Le studio n’y croyait pas et, malgré des projections tests dithyrambiques, le producteur n’a rien fait pour le promouvoir en le sortant dans… 3 salles sur le continent américain. Au final, Robert Duvall, alors dans un creux de carrière, sortira de là avec l’oscar du meilleur acteur pour un de ses plus beaux rôles (ex-aequo avec "The Apostle" en 1997).
Premier film américain du réalisateur australien Bruce Beresford, Tender Mercies (Tendre Bonheur) relate le retour à la vie d’un chanteur de country qui a connu un bref succès avant de durablement sombrer dans l’alcool. On s’attend au film classique de rédemption à l’américaine avec la sucess-story qui va bien, mais le récit emprunte une autre piste plus intimiste et naturaliste, en mélangeant habillement le temps long et l’ellipse.
Cette histoire de famille recomposée autour de la musique, et du souvenir des défunts, dans un motel perdu au milieu des plaines du Texas a des petits airs de Bagdad Café (tourné quatre ans plus tard). C’est aussi une peinture de l’Amérique rurale, entre quotidien âpre et humilité, loin du cliché des rednecks.
La morale, si on peut en tirer une, prend le contrepied de la citation d'Hemingway. Il y a bien une seconde chance dans le rêve américain. A condition de sortir du rêve.
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