17 juin 2008

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A L'OMBRE DES GENS HEUREUX

En plein milieu du champ à quarante minutes de la première épicerie, 1200 mètres carrés de terrain et 700 constructibles dont la plupart se sont transformés en un joli palais rêvé.
S’articulant autour d'une piscine en cœur voici le pavillon en L au large salon mais avec ses chambres compactées les unes sur les autres. Il est beige en béton, très grand et sans meubles, décoré avec soin avec les décalcomanies des émissions d'M6. Il y fait bon l’été, on y craint les notes de chauffage l’hiver. L’architecte paysagiste est venu la veille, il a fait des plans et surtout un devis pour reboiser le terrain encore en friche. La tranchée défoncée au milieu des champs de blé appartient à un couple de trentenaires qui grâce au coup de pouce décisif des parents deviendra propriétaire en moins vingt ans.

Le couple a réussi, il dispose de tous les apparats de la richesse et du confort bourgeois.

Chassons le naturel il revient du boulot. En en fin de journée, après ses huit heures de boulot et trois heures
quotidiennes de trajet en 306, le mari « pète un câble » selon ses propres termes. Jugez plutôt : la deuxième voiture du couple va devoir repasser une contre-visite au contrôle technique et ça va coûter au moins quinze euros.

- Pire chérie, on risque de nous enlever la voiture !

Silence au bord de la piscine.

- Fais chier Bordel ! Ajoute l'homme brisé par la tragédie.

Sous l'épée de Damoclés de l'inique contrôle qui risque d'entraver la bonne marche de sa soumission au travail et donc au salaire, et donc au remboursement du palais, le fier propriétaire se sent soudain nu et désarmé devant la machiavélique machination manigancée au plus haut sommet de l'état, visant à perpétuellement contrer l'humble ambition qu'il a de faire riche.

1 comments:

Anonyme a dit…

Ah trop des barres comment tu les tournes en ridicule XD

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