, ministre de l’économie, pour « redonner du pouvoir d’achat » aux français.
Et puis, les chiffres sont là, ils ont beau crier que les prix des denrées augmentent, les occidentaux n’ont jamais été aussi obèses. Etre gros gêne pour faire la révolution.
On le voit, le système capitaliste est un poison insidieux distillé jusqu'au plus faible de ses maillons : le salarié. Le salarié est l'esclave consentant du marché, son abruti heureux. Certains d’entre eux, comme hier ceux de La Redoute à Watreloo s’énervent de temps à autres pour une augmentation. Trois semaines de sitting, pour 150 euros, ils en obtiendront 45 et s'en retournent bosser, persuadés d’avoir gagné "un combat". Non, le système les a encore tué. En ce sens, malgré ses coups de gueule de plus en plus rares, le travailleur n’inquiète en rien le système puisque, précisément, par sa nature et ses revendications il le valide perpétuellement. La grève pour l’augmentation minime du salaire reste un soutien total au système salarié. La révolte la seule, c’est le refus catégorique et non négociable. Le chemin de traverse. L'an O1. Le refus de se lever pour aller travailler. Le refus du salariat juste pour ce qu’il implique inévitablement de soumission personnelle.
Robert Castel, dans son ouvrage « les métamorphoses de la question sociale » paru aux éditions Fayard, nous apprend que jusqu’au XIXe siècle, le salariat existait mais était peu répandu, il était la marge, cantonné à ce que l’on pourrait appeler le secteur « public » de l’époque : Perception des impôts et basses besognes. Ceux qui s’y fondaient étaient alors vus comme des « assistés », des médiocres incapables de subvenir à leurs besoins. Tous les autres "travailleurs" en ce temps là étaient autonomes et ne devaient leur salut qu'à eux-mêmes grâce aux fruits de leur négoce, du produit de la chasse, de leur culture, de la fabrication artisanale ou de la création artistique. En ce sens malgré les régimes autoritaires, ils étaient bien plus autonomes, indépendants et libres de leurs décisions que les salariés soumis du XXIé siècle qui n’ont d’autre imagination que de se lever tous les matins à huit heures, ni d’autre ambition que de conserver un CDI où ils font acte de présence en espérant esquiver toute surcharge de travail d’ici les prochaines vacances. Par martèlement, le système a même réussi à leur faire croire que leur soumission les rendait supérieurs aux autres, les "chômeurs" et autres "assistés"qui leur font horreur.
Si le système doit être débordé, il ne peut l'être que par sa marge, par ceux non soumis à sa logique, ceux ne le craignant plus. Le système le sait bien d'ailleurs, il a peur de ces individus « incontrôlables », hors de son jeu de valeurs idéologiques dont le salariat et l’assistanat sont les armes de régulation. Le système nie et vilipende ces "anomalies comportementales", ces "indigents" que instinctivement elle ne prévoit même pas dans ces réglementations administratives. Essayez de faire comprendre à une administration que vous ne travaillez pas, que vous n’avez jamais travaillé mais que vous vous en portez très bien ! Pire, par un travail de sape mentale débuté dés l’école primaire, on a réussi à faire croire que vivre au crochet de sa famille c’était mal, alors que vivre au crochet de son travail - ce qu’est ni plus ni moins la salariat - c’était bien. Que l’on ne s’étonne pas en bout de chaine qu’il y ait des milliers de personnes âgées qui meurent de chaud seules chez elles pendant une canicule tandis que leurs enfants sont en congés payés !
Un système de valeurs ne tient qu’au pourcentage majoritaire de gens qui le respectent au quotidien. Combien d’individus se déclarant gauchistes ou anars n’imaginent-ils même pas leur avenir hors du système du salariat ? La plupart. L’inquiétude face à demain est le trait commun de la majorité des occidentaux. Pourquoi ? Parce que le marché, bien conscient de ses intérêts, les persuade qu’il n’y a point de présent ni de lendemain hors de son système de valeurs basé sur la soumission salariale et la consommation "transgressive" ininterrompue. C’est faux, un simple retour en arrière sur l’histoire le prouve. Dans le passé, les rapports étaient peut-être plus brutaux, on vivait surement moins longtemps mais je peux vous garantir qu'on ne redoutait pas "demain".
Notre monarque l'a précisé lors de sa dernière intervention télévisée : « si l’on est pas inquiet quand on est jeune, c’est que l’on est pas jeune ». Sous entendu : En tant que jeune ce qui doit m’inquiéter c’est de trouver un travail, non pas une activité émancipatrice en accord avec ce que j’aime ou ma nature intime mais une tache rémunérée qui me permette de me fondre au plus vite et sans esclandres dans la société majoritaire des valeurs partagées. Sur le plateau personne n’a moufté. Tu m’étonnes, c’est que la contamination est totale.