"- Vous comprenez : on doit travailler plus parce qu'on vit plus longtemps", Random macronard.
"- Mm... Rien que cette année j'ai trois proches qui sont morts dans la cinquantaine et de cause naturelle. Tous ont cotisé un max. Alors tes 64 ans au nom du progrès de la science.... M'est avis qu'eux ils n'en profiteront pas des masses de leur retraite."
Les macronards ont mis le doigt dans un mécanisme du mécontentement qui déborde même le cadre, arithmétiquement débile, d'une réforme des retraites qui mécontente tout le monde, qu'on la considère inutile, inappropriée ou au contraire pas assez ambitieuse. Au-delà de donner des gages à Bruxelles, le but quasi philosophique de cette réforme est d'intensifier le maillage intellectuel sur le quidam et ne le conduire à n'entrevoir aucun à côté ni aucun au-delà à la seule occupation salariée et au remboursement des dettes, individuelles ou collectives. Avec son projet de réforme tout pété, Macron a décapsulé le ras-le-bol français d'un modèle dont chacun perçoit l'essoufflement et le mensonge. Le travail est une partie (chiante et mal payée) de la vie, sûrement pas la vie. Et encore moins la seule perspective de vie à espérer en attendant la mort. On ne veut pas mourir au travail, c'est tout.
Tandis qu'a l'Assemblée nationale se tiennent, autour du texte de la réforme, des représentations live du Muppet Show plus affligeantes les unes que les autres, de gauche à droite, et qui éloigneront encore plus des urnes le peu d'électeurs qui restaient pour voter pour ces guignols, les Français se mobilisent avec assiduité et bien plus de dignité (et moins de salaire) dans tous les coins du pays. Samedi 11 février, c'était la quatrième journée officielle de mobilisation intersyndicale contre la réforme Macron des retraites. La manifestation parisienne était la plus populaire que j'ai vue depuis des lustres : Des familles, des enfants, en vélo, en trottinette. je ne sais ce qu'il adviendra mais tout cela laissera des traces. Et quoi qu'il se passe désormais avec ce texte, le pouvoir en ressortira affaibli. Ce beau succès de samedi rentrerait presque dans la catégorie faits-divers des médias désormais : un million et demi de personnes tous les trois jours, ça manque de peps et, surtout, de casse. Fort heureusement, la promesse d'un "arrêt du pays" et de grèves potentiellement reconductibles titillent l'imaginaire du présentateur d'information feuilletonnée.
Car oui, on y vient ! Ça a pris le temps, mais c'est décidé : c'est le blocage ! Enfin bientôt, peut-être, faut voir, et y réfléchir, et puis le mot "blocage" c'est un peu fort, il ne figure pas dans le communiqué de l'intersyndicale sur lequel se paluchent toutes les rédactions depuis samedi. Une chose est sûre néanmoins, "La France à l'arrêt" ce sera pas pendant les vacances, faut pas déconner. Ici, nos révolutions se tiennent à débit différé.
Blocage, ultimatum, arrêt... Quelque soit le nom, il nous faudra passer par cette épreuve de force qui sera d'autant plus courte qu'elle sera massive.
Les mobilisations c'est indispensable, mais on a affaire en face à des radicalisés : des gens déconnectés de tout. Que l'on soit un million ou deux dans la rue, ce n'est pas qu'ils s'en foutent, mais ça n'évoque pas grand-chose chez eux. La rue ? Les gens ? Le travail ? Ce sont des concepts assez abscons pour notre Macron et sa clique. Ils ne comprennent qu'une chose : la peur. On a eu la preuve au moment des gilets jaunes et on a le rappelle quasi quotidien dans la façon qu'ils ont de mettre en scène le harcèlement dont ils seraient victimes, opposant une violence sauvage chez les autres pour mieux se dédouaner de la violence de leur politique et de leurs propos. Deux millions de personnes en France c'est bien, 100000 déterminées autour du palais présidentiel ou de l'Assemblée et la reforme est retirée dans la journée en mode Super 49-3 express.
Il en va de même pour le blocage qui, une fois dépassé le stade du mot pas prononcé, se devra d'être intelligent pour cibler là ou ça fait mal à l'élite : au hasard le blocage des recettes fiscales, celui du traffic aérien ou des chiottes de l'Elysée... Reste à savoir si la France du secteur public comme du secteur privé aura le courage de se mettre à l'arrêt. C'est facile de critiquer cette tête-à-baffes de Macron, surtout après avoir voté pour lui à répétition. Il va falloir aussi lui montrer que La France a un autre talent que celui de faire de belles pancartes et de jolies chorégraphies dans des manifestations pacifiques.
1 comments:
Petite suggestion pour les blocages à venir.
Si comme moi vous avez un job completement inutile, vos journée de grèves feront paradoxalement que le système se portera mieux.
Ducoup, faites plutot des caisses de grêves, et flechez les sommes accumulés vers des gens qui ont un boulot capable de bloquer le pays. Cheminaux, personnel d'entretient des voies ferrés, travailleur des raffineries.
Si on se débrouille bien, on peu subventionner les journée de grêves de certain secteurs dans leur entièreté.
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