10 février 2012

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Quand Monarque avoir peur, Monarque faire ainsi !

L'autre jour, je regardais une interview surréaliste d'Abdoulaye Wade, président du Sénégal, s'accrochant à son pouvoir à 86 ans pour un troisième mandat, et ce contre la constitution. Usant de tous les subterfuges pour multiplier les démonstrations de force, il va jusqu'à faire intervenir des figurants dans ses mises en scène.

Heureusement, ce n'est pas en France que l'on verrait ça, hein ? Les présidents de nos civilisations valent bien mieux que ça.

Chez nous c'est différent, non ?

Non.

La bête aux abois, mal aimée par cet imbécile de peuple, est prête à faire n'importe quoi. Après son show multicanal, après la phase 1 de l'opération "civilisation" lancée avec succès par le copycat de Le Pen pour recalibrer la droite déçue et désillusionnée autour de sa matrice xénophobe, voilà que notre Monarque sort de son chapeau des promesses de référendums.

C'est d'un cocasse consommé pour celui qui 1 / s'est torché avec le résultat du dernier en date à savoir le "non" français au TCE et 2 / ne prend plus une seule décision sans demander l'autorisation à Angela Merkel.

A court d'idée sauf celle lui permettant d'esquiver toute conversation sur son bilan, voilà que le Monarque nous livre dans Dassault Magazine un bijou d'interview (label andouillette 5A) donnant aux avertissements de Jean-François Kahn en 2007 et à nos multiples mises en garde sur sa santé mentale, parfois taxées de caricature, une dimension supplémentaire: celle du déni de réalité.

Pour une raison mystérieuse[1] (car quand même il faut être un peu fou pour vouloir être président aujourd'hui spécialement lorsqu'on l'a déjà été), notre Monarque veut se faire réélire. Ne pouvant unir les Français qui ont une sérieuse dent contre lui (car quand même il faut être un peu fou - ou riche - pour ne pas se rendre compte que son quinquennat est un échec), il tente de les fédérer avec ce qui est censé encore plus les effrayer que sa propre personne.

J'ai nommé : les immigrés et les chômeurs. Soit, en vision de droite, la peste et le choléra.

Testée avec la "racaille" ou les Roms, la technique du Monarque est connue: stigmatiser l'autre, supposé indigne de l'allocation ou de la nationalité, pour détourner des sujets qui fâchent et masquer le fait qu'il n'a pas été à une seule seconde à la hauteur de son mandat.


Résumons. 

- Un président déjà impopulaire nous promet une hausse de la TVA (impôt sur les pauvres par excellence, aux résultats sur l'emploi improbables).

- Avec + de 5 millions de chômeurs (bien plus en réalité), il veut forcer les demandeurs d'emploi à travailler en y conditionnant le versement de l'allocation. (Ce qui prouve, au mieux, une méconnaissance complète de la question).

- Se mettre encore plus à dos (mais est-ce possible ?) les enfants et petits-enfants d'immigrés, et au passage la droite modérée, autour de thématiques rances pourtant classées loin derrière les rémunérations, les conditions de travail, l'éducation, le logement, la politique familiale et la santé (autant de secteurs en cours de casse) dans les préoccupations des Français.

- Un président dont le gouvernement et ses députés ont mis en orbite pour septembre une augmentation des impôts et une suppression des aides pour des dizaines de milliers de ménages modestes.

Et maintenant, voilà que bruisse la rumeur d'une réservation du Stade de France (le fameux SDF) par l'UMP à la fin du mois.

Une question. Est-ce pour le lancement de sa campagne ou pour enfermer les coupables de mal voter ?

Dans ce cas, avertissons le Monarque en perdition: le Stade de France est loin d'être assez grand pour contenir les mécontents.


A lire ici: l'explication de texte.


[1] peut-être bien nommée Karachigate.

Illustrations : King of comedy, M.Scorcese (1982)

2 comments:

Anonyme a dit…

Il veut se faire réélire pour l'immunité présidentielle.

Seb Musset a dit…

Des commentaires ont été mangés par la machine blogger. Merci à l'anonyme pour le rappel sur Karachigate.

Effectivement, la raison est peut-être aussi simple que cela. Sans compter qu'il y a le feu à la maison Woerth.

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