En une infographie, deux ou trois choses que j'ai compris de l'inflation de la dette des étudiants américains, un mécanisme pervers qui plombe une génération. Note que le schéma (crédulité du prospect abandonné à un secteur de plus en plus libéralisé dont les prix ont en moyenne doublé en 10 ans + promesses d'élévation sociale par l'endettement) est simple et applicable dans plein d'autres secteurs (santé, retraites...) et qu'il rappelle notre bulle immobilière par la clémence appuyée dont l'Etat a longtemps fait preuve.
Reste que le mécanisme tant qu'il tient a plusieurs avantages pour le capital:
1/ Evidemment pomper mensuellement du pognon avec intérêts (enfin tant que c'est possible de rembourser).
2/ Renforcer la ghettoïsation de classe.
3/ S'assurer une main d'oeuvre docile et à bon marché.
17 comments:
eh mais tu fais aussi des infographies! que de talents!
Dans le même temps, des universités apparaissent sur le web qui publient les cours des profs de Harvard, Princeton…
Cc pour Valérie Pecresse
Hmmm...bien mais deux trucs me gênent :
1/je croyais que les prêts étudiants étaient les seuls à cause desquels un Américain ne pouvait pas se mettre en faillite : comment les étudiants peuvent-ils se déclarer en "banqueroute personnelle", alors ? (ou alors, si leur salaire est saisi, ce n'est pas une faillite perso, précisément...)
2/dans le même ordre d'idée, si l'Etat garantit la très grande majorité de ces prêts, comment un étudiant peut-il se retrouvé empêcher de déclarer faillite ?...puisque l'Etat remboursera la banque de toute façon ?
Sinon, bien sûr, que dire, sinon très beau boulot sur la nouvelle (?) bulle...
De ce que j'ai compris, les prêts étudiants n'ont pas le même statut que les autres prêts dans le cadre d'une banqueroute perso. On ne peut pas se soustraire au remboursement d'où saisie sur salaire. J'imagine que les échéances doivent être recalculées et que le truc te poursuit toute ta vie. Certains états dealent au cas par cas, en t'obligeant à t'installer dans certains endroits pour être prof... etc. Encore faut-il que tu es le diplôme.
pour peu que les parents soient solidairement responsables de la dette étudiante ça peut plomber deux générations en dix ans et aider à achever la gentrification par saisie des biens immobilier.
c'est tout de même bien ficelé, ce système, hein...
(on a la même chose en france dans de plus en plus de filières étudiantes mais il paraît qu'il faut dire qu'on a de la chance d'avoir une université "gratuite", alors je ne vais rien dire, j'aurais peur de me faire charger par une licorne du pays des poneys où c'est que tout y va bien puisqu'on a un séprident de gogoche, allons ^^)
Très très bon...
Sauf que "banque route" s'écrit "banqueroute". Faudrait corriger ça (ça fait un peu tâche).
Ensuite, à diffuser largement.
BUG !
comment des enfants de délinquants ou précaires, bloqués en bas de l'échelle sociale deviennent "classes moyenne" une fois remontés en haut ? quelle opération magique ?
lol: comment faire un schéma en remplissant les cases uniquement pour prouver un préjugé.
- Autonomie des Université, libéralisation du secteur. lol.
Harvard existait avant les USA. Le 2ème président US en sortait déjà. On peut considérer que Harvard a fait la démocratie américaine. A comparer à la Sorbonne...
- Rêve d'élévation sociale. lol.
Aux USA, 30% de la fortune héritée. En Europe, 70%.
- Endettement moyen étudiant, 25 000$.
Salaire moyen d'un diplômé d'Université?
- Université bidons. lolilol.
Même en Europe n'importe quel débile est capable de connaître le classement des bonnes Universités américaines.
Alors que le secret d'entrée en France à Henri IV, Sciences Po, polytechnique, ENA, est bien gardé. En plus, c'est gratuit pour les enfants de riches, qui y sont mêmes payés!
- Exigence de rentabilité des fonds de pension: summum du portnawak.
- Surrendettement. Bas de l'échelle sociale.
C'est sûr. C'est pas aux USA qu'on verrait des étudiants de fac. bricoler une entreprise dans leur chambre et devenir milliardaires en 4 ans, comme c'est courant en Europe où l’ascenseur social tourne à plein régime.
Manque plus que le schéma socialiste à côté et ses enfants d'ouvriers qui envahissent les premiers rangs des meilleures grandes écoles en France.
@anonyme > Tant pis pour la faute.
@politeeks > j'y ai pensé. J'aurais du mettre générations déclassées mais trop vague. J'ai fait comme les politiques : "Classe moyenne" est un bon concept fourre-tout
@anonyme 18.28 > Y a des universités de choc (d'ailleurs tjs + chères) pour les élites et quelques boursiers, et le business de l'université pourrave pour les neuneus dans ton genre qui sont persuadés de faire partie de la 1ere catégorie parce qu'on les laisse s'endetter sur 30 ans.
@anonyme 18h28 :
Salaire moyen d'un diplômé d'université ? Ben ça dépend du domaine d'étude, et de la possibilité de trouver un boulot (parce que bon, la crise économique actuelle, elle frappe un peu fort aux USA)
Université bidon/classement : Oui, tout le monde sait quelles sont les universités de l'ivy league et celles qui suivent. Ça ne signifie pas que tout le monde peut y entrer, puisque les programmes d,études sont contingentés (un concours + entretien en gros). Et, étrangement, les gens qui réussissent ces concours sortent d'école privés hors de prix ou ils ont pu bénéficier d'une éducation d'un autre niveau que celui d'une école publique abandonnées par l'état.
Mais ce ne sont pas les étudiants de Yale ou de Harvard qui sont les plus à plaindre : en plus de la "marque" de leur diplôme, ils viennent globalement des milieux très aisés, peu ou pas de dettes (la famille paye) peu ou pas de chômage (la famille aide à trouver un job intéressant).
Les étudiants dans la merde sont ceux qui étudient dans les universités d'État, qui ont un très bon niveau d'enseignement, et sont théoriquement moins chères. Mais moins cher, c'est 30 000$/année (un diplôme de 1er cycle s'obtient en 4 ans, et à côté de ça il faut payer un loyer, se nourrir, se chauffer). Ceux-là contractent des prêts, et ne bénéficient par d'un soutien familial suffisant pour régler ces factures ahurissantes. Et ils n'ont pas non plus le réseau qui aide à trouver un boulot au niveau de leur qualification en période de crise (pas tous en tout cas).
Je dis pas que le système français est magique hein, juste que demander à des gens de s'endetter pour étudier est foncièrement injuste, dans la mesure ou le marché du travail est loin de donner la moindre garantie. De plus, glorifier le système nord-américain en le trouvant plus démocratique, c'est faire l'impasse sur le système des écoles privés, et de l'inégalité dés l'école primaire, qui se résume bien souvent au montant du compte en banque des parents. En gros, savoir ou sont les bonnes écoles et université c'est bien, pouvoir y accéder c'est mieux. En France comme aux USA, l'entrée est close pour les enfants des classes moyennes (à l'exception notable en France des enfants de profs)
En plus de ça c'est stupide de faire s'endetter les jeunes, même du point de vue des banques, si à 25 ans les gens sont déjà criblés de dettes, comment arrivera-t-on à leur refourger un crédit pour leur maison ?
L'enseignement supérieur coûte cher, certes (quoique, pour prendre l'exemple du Québec ou le sujet nous occupe depuis un pti moment, on peut en réduite les coût en divisant par 5 les salaires des recteurs d'université, les frais de représentations et les campagnes publicitaires des universités...) mais ça peut (et doit) se financer sur fonds public si on met en place une grille fiscale qui taxe vraiment les hauts revenus. Plutôt que de s'endetter, payer des impôts sur le super salaire obtenu grâce au diplôme. Au passage on ne pénalise pas celui qui n'a pas trouvé de job à la hauteur de son éducation.
C'est un système que le capitalisme rêve de généraliser en France... Pensez donc, plutôt que des bourses payées par nos impôts à des étudiants libres de faire ensuite ce qu'ils veulent de leur vie, on a la un système qui profite aux banques et garantit l'asservissement à vie des jeunes diplômés au système capitaliste.
Il n'y a pas de petits profits. Cela illustre bien les deux seules préoccupations du système financier : exploiter leur pouvoir pour extraire du profit partout ou c'est possible, exploiter leur mainmise pour maintenir leur mainmise...
@anonyme: je suis toujours amusé de voir sortir les vieux arguments anticommunistes dès qu'on égratigne le capitalisme.. Détendez-vous, Staline est mort depuis longtemps...
Je pense que la première étape "Gouvernement: autonomie des universités, libéralisation du secteur" est incorrecte. ça a toujours été comme ça aux Etats-Unis.
Les choses commencent à dégénérer à cause de deux changements :
- les subventions massives de l'état aux étudiants pauvres (les "Pell grants"). A chaque augmentation de ces subventions les coûts augmentent aussitot comme par miracle.
- les lois spéciales sur les prèts étudiants, interdisant de se débarasser de la dette par faillite personnelle, et autorisant les saisies sur les revenus.
Tout ça est dénoncé depuis pas mal de temps. Par exemple
http://globaleconomicanalysis.blogspot.fr/2011/04/education-bubble-student-loan-debt.html
http://globaleconomicanalysis.blogspot.fr/2012/04/53-of-new-graduates-are-jobless-or.html
Le système n'a rien de libéral, puisqu'il fonctionne à coup d'aides publiques massives et avec des lois d'exception.
Les seuls bénéficiaires sont les managers d'université, quelques profs stars et quelques équipes sportives.
Ce n'est pas le "capitalisme" qui rève d'instaurer cela en France, ce sont les dirigeants d'universités ou d'écoles françaises, qui bavent en voyant ce que touchent leurs collègues américains.
On constate aussi que la plupart de ces études ne servent à rien, puisque la majorité des étudiants se retrouvent sans emploi ou avec un job n'ayant rien à voir avec leurs études.
"@anonyme 18.28 > Y a des universités de choc (d'ailleurs tjs + chères) pour les élites et quelques boursiers, et le business de l'université pourrave pour les neuneus dans ton genre qui sont persuadés de faire partie de la 1ere catégorie parce qu'on les laisse s'endetter sur 30 ans."
C'est vrai, votre blog est placé sous l'enseigne "la grande majorité des gens sont des pauvres imbéciles". Sûr. Ça aide drôlement à se sentir intelligent.
Alors tant qu'à faire, pourquoi ne pas accréditer l'idée que les étudiants obtiennent tous les prêts qu'ils veulent pour s'enrôler en masse dans des Universités bidons.
L'anti-américanisme primaire qui n'a jamais fichu les pieds aux USA plus de 15 jours, ça se reconnaît au premier coup d'oeil.
Alors évidemment, à la pensée binaire "il y a les Universités de choc et il y a..." difficile d'opposer la réalité complexe de l'enseignement supérieur américain.
Mais bon, pas grave. Dans la panoplie du "Bon alors, cet effondrement de l'Empire américain, ça vient, oui?" vient d'apparaître "la bombe des prêts étudiants". Est-ce que ça vient du storytelling du couple Obama pour cette campagne, qui s'en est servi contre Romney? Peu importe, il semble que l'anti-américanisme pavlovien s'en est emparé. Va pas le lâcher de sitôt. lol.
C'est vrai que je suis tellement antiaméricain que j'y ai vécu, travaillé et que je m'y suis marié. Mais c'est vrai que j'ai déchanté. L'expérience peut-être.
Ouiinnnn les méchants socialistes anti-américains ! Moi en bon libertaré je préfère les sucer jusqu'à la dernière goutte, histoire d'être cohérent avec ma philosophie politique(qu'entres collègues on surnomme "le business" mais c'est une autre histoire). Bon d'un autre côté, après avoir lu rand, j'ai mangé mon caca, alors je sais pas si je suis vraiment fiable, m'voyez ? En tout cas je suis libre moi, et pas un assisté infoutu de reconnaître la main invisible quand elle me tends son doigt !!
Donc en fait c'est une arnaque pour forcer les gens a étudier et travailler ensuite. J'ai bien tout compris ?
Enregistrer un commentaire