13 juillet 2011

Dissolution des salariés

"Dès que tu travailles, tu te fais avoir."
in A l'origine de Xavier Gianolli (2009).

Profitons de cette période de congés payés pour revenir sur cette légende urbaine libérale prétendant que "le travail [pour les pauvres] c'est la santé". 

1 / Le salarié a sa place. 

Résumons les derniers développements. A défaut de garantir le travail et les bonnes conditions de celui-ci, la droite a décidé d'en stigmatiser ses exclus qui "bénéficient" de cette déviance antilibérale nommée "solidarité", pensant ainsi te faire rager, toi le salarié t'activant pour une trop faible rémunération rapportée à l'inflation. Il croit ainsi dévier le débat loin de l'éventualité de ton augmentation. Jusque-là c'est du classique pour une clique dont l'essentiel de l'action consiste à détruire, et à camoufler cette destruction en créant un clivage entre les français (trop ceci ou pas assez cela par rapport à une norme fantasmatique bien plus facile à gérer que la réalité).[1] 

Ajoute à cela le business-model national de la pierre (c'est là qu'on fait le pognon, ou qu'on espère en faire, tant que le château de cartes tient sur ses créances en plâtre : l’immobilier étant la forme la plus vicieuse du déclassement puisque, encouragées par le politique et les banques, les nouvelles victimes entrantes alimentent la hausse des prix) et tu saisis la place bientôt prévue pour le salariat dans l'équation des possédants représentés par Le Monarque et ses seconds couteaux : nulle. Bon, c'est déjà le cas, mais ce n'est pas dit de face. Tout en com, le gouvernement t'incite à devenir "entrepreneur de ta vie", histoire de délocaliser dans la sphère de ta seule responsabilité tout ce dont, via ton vote, il était garant.

A terme dans le merveilleux monde du salariat, il n'y aura qu'une poignée de décisionnaires, quelques kapos se bagarrant des primes sur le dos de larbins fichés et autres mercenaires flexibles se tuant littéralement à la tâche à refourguer de l'abonnement, du contrat fidélité, de l'arnaque ou de la dette (l'un n’empêchant pas les quatre) à d'autres comme eux, ou tapissant de confort le quotidien d'un conclave d'Alzheimers thunés. L'espoir de retraite dissout dans la raison du plus fort, chacun baissera la tête par peur de ne pas pouvoir s'acquitter de ses traites, s'il bascule dans le camp des chômeurs criminalisés. Bref, la situation présente mais tirée à l'extrême, avec encore moins de pognon et dégagée des acquis obtenus par les luttes sociales. Yep, c'est pas joyeux. Mais t'as voté pour en 2007.

L’ouvrier des classes populaires a été remplacé par le salarié, modèle de la classe moyenne. Via le poison de l’embourgeoisement facilité, il n'est pas entré dans "le monde du travail" que, déjà, il a épousé l’idéologie de ses maîtres. Ce qui rend complexe la réponse à cette question : "Pourquoi la gauche a délaissé la classe populaire ?"  La gauche n'a juste pas su assez vite prendre acte du désastre qu'elle a  naïvement contribué à mettre en place dans les années 80 tandis que la droite a su trouver le cynisme nécessaire et les slogans assommoirs pour le pérenniser ensuite. La parenthèse publicitaire, fantasmée depuis, des trente glorieuses a servi d'"appartement témoin" au capitalisme, lui permettant une glissade sans colère populaire en l'espace d'une génération vers le néolibéralisme le plus inhumain. C'est par le salariat associé à l'embourgeoisement que la classe populaire, devenue classe moyenne fourre-tout, s'est éloignée des valeurs de gauche. Ce qui la conduit aujourd'hui, alors qu'une grande partie de ses effectifs redevient précaire, sur le canevas télévisé d'une lyophilisation du débat, à se raccrocher par réflexe au schéma caduc qu'elle connait, celui de "droite", quand bien même il n'a de cesse de dégrader sa vie. 

2 / Ci-gît le salariat.

C'est cet attachement au modèle salarié "d'avant" (qui doit disparaître en mode UMP) qui rend chagrin le néo-salarié. Résumons. Ce qui plaisait au fond dans le salariat, c'était sa simplicité conceptuelle, son côté "vu et approuvé à la télé et chez papa maman". Un modèle effort récompense, combinant soumission et croyance, permettant de s’exonérer de tout questionnement. Après tout, pourquoi pas. Tu pensais que le salariat, ce "compromis sympa", suffirait à t’identifier socialement et te permettrait de correctement "gagner ta vie" (pour emprunter au champ lexical de ceux qui ont toujours eu intérêt à ce que tu t'y perdes). Certes, il devenait de plus en plus dur à trouver, mais il s'attachait encore à des principes : Après un Bac, tu décrochais un diplôme voire trois et, au pire, tu faisais quelques années de ce service militaire à la gloire du capital renommé "stage" puis tu t’insérais (Mais bon là déjà ça couille depuis 20 ans). Une fois que tu accédais à la communion d’usage salariale avec sa soft-torture quotidienne bordée de zones libres domestiques, l'accession au paradis devenait possible, voire obligatoire, en un battement de prêts. Petit problème technique : le salariat "d'avant", avec ses protections sociales, impliquait qu’il y ait une croissance constante et, surtout, que les richesses ne soient pas progressivement accaparées par une poignée (au sein de laquelle, le taux de salarié est infinitésimal).  Autre petit détail : ce modèle prioritaire du salariat sous-entendait pour "papa maman" un CDI, voire une carrière chez un seul employeur qui les conduisaient pépères à une bonne retraite. Aujourd’hui, les nouvelles embauches sont majoritairement des CDD, des temps partiels, des contrats courts et toi, à pas 30 ans, tu affiches une dizaine d'employeurs et de "placiers" en entreprises (et 3 euros de positif sur ton compte en banque, les bons mois). 

Tandis qu'une partie de la population s'endort sur ses rentes dans une réalité parallèle constituée d'"honnêtes gens" et de "fraudeurs", accéder au salariat old fashion est un "rêve" impossible, le "compromis sympa" (enfin, n'enjolivons pas non plus) devenant une carte postale du passé. Le néo-salariat tu t'y accables, tu t’y tues à petit feu en redoutant, paradoxalement, d'en être jeté. De la supérette à la police en passant par les call-centers, le management par le chiffre atomise l'humain. Les process, les taux de transfert ou les objectifs avec bâtons et carottes cannibalisent le sens.

Tu godilles dans la brume, entre les lumières fadasses d'un "salariat d'avant" (à l'imagerie entretenue par le train de vie de la vieille génération) et ta réalité d'un salariat devenant inexorablement synonyme de misère. Le malaise ne devrait pas se prolonger avec les plus jeunes générations qui n'auront plus aucune trace du "salariat d'avant", celui qui permettait a minima d'être confiant.

Car, à l'évidence, à l’inverse de ce que prétend la propagande libérale : tu ne t'enrichis pas par le salariat et tu t'y désocialises tout autant, voire plus, que "hors activité". Tu t'y stresses dans une fonction parfois floue, sans cesse modifiée (qui en cumule deux, trois, sept...). En guise de "place dans la société", tu fais de la présence comme au collège, conditionné par la norme, terrorisé par l’évaluation et l’autorité, contraint par des échéances financières en flux tendu que cette suprême fonction ne permet même plus d'honorer. A moins bien sûr de chercher un autre travail (ce que les néolibéraux, dans le cadre de "l'auto-entrepreneurisation des salariés sans salaire", t'amèneront peu à peu à considérer comme étant la seule alternative à ton prétendu manque de compétitivité grippant la roue du progrès).

Alors tu me diras, heureusement il reste des postes que l'on occupe parce qu'ils nous plaisent, parce que c'est notre vocation, notre passion. Et paf. C'est souvent par ce biais, le dévouement et la vocation, voire l'identification à l'entreprise ou au service, que la aussi tu te fais abuser.

3 / Avant de se demander à quoi est condamné le salarié, regardons où disparaît son salaire. 

L'endettement des ménages explose (vers le million de ménages surendettés fin 2011, ils étaient 700.000 à l'arrivée de notre glorieux "président du pouvoir d'achat"), ton salaire se disperse intégralement dans le remboursement d'une existence de salarié. Des remboursements les plus lourds (logement) aux plus dangereux (revolving, crédit à la conso) en passant par les plus absurdes (le crédit à la conso pour rembourser les dépenses courantes, l’autre grand rêve des néolibéraux en passe de devenir une réalité).

Ils te rabâchent de "la valeur travail" à longueur de campagnes, alors que s'enrichissent d'abord ceux qui se tournent les pouces. Je ne parle pas ici des allocataires du RSA qu’un gouvernement veut te voir crucifier sur l'autel médiatique de son incompétence, mais bien des vraies riches. Ils renforcent leurs fortunes grâce à l’exploitation de classe (ça c'est resté "vintage") via l’héritage, les positions de rente, la pierre, les actions, les acquisitions, mais si peu par le travail, encore moins par un travail salarié (ou alors conditionné à du vide, spéciale kassededi à Luc Ferry). 

Donc, il faut trouver à nos VRP du néolibéralisme autre chose pour retenir le salarié se désagrégeant lors de sa douloureuse entrée dans l'atmosphère des possédants. Parce que ça finira tôt ou tard par crever les yeux de tous, jusqu'au dernier fidèle de la "droite sociale", que le salariat du XXIe siècle est une arnaque

Pour assurer la bonne perception des rentes, la droite se dépatouille, sans une once de crédibilité, entre morale du travail et défense d'une classe moyenne aux intérêts liés aux revenus d'un travail salarié. Équilibre improbable pour l'UMP puisque ce parti détruit au quotidien ce qui faisait l'intérêt du salariat pour la classe moyenne : une relative sécurité, le cadre d’une vie stable, la possibilité d'épargner, de faire des projets. C'est pour cela que l'UMP n'a de cesse de prétendre favoriser l'accession à la propriété pour les revenus modestes. Là, le salaire rembourse de la dette sur bulle aux banques, l'échéance du choc est repoussée, l'illusion de richesse prolongée. 
(- Ouf chérie, tout s'écroule sauf la maison !
- Effectivement chéri, c'est ouf.)

4 / Implosion du salariat sous la piètre rentabilité de son modèle et refuge dans la pierre à crédit au grand bonheur des possédants. 

Un salaire ne suffit parfois plus pour se loger chichement, et posséder un logement rapporte souvent bien plus qu'un bon salaire. Patrimoine et pouvoir sont dans les mains de La France d'avant. La captation du pognon n’est pas que le fait des grands patrons. On retrouve là encore la vieille génération qui ne veut plus partager. Elle aussi s’estime « déclassée », comme le salarié, sauf qu’elle ne part pas du même niveau et qu'elle bénéficie d'un emploi du temps sans emploi.  Note que l’UMP dans sa mansuétude, au moment où il pointe du doigt l’assisté, fait un cadeau supplémentaire à ses aînés favoris avec le relèvement du seuil d’imposition ISF qui vise en priorité leurs propriétés qui se sont valorisées grâce à la seule soif de posséder des générations du dessous. 

Cette situation de domination n'est que la suite logique de celle vécue ces quinze dernières années dans les entreprises où salaires et protections des aînés se réalisèrent sur le dos des jeunes entrants (enfin ceux qui ont réussi à entrer).

Le célèbre philosophe Patrice Laffont (en tournée dans un village résidentiel de seniors près de chez vous) résume assez bien l'esprit du pays
Immobilier et salariat, dissociés dans les tarifs, sont liés dans nos représentations : il s'agit de faire perdurer l'idéal d'une abondance passée.  Immobilier ou salariat, tu es l'éternel perdant d'une partie où chacun est supposé avoir les mêmes chances et jouer à armes égales. Sauf que ceux qui détiennent le pognon et les murs contrôlent le jeu. Sans croyants pour la relancer, la partie s'arrête. Ils ont besoin de crédules, d'exploités, d'endettés, de volontaires, de pervertis dès le berceau à cette possession sans fin censée faire oublier la violente dégringolade du travailleur dans les enfers du néo-salariat. 

Pour un mec de 25 ans aujourd’hui, quelles sont les options ? Des études ? Il ne trouve pas de boulot. Le boulot ? Il ne lui rapporte rien. La télé-réalité, le poker en ligne ou la cagnotte du loto à 185 millions d'euros sont bien plus tentants. Les règles y sont plus honnêtes. Peut-on vraiment lui reprocher de ne pas avoir envie de travailler si une vie de labeur qu'on lui promet à la fois longue, sans thune et sans repos, se résume à ça ? 
(Comment familiariser les prochaines générations avec le travail ? Points de vue.)

Si une poignée de riches pose un problème à ce monde, c'est d'abord pour l'omniprésence du modèle de vie qu'ils véhiculent. Les dupés du néo-salariat vivent de plus en plus mal (nourriture, condition de vie, mauvaise santé, mauvaise éducation) pour la principale raison qu'ils persistent à vouloir partager le style de vie de leurs oppresseurs. Se faisant, les néo-salariés entretiennent leur malheur. Cette vie rêvée où, enfin, grâce à l'accumulation d'argent, ils pourront se dispenser de travailler (étonnant pour une société  plébiscitant l'idée du travail) ne sera jamais accessible pour l'écrasante majorité d'entre eux. Le néo-salariat se révélant juste efficace à définitivement appauvrir ceux qui s'y enferment. 

Brisons nos chaînes. Arrêtons d'être piétinés au boulot, respirons l'air du matin, reprenons le temps d'être, reparlons à nos voisins, prêtons, donnons, recevons. Plus facile à lire qu'à faire. La télécommande a tué l'utopie, le moi a euthanasié le collectif. Chacun se planque derrière l'atonie de l'autre pour ne pas agir. Les temps de travail se fractionnent, les déplacements sont de plus en plus longs, les espaces de liberté sont accaparés par la consommation, le dealer de crédit impose ses conditions à du bonheur qui s'injecte en doses individuelles d'acquis matériels à combustion rapide. Les perspectives se réduisent à une : travailler, posséder et penser comme ils disent. Accroché à ses miettes surtaxées d'une promesse d'apaisement sans cesse repoussée, sans plus aucun temps libre pour imaginer, chacun attend le déclic de l'autre, prisonnier de ses automatismes et de ses peurs à s'aventurer sans GPS hors du chemin de l'abattoir.

La question à se poser en urgence n'est pas comment quitter ce chemin, mais pourquoi diable y sommes-nous encore ?

Disclaimer : Afin que son texte garde une tonalité résolument optimiste, l'auteur n'aborde pas la question du remboursement des dettes publiques européennes.

[1] Un peu de la même manière, il reporte la faute du déficit commercial extérieur sur la manque de compétitivité supposé du travailleur français, avortant ainsi le débat sur le protectionnisme ou les indécentes exonérations fiscales. On "découvre" cet été que les entreprises du CAC 40, O surprise, ne payent qu'un impôt dérisoire rapporté à leurs gains quand, elles ou d'autres, via le jeu de leurs filiales offshore, font l'essentiel de leur pognon en amont avant même que leurs produits n'arrivent sur le sol français.

Illustration : Playtime de Jacques Tati (1971)

19 comments:

cadrengoguette a dit…

Excellent texte.
Même les 20% les mieux payés des salariés (en écrêtant les top manager qui émargent à plus de 100k)ne sont pas plus à l'abri : le modèle est strictement le même, les sommes varient un peu, c'est tout.
Être salarié aujourd'hui, c'est vivre avec la menace que l'esclavage déjà difficilement supporté ne prenne fin.
Dur de faire mieux comme aliénation. Et le pire, c'est que le cadre qui est lourdé à 38 ans après 10 ans de carrière a déjà mangé son pain blanc, consommé son "money time".
Il est déjà trop cher, trop qualifié, plus assez soumis pour reprendre le collier ailleurs.
Carrières one shot : t'as pas intérêt à te louper avant de devenir consultant à mi-temps avec ton RSA !

Tassin a dit…

Incroyable la vidéo de Patrice Laffont!!

Je préfère ce jeune là : http://www.youtube.com/watch?v=dZEazHYW_-o

copyleft a dit…

Glissements progressifs du plaisir néolibéral, ou comment reconstituer les réserves de serfs et d'esclaves

http://www.actuchomage.org/2011071216602/La-revue-de-presse/un-sto-pour-les-chomeurs-adopte-en-hongrie.html

Anonyme a dit…

Ton texte s applique surtout a la France. C est quand meme le pays qui a le plus choisi de sacrifier sa jeunesse au profit du 3eme age.
Le phenomene des stagiaire payes a coup de lance pierre, la bulle immobiliere, c est pas partout (bon certains ont l un au l autre, mais en France a a reussit a avoir les 2)

Pour reprendre ta question: quelles options pour un gars de 25 ans?
quitter la France. Aller dans un pays ou il sera mieux paye, mieux considere. Pas la peine d aller en Australie ou au canada, la suisse ou l allemagne sont a cote!

Sinon il y a toujours la solution Silvio : epouser quelqu un de riche (si si Berlusconi l a vraiment dit a une jeune femme qui se plaignait de ses revenus) ;-((

Niceday a dit…

Quelques petites fautes à corriger dans ce texte superbe :
"...il n'y aura qu'une poignée de décisionnaires, quelques kapos se bagarrant des primes sur le dos de larbins fichés et autres des mercenaires flexibles se tuant littéralement à la tâche..." : il doit manquer une ponctuation, ou un mot.

"L’ouvrier des classes populaires a été remplacé le salarié..." : manque un "par"

"Ce qui rend complexe la réponse à cette question qui tu me poses souvent énervé..." : "qui" à la place de "que"

"...l'identification à l'entreprise ou au service, que l'a aussi tu te fais abuser" : "l'a" à la place de "là".

"Je ne parle ici des allocataires du RSA..." : manque un "pas".

Je découvre votre blog, et j'ai les orteils qui s'agitent, signe chez moi d'une grande jouissance. Merci.

Anonyme a dit…

Pffiioooouuuu, comment veux-tu que je digère mon choco de 4 heures, maintenant ?
Seb, c'est la première fois que je me demande qui est le plus terrible des deux, le texte ou l'auteur ?

Je vais finir par croire que de looser indécis et particulièrement inadapté, j'étais en vérité une sorte de visionnaire, réussissant tant bien que mal à me protéger de tout ça. Sans trop le faire exprès.
Bravo.

Seb Musset a dit…

@Niceday > Merci des corrections. J'étais visiblement en grève de l'orthographe.

Ackmajin a dit…

Quel condensé de prétention et de connerie ce Laffont.
Pour "avoir eu la chance" de passer un moment avec ce type, il est aussi gluant/puant en off qu'à l'écran.

Quant au public qui se bidonne en l'écoutant dégueuler sa diarrhée verbale ... Ces gens là sont notre majorité.

Pauvre France.

Anonyme a dit…

Histoire d'enterriner ce texte fort vrai et sympathique : perso j'ai fait mon choix.
Je me suis cassé en famille.

Mieu, beaucoup mieux !

Engliche

ZapPow a dit…

Joli ! Plus que joli !

Ce n'est pas encore l'Amérique, mais ça commence à y ressembler beaucoup. Il n'y a que quelques détails qui nous différencie. Le vœu de Sarko est en bonne voie de se réaliser.

George Bush, multi-millionnaire qui n'a jamais rien fait pour le devenir, s'est émerveillé devant une mère de trois enfants, divorcée, qui peinait à assurer l'ordinaire avec ses trois jobs, lui disant "Vous avez trois jobs ? Comme c'est Américain ! Je veux dire, c'est fantastique que vous puissiez faire cela."

Elle n'a rien fait, rien dit.

Nous y sommes presque.

Anonyme a dit…

Mon open space n'est pas aussi beau que celui de Tati ;)
Optimisation du m2 oblige....et oui le prix au m2 élevé nous obliges à habiter dans petit mais aussi à travailler les uns sur les autres....
Bref c'est la merde.
J'allucine sur la vidéo de Lafont c'est pas possible ça existe des gens comme ça...moi j'en connais pas.
Mes grands-parents m'ont vue trop galéré pour avoir ce genre d'opinion sur la jeunesse.....

Merci encore pour cet article

Iris

fer a dit…

La nouvelle du jour c'est ça:

http://fr.myeurop.info/2011/07/13/la-hongrie-met-en-place-des-camps-de-travail-obligatoire-2956

Toujours plus fort, toujours plus loin...

nanou a dit…

Oui ! je me rappel de cet intervention de bush face a cette femme avec trois jobs, il lui avait repondu, c'est merveilleux, il n'y a qu'en amerique que l'on peut voir cela, comme ci s'etait une fierté

On est doucement (quoi que) mais surement en train de glisser vers un univers comme dans le film Bienvenue a Gattaca

Anonyme a dit…

C'est un super-classique le coup du "ils sont malheureux parce qu'ils veulent vivre comme ceux auxquels ils s'identifient, à savoir leurs 'maîtres'"....

nanou a dit…

classique peut etre mais c'est une realite, si tu aspire a un train de vie que de toute facon tu ne pourra jamais t'offrir, ou alors seulement en partie et bien sur a credit (avec toutes les csq) tu sera perpetuellement frustré, malheureux et insatisfait, et tu sera enchaine a ton job, meme si tu le deteste juste pr maintenr cet equilibre precaire, qui te rendra malheureux et c'est le cercle vicieux

Anonyme a dit…

Merci Seb pour vos textes. A chaque fois je me tape une bonne déprime mais c'est salutaire.

Le sketch de Laffont me dégoute mais il n'est qu'un signe de la lutte des âges qui commence ou a déjà commencé il y a bien 20 ans ; certains baby boomers (pas tous hein) qui ont bien surfé sur la vague du plein emploi/immobilier accessible/augmentation de salaire veulent nous faire travailler jusqu'à épuisement pour continuer à assurer leur qualité de vie, car eux, ils ont droit, ils ont cotisé (!). Et qu'on est feignant, qu'on veut tout, tout de suite (traduire : un logement correct et une perspective d'avenir).

A la question : quelles options pour les moins de 25 ans ?
Apprendre à se contenter de moins ou de peu pour ne pas être totalement esclave de son boulot. En gros, les charges fixes au plus bas (ça veut dire habiter dans une cage à lapin à Paris).
E.K.

Anonyme a dit…

Allez, une bonne canicule et on n'en parle plus.

Trêve de plaisanterie, vous êtes dans le vrai. Toutes les "réformes" des 15 dernières années se sont faites sur le dos des gens nés à partir de la fin des années 1950. La fracture est là : en 2011, vous avez une vie complètement différente selon que vous avez plus ou moins de 55 ans (ce qui ne veut pas dire que certains séniors ne rament pas, bien sûr).

Les politiques se mènent en faveur des rentiers âgés et au détriment des jeunes des classes moyennes et populaires. On favorise l'accumulation de la rente et la montée des prix de l'immobilier, aux mains des inactifs et on taxe le revenu du travail, tout en démolissant les futures retraites. On attaque l'école et on contruit des prisons.

Politique de merdre menées par une bande d'affairiste. Du balai.

Ackmajin a dit…

"Le sketch de Laffont me dégoute mais il n'est qu'un signe de la lutte des âges qui commence ou a déjà commencé il y a bien 20 ans ; certains baby boomers (pas tous hein) qui ont bien surfé sur la vague du plein emploi/immobilier"
--> Le plus répugnant reste que ce mec est un parvenu de première incarnant les brillantes carrières des "fils de".
Il défend une caste à laquelle il n'a jamais appartenu, qu'il a toujours méprisée, tout en piétinant une génération qu'il ne veut, et surtout, ne peut pas comprendre.
Et ces gens là se marrent... On marche sur la tête.

Anonyme a dit…

Comme à l'accoutumée, un beau billet du taulier. Beau et désespérant à la fois.

La vidéo du "sketch" (vomi ou diarrhée verbale serait plus indiqué) de Patrice Laffont, c'est du lourd. Et c'est l'un des héritiers de feu le richissime éditeur Robert Laffont qui fait la leçon aux jeunes sur le thème "Tous des feignasses ces djeunz". Je me souviens d'une interview de Roger Carel et Micheline Dax, les voix françaises de Kermitt et Piggie dans le Muppet Show, où ils disaient appartenir à "une génération très peu feignante". Laffont junior n'est pas seul, il y a plein de gens qui pensent comme lui. Pas de doutes, une partie (la plus friquée) des seniors a déclaré la guerre (des classes) à la jeunesse de ce pays. Pas de canicule cette année pour régler le conflit de façon pacifique...

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