« Chers consommateurs, gardez vos comportements habituels, il n'y aura pas de pénurie. Cessez de vous égorger à l'Opinel dans les rayons pour ce paquet de farine. Ne cherchez pas à jouer au pâtissier comme sur M6, notre chef bien aimé l'a dit : nous sommes en guerre. Ne faites pas de gâteaux, continuez plutôt à acheter nos merdes garanties en nitrate d’aluminium et riche en glucides de synthèse, ainsi que notre sélection discount de produits toujours importés de l'autre bout de la terre en cette période de blocus des frontières. Et surtout n’allez pas courir, c’est très dangereux pour la santé. »
Mes vieux rêves de destruction de la race humaine décidément trop conne pour survivre me reviennent enfin, c’est le signe que je vais mieux.
Malgré ce petit rapprochement social matinal, c’est une belle journée avec les gamines, dessin, musique et balade en rollers dans les rues vides de la capitale. Il y a apparement une vraie différence entre certains quartiers de Paris si j’en crois les témoignages. Vers ici, et hormis quelques spots, ça se vide de jour en jour. Il y aurait un débat sur le côté moutonnier des joggers (évidemment la visionnaire Hidalgo leur a réduit tous les créneaux de sortie), mais ce n’est rien comparé à celui du type qui fait ses courses. Très étonnement, alors que nous ne manquons pas de courageux commerçants d’alimentation ouverts quinze heures par jour, tous les jours, les files d’attente sont toujours aux mêmes heures et devant les mêmes magasins. Attendre entassés, cette passion française.
Sinon, très paisiblement, au rythme des annonces contradictoires quotidienne du gouvernement, et alors que nous avons pris 3 millions de chômeurs partiels supplémentaires en un mois (pour passer à 8), le pays poursuit sa glissade entre délire collectif et schizophrénie individuelle, le tout teinté de grande dépression (dans tous les sens du terme).
En janvier : ils se foutent de la gueule des chinois.
En février : ils se foutent de toi quand tu portes un masque dans la rue.
En mars : ils stockent du PQ pour un siècle.
En avril : ils te dénoncent aux flics parce que tu discutes dans la rue.
On n'est pas spécialement pressé d’arriver à mai finalement.
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