21 juin 2021

Régionales 2021 ou l'angle mort du politique

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La grande nouvelle du premier tour de ces premières élections "Post Confinement", c’est d’abord l’abstention massive (2 Français sur 3 ne sont pas allés voter). 

Et nos "responsables" politiques (dont on rappelle que la plupart d’entre eux n’ont pas d’autre métier que de faire de la politique) de s’affoler : holala mon dieu, mais c’est terrible ! Chaque politologue de plateau télé y va de son analyse catastrophée. Dans ce concert multicanal d'analyses des raisons de l'abstention, notre petite clique éditocratique parisienne oublie soigneusement un élément qui me semble pourtant de la taille d’un 747 dans un baraque à frites : la gestion sanitaire du COVID. 

Tout ce petit monde politique qui se plaint aujourd’hui a fait comme si le virus chinois, et sa gestion locale aberrante, arbitraire et disons-le violente des seize dernier mois, n’avait pas existé. Tout ce petit monde politique a d’ailleurs tout misé depuis des mois et pendant la campagne sur le « retour à la normale ». Comme si 1 / la normale leur convenait. 2 / il fallait bien pour y retourner que l'on sacrifie nos libertés individuelles et collectives. 

Abstention ? Il n'y avait tout simplement personne dans l'offre pour récupérer le vote des mécontents de la gestion sanitaire. Tu me diras ce n'est pas dans les compétences de régions. Certes. Mais la sécurité non plus, et pourtant tous n'ont parlé que de ça, comme si c'était la martingale électorale pour les gogos electeurs. La gauche qui n’a été que dans l’accompagnement à la marge des décisions de la technocratie macroniste, ne trouvant à lui rapprocher que de ne pas avoir confiné plus tôt et plus durement,  se prend une ratatouille méritée. C’est valable pour la gauche comme pour le FN qui à force de vouloir se normaliser s’est fait dépasser par la réalité d’une politique d’état orwelienne qui avec sa passion du couvre-feu, ses matraquages aveugles de jeune et son infantilisation n’a plus rien à envier à l’extreme droite. La classe politique dans son ensemble paye son suivisme sanitairo-sécuritaire. 

Les mêmes s’inquiètent que les moins de trente ans s'abstiennent désormais à 80% aux élections : mais pourquoi diable se bougeraient-ils pour des gens qui n’ont rien à opposer aux dérives et mutilations quasi quotidiennes du gouvernement, ou même au passe sanitaire (dont le vote à l’assemblée à été copieusement boudé les parlementaires) ?

Venons aux résultats qui ne signifient plus grand-chose (mais peu importe il ne resterait que 4 personnes pour voter dont 3 candidats, ils ne remettaient toujours pas en cause la légitimité de ce vote).  La bonne nouvelle des régionales : Macron est sur un siège éjectable. Fort logiquement LREM se prend une raclée monumentale. La mauvaise nouvelles des régionales  : pour le moment tout indique qu’une version politique identique mais plus « ronde » dans le message, va prendre sa place. 

Pour le second tour, les barrages en guimauve et les alliances détestables avec les ennemis d'hier vont se mettre en place pour battre le grand méchant ennemi là ou c’est possible, faisant encore perdre un peu plus de crédit, comme à chaque élection, à l’ensemble de la classe politique qui écoeure déjà bien assez les français. Ce premier tour des régionales confirme une seule chose pour le moment : ils ont plus besoin de nous que nous d’eux. Je ne sais plus qui disait que la démocratie avance de deux façons : dans les urnes ou dans la rue.  Clairement ce dimanche, ça n’avance plus dans les urnes.  


11 juin 2021

Gloire au vaccin ! (ou comment vivre en bonne santé au milieu des contaminés ?)

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Après s’être fait défoncés à sec le nez à tour de tiges entièrement payées par la Sécu (ce qui ne manquera pas de justifier le dépôt de bilan du système de santé), les Français se font piquer à tour de bras. Tout miser sur une efficacité théorique décrétée certaine avant même la publication des données le prouvant est la définition la plus parfaite de la croyance. Mais sur ces questions il est très dur de discuter rationnellement avec le camp d'en face sous peine de se faire vite traité d'hérétique ou d'infidèle.  

Mais soit, après un an de privations - causées rappelons-le non par le virus chinois mais bien l’incapacité de nos dirigeants à gérer une situation dont ils nous offrent la seule clé miraculeuse de sortie -, on peut malheureusement comprendre ce conditionnement. 

Le vaccin est un forfait liberté. Il est la solution simple du capitalisme à un problème trop complexe pour lui. Pas étonnant d'ailleurs qu'on parle déjà de piquer les enfants, de vaccination en centre commercial et que les DRH mettent en place des vaccinations en entreprise (c'est délirant d’un point de vue médical, mais tellement logique du point de vue libéral). On veut revenir à avant comme si cette incurie occidentale consistant à faire payer à tout le monde la gestion calamiteuse d'une maladie ne touchant quasiment que des gens très âgés et/ou déjà en mauvaise santé n’avait jamais existé. 

J’ai beau avoir coupé à toute forme de vaccin et même test en 18 mois, il n’en reste pas moins que ce n’est pas toujours facile de vivre au milieu d’une secte géante. D’autant que les fidèles de la secte ne manquent pas de vous rabâcher : «- han mais pourquoi tu ne te fais pas vacciner ?! » quand bien même on ne leur parle même pas du sujet. Cette insistance à convaincre autrui en dit plus sur leur malaise que sur ma supposée « déviance ». Est-ce qu'un quelqu'un si sûr de lui cherche à te convaincre systématiquement de l'efficacité d'un produit dont il ignorait l'existence six mois plus tôt pour combattre un virus qu'il ne connaissait pas l'an passé ? Tout est possible, ils ont bien voté Macron. 

Il est intéressant de noter que la plupart des vaccinés agitent en dernier recours d'un argumentaire, qui tourne bien vite pas plus loin que ce qu'ils ont vu à la télé,  « l’acte citoyen ». L'acte citoyen se résume à s’assurer de partir en vacances peinard à l’étranger (on les reconnait, ce sont les mêmes qui l’an passé vous faisait la morale en vous assurant en juin dernier que « - ho ça va, passer les vacances en France, c’est pas la mort non plus ! »). Cessons le rêve humaniste : ceux qui se vaccinent pour protéger les autres sont ultra-minoritaires (et ils se sont vaccinés les premiers).

Une croyance devient une vérité à partir du moment ou un nombre majoritaire d'une société partage cette croyance. Le Covid était déjà une religion comprtementale, le vaccin magique est en train de réaliser le grand chelem que toutes les chapelles peinent à atteindre : soumettre tout le monde sans distinction d'âge, de couleur de peau ou de classe sociale, avec condamnation sociale de toute remise en question. A ce rythme les réfractaires, non détenteurs d'un passe sanitaire seront bientôt fichés "déviants". 

Pour le moment ma "déviance" est simplement basée sur une santé physique impeccable en 18 mois, un fonctionnement cérébral non traumatisé par l’absorption massive d’info-feuilleton (coupez la télé et la radio, ça va tout de suite beaucoup mieux), un minimum de prudence relative à ce qu'on injecte dans mon corps et les souvenirs respectifs des discours d’états avant, pendant et après Tchernobyl, les scandales de la vache folle ou du sang contaminé etc. 

Mais soyons tolérants, acceptons les autres et leurs croyances. Je n'aurai aucun mal à manger mon chapeau sur la question si l'efficacité est vraiment démontrée (ce qui malheureusement prendra au minimum des années) et qu'il y a un réel bénéfice (dans mon cas) à me faire vacciner. je suis prêt aux sacrifices que l'on m'imposera : ne pas consommer et ne pas voyager, sur le principe ça m'emmerde, dans les faits ça ne changera pas trop mon programme. 

Ce qui devient plus tendu, c’est que les chiffres étrangers ne rassurent pas réellement sur l'efficacité du miracle en double dose. Ce qui devient encore plus drôle, c’est que les vaccinés qui se pensaient sauvés doivent encore se coltiner du masque, des tests et du confinement (mais à vrai dire, ils son tellement atteints que certains sont encore demandeurs*). Ce qui devient inquiétant, vu le délire observé ces derniers mois, c'est que le capitalisme et ses fidèles ont peu l'habitude de s'auto-critiquer et qu'il y a fort à parier que plus on s'enfoncera dans la croyance plus on trouvera de justifications de s'être enfoncés jusque-là dans la croyance. 

On peut donc craindre les nouvelles étapes du délire néo-libéral. Comme pour les réformes sociales et économiques qui renforcent les désordres qu’elles sont censées combattre et appellent de la bouche de nos dirigeants à toujours plus de réformes, quand nous auront tous pris conscience que le problème n'est pas résolu avec le vaccin, bien conditionnés que nous sommes, nous en concluront que... il n'y a pas eu assez de vaccinés. 

On parle déjà au Sénat de saisie des titres de transport ou de comptes en banque pour les déviants. Ils sont sans surprise. Bien plus inquiétant, nous le sommes aussi. 


* quoi que certains sont tellement atteints qu’ils en redemandent et exigent de leur entourage qu,’il continue à se faire tester à la moindre occasion. Dernier exemple rapporté : exigence de tester tous les enfants au préalable à un gouter d’anniversaire (véridique, vu et non-approuvé). 






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