Le Sénat américain a voté Vendredi dernier un plan de sauvetage du secteur immobilier américain à l'intention, prétendue, des 8 500 familles qui tombent chaque jour sous le coup d'une saisie. Le président Bush devrait le valider dans la semaine.
On retiendra que ce week-end, John Mac Cain, depuis un supermarché Safeway (équivalent Lidl) de l'Ohio et Barack Obama depuis un salon cosy du Hyatt de Londres, s'y sont déclarés favorables.
Comment donc l'état américain va aider les endettés ? En leur proposant de contracter un emprunt supplémentaire : Un prêt fédéral à taux privilégié. Sorte de RMI mais remboursable et avec intérêts. Le gouvernement voit les choses en grand : 300 milliards de dollars d'enveloppe budgétaire. Les marchés applaudissent.
Le plan prévoit des mesures de relance de l'immobilier pour les primo-accédants. Ceux qui achètent leur maison entre avril 2008 et juillet 2009 peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt à hauteur de 7 500 dollars, remboursable sur 15 ans. Combattre la misère pas le risque de plus de misère. Je ne sais plus si c'est José Bové ou Bernard Tapie qui disait : "Plus on fauche, plus on récolte de blé". Anyway, promoteurs et banquiers retrouvent goût à la vie.
Le texte prévoit 4 milliards de dollars à destination des collectivités locales pour qu'elles réhabilitent les logements saisis et les zones pavillonnaires à l'abandon. A l'échelle de la catastrophe, autrement dit, rien.
Le texte annonce également un plan de sauvetage des deux géants du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, menacés de banqueroute, entièrement sous perfusion du trésor public américain. Autrement dit : C'est juste énorme. Le citoyen finance les banques qui ont contribué à l'appauvrir. Comme disaient les Beatles débarquant aux Etats-unis en pleine guerre froide : « We're back in USSR » !
Sur une note positive (car on me reproche un certain pessimisme c'est mal me lire) : Concédons que les autorités américaines sont conscientes de la crise (« la plus grave qu'ait connu notre pays » selon Christopher Dodd, président des affaires bancaires au Sénat), et qu'au moins, elles agissent (spéciale dédicace à Lagarde et Châtel, nos Pipo et Molo locaux de l'apocalypse économique qui continuent à claironner que tout va bien, à tour de vidéos non-regardées sur Daily Motion ).
Après avoir heurté l'iceberg, les américains accélèrent le navire au risque d'en prendre un autre, tandis que Les Français continuent à chanter sur le pont que "les Icebergs ne tombent jamais 2 fois au même endroit".
Notons juste des techniques interventionnistes américaines de type communiste qu'on aimerait voir appliquer à toutes les époques et pas seulement aux classes moyennes "victimes" d'une trop grosse soif de consommation.
J'étais en 2003 au Michigan et en Ohio, il y avait déjà des villes fantômes et personne ne bougeait le petit doigt. L'heure était à la guerre contre la menace terroriste. Il a fallu attendre que la crise immobilière atteigne La Californie, La Floride et la population blanche des suburbs jadis garantis chics, bref que le capitalisme fou devienne lui-même une terreur pour que l'état s'active enfin.
Cette mesure d'urgence cache mal le manque d'imagination du politique (surtout à la veille d'échéances électorales). Aider les gens surendettés en les endettant encore plus, à part prolonger un peu plus la vie dessuceurs organismes de crédit : Qui sera gagnant tous comptes faits ?
Extrapolons cette méthode au domaine des énergies renouvelables... Mac Cain et Obama, se sont unilatéralement déclarés ce week-end, en faveur du développement d'une alternative au pétrole (Mac Cain au "late show with Conan O'Brien" à même cité La France et ses 80% d'énergie atomique comme modèle, avant d'ajouter quelque chose comme « si les Français sont devenus pro-américains, on peut passer au tout nucléaire. Tout arrive »). Si le nouvel élu à la maison blanche réagit à la crise des carburants avec la même inventivité dont le président actuel fait preuve face à la crise immobilière américaine, on peut tabler sur un doublement des plates-formes pétrolières d'ici 5 ans.
Le cœur du problème reste l'incapacité de l'occident à s'imaginer hors de l'éternelle croissance, même lorsqu'il est pris en flagrant délit de Krach.
Cette loi prouve une chose : Le souhait du gouvernement américain que le pays retourne en arrière et s'en tienne à l'hystérie immobilière des années passées. Le politique se moque des contrecoups écologiques ou humains tant qu'ils n'atteignent pas un seuil critique (appauvrissement trop rapide de l'électorat middle-class).
Cette loi souligne également le rôle essentiel du crédit particulier dans une économie américaine virtuelle. Crédit particulier qui, en gros, ne génère rien si ce n'est du bien à usage privé (des pauvres maisons de piètre qualité, du gros 4X4 pour aller bosser et rembourser la maison).
Si La France est moins touchée par la crise immobilière - ce n'est pas moi mais Christine Lagarde qui le dit -, c'est précisément que la dette française est plus une affaire publique que privée. En échange de cette dette publique chaque citoyen bénéficie de services à couts réduits ou gratuits (routes, hôpitaux, crèche, sécurité sociale...). Services que l'on considère en France comme acquis et qui font cruellement défaut dans des pays de type Etats-Unis où, en période de retournement économique, le citoyen se retrouve littéralement sans rien.
Réfléchissons...Le gouvernement français fait de la réduction de la dette publique "sa priorité" (d'où la fermeture discrète cet été du centre de sécurité sociale de mon quartier) et de l'accession à la propriété pour tous les français une autre "priorité" (cf. Maisons à 15 euros par jour).
Vieux pays ou pas, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
On retiendra que ce week-end, John Mac Cain, depuis un supermarché Safeway (équivalent Lidl) de l'Ohio et Barack Obama depuis un salon cosy du Hyatt de Londres, s'y sont déclarés favorables.
Comment donc l'état américain va aider les endettés ? En leur proposant de contracter un emprunt supplémentaire : Un prêt fédéral à taux privilégié. Sorte de RMI mais remboursable et avec intérêts. Le gouvernement voit les choses en grand : 300 milliards de dollars d'enveloppe budgétaire. Les marchés applaudissent.
Le plan prévoit des mesures de relance de l'immobilier pour les primo-accédants. Ceux qui achètent leur maison entre avril 2008 et juillet 2009 peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt à hauteur de 7 500 dollars, remboursable sur 15 ans. Combattre la misère pas le risque de plus de misère. Je ne sais plus si c'est José Bové ou Bernard Tapie qui disait : "Plus on fauche, plus on récolte de blé". Anyway, promoteurs et banquiers retrouvent goût à la vie.
Le texte prévoit 4 milliards de dollars à destination des collectivités locales pour qu'elles réhabilitent les logements saisis et les zones pavillonnaires à l'abandon. A l'échelle de la catastrophe, autrement dit, rien.
Le texte annonce également un plan de sauvetage des deux géants du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, menacés de banqueroute, entièrement sous perfusion du trésor public américain. Autrement dit : C'est juste énorme. Le citoyen finance les banques qui ont contribué à l'appauvrir. Comme disaient les Beatles débarquant aux Etats-unis en pleine guerre froide : « We're back in USSR » !
Sur une note positive (car on me reproche un certain pessimisme c'est mal me lire) : Concédons que les autorités américaines sont conscientes de la crise (« la plus grave qu'ait connu notre pays » selon Christopher Dodd, président des affaires bancaires au Sénat), et qu'au moins, elles agissent (spéciale dédicace à Lagarde et Châtel, nos Pipo et Molo locaux de l'apocalypse économique qui continuent à claironner que tout va bien, à tour de vidéos non-regardées sur Daily Motion ).
Après avoir heurté l'iceberg, les américains accélèrent le navire au risque d'en prendre un autre, tandis que Les Français continuent à chanter sur le pont que "les Icebergs ne tombent jamais 2 fois au même endroit".
Notons juste des techniques interventionnistes américaines de type communiste qu'on aimerait voir appliquer à toutes les époques et pas seulement aux classes moyennes "victimes" d'une trop grosse soif de consommation.
J'étais en 2003 au Michigan et en Ohio, il y avait déjà des villes fantômes et personne ne bougeait le petit doigt. L'heure était à la guerre contre la menace terroriste. Il a fallu attendre que la crise immobilière atteigne La Californie, La Floride et la population blanche des suburbs jadis garantis chics, bref que le capitalisme fou devienne lui-même une terreur pour que l'état s'active enfin.
Cette mesure d'urgence cache mal le manque d'imagination du politique (surtout à la veille d'échéances électorales). Aider les gens surendettés en les endettant encore plus, à part prolonger un peu plus la vie des
Extrapolons cette méthode au domaine des énergies renouvelables... Mac Cain et Obama, se sont unilatéralement déclarés ce week-end, en faveur du développement d'une alternative au pétrole (Mac Cain au "late show with Conan O'Brien" à même cité La France et ses 80% d'énergie atomique comme modèle, avant d'ajouter quelque chose comme « si les Français sont devenus pro-américains, on peut passer au tout nucléaire. Tout arrive »). Si le nouvel élu à la maison blanche réagit à la crise des carburants avec la même inventivité dont le président actuel fait preuve face à la crise immobilière américaine, on peut tabler sur un doublement des plates-formes pétrolières d'ici 5 ans.
Le cœur du problème reste l'incapacité de l'occident à s'imaginer hors de l'éternelle croissance, même lorsqu'il est pris en flagrant délit de Krach.
Cette loi prouve une chose : Le souhait du gouvernement américain que le pays retourne en arrière et s'en tienne à l'hystérie immobilière des années passées. Le politique se moque des contrecoups écologiques ou humains tant qu'ils n'atteignent pas un seuil critique (appauvrissement trop rapide de l'électorat middle-class).
Cette loi souligne également le rôle essentiel du crédit particulier dans une économie américaine virtuelle. Crédit particulier qui, en gros, ne génère rien si ce n'est du bien à usage privé (des pauvres maisons de piètre qualité, du gros 4X4 pour aller bosser et rembourser la maison).
Si La France est moins touchée par la crise immobilière - ce n'est pas moi mais Christine Lagarde qui le dit -, c'est précisément que la dette française est plus une affaire publique que privée. En échange de cette dette publique chaque citoyen bénéficie de services à couts réduits ou gratuits (routes, hôpitaux, crèche, sécurité sociale...). Services que l'on considère en France comme acquis et qui font cruellement défaut dans des pays de type Etats-Unis où, en période de retournement économique, le citoyen se retrouve littéralement sans rien.
Réfléchissons...Le gouvernement français fait de la réduction de la dette publique "sa priorité" (d'où la fermeture discrète cet été du centre de sécurité sociale de mon quartier) et de l'accession à la propriété pour tous les français une autre "priorité" (cf. Maisons à 15 euros par jour).
Vieux pays ou pas, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
9 comments:
Camarade Musset :
J'adore le ton et l'analyse de la situation que tu fais, créer une nouvelle bulle pour engloutir l'ancienne.
Mais c'est la seule solution d'un point de vue du Kapital, sinon c'est une nouvelle crise de "sur-production".
Et d'un point de vue marxiste, c'est excellent : ce sont là les fameuses "crises récurrentes du Capitalisme" jusqu'au jour ou ca PETE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Peut-etre le verrons- nous !
be patient :-)))
Et ce titre ci-dessous :
"Adidas retire progressivement sa production de Chine, maintenant trop chère"
c'est "la baisse tendancielle du taux de profit"
Amitiés Marxistes !
C'est nos amis Chinois qui possèdent le gros de la colossale dette Américaine. Ils vont apprécié la nouvelle je crois. Le dollars aussi d'ailleurs.
Utiliser un crédit pour rembourser un crédit : on tient la quintessence de l'intelligence du monde financier là. Cela porte un nom, le sur-endettement. Après l'ultra libéralisme, l'ultra-endettement
Chouette! des grosses polémiques , des vraies!moi je travaille et je suis fonctionnaire( mais non ce n' est pas contradictoire!)mais je partage la même douleur qui ébranle mes fondements( j' ai mal au cul pour les incultes:-)vas-y musset montre leur que l' on peut porter le nom d' un fragile poète et avoir la lucidité d' un enfant du siècle.
Chaque empire chute un jour. C'est l'heure de l'amérique et du monde occidental avec. Le système s'écroule et il ne trouve pas d'autre solution que lui-même.
Ils ne s'en sortiront jamais car ils n'ont pas les capacités culturelles de voir ce qu'ils sont vraiment. Une impasse idéologique.
Et Obama est un con arrogant comme Bush. Rien à en attendre. C'est la fin du monde qu'on connait. 10 ans maxi.
Je ne comprend pas cette satisfaction que vous avez à observer les crises (habituelles) du capitalisme. Mais bon, chacun son kif.
Au fait, quand un système s'écroule, ce sont généralement les plus prédateurs et les plus violents qui s'imposent (Zimbabwe, Russie).Vous pensez appartenir à ce genre de personnes?
Après la seconde guerre mondiale et notamment la reconstruction, le capitalisme s'est construit sur l'endettement et l'emprunt. Cela fonctionnait tant que la richesse produite compensait. Mais, l'orientation des marchés vers l'ultralibéralisme conduit le système à scier la branche sur laquelle elle est assise. Les 300 milliards de dollars débloqués son un aveu de faiblesse évident de Washington. Plus grave, les marchés se réfugient dans l'argent virtuel (fusion, licenciement, décentralisation, spéculation, vente d'actifs..) pour mieux masquer les pertes et/ou des indicateurs économiques mauvais (voir catastrophique).
Ce week-end la First National Bank of Nevada et la First Heritage Bank ont été fermés. Mardi, Merrill Lynch (une très grosse banque américaine) à annoncé un manque de liquidité à hauteur de 8.5 milliards de dollars. Cette même banque avait déjà annoncé des pertes abyssales la semaine dernières. Le F.M.I a revu ses pronostiques et craint une contagion de la crise dans les prochains mois (en faite c'est déjà le cas). La récession arrive en Europe et fait éclater les bulles immobilières (Espagne et Angleterre en tête). Les exemples se multiplient et pourtant hier par exemple, les indices américains étaient en forte hausse.
Pourquoi ce paradoxe? En trois mots : le PÉTROLE MOINS CHÉRE (121$ au lieu de 145$ il y a deux semaines). Cela s'explique de trois manières. La Chine a réalisé de gros stockes pour les J.O. Le monde occidental a baissé légèrement sa consommation. C'est les vacances d'été fait que l'activité économique des pays riches est ralentie. Il est donc fort probable, voir inévitable que d'ici la fin septembre le prix du brut s'envole de nouveau. Là, la crise économique ne pourra plus être contenue ; elle pourra même se transformer en Krach. D'autant que le gouvernement américain annonce déjà un déficit record de 490 milliards de dollars pour 2009. Une dette abyssale de 9.539.973.440.677$, fragilise considérablement un dollars déjà nettement surévalué.
Pour comprendre les enjeux : la géopolitique maintenant! Le camp républicain cherche a faire voter au congrès, l'exploitation du pétrole sur les côtes Atlantique et Pacifique, en Alaska (zone protégé). De plus, les appels du pied des pays alliés à propos de l'Iran se multiplient. Le ministre de la Défense israélien Ehoud Barak a déclaré mardi avoir informé les autorités américaines que l'État hébreu n'exclurait pas une frappe militaire contre l'Iran. Samedi, l'Iran annonçait l'amplification son programme d'enrichissement de l'uranium après avoir montré ses muscles en lançant des missiles longue porté (en réponse à des exercices militaires Américains dans le golf à proximité des côtes Iraniennes). L'envies d'attaquer l'Iran ("axe du mal") ne manque pas mais deux problèmes majeurs les retiennent. Le détroit d’Hormuz, large de 34 km, qui fait transiter environ 30% du pétrole mondial, serait une proie facile pour l'Iran. Et l'armé Américaine est coincée dans le bourbier Irakien. Conscient de la situation, Mahmoud Ahmadinejad souffle sur les braises et a déclaré "Les grandes puissances sont en voie de déclin. Leur influence est en baisse. Elles sont arrivées à la fin de leur ère et nous sommes au début d'une nouvelle ère".
La situation économique américaine (voir mondiale) est très inquiètente! L'équilibre économique dépend directement de l'accès au pétrole! Alors que va t-il se passer, au moment ou nous vivons à plein le pic pétrolier?
Je n'ai pas la réponse, mais je crains le pire. Je reste humble face à la complexité du monde et suis conscient que mon analyse est purement personnelle.
a Pillulerouge > Très bonne analyse de la situation.
Le centre décisionnel de l'économie mondiale est entrain de glisser de l'ouest vers l'est, écrasant l'Europe sur son passage.
On se demande en effet, compte tenu de l'économie, de l'histoire et du manque d'imagination de ses protagonistes, comment éviter une nouvelle guerre ?
@Igor
Voir notre empire s'écrouler,c'est le vent du changement. Et il faut s'y préparer.
Le nier, c'est faire justement le lit de la violence. La surprise de la chute est toujours plus amère que "on savait bien que ça allait arriver".
Donc, je m'y prépare sereinement, je ne possède rien et je n'ai pas envie d'avoir plus. J'ai balancé par la fenêtre la vanité des ambitions individuelles. Alors, je suis prêt à changer de vie.
La violence viendra de ceux qui espère conserver leurs bidules et leur vie d'avant. De ceux qui ne peuvent vivre sans la doctrine creuse du capitalisme.
Non, je n'en fait pas partie. Et si je dois en mourir, c'est comme ça. J'appelle ce changement. Il y a autre chose à faire, je suis sur que de continuer cette erreur du capitalisme.
Moi, je crois en l'humain. Et je pense que derrière la civilisation de l'économie, viendra la civilisation de l'humain.
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