7 janvier 2023

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Retour sur le film : Annette (Léos Carax, 2021)

Je n'aime pas les critiques cinema négatives (trouvant toujours de quoi me satisfaire même dans un mauvais film), mais devant tant d'injustice je me devais d'intervenir.

Avec Annette de Léos Carax (2021) avec Adam Driver et Marion Cotillard, nous avons affaire à un chef d’oeuvre qui rentre directement dans mon Top 5, très sélect, des pires nullités jamais filmées. Célébrons donc ce film signé de celui que la critique française prend depuis 40 ans, et en dépit de tout bon sens, pour le nouvel Orson Welles : Leos Carax. 

En abordant le mode de la comédie musicale des années 80 façon le pire de "Boulevard des Clips", et en s'autorisant les effets spéciaux à base de marionnettes à la mode des "Muppets dans l'espace", le type s’est surpassé. C'est simple, je n’avais pas vu tel pompeux et pédant bordel sur pellicule depuis "Le Jour et la Nuit" de Bernard Henri Lévy. 

Là, on est dans le domaine du vrai gros nanar hors compétition : celui qui se prend au sérieux, se pense comme brillant et révolutionnaire à chaque plan et qui sait que Télérama le présentera ainsi. 

Je vous fais grâce du déroulement du récit (pour une fois chez Carax, il y a un scénario) qui s’enfonce, passé le joli générique (seule scène à sauver sur 2h20), dans un grandiloquent dédale du ridicule qui, une fois son point d’insupportabilité atteint à mi-parcours (SPOIL : une nouvelle mort de Marion Cotillard), vaut tout de même le mérite d’être poursuivi jusqu’au bout tant la mise en image et les dialogues chantés basculent alors en mode kamikaze dans un burlesque gênant (on a mal pour les acteurs). 

Le truc a au moins un avantage, il revalorise d'un coup tous les mauvais films que vous avez pu voir récemment. En fait, ils étaient biens. Que ce machin qui fait mal aux yeux et aux oreilles ait été auréolé de prix à Cannes, fasse la quasi unanimité dans la critique française et que Carax ait décroché le César du meilleur réalisateur répond mieux que tout discours à cette question : "Pourquoi le cinéma Français n'est plus populaire ?".

Réécoutez ces 7 minutes dithyrambiques des critiques du Masque et la Plume au moment de la sortie puis, si vous en avez le courage, voyez le film...

Ils ont raison, une bonne pile de merde comme ça mérite le statut de film culte.


1 comments:

Euterpe a dit…

Il y avait aussi "Fatale" de Louis Malle en 1992. Le navet absolu, totalement ridicule, mais qui avait endossé le statut de film "culte" à sa sortie parce que qualifié ainsi par une "critique" agressivement promotionnelle. Qui s'en rappelle ? Même les Allemands se ruaient dans les salles pour voir cette daube. Je suis sortie au bout d'un quart d'heure en me demandant comment on pouvait être à ce point hypnotisé par de la propagande déguisée en analyse de cinéphiles pour ne pas être choqué par les insupportables grosses ficelles.

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