Ça y est. Contre bientôt l’intégralité du pays, le valet de pisse des marchés a réussi à imposer sa réforme des retraites à l’assemblée avec l’aide d’une poignée de députés paillassons. Dans la foulée du 49.3, coup d'état autorisé de jeudi dernier, la motion de censure transpartisane est rejetée… à 9 voix près. Cette victoire sur le fil aura surtout un goût d’échec pour - celui qu’il y a moins d’un an avançait avec vous dans son slogan de campagne.
Macron est devenu l’ennemi populaire n°1
Après deux mois de mouvements sociaux et un long week-end de rassemblements spontanés de contestation à travers la France, même les députés Renaissance commencent à sentir le cramé. Même l'ancien patron des députes macronistes, appelle Macron à retirer sa réforme. Les deux tiers des députes Renaissance n’étaient d’ailleurs physiquement pas présents dans l’hémicycle au moment du vote de la motion. Ils commencent à intégrer que tout le monde déteste leur patron.
La France est excédée. Macron a fait sortir la haine du tube. Des effigies du président, de ses ministres et de ses députés ont été brulées ces derniers jours sur les places de France. Pour l’occasion les chaines d’info-feuilleton ont ressorti de leur cryogénisation Franz Olivier Giesbert et Alain Duhamel (qui commentait déjà les émeutes de mai 1968) pour s’offusquer de ce début d’insurrection. Pourtant, eux aussi sont consternés par autant d'amateurisme : Macron a délibérément versé un jerrycan d’alcool à bruler sur le feu social qui montait depuis des mois.
Quelques sbires macronistes continuent à ânonner que le recours au 49.3 était justifié par le manque de compréhension des masses. Ces maîtres du déni, profondément embarrassés par la démocratie, pensent toujours ne pas avoir assez fait de « pédagogie » auprès d'un peuple quand même très con. L’affirmation du clivage entre deux France a rarement été aussi net. Mais, celle de Macron, bien que disposant de l’argent et des réseaux, parait de plus isolée et apeurée.
Macron et le mur de la réalité
Sur le fond de la réforme, Macron vole deux ans de vie aux travailleurs. Sur la forme, il piétine avec dédain et brutalité l'opinion. A croire qu'il n'a pas compris l'époque, le rapport au travail, le désir d'horizontalité dans les décisions. On ne refera pas le procès de cette réforme qui, après trois ans de pandémie et un an et demi d’inflation à deux chiffres, prend bien soin de ponctionner spécifiquement à ceux qui n’ont rien et de ne pas toucher à ceux qui se sont engraissés comme jamais durant ce laps de temps. Mais on se félicitera aussi : grâce à l’amateurisme d'un gouvernement de bras cassés, à la mobilisation intersyndicale, aux débats dans la vie civile (ces débats que le chef de l’état a tout fait pour limiter à l’assemblée) bref, grâce à nos efforts conjugués quels que soient nos âges et nos tendances politiques : chaque Français est désormais bien au courant que Macron lui crache à la gueule. Même pour le macronard modéré, il n’y a plus de mystère : le macronisme est avant tout une secte, qui évolue dans une réalité parallèle, dont l’essence est le mépris du peuple et qui usera de tous les outils démocratiques pour l’abuser.
Le pays devient mature et réalise la fumisterie du stagiaire du monde de la finance qu’elle a élu par deux fois à la tête de l’Etat. J’aurais préféré que cette prise de conscience ait lieu plus tôt, au moment du Pass Sanitaire par exemple ou, mieux encore, en 2016. Mais bon, mieux vaut tard que jamais. On ne peut pas passer quatre ans de plus avec cet escroc comme seul décisionnaire. Le mec n’a aucun connaissance du terrain, des gens, du travail, pas même de la famille, il n’a jamais été élu hors présidence. J’attends donc à la faveur de la colère qu’il a généré pour cette réforme, et pour tant d’autres violences avant elle, qu’on lui fasse collectivement une vie d’enfer. Il faut un contrepouvoir à opposer à ce type. Si ce n'est pas possible à l'assemblée, c'est au peuple de s'en charger.
Et maintenant ?
« - Oui mais attends la réforme doit être validée par le Conseil Constitutionnel ».
Je n’attends pas grand-chose d’une institution de neuf fossiles de la République dont Alain Juppé et Laurent Fabius.
« - Oui mais attends, on va faire un référendum d’initiative partagée et tout le monde votera contre »
Certes, ça bloquera neuf mois l’application de la loi mais le RIP a été parfaitement conçu pour ne jamais avoir à être utilisé. Quand bien même il le serait et s’il y avait effectivement un vote, on sait ce qui est advenu du précédent référendum en 2005. Il a été bafoué deux ans plus tard par le président de l’époque. C’est bien d’espérer avec la constitution telle qu'elle est, mais je n’ai aucune confiance en elle tant que ce genres de type est en poste (rappel : le 49.3 est constitutionnel). Ce type ne comprend qu’une chose, et n’a jamais compris rien d’autre : LA PEUR.
Dans ce combat, on a de la chance : sous nos yeux, il est prouvé que c’est un lâche.
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