29 novembre 2023

#Paris2024 Oh les jeux merdiques !

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En moins de 3 jours nous apprenons donc que le prix des transports en commun à Paris et Ile-De-France va doubler tout l'été pour les JO (de 2 semaines), qu'il sera interdit de circuler en voiture dans Paris et qu'il faudra un QR code pour juste y marcher. Tu m'étonnes qu'après avoir quitté sa propre ville (où elle ne peut plus circuler sans risquer de se faire cracher dessus) pour les beaux rivages tahitiens Anne Hidalgo ait déclaré quelques jours plus tôt quitter aussi X-Twitter.

Je passe sur le fait que cette la mairie de cette ville, qui est à peu près une des capitales les pires au monde pour la circulation des personnes à mobilité réduite, se targue d'organiser des jeux paralympiques en sus de cette déjà grotesque comédie ... On rêve. 

Après tout, Tokyo a bien organisé des JO sans public et le Qatar une coupe du monde de foot donc il y a des précédents dans le foutage de gueule à alibi populaire. Et le but, pas même secret des grosses entreprises qui rachètent progressivement tout Paris, est d'obtenir un Paris sans parisien. Donc tout cela est parfaitement raccord et ces jeux sont un apéritif en termes de tarif, de restrictions des libertés de circuler et de fichage. Paris est une fête, hein ? 

Bref j'espère de tout mon cœur que ces Jeux Olympiques de la Publicité seront un putain de fiasco mondial à la hauteur de la merde en barre qu'est devenue la ville de Paris. Cela me consolera un minimum pour les hausses d'impôts à venir. Car, à l'image de la Grèce dont les JO ont sonné le début de la fin économique, la fête des sponsors terminée et après avoir été empêchés de circuler tout un été, les locaux n'ont pas fini de payer pour cette connerie pseudo-sportive pour riches occidentaux oisifs.

Update 29.11 : On me fait remarquer justement que la hausse des tarifs des transports est de la responsabilité de la région Ile-de-France et de non de la mairie de Paris. Pour avoir fréquenté les uns et les autres, j'ai bien compris le discours en cas de contentieux. Je vous donne la recette magique : La ville "- Ouin, ouin, c'est la faute de la région", la région "- Ouin ouin, c'est la faute de la ville". En tout état de cause, Hidalgo a beau jeu de prétexter des raisons "idéologiques" pour d'abord esquiver l'énième shitstorm mérité qu'elle va prendre sur les réseaux sociaux avec ces JO. Quant à son intérêt pour le sport, on rappellera qu'elle a interdit la pratique du sport individuel dans les rues de la ville au nom de la "santé publique" durant le glorieux confinement d'avril 2020).


28 novembre 2023

Les leçons de vie de la France superficielle

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Dans les suites du meurtre du jeune Thomas à Crépol, nous sommes dans un intéressant moment d'inversion accusatoire. Et c’est assez rare pour être souligné : une partie des médias, le gouvernement et LFI sont alignés. 

Bientôt, au théâtre de la réalité alternative, les innocents seront les coupables et les meurtriers les victimes. Pour ces gens-là, le problème de ce pays ce n’est pas qu’on y tue des gens de plus en plus régulièrement au couteau, et on peut le craindre à Crépol - vu que c’est exprimé à la fois dans les témoignages et le communiqué du procureur -, pour leur couleur de peau bl

anche, non le problème c’est un fan de club de néonazis qui ferait peser un risque de "guerre civile" sur le pays. (Ce sont les termes employés). En décodé, La France superficielle nie à La France profonde le droit de ressentir ce qu’elle ressent et de craindre ce qu’elle craint. 

Au diapason de la doxa du Monde du jour, dans un grand moment de journalisme sur tabouret, Patrick Cohen sur France5 réussit presque à accuser le jeune Thomas de son propre meurtre et BFM titre désormais en boucle sur le péril brun (comprendre la poignée de vénères choppés l'autre soir dans leur commando de pieds nickelés armés de bâtons et qui ont voulu se venger de la mort du garçon). 

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je condamne avec la plus grande des fermetés les néo-nazis (t'as vu un peu le courage ?). C'est vrai, c'est pas bien. Enfin bon, j’ai rarement l'occasion d'en croiser au quotidien mais j’ai suivi quelques cours d’histoire (à la différence visiblement des militants de LFI).

Tiens puisqu’on parle de gens dangereux. Mélenchon lui est super content d’avoir enfin trouvé pire que lui avec ces néo-nazis du samedi soir (ouf il l’a échappé belle, il était à deux doigts de ne plus avoir de programme). Jean-Luc, qui n'a pas eu un mot d’empathie pour Thomas et ses proches, s’émeut lui aussi du péril brun et en enchaine six ou sept posts en une journée sur "les milices d’extreme-droite de toute l’Europe" qui auraient convergé à Romans-sur-Isére pour une vendetta (au bâton donc) tournant court à la première baffe. 

Darmanin, ministre de l’intérieur, du "dramignoble" et de l'action creuse, entre deux préparatifs de sa loi immigration (spoiler : il y aura encore + d’immigration et ce sera passé au 49.3) au lieu de traiter les causes, s'acharne à effacer au plus vite les conséquences de l’inefficacité de l’état à assurer la sécurité dans les quartiers, les villes mais aussi les campagnes. Etonnante inaction quand on connait la propension de ce ministre et des clones qui l’ont précédé à préventivement faire défoncer du manifestant contre la réforme des retraites et/ou à éborgner du gilet jaune. 

Au milieu, on félicitera le silence et la retenue (provisoire) des Français. Ils sont sommés comme à l’accoutumé par cette clique en orbite, non seulement de ne pas se plaindre de la situation qu'ils subissent (de l’inflation à l’insécurité), mais de ne surtout pas espérer un règlement de la dite situation par ceux qui l’ont construite avec constance et application, de réformes en aveuglements, depuis 40 ans.  

Non mes amis, notre vrai péril quotidien c’est 12 néo-nazis et la banquise qui fond. 




13 novembre 2023

2023 après la chute des Champs-Elysées

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Si l’on veut bien mesurer l’effondrement français des quinze dernières années, rien de mieux qu’une visite nocturne sur les Champs-Elysées à Paris. C'est un des must see du déclin national. 

Moment d'égarement, la veille du 11 novembre je me suis aventuré le soir là où les parisiens ne vont jamais : cette large avenue froide presque sans habitant (ils ne sont plus qu'une vingtaine sur le kilomètre de longueur, soit la densité démographique d'un hameau de la Creuse). Ah "Les Champs", symbole de la splendeur militaire et commerciale de la France, l'allée de la jonction entre notre Histoire et les promesses de prospérité des Trente Glorieuses, un de nos fleurons à l’international jouissant à n’y rien comprendre depuis d’une réputation boursouflée transmise de générations en générations de touristes. Ces derniers, vus les frais engagés pour venir jusqu’en France, ne pouvant paraitre cons en brunch et avouer leur déception à leur entourage, s’évertuent à louer la magie de l'endroit. 

Elle est loin la chanson de Joe Dassin...

Autoroute pavée de mauvaise tenue et aujourd'hui toujours quasi impraticable en vélo, je crois bien ne pas y avoir foutu les pieds depuis au moins cinq ans. Et pourtant, petit parisien que j'étais il y a quarante ans, Les Champs-Elysées étaient mon point central d’approvisionnement culturel et musical. Ado, j’allais chez Champs-Disques ou au Lido Musique acheter des affiches de films et des albums imports US ou plus simplement écouter les nouveautés au casque (n’ayant pour la plupart du temps pas assez d’argent pour payer les galettes). Sur les Champs, il y avait toutes les cinématographies et les meilleures salles de Paris et rien que de la VO. C'était unique en France. Quand tu étais sur les Champs tu avais l'impression d'être au milieu du monde. Maintenant que le monde a totalement pourri l’endroit, tu es au mieux dans une galerie commerciale (et assez peu pratique par rapport à la concurrence il faut l'avouer). 

Ce qui choque au premier regard en remontant en vélo le long de l’avenue, c’est l’alignement des enseignes à la con que l’on voit partout ailleurs. Une vrai ZAC de troisième banlieue. C’est Westfield Champs Elysées d’un côté et de l’autre des vitrines de pseudo luxe, plus simplement des façades appartenants aux plus grosses fortunes de ce monde et qui servent de support publicitaire à leurs marques. Le truc n’a plus aucune âme, on erre quelque part entre la représentation de l'opulence et le terrain vague. La musique a disparu. Le cinema est en passe d’y disparaitre. Il n’y a presque plus de salles. Le Gaumont Ambassade est devenu un Lacoste. Les Champs-Elysées, ce n'est même plus cette usine à fantasmes constamment « repimpés » comme Las Vegas. Non, tout aux Champs empeste l'immobilisme et la mort. C’est une artère vide coincée entre deux maux. Elle ne se débarrasse pas de son héritage et se laisse dévorer par le pire de la modernité sans imposer une identité autre que la formule plate de la « la plus belle avenue du monde » (C'est vraiment n'avoir jamais voyagé, à commencer en France). Aucune ligne directrice et artistique ici, si ce n'est un peu de pognon à prendre et tenter d'en mettre plein les yeux à la classe moyenne mondiale mondialisée qui s'y étale en pâte à selfie entre les barrières de travaux et les échaffaudages. 

Car dans l'océan de bordel à travaux aussi inutiles qu’interminables qu'est devenu Paris, je m'imaginais que les Champs resteraient si ce n'est bel écrin, au moins une zone sanctuarisée hors du merdier ambiant. Que nenni. L'hidaldinguerie n'épargne rien ni personne. Les Champs-Elysées sont devenus une megazone à barrières grises de travaux comme partout dans la ville. Il manque des dalles sur le trottoir, c'est pété de nids-de-poule, l’éclairage est inexistant (autre que grâce aux néons et écrans LCD des enseignes par ailleurs toutes fermées passées 19h, hormis le MacDo bien sûr). Quant à la faune, le soir on y croise quelques touristes qui errent hébétés entre quelques toxicos et autres troupeaux épars de types en survet. De l'ivresse triste. Ça pue le shit, la vinasse vomie et je n'y laisserai pas trainer ma fille. 

Alors que nous sommes censés être dans un endroit hautement symbolique et ciblé en pleine période d'alerte attentats, j'ai été par ailleurs surpris par la faible présence policière, pour ne pas dire absence, sur l'Avenue. Tous les efforts de la maréchaussée (c'est à dire 3 voitures) étaient concentrés ce vendredi soir à une vague sécurisation des répétitions des cérémonies du 11 novembre avec la fanfare militaire sous l'arc de Triomphe (que j'ai néanmoins pu atteindre quasiment jusqu'à la tombe du soldat inconnu en vélo sans être inquiété). 

Je n'ai jamais été fan inconditionnel des Champs, ni du symbole national, mais le choc est violent si tu n'es pas venu ici depuis vingt ans. Si ça aussi est abandonné, ça donne le ton du triste projet pour le reste du pays..

Allez je vous laisse sur une belle photo, porteuse d'optimisme et de renouveau, prise pas loin de la tombe du soldat inconnu dans un silence ému. Ce soir-là, l'endroit le plus vivant de l'avenue. 





5 novembre 2023

Islamistes et wokistes sont-ils compatibles ?

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On ne va pas retenir le suspens longtemps, la réponse est "oui, grave !". Et, à la faveur du reboot du conflit Israelo-palestinien, pas étonnant que LFI tente de récupérer les uns et les autres sous sa bannière. 

Faut dire y a comme une trame commune. 

Islamistes radicaux (pléonasme) et wokistes ont en commun de se placer systématiquement en victime au point d'en faire une identité. Se faisant, ça leur permet de dire et faire à peu près tout et n'importe quoi : "c'est pas ma faute, j'ai tous les droits, je suis opprimé". Les deux se bâtissent cette identité autour d'une reconstruction si ce n'est de "la vérité" (chacun a la sienne) mais au moins de faits observables par tous. Non, il n'y a aucune preuve rationnelle de l'existence d'un dieu. Non, les hommes n’ont pas de règles. Ça va tellement mal dans les têtes, le sens commun est tellement cul par-dessus tête, qu'énoncer ces simples faits vous bascule aussi sec dans le camp des intolérants et disons-le des "fascistes". 

Fort logiquement, islamistes et wokistes, derrière textes religieux pour les uns et thèses universitaires pour les autres, en viennent à nier les faits, à "annuler" l’autre qui devient un non-humain. Les uns invoquant l’inclusion (en rejetant, c’est pas banal), les autres prônant l’amour de dieu (en massacrant, c’est tout aussi normal), les deux se complaisent dans l'intégrisme sectaire. Plus grave, ces discours qui devraient être dégagés à la rubrique psychiatrique donnent le ton au discours politique et médiatique (au détriment de sujets sociaux bien plus réels, eux, pour l’immense majorité des "non opprimés" aka le mec ou la femme qui bosse dur pour joindre les deux bouts). Ces combats constituent une identité, un point de reconnaissance dans une époque où chacun cherche l’exposition, à affirmer son exception tout autant qu’à se fondre dans une communauté d’appartenance, où l'on est toujours évidemment celui qui souffre le plus. Je souffre, ou je crois souffrir, ou je m'identifie du fond de mon ennui à d'autres qui souffrent, donc j'existe. On peut dès lors comprendre qu'aucune résolution de conflit n'est recherchée par les uns ou les autres puisque la paix, le consensus, l'équilibre ou l'harmonie scelleraient la fin de cette identité fondée sur la rupture. 

Sur fond d'islamophobie française fantasmée (ce pays est concrètement bien plus métissé et mélangé que d'autres pays occidentaux, et s'il y a un racisme dans quel sens est-il vraiment ?), wokistes et islamistes sont donc des alliés de circonstances dans la boîte à chaos de La France Insoumise. Cette alliance opportune finira mal. Si wokisme et islamisme sont compatibles, ce ne sera pas pour du du développement durable. Perso, je ne donne pas cher de la peau d’un.e woke déconstruit.e, inclusif.ve non-binaire en segway éco-responsable face à la kalash d’un islamiste (dont on rappelle à toutes fins utiles l'objectif : détruire tout ce qui n'est pas lui). 

Mais ce que j’en dis moi...Après tout je ne suis qu’un mécréant athée colonialiste du privilège blanc de plus de 50 ans. Soit dans les grilles communes de ces gens : l'ennemi à détruire. 

(Photo : Agence Kamoulox)


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