De son passage en force dépend le peu de crédibilité restant au Monarque. Les hommes du président insistent donc sur le côté "non négociable" du projet de réforme des retraites. Toutefois, suivant la puissance de la mobilisation du 7 septembre à l'appel de tous les syndicats, les mêmes esquissent la possibilité d'un plan B.
Bernard Thibaut, CGT, déclarait ce matin sur France Inter : « Plus les salaries ont la connaissance des tenants et des aboutissants, plus ils soutiennent cette journée d’action. »
Donc rappelons-en, encore, certains...
Donc rappelons-en, encore, certains...
D'abord, "le pitch" de l'escroquerie:
Persuader le salarié que le système par répartition est obsolète et qu'il convient "pour tous" (enfin surtout pour contenter les agences de notation) de repousser l'âge légal de son départ à la retraite, de 60 à 62 ans, l’âge du départ à taux plein sans décote de 65 à 67 ans et, en parallèle, de l'amener à se tricoter "pour lui" une assurance privée qui, au fil des réformes rétrogrades (appelons-ça mise en pièces), passera de complémentaire à majoritaire. Le tout sous le bombardement médiatique de statistiques orientées et d'arguments dévoyés ou incomplets.
Au hasard...
Au hasard...
L’allongement de l’espérance de vie?
Ritournelle standard: il parait qu'il y aura 20.000 centenaires dans vingt ans. 1 / je demande à voir (mince faut attendre 20 ans). Vu la malbouffe ambiante et le stress au taf, je crains que les chiffres ne soient très prochainement revus à la baisse. 2 / Une seule statistique compte: l’espérance vie en bonne santé. Elle est de 63 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes, pour un ouvrier du bâtiment cette espérance de vie en bonne santé tombe à 59 ans (source INSEE). La santé est donc liée à la nature du travail et à sa durée. A partir d'un certain âge, tranche 55-65, le travail (attention, pas le job qui consiste à pondre des propositions de réforme pour culpabiliser les autres de ne pas travailler plus à gagner moins) influe méchamment sur l'organisme.
Pour les amoureux de "l'indépendance" qui sautent de joie à l'idée de "ne plus avoir à payer pour les autres", qu'ils sachent que les assureurs privés vers qui ils se retourneront pour se "construire une retraite", eux, tiendront compte de ces chiffres et que leurs cotisations seront rapportées aux facteurs de risque liés à l'âge et à la profession. Comprendre: plus ils seront vieux et auront un métier pénible, plus ils raqueront.
Rappelons-ici que le principe initial de la retraite par répartition n'est pas d'être une épargne personnelle mais une entraide inter-générationnelle en temps réel. Ceux qui travaillent payent pour les aînés à la retraite. Je sais, ce n'est pas dans l'air du temps, du marché et du monarque.
La baisse supposée de la démographie et le chômage?
Un classique des prédicateurs de l'apocalypse des retraites. Les enfants des enfants du baby-boom constituent une classe creuse. Leurs parents, eux, prennent aujourd'hui massivement leur retraite, à 60 ans, nul n'est parfait (avec option "allez tous vous faire foutre!").
Si les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage, en revanche, ils enfantent en masse, bien au-delà des prédictions pessimistes d'il y a 15 ans. Transpose cette situation dans deux décennies, elle s'inverse: moins de retraités, plus d'actifs. A moins bien sur, que l'on nous mente sur la véracité du "combat contre le chômage". Comment clamer avec conviction d'un côté une "lutte efficace contre le chômage" et affirmer de l'autre qu’il sera impossible de payer les retraites en 2030: les deux affirmations se contredisent. Si la politique contre le chômage est efficace, il n'y a par définition aucun souci de paiement de retraite.
Notons ici que le fort taux de chômage des jeunes et l'instabilité des situations professionnelles des "stagiaires dans l'âme", contribuent à les démobiliser sur la question.
Le temps de travail:
La moyenne de durée de travail des français s'élève aujourd'hui à 36.5 annuités. Qu'un des cracks gouvernementaux m'explique pourquoi sont évoqués des 41, 42, 43 annuités? La majorité des salariés (principalement des femmes) n’y arriveront jamais. Ah bah tiens justement, c'est peut-être ça la finalité souhaitée. J'oubliais qu'entre la tête de l'état et le peuple du pavé, L'Oreal et le réel: on ne défend pas forcément les mêmes intérêts.
Le Produit Intérieur Brut:
D'ici 40 ans, et sans fantasme aucun (moi la croissance folle c'est pas mon kif), la richesse de la France devrait doubler, soit une augmentation de 1700 milliards d'euros du PIB. Comprends dès lors qu'il s'agit moins d'un problème d'argent que de répartition de celui-ci. (encore faut-il que le cercle des rédacteurs des projets de réforme et textes de loi dépasse celui des copains ou conjoints, des lobbyistes et de la grande finance.)
Et si vraiment, après tout cela, tu veux t'assurer un barrage contre le déficit des caisses de retraites, il s'agit d'être d'abord inventif sur les recettes!
Certains parlent d'augmentation progressive des cotisations, de "taxe sur les robots", de taxe sur les flux financiers, de la création d'un nouveau fonds de réserve d'état non placé sur des produits à risque, d'un calcul des cotisations et des prestations d'année en année et non sur des plans à plusieurs décennies[1]... de ces petites choses bien plus concrètes, bien plus efficaces et nettement moins "idéologiques".
Ah l'idéologie...
Au fond, tu le sais, il ne s'agit que de cela ici. Cette "bataille des retraites", est une des étapes de capitulation supplémentaire des cerveaux dans la grande guerre des états contre leurs peuples.
Dans l'esprit de certains, qui ont bien compris pour eux l'intérêt de travailler peu, "l'épineux problème des retraites"TM est un marché comme un autre: un pactole à capter. C'est la logique qui sous-tend les "inquiétudes à long terme" sur le financement des retraites. Il s'agit de progressivement faire glisser la solidarité garantie par la loi en "épargne individuelle" aux mains de gestionnaires privés. Avec son corollaire, le rêve humide de tout assureur: créer les conditions optimums pour que le travailleur crève avant de percevoir sa première pension. (Rappel: nous avons montré plus haut que le recul de l'âge de la retraite provoquera une hausse de la mortalité.)
Voilà ce qui est en jeu aujourd'hui.
Bref, avant de me répéter (trop tard), je te renvoie aux divers articles écrits sur le sujet et, le 7, tu sais où me trouver.
[1] Calculer à 30 ans est le summum du n'importe quoi. Il permet d'établir des perspectives 1 / faussées 2 / invérifiables. Autant de décors en trompe l'œil pour détourner le débat des désordres salariaux actuels et autres exonérations fiscales pour les entreprises.
Pour les amoureux de "l'indépendance" qui sautent de joie à l'idée de "ne plus avoir à payer pour les autres", qu'ils sachent que les assureurs privés vers qui ils se retourneront pour se "construire une retraite", eux, tiendront compte de ces chiffres et que leurs cotisations seront rapportées aux facteurs de risque liés à l'âge et à la profession. Comprendre: plus ils seront vieux et auront un métier pénible, plus ils raqueront.
Rappelons-ici que le principe initial de la retraite par répartition n'est pas d'être une épargne personnelle mais une entraide inter-générationnelle en temps réel. Ceux qui travaillent payent pour les aînés à la retraite. Je sais, ce n'est pas dans l'air du temps, du marché et du monarque.
La baisse supposée de la démographie et le chômage?
Un classique des prédicateurs de l'apocalypse des retraites. Les enfants des enfants du baby-boom constituent une classe creuse. Leurs parents, eux, prennent aujourd'hui massivement leur retraite, à 60 ans, nul n'est parfait (avec option "allez tous vous faire foutre!").
Si les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage, en revanche, ils enfantent en masse, bien au-delà des prédictions pessimistes d'il y a 15 ans. Transpose cette situation dans deux décennies, elle s'inverse: moins de retraités, plus d'actifs. A moins bien sur, que l'on nous mente sur la véracité du "combat contre le chômage". Comment clamer avec conviction d'un côté une "lutte efficace contre le chômage" et affirmer de l'autre qu’il sera impossible de payer les retraites en 2030: les deux affirmations se contredisent. Si la politique contre le chômage est efficace, il n'y a par définition aucun souci de paiement de retraite.
Notons ici que le fort taux de chômage des jeunes et l'instabilité des situations professionnelles des "stagiaires dans l'âme", contribuent à les démobiliser sur la question.
Le temps de travail:
La moyenne de durée de travail des français s'élève aujourd'hui à 36.5 annuités. Qu'un des cracks gouvernementaux m'explique pourquoi sont évoqués des 41, 42, 43 annuités? La majorité des salariés (principalement des femmes) n’y arriveront jamais. Ah bah tiens justement, c'est peut-être ça la finalité souhaitée. J'oubliais qu'entre la tête de l'état et le peuple du pavé, L'Oreal et le réel: on ne défend pas forcément les mêmes intérêts.
Le Produit Intérieur Brut:
D'ici 40 ans, et sans fantasme aucun (moi la croissance folle c'est pas mon kif), la richesse de la France devrait doubler, soit une augmentation de 1700 milliards d'euros du PIB. Comprends dès lors qu'il s'agit moins d'un problème d'argent que de répartition de celui-ci. (encore faut-il que le cercle des rédacteurs des projets de réforme et textes de loi dépasse celui des copains ou conjoints, des lobbyistes et de la grande finance.)
Et si vraiment, après tout cela, tu veux t'assurer un barrage contre le déficit des caisses de retraites, il s'agit d'être d'abord inventif sur les recettes!
Certains parlent d'augmentation progressive des cotisations, de "taxe sur les robots", de taxe sur les flux financiers, de la création d'un nouveau fonds de réserve d'état non placé sur des produits à risque, d'un calcul des cotisations et des prestations d'année en année et non sur des plans à plusieurs décennies[1]... de ces petites choses bien plus concrètes, bien plus efficaces et nettement moins "idéologiques".
Ah l'idéologie...
Au fond, tu le sais, il ne s'agit que de cela ici. Cette "bataille des retraites", est une des étapes de capitulation supplémentaire des cerveaux dans la grande guerre des états contre leurs peuples.
Dans l'esprit de certains, qui ont bien compris pour eux l'intérêt de travailler peu, "l'épineux problème des retraites"TM est un marché comme un autre: un pactole à capter. C'est la logique qui sous-tend les "inquiétudes à long terme" sur le financement des retraites. Il s'agit de progressivement faire glisser la solidarité garantie par la loi en "épargne individuelle" aux mains de gestionnaires privés. Avec son corollaire, le rêve humide de tout assureur: créer les conditions optimums pour que le travailleur crève avant de percevoir sa première pension. (Rappel: nous avons montré plus haut que le recul de l'âge de la retraite provoquera une hausse de la mortalité.)
Voilà ce qui est en jeu aujourd'hui.
Bref, avant de me répéter (trop tard), je te renvoie aux divers articles écrits sur le sujet et, le 7, tu sais où me trouver.
[1] Calculer à 30 ans est le summum du n'importe quoi. Il permet d'établir des perspectives 1 / faussées 2 / invérifiables. Autant de décors en trompe l'œil pour détourner le débat des désordres salariaux actuels et autres exonérations fiscales pour les entreprises.
5 comments:
crois tu vraiment que les gens les plus pauvres pourront se payer cette retraite compémentaire ?
ls ouvriers, vendangeurs, intérimaire n'auront d'autre choix quede se péter le dos quelques années de plus pour avoir une retraite à taux plein.
"Ce que les riches ont en surabondance n’est qu’une richesse imaginaire qui, redistribuée, ne permettrait de satisfaire aucun de nos besoins" PJCA
Tout absolument tout peut être fait avec des machines. Nous ne sommes plus dans une économie de rareté, nous sommes dans une économie de l'abondance.
1)Je suis du même avis que pjca, détrompez vous sur les chiffres.
2) Il y a aussi la deuxieme économie , celle qui est "non monayable" par nature, et elle temps a augmenter en meme temps l'économie capitaliste va passer en une économie "free/gratuite" : ou économie de l'abondance mais a la google ( ou au modele "publicité TV" )
3) Comme la liberté est importante : il faut comprendre l'intérêt de la culture libre, du logiciel libre, et du matériel libre
Le spectacle est terminé.
@Ju > Bien sur et ils pèsent peu dans le calcul de nos gouvernants.
Ce qui est est prioritairement visé ici :
1 / faire progressivement les poches de la "classe moyenne" active en tablant sur la peur et l'individualisme.
2 / sans alarmer ceux déjà à la retraite et ceux en passe de l'être.
@seb a propose de l esperance de vie en bonne sante
Il faut toujours payer les retraites, que le retraite soit en bonne sante ou malade (en fait le malade coute encore plus cher car le cout pour la secu augmente)
Sinon il faut aussi signaler que la reforme épargne une seule catégorie: les retraites actuels (qui curieusement votent majoritairement UMP)
La seule entraide générationnelle possible est le Dividende Universel. Tout le reste est bidonné, et ne représente qu'une volonté de garder un privilège au détriment des autres.
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