29 mai 2007

SOCIOLOGIE DU DESASTRE (pour les nuls)

par
En épilogue du capitalisme de la séduction, Michel Clouscard dresse un tableau des classes sociales françaises, expliquant parfaitement le succès du populisme sarkozien. Il discerne ainsi quatre catégories de français :

L’ordre de la survie > « Les bas-fonds »:
Le sous prolétariat > composé de maghrébins, de nouveaux pauvres etc. > qui se débat dans une économie de survie. (combines, allocations, travail au noir…)

L’ordre du besoin > « Les 49% »:
La classe ouvrière > composée de couple mixte (ouvrier-employé) > qui végète dans une économie de subsistance (biens d’équipement collectif et des ménages).

Le marché du désir > « Les 51% »:
La classe moyenne > composé de la hiérarchie du management et de l’animation > qui s’hystérise dans une consommation transgressive. (high-tech, produits de marque, déco ostentatoire, voyages…)

Le marché de luxe > « La stratosphère »:
Les nouveaux riches de la mondialisation > exclusivement composé de l’élite sportive, artistique, financière et politique, des happy-fews de la jet-set > qui se pâme dans le luxe. (Indescriptible pour le commun des mortels, c’est à dire toutes les autres classes.)

Les deux extrémités sont minoritaires et ont peu de chances de bouger de classe (maxime de l'Hippopotamus oblige) et d’ailleurs, mais pour des raisons diverses, votent peu : soit qu’elles n’aient pas de cartes d’électeur, soit qu’elles se prélassent dans un Spa à Gstaad.

L’ordre du besoin et le marché du désir représentent respectivement, à ce jour, 49% et 51% du corps électoral. La première catégorie bave d’envie d’appartenir à la seconde tandis que cette dernière méprise profondément la première - dont elle est souvent issue -. Le tour de force de Nicolas Sarkozy est d’avoir servi un discours plébiscité par les deux catégories, le tout avec la bienveillance du marché du luxe qui voit dans cette accession au pouvoir ses intérêts pérennisés. L’ordre du besoin rêve plonger dans le marché du désir, tandis que le marché du désir, par son hystérie consumériste, copié collé des préceptes que lui nargue à longueur d’émissions de télévision le marché du luxe, se persuade d’appartenir à la jet-set alors qu’elle ne fait que l’entretenir - autant idéologiquement qu'économiquement -. Voilà donc, le simple portrait d’une société où, effectivement, la lutte des classes a disparu - puisqu’elles sont toutes captées et perverties par le marché -, où le plus simple des populismes, adapté à chaque niveau social, s’avèrera efficace pourvu que chaque individu délaisse son sens critique et son imagination au seul profit du sens des affaires et de la consommation de biens transgressifs.

24 mai 2007

L'ETAT DE GRACE N'A PAS DE LIMITES !

par
Laurent Solly, le directeur de campagne de Sarkozy, est nommé directeur adjoint de Tf1. Au moins cela a le mérite d’être clair, pour moi, puisque tout le monde semble s’en foutre et trouverait ça presque normal. A ce sujet, 80 % des français se déclarent satisfaits du gouvernement Sarkozy, sondage commandé par Lagardère, certes. SATISFAITS. C’était bien la peine de débattre pendant deux ans et d’en appeler à la citoyenneté pour aboutir à un tel consensus où l’inculture le dispute à la crétinerie, consensus reposant pour le moment intégralement sur de « la vitrine présidentielle ». Sarkozy barbotte dans les eaux bleu foncées de l’état de grâce. Malgré la magistrale carambouille, je persiste à croire que la situation ne sera pas tenable. Il y a bien un moment où le nain devra affronter ses contradictions et ses irréalisables promesses. Il lui faudra plus que des yachts et du footing dans les jardins de l’Élysée pour faire la farce. Il faudrait une menace peut-être ? Une menace telle qu’elle justifierait tous les excès gouvernementaux et toutes ses décisions liberticides. Cela reste la seule issue pour notre homme providentiel.

Tout de même, quel pied pour le bonhomme ! Il vient d’enculer soixante trois millions de français - moins l’élite stratosphérique - et le peuple en redemande !

23 mai 2007

PARIS > BREVE DE BOBO

par
Insupportable métro broyant mes tympans. Je suis là, bringuebalé dans ce chariot à moutons, rendu con à supporter leurs miasmes chauds d’esclaves sarkozistes.

9h40. Arrivée au loft de créateurs bobifiés.

BOBO 1 arrive sur site vers dix heurs son Libé à la main
T’as vu Sarko est touché par la grâce présidentielle. Ca doit être ça. T’as vu l’ouverture avec Kouchner et les femmes ? C’est bien non ? J’en suis sur il a pris conscience de la fonction présidentielle. Il est habité.*

SM
Bobo 1, t’as des enfants non ?

BOBO 1
Oui deux de douze et quinze.

SM
Attends un peu. Quand ton nouveau pote, le néo-tolérant les enverra au Darfour pour rétablir la démocratie, on en reparlera.

Mon petit bobo, ne t’y trompe pas : Plus rien ne l’arrêtera notre assoiffé d’Amérique. Bientôt, il faudra aussi sa guerre personnelle, son massacre nominatif, sa page d’histoire écrite dans le sang. Kouchner n’est dans le gouvernement qu’à cette fin : valider l’ingérence française au Darfour.

* garanti sans trucage !

21 mai 2007

REPUBLIQUE BANANIERE POUR PEUPLE SANS COUILLES

par
Après avoir piétiné Ségolène, en moins de deux semaines, la France médiatique s’est trouvée sa jolie famille royale : Nicolas, Cécilia et le petit descendant des rois de France, Louis. Le gamin avec sa tête joufflue est un patchwork ricanant de goguenardise et de consanguinité à qui l’on filerait bien sa raclée, comme ça, parce qu’il le vaut bien.

Et voilà notre président qui joggue, joke et prône dans la même phrase ouverture et nationalisme, la suprématie de la France et une Europe forte, mixité et identité nationale, travail puis repos bien mérité, le travail pour les plus feignants et le repos pour les plus rentiers. Le libertaire totalitaire est un zapping fait homme, un concept marketing incantatoire qui malgré sa fausse décontraction, se désespère de tourner ainsi à vide. Alors, il court le furet. Il saute sur tout ce qui bouge avec l’hystérie reconnaissable entre milles de l’abruti sur de lui : Betancourt, Cannes et Guy Moquet se bousculent à la section communication et matraquage de l’Elysée. C’est que notre président n’en peut plus, il attend avec impatience son premier attentat, une émeute au coin du bois ou mieux, une petite fièvre estivale à Téhéran.

La longue attente contente Le Français qui, lui, se satisfait chichement des comptes-rendus de baignade dans le Var de la petite famille du président que nos médias afféodés diffusent désormais en boucle entre deux séries américaines.

La France adore les rois, ses empereurs, en général tout ce qui de prés ou de loin s’apparente à de la graine de dictateur. Gare aux chefs toutefois. Bien manipulé dans l’autre sens, le troupeau bêlant peut leur couper la tête avec le même enthousiasme. Parfois même en moins de cinquante ans !

18 mai 2007

PARISIAN GRAFITTI

par
Vu ce jour, station de métro Nation, tagué sur le bas d'une affiche publicitaire :
"Ca y est, vous l'avez votre facho, ne venez pas pleurer."

17 mai 2007

OUVERTURE DU FESTIVAL DE CONS

par
Tapis rouge et paparazzis, défilé de berlines grises sous le cirque des hélicoptères en vol stationnaire, crépitement des éclairs bleus, agitation mondaine sous les lustres du palais. Dehors, les badauds s’impatientent, acclamant hystériques chaque cortège non-identifié. Retour à l’intérieur du bunker : Smokings et tenues de soirées pour vieilles peaux sont passées en revue par les envoyés spéciaux extasiés. Ils n’ont rien d'autre à faire qu’à attendre que les stars du monde nouveau consentent à entrer en scène alors ils commentent, tout et rien et surtout rien, jusqu’aux accalmies promises d’un ciel orageux.

Ultime cortège. C’est le bon. La masse humidifiée par le grésil continu d’un matin sombre se réveille électrifiée. Les motards endimanchés filent droit, les grilles se referment. La Velsatis aux vitres teintées ralentit sur le gravier de la cour carrée. Voilà, la mafia est au complet. Détendu, le nouveau président de la république, tanné au malte, grimpe quatre à quatre les marches de velours du palais de l’Elysée. Le peuple applaudit, le peuple est endormi, il poursuit content sa grise matinée, le peuple n'a pas envie de se réveiller, lui parler de révolte est inutile puisqu'elle ne sera jamais télévisée*. Seule l’action compte. Seul le bon moment importe, cet instant paralysant où la chiquenaude bouscule les certitudes. Les symboles aussi comptent. Leurs édifications à part égale avec leurs destructions.

Et aujourd'hui, il y en a du symbole.

Avec comme seuls témoins les caméras des hélicoptères - donc le peuple de la télé en opposition à celui réel et physique maintenu en dehors de la bâtisse de leur père de monarque -, les enfants de sa famille recomposée, gosses beaux des quartiers de nantis parmi les plus privilégiés, souillent la pelouse de L’Elysée de leur allégresse débonnaire déjà teintée d’un cynisme bien affirmé. Ils ont été à bonne école. Simplicité, bronzage, bonne humeur, bras tendus vers l’opposition**, décapotable et bise sur la bouche à sa poupée sans son, notre nouveau président déploie de plus belle l’iconographie américaine d’un autre président mythique, clinquant rejeton de dynastie, John F. Kennedy qui, de son panache télévisé, consola l’enfance du néo-héros de notre nation, martyrisé moralement par un père omniscient, charismatique et... grand.

Le charme télévisuel de la droite décomplexée - pour l’instant encore dans l’incantation - opère toujours sur les crédules euphorisés par la massivité de leur vote. Ceux-là sont loin d’évaluer les contrecoups concrets de la rupture. Les médias s’inclinent de bonne grâce et se prêtent sans se faire prier à la communication de l'entreprise Sarkozy SA. Maintenant que les journalistes sont des conseillers politiques à L’Elysée et que les attachés de presse remplacent les journalistes, la presse singe son maître à penser, l’ami des grands, notre nouveau président. Comme lui, la presse s’agite pour communiquer, entre hypnose et sidération. A bas l’analyse, c’en est fini de la mise en perspective, la machine pressée veut du choc entre deux pages de chèques. La culture du résultat dans tout notre état.

Aujourd’hui l’actualité est double, c’est l’ouverture du festival de Cannes et l’intronisation présidentielle du nouveau manager. On ne sait à quelle chaîne se vouer, les images et les commentaires sont les mêmes, la presse est attablée bien sage. Elle est prête à lécher les restes du festin, priant pour être de nouveau invité au prochain banquet de ses beaux amis, les puissants.

Seul avantage à ce front commun des vendus, l’alternative retrouvera inévitablement ses lettres de noblesses et sa définition pleine : celle de porter un regard sans concession sur les agissements des dirigeants et des maîtres à penser. L’alternative sera à l’affût des abus, à l’abri des pressions et se devra de cramponner sa prise, ignorant les chambardements environnants et les menaces du monde des soumis. Débarrassée de ces journalistes de palais, l’alternative sera, pour et par, le peuple. Espérons-le.

* The revolution will not be televised professait Gil Scott-Heron en 1972



** Dans une stratégie d’éradication des virus nocifs par inoculation de petites doses de ceux-ci, le gouvernement Sarkozy, se vantant de rassembler, inclura des membres des partis socialistes et centristes.

10 mai 2007

LES AFFRANCHIS

par
Moins de douze heures après son sacre, notre président déploie en méditerranée l’iconographie arrogante du golden boy qui vient de réussir son OPA. Après un banquet au Fouquet’s, l’ami Bolloré, treizième fortune de France, lui offre trois jours sur son yacht à Malte. A gauche, ça polémique sec. A droite, ils ont bien compris que c’est avec ce type de show off vulgaire et d’odes poussives à la beaufitude que le VRP du CAC s’est fait élire. C’est le début de la flambe avec gourmette, bouton nucléaire et chaîne en or qui brille. On l’aura deviné, ce type se prend pour John Kennedy, Bill Clinton et Bush père et fils réunis.

Pour l’instant, ce n’est qu’un peu de vent au nord de la Libye dissipant de son pet les quelques émeutes sporadiques balayant le pays. Les feux de VTT ont principalement lieu place de la Bastille et dans le centre des villes où la gauche totalise plus de 60% des voix. Tempête dans un verre de grenadine. A moins d’organiser le barbecue île de la Jatte, tout cela ne sert à rien.

Il va falloir mordre son frein. Attendre que Bob St-Clar, nageant dans un costard trop grand pour lui, se pète la tronche en enjambant la portière de son coupé* et là, transformer le gentil conte de fée en survival rue du faubourg st honoré. Patience donc, ça ne devrait pas tarder. D’ici là, les opposants d’avant doivent s’entendre.

* extrait du Magnifique un chef d'oeuvre de Philippe De Broca (1973). A déguster sans modération en ces temps de douloureuse pénétration.


8 mai 2007

SIGNES EXTERIEURS DE SODOMIE

par
Diner au Fouquet's, croisière à Malte. Ce quinquennat commence sur les chapeaux de roue ! Ca va changer qu'on vous a dit, cons de pauvres ! ...Ca sent bon la braise, le bunker et la catapulte à pavés.



Le véritable châtiment du con, c’est sa nature de con, dont il n’est pas avisé. Frédéric Fajardie in feu sur le quartier général, Aphorismes. 2006, mille et une nuits.

7 mai 2007

SARKO, TEMPS DE CERVEAU ET AUTO-PROMO

par
Certains ventent le travail et partent sur des yachts en jet privé, d’autres se lèvent tôt et se font un peu d’auto-promotion pour changer. …En attendant de nouveaux développements, au lendemain du Sacro-zy sur TF1 et d’une bonne cuite en milieu rural, SM nous vend sa came : un livre lucide et prémonitoire sur la France d’hier et celle de demain !



Petite précision : Seb Musset ne passera pas dans « Vol de Nuit » même si on le supplie !

1 mai 2007

FACE A L'ELECTEUR SARKOZiSTE

par
Citoyens, l’heure est grave.

Après le 6 mai, face à un électeur sarkoziste qui ne voit que Sarkozy et n’imagine qu’une France sous Sarkozy, il conviendra d’utiliser à son endroit des méthodes sarkoziennes, les seules légitimes à ses yeux. Utilisez les plus populaires, celles qui ont fait le succès de leur idole. Elles sont au nombre de trois.

1. Exclusion de l'électeur sarkoziste.
Par définition, l’électeur sarkoziste n’est pas comme nous. Il refuse de s’intégrer à la raison. Et puis, au diable la langue de bois et la bienséance, il sent mauvais et ses traditions mettent en péril la cohésion de notre république.

2. Refus systématique du débat avec un électeur sarkoziste.
C’est, rappelons-le, anti-démocratique.

3. Répression physique si nécessaire de l'électeur sarkoziste.
Dans le cas où l’électeur sarkoziste persisterait à graviter dans votre entourage, essayant de nouer des alliances avec des amis communs - même Bayrouistes - et s’il se montre menaçant pour votre sécurité intérieure, ne pas hésiter à lui balancer un coup de Tazer bien placé. Pour les plus démunis, un bon poing dans sa face confite de racaille sarkoziste sera tout aussi informatif. Nettoyer les traces résiduelles au Karcher.

En tout état de cause le laisser devant son poste de télévision branché sur TF1 où il purgera une peine préventive de mise à l’écart relationnelle de cinq ans - jusqu’en mai 2012 - période de transition à l'issue de laquelle, après consultation électorale, son cas sera réexaminé.

Dans le cas - probable - où il serait prédisposé génétiquement à la crétinerie, procéder à l’éradication même de son statut d’être existant à vos yeux.

Prenez garde citoyens ! Même si parfois ils ont du mal à l’avouer, ils sont nombreux, ils sont partout : chez les vieux, dans les médias, à la tête des entreprises et dans les régions bourgeoises principalement. Mais aussi dans certains quartiers populaires, dans quelques bastions ouvriers et chez des troubadours insoupçonnables en difficulté fiscale.

Allez savoir, le sarkoziste se cache peut-être dans votre village, c'est votre voisin, un parent, un ami de toujours… Ne vous laissez pas avoir ! Ne vous laissez pas envahir ! Ils prennent votre république, ils pillent votre passé et nient votre présent, ne les laissez pas prendre vos âmes !

Dénoncez l'électeur sarkoziste !

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