Le retour d’une polémique sur l'indécence d'un ministre macroniste en Une, la grande famille du cinéma qui sort de deux années de mutisme pour verser sa larme sur un acteur mort au ski et, dans la vraie vie, là où on dealait des masques début 2020, on deale désormais des faux Pass… Les signes se multiplient : la pandémie est finie.
Avec un taux d’incidence à 4000 (le seuil d’alerte était à 50 au moment du confinement) et un demi-million de contaminés par jour (chiffre officiel mercredi 19 janvier) il n’y aura mathématiquement plus personne à contaminer en France d’ici une semaine.
L’Angleterre recule ses restrictions (port du masque, pass etc.) et la presse danoise s’excuse pour son traitement putassier et anxiogène ces deux dernières années.
Mais un pays d’irréductibles résiste, tend le bras, la narine prête à se faire enfoncer, auto-entretenant la baraque à peur dans une parfaite autonomie de la soumission. On attend des heures dans le froid pour se faire tester, maman, papa et les deux enfants de trois ans, même et surtout sans symptômes c'est plus sympa. Avant ou après, on court à la maison de Pass histoire de ne pas perdre sa dose.
La cinquième vague est globale. Elle a tout envahi : de mes voisins à ma boite mail en passant par les amis et mes SMS. De mail en mail, de post en post, chacun fait état de son « petit covid » ou de sa pénitence auto-infligée de cas contact en isolement. Etonnante communion dans la maladie (même hypothétique) de ce peuple qui, je l’avais oublié, affiche déjà en temps normal chaque hiver et sans pudeur sa « bonne vieille crève » comme s’il s’agissait là d’une évidence, d'un rite social avec son arrêt maladie assorti. Ce sera bientôt un emoji sur Facebook. Comme le «like» il y aura le «sick».
À l’autre bout du calendrier du virus, il y’avait la communion du claping nocturne pour le personnel soignant en mars 2020. Nous faisons désormais tous à nouveau un, nous sommes ce que nous adorons être : malades mais pas trop, juste assez pour avoir peur de ne pas l'être plus. Je n'explique pas autrement la persistance de la folie covid. Dans cette altération collective, plus mentale que physique, on en oublie même la relative (pour être gentil) efficacité des vaccins (le 1, le 2 et le 3) et la normalisation du Pass vaccinal avec son catalogue de discriminations qui nous aurait fait bondir au plafond pour toute autre raison.
Plus que jamais ne montrer aucun signe de maladie vous place dans la catégorie suspect... bientôt criminel qui sait (état dans lequel nous reviendrons dans un livre, rédigé par votre serviteur, et à paraitre d'ici quelques jours).
Ça devrait donc être achevé, eh bien non : ça continue. Sur le tapis rouge de notre à plat ventrisme collectif, Macron a de quoi imposer le Pass sur deux générations.
Mais ne soyons pas si négatifs. Ils sont de plus en plus nombreux, chez les vaccinés, à vouloir choper la maladie pour échapper au rappel (ça en dit long à la fois sur la confiance dans le produit et l’état de contradiction pathologique des Français) quand aux non vaccinés qui ont traversé tout ça sans l’ombre d’une toux, ils vont bientôt acquérir le triple statut de super-héros de la délinquance d’état, de la résistance mentale et de l’immunité physique.
Mais une chose est sûre : alors que la saison des retournements de veste approche, ils n’oublieront rien des comportements, des propos tenus et des silences respectés ces deux dernières années.