Réveil très tardif pour cette nouvelle journée de « vacances » pour A. et R. J'apprends par hasard que c'est Pâques et que c'est même férié demain. Je cours à l’aube dans le quartier avec la collective des criminels en bande organisée à savoir les runners. Les runners, ces gens abjectes et anti français dont un jury de sportifs sur canapé se permet de départager sur Facebook les "faux" des "vrais" depuis quelques temps.
Nous ne pourrons en sortir qu’en nous contaminant progressivement. Rester enfermé retarde ce processus. Nous ne restons enfermés que pour réparer les erreurs d’anticipation du pouvoir. Le pouvoir commence à craindre le retour à « la vie normale » et les procédures judiciaires qui ne manqueront pas de tomber.
Beaucoup de spéculations sur la prochaine allocation de Macron lundi soir. Réflexes panurgiques des commentateurs politiques : que va dire notre maître suprême ? Il va dire juin, mai, septembre. Oui mais quelle année ?
Ne nous emballons pas sur ce que va ou ne va pas dire l’androïde obsolète. Un indice : le 12 avril on en est toujours au 12 mars, ça devrait suffire comme info. Pas de masques, pas de tests, même pas l’ombre d’une piste précise et chiffrée. L’androïde est toujours en slip et nous toujours enfermés. Devant ce niveau d’incompétence n’importe quel stock manager aurait déjà été licencié depuis 3 semaines pour faute grave.
Déclarer une guerre sans munition, c'était une option risquée. La guerre de la crédibilité, il l’a déjà perdue. Chef de guerre ? Le mec n’est pas capable d’ouvrir une boite de petits pois sans se casser les deux bras et tout ce qu’il a su produire en un mois de paralysie de l’activité, c’est trois types d’attestation dérogatoire différentes. Napoléon serait jaloux devant tant d’audace, d'inventivité et d’ardeur au combat.
Profitons plutôt de cet indécent soleil, c’est autorisé, gratuit et ça sert concrètement à renforcer nos défenses immunitaires. La solution est en nous, surement pas en lui.
Je prépare moins de plats compliqués, j’applaudis moins au balcon, je partage moins de moments avec A. et R., je parle moins au téléphone, tristesse latente liée au manque de demain. En un mois nous avons revu toutes nos espérances, pourtant pas bien grandes, à la baisse. Nous n’avons devant nous qu’un quotidien absurde, sans perspective aucune, si ce n’est celle d’être fliqué et de rembourser "la dette". La question de l’intérêt de vivre dans un tel monde qui garderait les défauts du précédent en y ajoutant la peur et les restrictions de liberté se pose. Le pouvoir s’expose à de très dangereux lendemains si ce confinement se poursuit. Ce n’est pas tant les « anti macron » traditionnels qu’il doit craindre mais celles et ceux qui, par colère, désespoir et bientôt par faim, vont inévitablement le devenir. Cela prendra un mois, deux, peut-être six, mais quand nous aurons tous saisi l’ampleur des contraintes (le confinement n’est qu’un amuse gueule) pour sauver quelques dizaines de milliers de personnes dont les trois quarts avaient au départ une forte probabilité de mourir dans l’année, nous risquons tous de devenir de dangereux radicaux.
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13 avril 2020
a la une, confinement, paris, vie quotidienne
Par
Seb Musset
4/13/2020
Ecrit par
Seb Musset
#confinement jour 30
Né en 1972 à Paris. Filme, écrit, communique, parle de lui à la troisième personne, fait du vélo et blogue ici parfois aussi. Il n'appartient à aucun parti, organisation politique ou site reprenant les textes des blogueurs sans les rémunérer. Ce blog est la continuité aléatoire de ses livres, ou l'inverse.
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1 comments:
Bonjour, en me baladant sur la toile (puisque ça , je peux le faire sans attestation), je lis votre billet...D'accord sauf avec une phrase qui me blesse : "dont les trois quarts avaient au départ une forte probabilité de mourir dans l’année". Si mes parents, décédés l'an passé, étaient encore là, je me battrais pour eux comme le font aujourd'hui ceux qui ont des proches même vieux et en mauvaise santé.
Bonne journée à vous et prenez soin de vous et des vôtres
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