10 mars 2025

La Troisième Guerre mondiale pour les nuls

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Le JDD a titré sur la seule synthèse raisonnable à tirer des récentes sorties de Macron quant à son  prolongement souhaité du conflit ukrainien : La surenchère de la peur

Sur X, j’apprends par un communiqué que La Présidence de la République dément avoir employé les termes "faire peur" qui lui sont prêtés dans l’édition du jour du JDD et qu’il ne s’agit ni de son expression ni de son intention

Rassurez-vous, la « menace existentielle de la Russie » et tout le vocabulaire de l’angoisse et de la dramatisation ne sont pas employés par le Président dans le cadre d’un énième chantage à la peur. On reconnaît bien là les méthodes perverses déjà à l’œuvre dans la gestion du Covid et de ses suites vaccinales. Il faut être sous substance pour ne pas percevoir que le grand barnum guerrier annoncé par Macron, n’a que peu avoir avec le bien être des Ukrainiens (qui tournent à 1000 morts par jours depuis trois ans), mais répond avant tout à une triple ambition : 

- La reconquête de légitimité intérieure pour un président détesté,
- La tentative de redorer le blason de l’Union européenne mal aimée, 
- La mise en place d’un gigantesque hold-up financier, sous couvert d’unité nationale. 

Macron, l’opportunité d’une guerre :

Macron est le quatrième président le plus détesté des démocraties développées. Il a beau être déconnecté de la réalité, ce chiffre-là, il l’a bien en tête. Comment se refaire une crédibilité sur un tel lit de haine ? Trouver plus détestable que lui à l’étranger.  Et ça tombe plutôt bien. Depuis des années, Poutine et Trump sont traités comme des parias par l’ensemble des médias français et leurs journalistes de palais (dont la circonférence des couilles s’accroit magiquement à mesure qu’ils s’éloignent de la rue du Faubourg St Honoré). 

Si chaque Français peut percevoir au quotidien les effets désastreux de la politique de Macron, ils seront bien peu nombreux à aller vérifier sur place, aux États-Unis ou en Russie, la réalité du quotidien de ces peuples et leur degré de soutien à leur dirigeant respectif. (SPOILER : Trump et Poutine ont été confortablement réélus et sont bien plus appréciés chez eux que Macron ne l'est chez lui) 

Ici, les journalistes enchaînent les tribunes, sans le moindre recul historique ou social, pour insulter des chefs d’État élus. Ils ont ainsi contribué à ancrer dans l’inconscient collectif une vision binaire du monde, où toute nuance est reléguée à une marginalité suspecte, taxée de complotisme ou, maintenant, d’« intelligence avec l’ennemi ». 

Dénigrer Trump et Poutine étant une rente médiatique, Macron peut rafler à court terme la mise sur l’opinion publique : la cause (irrationnelle) semblant supérieure à sa propre détestation. 

L’UE en quête d’un second souffle :

L’UE a été construite sur le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, avec la promesse d’empêcher tout nouveau conflit sur le continent. Aujourd’hui, ce conclave de technocrates non élus en vient à engager la remilitarisation de l’Allemagne, pour traverser la Pologne et aller combattre les Russes. 

Le prétexte ?
  « Trump, c’est Hitler, il faut sauver la démocratie ». Mesure-t-on le délire ? 

L’UE, ce service de livraison de populations aux marchés, générateur de décisions absurdes et déconnectées, est au bout du rouleau. Pays après pays, elle peine à s’imposer comme l’évidence qu’elle prétendait être. Elle n’a plus d’autre justification que la poursuite acharnée de ses propres échecs. Cette guerre est sa carte joker. 

Dans le même temps, ces mêmes élites annulent les résultats électoraux qui ne leur plaisent pas (comme en Roumanie ce week-end ou comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne en cas de victoire de l’AfD). Elles ignorent les référendums et les votes (comme en France en 2005 ou encore l’an dernier) et applaudissent carrément l’annulation d’élections (comme en Ukraine, tiens, justement). 


Le hold-up sur le dos des peuples :

Nonobstant les pertes humaines (une broutille), le premier effet d’une guerre c'est de relancer une économie. Mais ici, avec le « Tous anti-Poutine », on est carrément dans le détournement de fonds. 

- Détourner l’argent public vers des entreprises privées (chaque euro injecté dans l’effort de guerre se fait au détriment du bon fonctionnement interne des pays.)

- Détourner l’épargne des particuliers vers l’État, qui redistribuera ensuite cet argent… à des entreprises privées. 

Pillage ultime de nos économies et de nos derniers acquis qui, au passage, permet d'excuser des dépassements de seuil d’endettement en totale contradiction avec les discours sur la dette publique culpabilisant les citoyens depuis des années. 

Sur ces trois caps, le contrôle du cadre médiatique est primordial. Il est plus probable que jamais qu’au nom de la lutte "contre la désinformation", toute publication déviant du narratif officiel soit minimisée, raillée et plus simplement interdite ou criminalisée. Au nom de la liberté bien sûr, comme au moment du Covid. 

L’heure du dépôt de bilan approche 

Mais L'Histoire avance bien plus vite que Macron et que la vieille machinerie de l’UE. Tout cela sent l’heure du dépôt de bilan pour leurs vieux fantasmes. Il existe une science exacte qui remet toujours en place les discours pompeux, les fantasmes irrationnels et les postures excessives : La réalité. 

La classe médiatico-politique française en a perdu l’habitude. Régulièrement, cette réalité s’impose, et nos experts infatués, nos journalistes de cour et nos politiques médiocres viennent s’y écraser. Je donne  quelques mois pour que le soutien des Français à l’« effort de guerre », que nous vendent certains sondages, s’effondre. 

Pourquoi ? 

Parce qu’il n’y aura peut-être plus de guerre à mener.
 (Les affreux Hitler de Moscou et Washington ayant négocié la paix.) 

Parce que si guerre il y avait encore, vu l’état de nos armées, nous ne serions pas en mesure de la mener ni de la gagner avant… une bonne quinzaine d’années. 

Et que sera l’UE dans quinze ans ?

Un mauvais souvenir.




6 mars 2025

Quoi qu’il en coûte 2 : le retour de la peur qui tue

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Vous vouliez des hôpitaux où l’on ne vous laisse pas mourir dans les couloirs, des écoles à proximité où vos gamins ne se font pas poignarder sous le regard d’auxiliaires de sécurité payés un demi-SMIC, ou plus simplement des augmentations de salaire ? Niet. Vous aurez la peur et la guerre. Il faut combattre le nouvel Hitler.  C’est, en substance, l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron hier, justifiant la version 2 du « quoi qu’il en coûte », sous-titrée : « cette fois, c’est la lutte finale contre l’Empire du Mal ». 

Pas besoin de regarder cette prise de parole exceptionnelle de notre chef de la résistance contre les moulins à vent pour comprendre que le guignolo nous refait le coup du Covid. Tel Colin Powell agitant sa fausse fiole d’anthrax devant le Conseil de sécurité de l’ONU en 2003 pour justifier l’intervention militaire américaine  en Irak, Macron fait trembler les boomers : 

« La Russie est devenue une menace pour la France et l’Europe, et son agressivité ne semble pas connaître de frontières (...) Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie  » 

Alors que, après son petit coup de calgon de vendredi dernier, Zelensky publie sa lettre d’excuses à Donald Trump pour négocier un deal à l’amiable qui permettrait la paix pour son pays (un détail sans importance), la coalition des autocrates européens en déliquescence trouve dans la figure du méchant Poutine l’opportunité de regagner quelques galons de légitimité. Rien de tel qu’une cause va-t-en-guerre pour étouffer, sous un patriotisme de pacotille, les bisbilles locales, qu’elles concernent l’économie, la précarité grandissante des peuples ou, plus vulgairement, quelques considérations démocratiques. Le tout est acclamé à l’unisson par la presse de Palais, qui déploie son génie de la propagande et du suce-boulisme contorsionniste dans ce genre d’épisodes de délire collectif. Un délire qui a le mérite d'insuffler à une nation, au moral et à l'économie à zéro, de nostalgiques réminiscences d’empire colonial planétaire. 

Sortons du fantasme. 

Avons-nous des problèmes à régler chez nous avant tout ? Oui. 
Que nous apporte la résolution ou pas de ce conflit ? Rien.

Avons-nous les moyens de nos ambitions ? Évidemment non. 

Trois bonnes raisons, donc, pour Macron de s’y engouffrer, la fleur au fusil. 
Juste au niveau français, on approche les 4 000 milliards de dettes, et déjà, on nous annonce 100 milliards d’euros supplémentaires par an pour notre « réarmement », destiné à compenser le désengagement américain en Ukraine. Pas grave : en puisant dans l’épargne des Français et en détruisant encore un peu plus le service public, on pourra acheter de nouvelles armes (américaines, c’est ça qui est rigolo) afin de soutenir un pays classé 104e sur 180 en matière de corruption. Le tout, bien sûr, en arrosant les intermédiaires les plus obscurs à coups de « fonds européens » et de rétro-commissions opaques (une spécialité bien française). Résultat : un appauvrissement supplémentaire pour les peuples d’Europe, au nom de la Grande Cause, tandis que les États-Unis et la Russie, déjà passés à autre chose, se partageront l’Ukraine et ses ressources. 

Pendant que nous financerons ce rêve d’Europe militaire par une dégradation sans précédent des conditions de vie des pays endettés et la séquestration de notre épargne, n’espérez pas que cet « effort de guerre » s’applique à nos menaces locales : islamistes, terroristes, ou encore le « simple » OQTF de proximité qui poignarde des enfants à l’école ou roule au camion sur des familles entières, désormais sur une base quasi quotidienne. Non ce n’est pas une priorité. D'ailleurs ça n'existe pas.

C’est toujours fascinant de constater à quel point le biais d’investissement (à savoir la détestation, à ce stade irrationnelle, de Trump et de Poutine), combiné à une propagande à l'enclume (comme pour le Covid : si les médias ne rabâchaient pas cette histoire ukrainienne H24, alors qu’elle a commencé bien avant 2022, on ne s'en apercevrait même pas), peut modeler l’opinion publique

Aujourd’hui, presque toutes les informations sont accessibles, les angles d'analyse aussi. Peut-on même seulement en vouloir aux dirigeants de manipuler les masses, ou faut-il plutôt questionner l’aptitude des masses à se faire manipuler à répétition ? Un seul ennemi, c'est plus simple. Poutine, c’est l'unique méchant, Volodymyr, c’est le seul résistant. Le vaccin, c’est la santé et Macron, la sécurité. Dormez bien et préparez le porte-monnaie.



2 mars 2025

Trump, Zelensky et les dindons

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Zelensky, c’est le genre de mec à ne pas inviter en soirée. Il arrive en survêtement, te vide le frigo, reste trois ans, les rangers sur la table, et finit par te traiter de « sale fils de pute » parce que tu ne lui remontes pas ses courses et que tu ne l'appelles plus « mon amour ». 

Vendredi dernier, comme à son habitude, le pique-assiette de Kiev est venu quémander encore quelques milliards à la Maison Blanche. Mais cette fois, le taulier a demandé des comptes : un petit retour sur investissement pour les brouettes de thune déversées depuis trois ans. Le ton est monté, des noms d’oiseaux ont fusé et Zelensky est reparti en slip de camouflage, remis à sa place (c'est pas en position de négocier) sous les caméras du monde entier par Trump et son vice-président, JD Vance (sur qui, au passage, je mets un billet pour la future présidence US en 2029). 

L'humiliation ! titre-t-on en Europe. Aussitôt branle-bas de combat à la tête de nos irréprochables démocraties du vieux continent pour prendre la tête de la contre-attaque des résistants (de la part de mecs qui ont imposé le pass sanitaire, annulent les élections quand les résultats ne leur plaisent pas, réduisent une à une toutes les libertés fondamentales, ça ne manque pas de paprika). Bref, opération câlino-thérapie expresse pour Volodymyr, dès sa descente d’avion à Londres, par nos parodies de leaders européens. 
Et on repart en fanfare sur les ondes comme il y a trois ans, sous les clameurs des journalistes de palais, dans un de ces vortex de débilité dont notre Europe à l’agonie, et sa cour consanguine d'élites autoproclamées de la pensée éclairé, ont le secret. Une partie du peuple n’est pas en reste : alors que le moindre soupçon de patriotisme français vous catalogue immédiatement à la droite radicale de l'extrême-droite, voilà qu’on ressort sur Facebook les drapeaux ukrainiens et que l’on se félicite à la TV des milliardaires (mais les gentils milliardaires hein, pas Bolloré) que la guerre puisse continuer encore un peu. Purée, on l'a échappé belle, avec Trump on n'est passé pas loin du cessez-le-feu dis donc ! L'Europe assure qu’elle ne laissera pas tomber « mon amour » face au méchant Poutine… Peu importe que ça coute des centaines de milliards, ces larves ataviques, aussi appelées « peuple », sont là pour payer.  

Bref, aucune leçon tirée des trois dernières années. 

Je ne vais prétendre à aucune analyse géopolitique autre que celle du pragmatisme le plus élémentaire. Ma position sur le soutien à l'Ukraine est rigoureusement la même qu’en février 2022 : soit on a les moyens de faire la guerre, soit on ne les a pas. Et là c'est simple on ne les a pas. L’Europe n’a pas d’armée, la France est couverte de dettes et ni l’un pas plus que l’autre ne sont foutus de sécuriser leurs propres frontières. Pourquoi diable irions-nous nous mêler de celles de l’Ukraine ?  

N’importe qui d’un peu sensé devrait tenir, en gros ou en raffiné, ce discours. 

Seulement voilà, en Europe, on a depuis longtemps quitté le terrain du rationnel. En France, c'est même devenu un mode de gouvernance, et d'opposition. Comprenez bien : en France, on n’a pas de pognon, mais on a des « valeurs » – quitte à ce qu’elles occultent totalement la réalité ou les mathématiques. Ici, on assurait fièrement au plus haut sommet de l'Etat en mars 2002 qu'on ferait « plier l’économie russe » en deux mois, comme on était certain en octobre dernier que Trump, l’autre grand méchant (attention Guignol : un nazi!), ne serait jamais réélu – alors que tout l’annonçait pour celui qui se donnait juste la peine de sortir de ses fantasmes et ses phobies pour observer les faits et écouter les gens. L’Europe a eu faux sur toute la ligne dans son soutien inconditionnel à l'Ukraine, mais (comme pour le Covid), son biais d’investissement est tel qu’elle passera désormais tout son temps, pour prouver qu'elle n'a pas eu tort, à poursuivre sa chimère mortifère de guerre au lieu de résoudre un problème dont la solution est aujourd’hui, comme hier : ce n’est pas notre putain de problème ! 

Trump fait du business, l’Europe fait de la morale. Chacun son domaine de compétences. Maintenant que Trump a officialisé en live la rupture avec l’Ukraine, l’Europe va se retrouver seule en charge du boulet qui pille le frigo d'un côté et rempli les morgues de l'autre. Et un tel entêtement à désirer la guerre, sous les yeux de BRICS goguenards, ça peut vite tourner en grosse couillonnade, du genre de celles dont on met des décennies à se relever. On a déjà assez de problèmes chez nous : faillites d’entreprises, services publics à la ramasse, déserts médicaux, dette abyssale, sans parler des meurtres à chaque coin de rue … Quant à l’humanisme qu’on nous sommes d’avoir à grandes tartines de moraline : que nos politiques en pantoufles à 10K mensuels depuis la nuit des temps, et autres journalistes parisiens qui veulent cette guerre, la payent avec leurs petites économies. Qu’ils enfilent leurs treillis et, encore mieux : qu’ils envoient leurs enfants au front. 

On pourra commencer à parler de « nos valeurs ». 






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