26 septembre 2018

L'autre problème avec Macron l'androïde

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L'autre problème avec Macron l'androïde est qu'il n'a rien à perdre. 

A l'inverse de nos hommes et femmes politiques traditionnels qui ont une trajectoire de terrain et une carrière ancrée dans le "sérail" (on le leur a assez reproché) et dont la moindre décision est influencée par le coup d'après et leur futur personnel, Macron est hors-sol politique. C'est une boutique éphémère construite autour d'une opportunité (la médiocrité ambiante) à l'aide d'un plan com' efficace. Avant d'être président : il n'a pas été élu, il ne sera pas plus après. L'imagine-t-on se contenter d'un strapontin au Conseil Constitutionnel ?  A l'instant où il ne sera plus président il traversera la rue du faubourg St-Honoré et on lui trouvera un siège confortable de consultant en optimisation de rienabranling (avec Golden welcome inclus pour service rendu à la finance) dans une banque planétaire quelconque. Pour la gloriole, il continuera aux quatre coins de la planète des messes TedX à la sauce Ron Hubbard sur les techniques d'abrutissement de masse.

Pour ces mêmes raisons, Macron n'intègre pas les conséquences personnelles de son impopularité croissante. En d'autres termes, votre avis c'est comme nos vies : il s'en branle. Nous sommes son stock. Ajoutons à cela que Macron est le genre de pragmatique radicalisé qui serait capable de rajouter son nom en bas de la liste du grand plan social national histoire de faire quelques économies de plus.

La politique de restriction budgétaire, de libéralisation générale et d’annihilation du service public se joue sur 30 ou 40 ans et pas un quinquennat. Chaque président y va depuis deux décennies de sa réforme et de son recul, mais tous vont rigoureusement dans la même direction. Le reste n'est que cosmétique, une question de style personnel. Avec Macron vous avez juste élu la continuité en plus extrême, la ligne dure, la version No Future, en marche rapide vers le mur.

24 septembre 2018

Prince et la leçon de piano

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On peut mettre à part l'édition Purple Rain Deluxe de l'an passé, le 21 septembre 2018 est distribué le premier réel album posthume de Prince, Piano and a Microphone. C’est en apparence un choix déconcertant de la Warner que d’avoir exploité le contenu d’une cassette audio d’une session au piano de Prince dans son home studio en 1983 pour en faire un album. Après tout, c’est le genre de choix improbable que Prince aurait pu faire.

A l’écoute c’est la claque. On y est. Force du toucher, précision de la voix et justesse dans la dinguerie, malgré le packaging l’album est tout sauf lugubre, c’est un brillant aperçu de la créativité et de la maîtrise du jeune Prince. Dur de ce dire que ce mec n’avait que 25 ans quand il balance sans une fausse note 30 minutes d’improvisation au piano en mêlant chant traditionnel, titres inédits, reprise de Joni Mitchell ou ébauches de futurs hits. 


Ce type a passé sa vie à travailler la musique et ça s’entend déjà à 25 ans. Le contenu était certes connu d'un grand nombre de fan, l'enregistrement pirate de cette session circulant depuis une vingtaine d'années mais pas dans une aussi bonne qualité. Le titre de l'album reprend le nom de l'ultime tournée (également au piano) de Prince où pour la première fois il revenait sur ses jeunes et cette année charnière de 1983. Il était alors à la veille de devenir une star planétaire.

Le plus dingue c’est de se dire que des milliers d’heures de la sorte nous attendent et qu’il n’y aura pas assez d’une vie pour les apprécier.


20 septembre 2018

Pourquoi Macron s'attaque-t-il aux retraités ?

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"A l’augmentation de la CSG, entrée en vigueur le 1er janvier et non compensée pour 60 % des retraités, est venu s’ajouter un quasi-gel des pensions pour 2019 et 2020, annoncé fin août par le premier ministre, Edouard Philippe." Le Monde, 19.09.2018

S'attaquer aux retraités est une ligne de code comme une autre de la présidence Macron.

Les aides descendantes des "seniors" vers leurs enfants et petits-enfants compensent en partie, pour certains, jusqu'à tard dans la vie des salaires trop bas ou des aides sociales trop maigres.

Assécher les prestations sociales d'un côté, réduire les aides familiales et inter-générationnelles de l'autre : la ligne de code gouvernementale est d'une cohérence implacable. La conséquence,ou l'objectif, de cette prise en étau : contraindre le quidam, nous, à traverser la rue, pour accepter n'importe quel boulot à n'importe quel prix.

Si cela s'inscrit parfaitement dans sa logique d'austérité comptable, politiquement c'est suicidaire. En s'attaquant aux retraités, la macronie fait peut-être sa plus grosse connerie.
 

17 septembre 2018

Le président logiciel

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Je dois m’incliner. Je voyais Macron  comme un conseiller clientèle d’organisme de crédit avec un peu de bagout, bref un petit con d’HEC, ayant fait option théâtre et un Mooc "scientologie et dynamique de groupe", qui serait balayé comme un papier gras par le vent de la première contestation. Vous avez en fait élu ce qui se fait de plus redoutable en matière d’intelligence artificielle. 

Macron est un androïde avec une gouvernance logicielle (et un petit plug-in cynisme) dont le principe algorithmique est la réduction budgétaire aveugle. Margaret Thatcher dans le corps de Daniel Craig.

On le voit dans la moindre de ses mesures, et désormais le moindre de ses propos :

Peu importe si le nombre d’élèves par classe explose. Virons 1800 profs pour une "meilleure gestion".
Peu importe tes études : tu feras ce qu'on te dit (Parcoursup).
Peu importe ton boulot : tu dois en avoir un.
Tu veux du travail ? Traverse la rue
Peu importe ton métier : ordre t’es donné de te reformer en continu pour t’adapter au marché.
Peu importe la cause commune, le collectif et encore moins l’intérêt du plus grand nombre : dans la start-up nation chacun doit devenir comptable de sa destinée, et tout rapport à l'autre se doit d’être facturé.
Peu importe le citoyen : nous devons être des concurrents.
Peu importe si tu en meurs : il faut rationaliser.
L'humain n'a aucune place dans le système d'exploitation Macron. Tout y est binaire. Une logique de 1 et de 0. Tu dois rentrer dans une case, peu importe ton désir ou ta personnalité.

Vous avez élu Terminator en petit costume de comptable. 

Mais le pire n’est même pas là car, vous savez quoi : Macron n’est pas la cause de nos malheurs.
Il est la conséquence directe de nos renoncements. 

Avec un androïde au pouvoir suprême, un problème majeur se pose à nous autres humains : rien ne sert de discuter avec une machine. Le combat est perdu d'avance.

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