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Dans les chroniques de l’effondrement, ce jour : la colère des boulangers qui voient leurs factures d’électricité multipliées par 2, 3, 4 ou 20. À ce prix, à moins de faire la baguette à 5 balles, autant fermer. Et c’est ce qui se passe déjà un peu partout en France.
Ça s'agite en haut lieu chez nos têtes savantes. Pour ce gouvernement de la com' cosmétique, La France est une masse de gens qu’il ne comprend pas, qui lui fait peur et qu’il faut à tout prix rendre dépendant (la politique des chèques énergie, essence, fioul... est d’ailleurs là pour ça). À vrai dire, le sacrifice des boulangers n’est pas un drame pour ce gouvernement, c’est même dans sa logique : les plus forts bouffent les plus faibles et le Français ira s’acheter sa baguette en plastique, qu’il réglera sur une borne automatique en monnaie dématérialisée, dans un supermarché filiale de multinationale labélisée "eco responsable". Ça c’est le vrai progrès !
Mais le gouvernement qui a lu quelques livres d'Histoire sait aussi que commencer à prendre le pain dans la bouche des Français, c’est jamais bon signe pour les régimes en place.
L’inénarrable ministre de l'économe Bruno Lemaire, qui conjugue la compétence arithmétique du baudet et la fiabilité d'un pot de chambre ébréché, a donc fait un geste pour les boulangers : il leur promet un décalage du versement de leurs charges et de faciliter la rupture de leur abonnement aux fournisseurs, vilains fournisseurs auxquels notre Avenger du salon de thé promet de faire la morale, quitte à les dénoncer en place publique (véridique). Ce couillon a oublié de conseiller aux boulangers d'éteindre la lumière aussi.
Au carnaval de l’aumône à quémander sur un site gouvernemental dédié qui, après le numéro vert, est désormais la seule ligne d'action politique de notre gouvernement d' « experts économiques » pour repousser tout cataclysme social ou financier sous le tapis, cette brioche qui lui est nonchalamment jetée à la gueule ne passe pas auprès de la profession qui appelle à des rassemblements sur Paris.
Il y aurait pourtant un geste simple, immédiat, radical à accomplir pour sauver les boulangers, et les autres corps de métier qui vont inévitablement suivre : sortir La France du marché européen de l’énergie. Cette suprême stupidité, purement idéologique, conduit notre pays, en théorie quasi autonome en électricité, à devoir payer cette énergie dix fois le prix (celui du gaz allemand) pour ne pas froisser nos « partenaires » d’outre Rhin qui, eux, n’ont plus de centrales. Ce tableau d’Elucid circule abondamment sur les réseaux, il résume mieux que tout discours ce que les amis de l’Europe ont fait de l’énergie en France :
L’Espagne et le Portugal sont déjà sortis de ce délire kafkaïen, l’argument du « vous comprenez c’est l’Europe, ça ne se fait pas » ne tient donc pas.
Pourtant, ce n’est pas envisagé chez nous.
Vous n'y pensez pas ! Une telle machinerie qui permet de nos brader nos forces nationales au profit d’un marché de parasites (les fameux fournisseurs qui ne produisent rien et facturent X20) ne peut pas être remise en cause par une simple bande de cuiseurs de pain qui sortent à peine un SMIC par mois ! On y viendra, un jour, quand toutes les centrales seront à l’abandon par manque de budget pour les rénover et que les boulangeries seront un souvenir pittoresque de nos enfances dans ce pays lointain : la France. Mais ça c’était avant l’Europe, cette glorieuse idéologie jusqu'au-boutiste qui devait nous épargner la guerre et l’inflation, et nous garantir l'énergie pas chère.
On va continuer de jongler avec de la com', du déni et des chèques dépannage à la con à une population de mendiants en devenir, en regardant chuter la nation, métier après métier, secteur après secteur.
Pendant ce temps, on mange du pain et on se chauffe sans souci en Russie.
3 janvier 2023
Privilège de l'âge, je viens de recevoir mon récapitulatif retraites et je dois le reconnaître : pour une fois, l’État a tout bien fait.
Le récapitulatif est clair, pratique, compréhensible et ne m’amène qu’à une conclusion : si je veux toucher une retraite, si ce n’est décente au moins à taux plein, il faut que je travaille plus et plus longtemps …jusqu’à 77 ans en fait. (À condition bien entendu de ne connaitre aucune période de chômage d’ici là et que les règles ne changent pas dix fois avant 2049).
Tout ça pour dire que le - nouveau - combat contre la réforme des retraites qui se profile n’est malheureusement plus ma priorité. Je me fais vieux, ou plus lucide. Question retraites j’en connais pourtant un rayon puisque, comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai passé ma vie professionnelle (salariée ou pas) à assurer les pensions des boomers (pas moi hein, les vrais nés avant 1970). Les mêmes qui ont eu les gros salaires, peu de chômage et ont gonflé la bulle immobilière comme jamais en 20 ans, provoquant des hausses de loyers indécentes dont les premières victimes ont été leurs enfants et petits-enfants qui peuvent ainsi cumuler salaires de merde et logements de merde.
2023 sera « l’année de la réforme des retraites » a prévenu Macron. Recul de l'âge du départ, allongement de la durée de cotisation.
Le problème pour les générations née après 1970, et plus encore celles des années 80 et 90, n’est pas tant l’échéance de l'ouverture des droits à la retraite que la juste rémunération de leur travail dès maintenant ! Avec un SMIC a quelques encablures du seuil de pauvreté qu’honnêtement espérer pour sa retraite ? Il est acquis depuis un moment pour les quadras et les quinquas qui ont connu des carrières grignotées par le chômage et avec des salaires toujours tirés vers le bas, qu'ils auront une retraite aux allures de minimum vieillesse. Si le machin existe encore d'ici là... Ne pas oublier que c'est la même équipe qui a géré le fiasco des masques, la destruction de la santé, bradé des autoroutes remboursés et flingué notre souveraineté énergétique pour vous la facturer dix fois le prix, qui est en charge de vos pensions futures. Rien que ça, cela devrait décourager toute personne rationnelle de cotiser.
Et si l'on voulait y croire, c'est sans compter les injustices sociales, l'angle mort de tous les discours de la start-up nation. Un riche vit plus longtemps qu'un pauvre. Pour 25% d'entre eux, peu ou pas de retraite. Pas le temps de la prendre. À croire que ce système de retraites est historiquement pensé comme une carotte pour faire avancer l'âne et qu'il n'était aucunement adapté à un tel allongement de l'espérance de vie (enfin... de la vie des plus aisés... qui votent Macron). Une retraite est comme toute bonne assurance qui se respecte : pensée et optimisée pour ne jamais être perçue. À défaut d’aller taper dans les 100 Milliards annuel de fraude fiscale (des gens qui votent encore Macron), l’important c’est de continuer à faire cotiser le couillon de travailleur pour payer les retraités d’aujourd’hui (qui votent majoritairement Macron dès le premier tour).
Les jeunes dans l’histoire ? C’est comme d’habitude le petit bois de notre « marché du travail ». Il s’agit de les décourager, les pousser à placer, à épargner même et surtout s’ils n’ont pas grand-chose, avec des complémentaires (dont les patrons devinez quoi ?... votent Macron). La retraite, comme la santé ou l’éducation, est un marché prometteur à fort potentiel. D’ailleurs, le système de financement des retraites n’est pas en déficit. En 2021, les caisses de retraites étaientt même excédentaires de près d’un Milliard d’Euros. Où se trouve donc l’urgence de réformer ailleurs que dans l'intention de faire quelques cadeaux aux copains du secteur ?
On s'interroge aussi sur les raisons mathématiques qui poussent notre Leader à reculer l'âge du départ à la retraite à 64 ou 65 ans alors que passé la barre des 60, l’activité salariée s'effondre (38 % pour les 60-64). Ne serait-ce pas là une motivation purement idéologique ? Une facette de la fameuse « valeur travail » sur laquelle rentiers, actionnaires et autres feignants aiment à faire s'entredéchirer plus pauvres qu'eux de peur qu'ils ne viennent les embêter ? Je ne connais qu'une seule valeur travail, elle est simple et facilement quantifiable, on l'appelle « le salaire net à la fin du mois ».
Et pour l'instant, après avoir été passablement piétinée pendant 30 ans, avec l'inflation cette valeur perd du 10% à l'année.
Alors que faire ? Et bien commencer par ne pas voter deux fois de suite pour un banquier d'affaires qui n'a jamais travaillé de ses mains. Pour le reste, tout le monde n'est - déjà - pas et ne sera pas logé à la même enseign,e mais toute bataille contre ce régime et ses soutiens est bonne et juste à mener*. D'autant plus que cette réforme des retraites tient à coeur à notre Leader. Après l'anicroche de parcours de la connerie covidienne, il est plus que jamais décidé à en faire le marqueur de son règne, un recul social d'excellence qui sera célébré comme il se doit par la finance. Un abandon de Macron sur les retraites (et je ne parle de la concession d'une petite année de 65 à 64 ans) sera vécu comme un échec complet et d'un début de reprise en mains du rapport de force elite/peuple pour l'instant très défavorable à ce dernier.
Dans l'attention de vos salutations, massives et distinguées dans la rue, je ne saurais quand même trop vous conseiller d'apprendre à cultiver vos patates, à investir dans des outils et des produits utiles, à produire votre propre énergie et à vous soigner tout seul.
On ne sait jamais.
* oui je le concède : le titre de ce billet est un peu putassier.