28 novembre 2023

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Les leçons de vie de la France superficielle

Dans les suites du meurtre du jeune Thomas à Crépol, nous sommes dans un intéressant moment d'inversion accusatoire. Et c’est assez rare pour être souligné : une partie des médias, le gouvernement et LFI sont alignés. 

Bientôt, au théâtre de la réalité alternative, les innocents seront les coupables et les meurtriers les victimes. Pour ces gens-là, le problème de ce pays ce n’est pas qu’on y tue des gens de plus en plus régulièrement au couteau, et on peut le craindre à Crépol - vu que c’est exprimé à la fois dans les témoignages et le communiqué du procureur -, pour leur couleur de peau bl

anche, non le problème c’est un fan de club de néonazis qui ferait peser un risque de "guerre civile" sur le pays. (Ce sont les termes employés). En décodé, La France superficielle nie à La France profonde le droit de ressentir ce qu’elle ressent et de craindre ce qu’elle craint. 

Au diapason de la doxa du Monde du jour, dans un grand moment de journalisme sur tabouret, Patrick Cohen sur France5 réussit presque à accuser le jeune Thomas de son propre meurtre et BFM titre désormais en boucle sur le péril brun (comprendre la poignée de vénères choppés l'autre soir dans leur commando de pieds nickelés armés de bâtons et qui ont voulu se venger de la mort du garçon). 

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je condamne avec la plus grande des fermetés les néo-nazis (t'as vu un peu le courage ?). C'est vrai, c'est pas bien. Enfin bon, j’ai rarement l'occasion d'en croiser au quotidien mais j’ai suivi quelques cours d’histoire (à la différence visiblement des militants de LFI).

Tiens puisqu’on parle de gens dangereux. Mélenchon lui est super content d’avoir enfin trouvé pire que lui avec ces néo-nazis du samedi soir (ouf il l’a échappé belle, il était à deux doigts de ne plus avoir de programme). Jean-Luc, qui n'a pas eu un mot d’empathie pour Thomas et ses proches, s’émeut lui aussi du péril brun et en enchaine six ou sept posts en une journée sur "les milices d’extreme-droite de toute l’Europe" qui auraient convergé à Romans-sur-Isére pour une vendetta (au bâton donc) tournant court à la première baffe. 

Darmanin, ministre de l’intérieur, du "dramignoble" et de l'action creuse, entre deux préparatifs de sa loi immigration (spoiler : il y aura encore + d’immigration et ce sera passé au 49.3) au lieu de traiter les causes, s'acharne à effacer au plus vite les conséquences de l’inefficacité de l’état à assurer la sécurité dans les quartiers, les villes mais aussi les campagnes. Etonnante inaction quand on connait la propension de ce ministre et des clones qui l’ont précédé à préventivement faire défoncer du manifestant contre la réforme des retraites et/ou à éborgner du gilet jaune. 

Au milieu, on félicitera le silence et la retenue (provisoire) des Français. Ils sont sommés comme à l’accoutumé par cette clique en orbite, non seulement de ne pas se plaindre de la situation qu'ils subissent (de l’inflation à l’insécurité), mais de ne surtout pas espérer un règlement de la dite situation par ceux qui l’ont construite avec constance et application, de réformes en aveuglements, depuis 40 ans.  

Non mes amis, notre vrai péril quotidien c’est 12 néo-nazis et la banquise qui fond. 




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