16 novembre 2010

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2012, votes en stock



Ce soir, les pieds sur la table à journalisses, Le Monarque prend ses aises dans ton poste. Avec  sa bonhomie nerveuse de la réforme responsable, il va t'expliquer la vie, espèce de feignasse d'ingrat de galérien qui bouscule le fleuve tranquille des projets Medefiens avec tes rêves de CDI, de retraite et de salaire décent.

Comme s'en soucie Les Echos ce matin, c'est le moment de peaufiner sa stratégie. Sûr qu'avec deux millions d'enfants pauvres, un chômage à 10%, un jeune sur quatre dans la misère, il est plus que nécessaire que notre sauveur renouvelle son mandat, c'est une priorité nationale dont la survie et la santé mentale du pays dépendent. 

Que de temps et de pixels perdus : passons directement à 2012 ! 

Sa stratégie ? Elle est simple : le pouvoir à tout prix.

Partant de là, et vu l'état de désespérance et de paupérisation populaire, il faut que je partage avec cette intuition qui me taraude depuis quelques mois...

Rappelle-toi en 2007 : il était encore peu évident d’aller contre la conviction d’un peuple persuadé d’avoir trouvé son "sauveur", son "américain". Aujourd'hui, convenons qu'il est relativement facile de surfer sur l’impopularité du fossoyeur du modèle français, "l’ami des riches", "le mafieux" capable d’évoquer l’héritage du CNR sur la tombe de DeGaulle au moment où la réforme des retraites est validée. A se demander s'il n'est pas là pour être détesté. Au-delà de l'individu, il y a la politique, l'action, le projet, le programme.

Je suis récemment retombé sur la liste des promesses du candidat en 2007Je te laisse le soin lire les 133 pages et de te faire ton idée. Pour info, le site de l’UMP vient d’effacer ce document, c’est te dire s’il est à l’aise avec son bilan et confiant sur l'embellie pour les prochaines annéesMalgré les contre-vérités qu'il recèle, sa naïveté, son lexique de la win (permettant, en alignant 3 mots "liberté", "gagner" et "plus", de passer un retour au moyen âge social pour la plus grande des conquêtes républicaines), ses promesses (non tenues ou malheureusement tenues) : force est de constater que le désastre était inscrit. En s'y penchant avec un peu de sérieux, quelle que soit sa tendance politique, on pouvait être en mesure de décoder la pauvreté du programme et ses écueils, mais surtout : l’injustice sociale qu'il garantissait.

Et pourtant, le candidat a confortablement été élu. Ceci est la preuve que :

1 / Les Français ne lisent pas les programmes et qu'avec une bonne prestation télé devant 12 millions d’encanapés, une bonne soif de pouvoir, une hypocrisie à toute épreuve, des médias dans la poche et quelques boucs émissaires à désigner, on peut sortir la tête haute de tous les scrutins. Pas vrai Silvio ?

2 / Pire : ils les lisent, mais sont bien plus sensibles à la tranquillité de leur situation personnelle qu’à une quelconque harmonie de la destinée collective.

Ceci m'amène à penser que Le Monarque, en dépit de son abyssale impopularité (dont l'analyse qu'il en tire, "j’ai un super job, une superbe femme, alors forcément les Français me le font payer", est empreinte d'une profondeur d'âme, d'un lyrisme et d'un projet pour son peuple qui sont assurément la marque des grands de ce siècle), est loin d’être foutu dans l'optique de 2012. 

"Tiens, pourquoi donc?"  te demandes-tu en brandissant soudain bien moins haut ta banderole "ouais, le président il est méchant !" :

1 / Même si ce n'est pas le sujet de ce billet : que se passe-t-il en face ? Entre ceux qui attendent les bras croisés que l’alternance "obligée"[1] s’opère, ceux qui fustigent les "populistes" (petit mot dont usent ceux ayant renoncé à influer sur certains domaines pour qualifier ceux qui comptent s'y attaquer), ceux qui suggèrent qu'il faut "rassurer" comme hier et ceux qui assurent qu'il faut «tout détruire» pour demain, la partie n’est pas gagnée.

2 / Ce point est le plus important car il influe sur le précédent et constitue le point de départ de mon scepticisme : avant d’être une cause, Le Monarque est un résultat. Sa vision d’une "France de propriétaires", où la "libre entreprise" deviendrait la norme, la "flexibilité" serait la composante indispensable de la croissance collective et l'étalage du fric serait l'ultime preuve de l'épanouissement individuel[2], épouse trop souvent notre renoncement au sens critique et à l’investissement politique, notre méfiance envers autrui et, globalement, notre indéfectible collaboration à l’entreprise de démolition néolibérale dont nous payons pourtant l'ardoise.

Que ce soit par l’endettement sans fin, l’appât du gain, notre passion pour les marques combinée à nos quatre heures quotidiennes devant les cochoncetés de la première compagnienotre intoxication au people, notre boulimie de feuilletons par coffrets de 40 épisodes tandis que nos mômes pataugent dans un patois orthographique en passe de les cataloguer à vie comme "citoyens de seconde zone" avec comme seul liant la réussite en solo par l'argent : Le Monarque n’était au fond que celui le plus à même de nous fournir la matière molle dans laquelle nous aimons nous rouler en permanence, la conviction chevillée au corps que, pour la nuit des temps, la société d’abondance est le premier de nos  droits.  

Si en 2012, Le Monarque est le plus crédible en prose pour livrer clés en main des solutions basées sur un programme aussi idéologiquement pauvre et économiquement has-been que celui de 2007 en 2007, il remportera la mise.

J'en viens au volet "stratégie".

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si le peuple a de basses aspirations, le candidat alignera ses propositions. Le vrai travail du prétendant aux grandes responsabilités est "d’élever" le citoyen et, dans un second temps, de le faire rêver : la qualité du projet collectif dépendant de la maîtrise des données économiques, historiques, géopolitiques de chacun. Il n’y a aucune garantie de résultats, mais le challenge (c’en est un vrai et on peut aisément comprendre que le politique s’y attelant soit suicidaire) est bien là.

Donc, si tu suis mon raisonnement, en cas de non-amélioration de sa côte d'amour, avec une bonne grosse mesure bien démago de derrière les fagots (pouvant même passer pour du social),  rasant les pâquerettes sous les pattes de ses adversaires, ciblant à la perfection les aspirations d'une tranche  électorale déçue qui va lui faire défaut (sans pour autant aller voter à gauche), notre "ami des puissants" peut redorer son blason à moindres frais, d'autant qu'il dispose (tu l'auras noté) d'un peu plus de pouvoir qu'il y a trois ans.

Attention, comme l'indique l'icône, tu entres ici en mode "anticipation". Tout ce qui va suivre n'est donc que pure "fable".


Au-delà de la pérennisation du train de vie du « golden retraité »[3]  (au prix du sacrifice des générations d'en dessous, dernier exemple : la réforme des retraites) qui fournit au Monarque le gros de son électorat, et au marché intérieur le gros de ses consommateurs, le "combat contre la paupérisation des classes moyennes" devrait être un des axes forts de sa campagne.

Quand bien même, avec son chouchoutage des nantis et une politique de rigueur pour les gueux qui n’en est qu’à son tour de chauffe, il aura accentué comme personne les inégalités et le décrochage de la tranche concernée : il n'est pas impossible que, quelques mois avant l'élection, notre Monarque ait "à coeur" de "viser" une partie de son peuple dans la difficulté (classe moyenne entre 30 / 40 ans, proprio à crédit ou qui cherche à l'être, avec des revenus juste assez élevés pour ne bénéficier d'aucune aide) en "l’épaulant" avec un chèque… 

Youpi tralala. Au pays du manque de pouvoir d’achat et de "l'intolérable dette de l'état" pour tous, rien de tel qu’une petite enveloppe d'argent public pour t'aider à t'endetter à titre individuel.

Tu me diras :

" - Oui mais le mérite toussa, cela va froisser son électorat ?"

Et là, je te réponds qu'en cas de distribution "gratuite" d'argent, conjointement à la perte de toute rationalité économique autre qu'un "ouah, cool!", on est souvent plus indulgent envers son petit cas personnel qu'avec la morale collective.

Explications : la classe d’âge 20/45 stagne dans la merdasse sociale en partie parce que ses parents (55/75) partagent peu[4] et de moins en moins (rapport que la baisse du pouvoir d'achat est aussi une réalité pour eux, mais pas au même rythme et surtout ne partant du même point). Certains même, via leurs placements immobiliers, contribuent activement à renforcer les barbaries d'un marché du logement dont pâtissent par ricochet leurs propres enfants[5].  Dans cette optique, un État qui se substituerait aux retraités pour donner un "coup de pouce" à leurs enfants "dans la galère" (relative, on ne parle pas ici des plus pauvres) est un "bon deal" qui les sécurisera  (la grande chiffonnade morale du retraité étant que ses enfants vivent moins bien que lui, cela contribuera à maintenir artificiellement le "standing dû" à sa famille). La morale des uns et des autres s’en accommodera tandis qu'elle allégera illusoirement le porte-monnaie de chacun (la mesure aurait l'avantage de soulager également les parents aidant leurs enfants).

Bien évidemment, éléments de langage obligent, cette "prime" serait accordée au "plus méritant" (méritant signifiant "endetté" ou prêt à l'être) et il est probable que le fruit de cette mesure temporaire (pour laquelle, tu verras, on trouvera miraculeusement le financement) profitera à terme à quelques établissements privés et organismes financiers (filer du pognon aux particuliers fauchés pour qu'ils le reverse aux organismes de crédit étant une manière de subventionner ces derniers avec de l'argent public), qu'elle ira de pair avec la destruction d'un budget ou d'une mesure sociale, et qu’elle aura des effets secondaires accroissant les maux qu'elle était censée corriger.

Irréaliste ? Illusoire ?

- Compte tenu de la place qu'occupe la "la consommation transgressive" (endoctrinement constaté dans mon entourage le moins fortuné et plus que jamais déterminé, entre deux parties de poker en ligne, à se rajouter un 17e crédit sur le dos pour se payer le nouvel heil-phone.

- Compte tenu du contorsionniste aux manettes, de sa volonté de pouvoir et de l'impasse dans laquelle il se trouve.

- Compte tenu de la peur liée à l’appauvrissement des classes moyennes qu'il faudra d'une façon ou d'une autre rassurer.

- Compte tenu de la propension des dirigeants à ne pas inventer de nouveaux modèles et de la facilité des dirigés à opter pour les plus éculés.

- Compte tenu du portenawak économique à la sauce injustice déjà constaté.

- Compte tenu de l'inflation annoncée par St Michel-Edouard Leclerc.

- Compte tenu que l'époque du fric-roi et de l'épargne individuelle privée comme nécessité absolue pour se prémunir (mouhahaha...) des ravages économiques à venir, est de retour:

Cette hypothèse de l'achat du vote, tout simplement, avec des p'tits sous de contribuables ne me paraît pas si dingue.

Ajoutons-y, et ce serait le pompon, que cette aide soit liée au logement, et là, je m'inclinerai devant l'incroyable talent de notre chef d'Etat.

- Compte tenu du dynamitage en cours du logement social (même plus caché par les sourires niais du ravi de la crèche).

- Compte tenu de l'avènement de la société de l'exploitation foncière des citoyens sur d'autres citoyens (qui est tout bonnement en train de remplacer l'enrichissement par le travail) depuis l'accession au trône de notre Monarque  :

- Compte tenu que les primo-accedants  ou aspirants proprios, se paluchant en couple sur le catalogue Ikea,  triquent encore à l'idée de s'endetter sur 34 ans malgré les récentes déculottés économiques et les incertitudes conjoncturelles, voire à se ré-endetter pour ceux déjà propriétaires mais drogués au toujours "plus grand". 

- Compte tenu qu'ils sont encore beaucoup à penser que la crise des subprimes est le titre du prochain Star wars

Imagine si leur Monarque leur propose une remise de 20% chez Leroy-Malin pour toute rénovation de veranda à crédit !

Tout caïd de secteur vous le confirmera. Il a deux façons de se faire respecter : faire peur à celui qu'il rackette et de temps à autre et, en cas de remise en cause de son règne, lui graisser la patte.

Tant que les classes moyennes apeurées partagent les mêmes valeurs (désir de pognon, de rente, de privilèges et de passe-droits avec une propension à marcher sur la tête de son prochain) que celui qui les dirige (au bâton ou à la carotte, suivant la proximité de l’échéance électorale), il y a des probabilités non négligeables que les tentatives de corruption monarchique prennent vie du côté de chez toi.


[1] L'espérance des peuples n'est pas un ballon-prisonnier que l’on se jette dans une partie sécurisée entre potes. A ce petit jeu-là, face à l'accumulation des problèmes sur fond d'achat compulsif, le peuple échoue toujours vers le paquet-cadeau le plus accessible et le plus facile à déballer même si, comme en 2007, il est indiqué noir sur blanc qu'il contient une belle collection de boules puantes.

[2] alors qu'elle ne bénéficie qu'à la croissance individuelle de l'épanouissement financier d'une poignée.

[3] On va encore dire que j'agite le spectre de "la guerre des générations". 1 senior sur 10 vit en dessous du seuil de pauvreté, c'est le cas d'1 jeune sur 4. Sans le vote des seniors, le Monarque ne passait pas. Le minimum vieillesse est de 725 euros, le RSA de 465 et avant 25 ans tu ne touches simplement : rien.

[4] La suppression des droits de succession leur était évidemment destinée, face à leurs propres parents. L'âge moyen de l'héritage est de 52 ans. 

[5] certains mêmes, j'en connais, sont obligés d'acheter à crédit. Même avec des revenus, personne ne veut leur louer.

"Les endettés", le nouveau livre de Seb Musset, disponible ici.

29 comments:

Nicolas Jégou a dit…

Dagrouik avait fait un billet pour montrer qu'avec la réforme fiscale, en 2011, un chèque pourrait très bien arriver début 2012.

J'avais repris en inventant un délire similaire.

Mais nos démonstrations étaient moins implacables que la tienne !

Tassin a dit…

Magistral!

Par contre il manque la note de bas de page [6] ;-)

(j'ai reçu ton livre!)

t0pol a dit…

Nicolas, oui avec Seb nous avions eu une discussion ou 2 ou 3 ou 4 sur ce sujet.
C'est terrible mais pas forcement infaillible.

Je viens de l'écrire : la solution est en partie chez les vieux trompés par le sarkozysme. Et n'en déplaise à Seb, a 725 euros un vieux a des charges fixes qui peuvent être plus importantes :complémentaire santé plus elevés (une étude a faire), et ils sont "moins pauvre" en nombre, par ce qu'en toute logique le patrimoine mobilier/immobilier s'accumule au fil des ans.

Donc n'oublions pas les vieux à petites retraites : ceux là étaient dans les cortèges que nous avons fait ensemble.

Stephane a dit…

Tu as surement raison, il tentera certainement d'acheter sa ré-élection. Il en pose déjà les jalons avec sa volonté de négocier avec les partenaires sociaux un plan pour l'emploi des jeunes et des séniors... A nous, à l'opposition d'en démonter les leurres...

Anonyme a dit…

Bonne analyse.
Personnellement, je critiquerai pas tant que ca les gens qui ne lisent pas les programmes. Apres tout ils ne sont pas fait pour etre appliqués.
Si on regarde le passé, Mitterrand c est assis sur le sien en 83 et chirac a encore fait plus fort en 95, car il ne lui a pas fallut un mois pour faire de meme

A mon avis Sarkozy va plutot essayer de faire passer le cadeau sous la forme d un credit d impot (si possible deductible des tiers provisionnel car le 2eme tiers tombe pile au bon moment). Ca a aussi l avantage de mettre le candidat PS en difficulte en disant PS= hausse d impot

Sarkozy a tres bien compris que pour gagner il faut pas etre le meilleur mais le moins mauvais. Et vu le spectacle de l opposition, il a toute ses chances s il passe le premier tour (De Villepin est pour lui un risque mortel. S il fait un bon score, Sarkozy se fera "jospiner"

Sébastien CERISE a dit…

Bonjour,

Intéressant et vraiment très bien écrit.

Le seul problème est que vous décrivez la société telle qu'elle est... et même s'il a beaucoup de torts, Nicolas Sarkozy n'y est pas pour grand chose...

Croyez-vous véritablement qu'un candidat qui chanterait une musique différente aurait la moindre chance ?

Si le peuple veut de la merde, les politiques lui servent de la merde... et tout le monde en redemande.

C'est une des nombreuses joies de la démocratie.

Alors, la solution, c'est quoi ?

Imposer au peuple ce qui est bon pour lui, malgré lui ?

On a essayé aussi... les résultats sont plus que discutables.

Bien cordialement,
Sébastien CERISE

Anonyme a dit…

Moralité : on a les dirigeants qu'on mérite...

C'est la conclusion à laquelle j'étais arrivée.

Bidibulle

Anonyme a dit…

salut seb, ton scenario est très réaliste... meme si peu réjouissant. Par contre, peut être peut il se profiler un changement plus global ds le monde pour 2012/2013 comme le pense le LEAP : après tout les grands changement de ce monde sont maintenant globaux et ne concernent plus uniquement la France. Les plans d sauvetages ne pourront durer eternellement :
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-49-est-disponible-Alerte-Crise-systemique-globale-Premier-Trimestre-2011-Franchissement-du-seuil-critique-de-la_a5443.html

blaz a dit…

c'est tellement bien vu qu'on se demande si Seb Musset n'est pas la plume secrète de claude guéant.

Car notre Cher Leader ne vient -il pas d'annoncer :
- réforme de la fiscalité du patrimoine. Or donc, qui possède le patrimoine en france ? plutôt les vieux de droite non ?
- mise en place d'une 5ème branche de risque à la sécurité sociale , "la dépendance". Qui va "avoir l'angoisse de la dépendance" (sic) ? ben les vieux.

Bref, les deux prochaines réformes "marqueurs" de quinquennat sont à destination des vieux , avec un peu de patrimoine, le coeur de cible du vote sarkosy. et comme par hasard elles aboutiront en ? 2012...

Tassin a dit…

@ Sébastien CERISE :

Le problème est que Sarkozy a particulièrement bien menti et manipulé l'opinion à travers les médias pour être élu en 2007.

La majorité des gens est alimentée au rêve de pouvoir d'achat et au modèle petit bourgeois, ce que Sarkozy a parfaitement compris.

Son programme promettait l'appauvrissement des couches basses et moyennes, c'était pourtant écrit noir sur blanc.

Je ne suis pas sûr que s'il avait annoncé les mesures de son programme telles quelles les gens auraient voté pour lui.

@ Anonyme :

Ça fait 2 ans que le LEAP2020 nous promet la crise systémique et son emballement pour le prochain trimestre... Ça commence à devenir fatiguant et peu crédible.

Seb Musset a dit…

@tous > Nous prêchons le pire pour tenter d'inverser la machine.

Pompier pyromane et occupation à 100% de l'espace d'information avec rachat de mots clefs comme "responsable", "il faut le faire", "raison" et bien sur "progrès", voilà la méthode pour inonder l'opinion : il est fort probable que nous assistions à une intoxication marketing encore plus violente qu'en 2007. Va falloir avoir les nerfs solides.

BA a dit…

Mercredi 17 novembre 2010 :

Jean-Louis Debré refuse de transmettre des documents sur Karachi.

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE6AG0PO20101117

Sébastien CERISE a dit…

@Tassin

Je suis d'accord avec vous sur les mensonges, mais pas sur le fait que c'est pire que les autres.

Souvenez vous de Mitterand, quelques mois après son élection, Pierre Mauroy annonçait : "L'état n'a de cadeau à faire à personne".

Ou de Lionel Jospin, qui, après avoir fustigé violemment les privatisations, les a pratiqué allègrement arrivé au pouvoir.

Les hommes politiques (les hommes?) mentent pour atteindre le pouvoir.

Ce dont nous aurions sans doute besoin est d'un changement de régime; mais lequel ?

Churchill disait "La démocratie est le pire système politique, à l'exclusion de tous les autres" (en substance) et je suis assez d'accord avec ça.

Si nous savions ce que les hommes politiques (TOUS!) ont dans la tête, nous ne voterions pour personne !!!

Les hommes politiques sont avant tout des humains et les humains se préoccupent en premier lieu et souvent exclusivement d'eux-mêmes... sauf exceptions rarissimes.

Pour finir, je dirai que le pouvoir rend dingue et cynique, même lorsqu'on ne l'était pas avant...

Alors que faire ? Pour ma part, je n'ai pas de solution...

Bien cordialement,
Sébastien CERISE

miha a dit…

Ce qui m'étonne, c'est que l'on parle toujours des vieux ou des jeunes comme si ces catégories étaient indépendantes l'une de l'autre.
Les vieux ont des enfants et des petits-enfants et ils s'angoissent de les voir en galère.
Les jeunes ont des parents qu'ils voient souffrir à cause de leur travail de merde.
Ils ont aussi des grands-parents qu'ils voient, avec inquiétude, devenir dépendants.

Je pense donc qu'on devrait parler de "classes"... où toutes les tranches d'âge existent.

Unknown a dit…

autrement dit ...
Balle de 2012

On ne comprendra jamais rien à nos mythomanies, si on ne fait pas appel à la mythologie. La réalité est un poison. Le remède c'est l'imagination. Nous sommes toujours déjà en 2012 et au lieu de confier notre destin aux mêmes pantins, on va faire appel à un seul et unique électeur : Le président de la République actuel pour désigner lui-même son successeur. Il y aura trois prétendantes au trône, trois déesses pour convaincre son altesse. Héra : déesse de la puissance Athéna : déesse de l'intelligence Et Aphrodite : déesse de la délivrance. On aura droit grâce à la bonne volonté de notre Roi à un débat télévisé entre les trois, diffusé en direct sur tous les continents. Le moment venu, chacune revêtue de ses plus beaux atours va laisser tomber son masque et montrer son vrai visage pour dispenser sa majesté de tout vilain discours. Héra, c'est Martine. Athéna, c'est Marine. Et Aphrodite c'est Marianne sous les traits de Jean-François Kahn. Et après avoir longuement médité sur l'avenir qui attend les français, notre président se lève, et au lieu de trancher, décide de se retrancher... déchire sa pièce d'identité et renonce une fois pour toutes à sa nationalité !
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%202012

Anonyme a dit…

@ Tassin

"Ça fait 2 ans que le LEAP2020 nous promet la crise systémique et son emballement pour le prochain trimestre... Ça commence à devenir fatiguant et peu crédible."

Parce que pour vous nous n'y sommes pas dans la crise systémique du capitalisme ? Seriez vous un adepte de Mme la Marquise Lagarde qui nous joue l'air du tout va bien depuis sa prise de fonction ?
Alors ouvrez grand yeux et oreilles car pourtant cela fait grand bruit (hors médias mainstream of course).

Allez trainer vos guêtres sur des sites tels que ceux de P. Jorion ou P. Jovanovic. Nous pourrons alors discuter de ce sujet à loisir.

Grandghana

Tassin a dit…

@ Anonyme :

"Parce que pour vous nous n'y sommes pas dans la crise systémique du capitalisme ?"

Bien au contraire, nous rentrons dans l'ère du capitalisme pur, celui qui n'a plus besoin de façade sociale pour exister. Les plans de rigueur en sont une belle illustration. Ça rejoint la thèse de Naomi Klein. La capitalisme se nourrit de ses crises pour étendre son empire.

Je note dans le ton de votre commentaire une tendance à penser comme "ennemi" toute critique allant à votre encontre. C'est la 2ème phase du processus de mise en place de l'intolérance, juste après celle où on se dit qu'on a forcément raison.

Mes yeux et mes oreilles sont bien ouverts, et pas sur les médias mainstream, comme en témoigne ma présence sur ce blog.

BA a dit…

Un témoin alimente encore le soupçon dans le dossier Karachi.

Un nouveau témoin a renforcé la piste d'une affaire de corruption lors de la présidentielle de 1995 et accrédité l'existence d'un lien avec l'attentat de Karachi en 2002, amenant une autre plainte des victimes.

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE6AI0CS20101119

BA a dit…

Attention, chef d'oeuvre.

Le plus grand scandale de l'histoire de la République implique deux présidents de la République (Chirac, Sarkozy) et deux anciens premiers ministres (Balladur, Villepin).

Pour comprendre le scandale de l'attentat de Karachi, une vidéo de 18 minutes est à voir absolument :

http://www.dailymotion.com/video/xfot27_sarkozy-poursuivi-par-l-affaire-de-karachi_news#from=embed

marronnier a dit…

"Sa stratégie ? Elle est simple : le pouvoir à tout prix."

Oui, comme DSK, Hollande, Mitterrand, Villepin, Chirac, Jospin, Giscard, Balladur, Fabius, etc.

Anonyme a dit…

Jamais lu un truc aussi chiant et inutile !

Rafo a dit…

@marronnier : chez les autres c'est une volonté, chez lui c'est une pathologie.

BA a dit…

Attentat de Karachi : La fille d'une victime : « Les déclarations de Sarkozy sonnent comme un aveu ».

http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-fille-d-une-victime-les-declarations-de-sarkozy-sonnent-comme-un-aveu-21-11-2010-1159295.php

Anonyme a dit…

@ Tassin

"Bien au contraire, nous rentrons dans l'ère du capitalisme pur, celui qui n'a plus besoin de façade sociale pour exister."

Selon vous la Chine est t-elle l'archétype même d'un pays capitaliste ? Pourtant c'est elle dorénavant qui mène le bal.
Selon vous le 19ème siècle a été moins bien d'un point de vue "capitalisme pur" ? Relisez donc Zola.
Il est paradoxal de parler d'entrer dans un "capitalisme pur" aujourd'hui alors que tous s'inquiètent du retour prononcé du protectionnisme.

Aujourd'hui ce que nous voyons revenir à grand pas c'est le fascisme dans sa composante italienne définie par B. Mussolini: autoritaire, nationaliste, a recourt à la violence et ne croit pas en l'égalité des êtres humains. Au sens plus large communément accepté par les spécialistes de la question cela revient à un mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort (qui repose souvent sur une personnalité genre Sarkozy ou Berlusconi décriée mais qui fait ce qu'elle a à faire au sens de respecter sa feuille de route), les métiers organisés en corporations (voyez la puissance du secteur bancaire ou autre lobbying à Bruxelles ou Washington), l'exaltation du sentiment nationaliste (cf poussée des mouvements nationaux à travers toute l'Europe et aux USA avec le Tea party), le rejet des institutions démocratiques et libérales, la répression de l'opposition et un contrôle politique extensif de la société civile (pour ces derniers points il n'y a qu'a se référer à la pratique sarkozienne du pouvoir).

Non, le capitalisme se meurt. Ce qui lui succède va être pire et très certainement augure d'un très probable futur (proche ?) grand conflit armé.
Tout cela est voulu. Ici je rejoins la thèse de N. Klein. Il faut provoquer le chaos pour faire émerger THE solution qui sera présentée au Peuple comme étant la panacée. Et ainsi émergera le fameux nouvel ordre mondial cher à l'ensemble de nos dirigeants planétaires.

Sinon vous vous méprenez sur moi. Je pourrais vous renvoyer le compliment dans le sens où le dénigrement est une stratégie habituelle pour combattre les opposants au système.
J'ai simplement réagi, en tant que lecteur assidu du LEAP, à une formule assez sentencière et selon moi inexacte concernant un des rares outils accessible qui cerne les véritables enjeux et donne une vision prospective assez juste.

Désolé si vous avez pris mon commentaire comme une attaque personnelle. Ce n'était aucunement mon intention.
L'essentiel est de débattre. Je remercie ici Sébastien pour cet espace de liberté. Il y en a de moins en moins y compris sur la toile. Il n'y a qu'à voir le nombre de commentaires censurés ici et là. On appelle cela "modérer"... Hier mon billet sur le site de Jorion où je m'étonnais qu'on présente les états comme les souverains des banques centrales a été trappé. Je démontrais cette désinformation avec l'exemple de la création de la FED. Je finissais en me demandant pourquoi Jorion ne préconisait pas une mesure simple, concrète et fédératrice pour le Peuple français: abroger la loi de 1973 qui oblige l'état français à se financer sur les marchés. Comme par hasard cette date coincide avec le début de l'endettement de la France. Endettement aujourd'hui bien utile pour arguer d'un changement de système qui met fin à tous les acquis du CNR.
Désolé de cette aparté mais il faut que les choses soient bien claires concernant la soit disante liberté en vigueur y compris hors média mainstream...

Pour finir cher Tassin je pense néanmoins que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. C'est en gardant en tête cela que nous pourrons gagner cette guerre des classes comme dirait Warren Buffet.

Fraternellement vôtre
Grandghana

Tassin a dit…

"Il est paradoxal de parler d'entrer dans un "capitalisme pur" aujourd'hui alors que tous s'inquiètent du retour prononcé du protectionnisme."

Ce sont les supporters du capitalisme qui s'inquiètent du retour du protectionnisme, moi je le prône!
C'est depuis la disparition des frais de douanes que la France se meurt.
Le protectionnisme est la seule manière de mettre fin à la mondialisation, au chômage, à la précarité et de régler certaines questions énergétiques et environnementales.
On ne peut pas à la fois défendre le modèle français et la libre circulation des marchandises.

Sinon oui, la Chine est une des premières puissances capitalistes et est bien plus libérale économiquement que la France. Étonnant non?
D'ailleurs pour le MEDEF, la Chine est un modèle.

BA a dit…

L'enquête sur Karachi relancée, le gouvernement sous pression.

Le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic a écrit lundi au ministre de la Défense, Alain Juppé, qui était Premier ministre entre 1995 et 1997, pour obtenir des documents demandés en vain en mai dernier et relatifs aux commissions convenues lors d'une vente de sous-marins au Pakistan en 1994, a-t-on appris de source judiciaire.

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE6AL08U20101122

BA a dit…

Dossier Karachi : des verrous partout pour freiner la vérité.

http://www.rue89.com/2010/11/22/dossier-karachi-des-verrous-partout-pour-freiner-la-verite-177261

BA a dit…

La piste d'un chantage évoquée à l'Assemblée au sujet de Karachi.

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE6AM0S820101123?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0

BA a dit…

Attentat de Karachi : ces documents qui restent cachés.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/23/karachi-ces-documents-qui-restent-caches_1443806_823448.html

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