Aujourd'hui, je vous propose : le blockbuster d'animation (plat pour 6 milliards)
Ingrédients : quelques dizaines de millions de dollars, du pragmatisme, s'entourer de jeunes talents de l'animation, payables au minimum syndical, si possible de pays différents.
Recette :
Débutez avant toute chose par une massive campagne de promotion mondiale pour tapisser le cortex des plus jeunes.
Oubliez le film, concevez d'abord licences et peluches.
Puis, faites un film en images synthétiques. Débarrassez vous de toute trace d'individualité ou de tout risque d'onéreuse dépendance contractuelle avec des acteurs humains.
Pensez tout de même un peu cinema :
Choisissez le sujet le plus indolore et surtout le plus consensuel. Cela peut éventuellement faire passer votre entreprise pour un mécène, ou mieux comme "soucieuse de l'environnement" (C'est comme le mécène mais sans avoir à donner de l'argent.)
Imprégnez votre récit de valeurs humanistes pour le rendre inattaquable.
Surtout, ne pas oublier d'intégrer à la pâte deux ou trois gags un peu chiadés (basés sur la culture populaire très récente ou contemporaine) histoire de faire croire aux parents qu'ils auront bien fait de céder aux enfants et ainsi provoquer un surplus de bouche à oreille au sein d'une nouvelle strate de consommateurs traditionnellement hermétique à ce type de films.
Produisez-le pour la planète entière mais adoucissez-le aux oreilles locales avec un doublage-son par les notoriétés du coin. (Pas trop connues les notoriétés, ça entraînerait des frais. Optez pour des animateurs radios, des acteurs de second rôles ou, mieux, des candidats de la télé réalité. Doublez leurs cachets habituels, c'est pas grand chose pour vous, c'est énorme pour eux. De plus, vous vous assurerez leur totale dévotion lors de la phase d'exposition médiatique)
Passez en phase d'exposition médiatique.
Propagez l'idée au travers de press-kit (que vous avez préalablement distribuer gracieusement aux télés peu regardantes) que cette aventure vous a pris trois ans. Versez copieusement de longs "making-of" révérencieux tournés dans les studios californiens mais pour la manufacture, privilégiez la sous-traitance intensive en Asie.
Imprimez l'imaginaire féerique des petits et des grands : Faites un photo-call au Festival de Cannes réunissant les nouvelles voix de chaque pays posant l'une après l'autre autour d'un panda factice. Dans la réalité, Le Panda, star éponyme du film, cachera sous son costume un intermittent anonyme et sous-payé.
Pour réduire les coûts de promotion, la piraterie et accélérer le retour sur investissement : Sortez simultanément votre film dans tous les pays.
Servez-vous de votre force de frappe et de celle de vos amis :
Distribuez-le massivement en étouffant la concurrence, surtout la locale.
Médiatisez encore un coup juste avant la sortie, à base d'affiches, pour réveiller l'attention des plus jeunes et de leurs parents qui à ce stade-ci des vacances ne devraient montrer aucun signe de résistance.
Faites-en événement unique, encore mieux que la dernière fois, un truc inédit à ne pas rater.
Recommencez la même chose 2 à 3 fois par an.
4 comments:
Akira le Belge à dit :
Et comme le pouvoir d'achat de l'Asie est en forte hausse, le héro du film sera de préférence un animal reflétant un grand attachement pour cette zone géographique c'est à dire un beau Panda...
Wall-e est plus intéressant : la Terre est une gigantesque décharge stérile, et les êtres humains sont dans leurs petite bulle, gros, gras, et se passionnant pour de parfaites futilités.
Dans le fond, ce n'est pas une métaphore. C'est juste la réalité. Sauf qu'on a pas encore de vaisseau spatial pour échapper à la décharge. Mais c'est un détail.
Concernant le dessin animé dont tu parles ils n'ont pas choisi des inconnus tout de même pour le doublage : voix de Manu Payet, Pierre Arditti (on se demande dans quelle production il n'apparaît pas celui-là : la peur de manquer sans doute, le bobo de gauche qui trouve Sarko sympa) Marie Gillain, Marc Lavoine, Tomer Sisley, Mylène Jampanoï et d'autres sans doute. Entre nous, dès qu'ils apparaissent sur mon écran je zappe. Mais ceux-là, on peut pas dire qu'ils ne prendront rien au passage, rien qu'Arditti, il ne bosse pas pour la gloire... Concernant les voix américaines, il y a entre autres Angelina Jolie, Dustin Hoffman etc. Dans mon jeune temps quand on entendait les voix d'Astérix, ce n'était pas des stars qui doublaient : Roger Carel, Pierre Tornade, Micheline Dax, etc, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans etc. Cela mettait du beurre dans les épinards quand ils n'avaient pas de nanards à tourner, aujourd'hui pour vendre leur soupe on fait appel aux "stars" du moment.
Sponsorisé par le WWF bien sûr.
Aaaah.... dans écologie il y a "éco-" surtout.
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