L'autre problème avec Macron l'androïde est qu'il n'a rien à perdre.
A
l'inverse de nos hommes et femmes politiques traditionnels qui ont une
trajectoire de terrain et une carrière ancrée dans le "sérail" (on le
leur a assez reproché) et dont la moindre décision est influencée par le
coup d'après et leur futur personnel, Macron est hors-sol politique.
C'est une boutique éphémère construite autour d'une opportunité (la
médiocrité ambiante) à l'aide d'un plan com' efficace. Avant
d'être président : il n'a pas été élu, il ne sera pas plus après.
L'imagine-t-on se contenter d'un strapontin au Conseil Constitutionnel ? A l'instant où il ne sera
plus président il traversera la rue du faubourg St-Honoré et on lui
trouvera un siège confortable de consultant en optimisation de
rienabranling (avec Golden welcome inclus pour service rendu à la
finance) dans une banque planétaire quelconque. Pour la gloriole, il
continuera aux quatre coins de la planète des messes TedX à la sauce Ron
Hubbard sur les techniques d'abrutissement de masse.
Pour ces mêmes raisons, Macron n'intègre pas les conséquences personnelles de son impopularité croissante. En d'autres termes, votre avis c'est comme nos vies : il s'en branle. Nous sommes son stock. Ajoutons à cela que Macron est le genre de pragmatique radicalisé qui serait capable de rajouter son nom en bas de la liste du grand plan social national histoire de faire quelques économies de plus.
La politique de restriction budgétaire, de libéralisation générale et d’annihilation du service public se joue sur 30 ou 40 ans et pas un quinquennat. Chaque président y va depuis deux décennies de sa réforme et de son recul, mais tous vont rigoureusement dans la même direction. Le reste n'est que cosmétique, une question de style personnel. Avec Macron vous avez juste élu la continuité en plus extrême, la ligne dure, la version No Future, en marche rapide vers le mur.