Dernière riposte party géante des activistes numériques hier soir à La Bellevilloise pour commenter le débat de second tour Sarkozy / Hollande. Coincé dans la grande salle bondée, j'ai la nostalgie soudaine des premières ripostes PS où il y’avait plus de pizzas que de participants. Enfin... Malgré la bonne humeur, vu les milliers de messages à la minute partant d'ici encombrant un réseau vite saturé, les conditions étaient un peu hardcore pour un live tweet efficace. Livrons ici nos impressions à l'issue de ce qui restera un beau débaudruchage du sarkozysme penaud.
François Hollande s’est révélé ce soir aux Français. Pour ceux qui suivent et s’intéressent un peu au personnage depuis plusieurs mois, ce ne sera pas une surprise. Pas surprenant non plus un Sarkozy fuyant, de plus en plus courbé et sautillant sur sa chaise, se frottant le nez, cherchant du regard le journaliste sauveur (mais contraint par le CSA au mutisme). Pauvre chaton pris dans les barbelés de son bilan, il n’est jamais sorti de sa posture habituelle au dédain d'abord: les "vous mentez", les "c’est faux", les baratins, les formules maladroites, les moments mythos et les incontournables éléments de langage usés jusqu'à la corde. J'ai ainsi pu biffer toutes les cases de mon bingo des débats Sarko (la piscine halal, le point DSK, le point Mitterrand, le point Drapeau rouge, le "c'est pas moi c'est la crise", le "c'est la faute aux 35 heures"...). Malgré la longueur (2h50), les tunnels de chiffres et quelques baisses de régime, F.Hollande, raide et pointant du doigt, a gagné la bataille de la crédibilité (au point de distiller le sentiment, pour celui qui débarquerait de l'étranger, que c’était lui le président et l’autre l’opposant). Le candidat socialiste a surtout remporté les deux moments clés du débat (celui avant qu'on zappe et celui où l'on revient d'M6):
Le début: en attaquant très fort sur le respect que l'on devait aux Français en tant que président, là où tout le monde le pronostiquait "à la cool" (histoire de ne pas prendre de risque et de surfer sur son avance). Du coup, il a donné le tempo et a toujours plus ou moins maîtrisé la danse. D’autant que Sarkozy, au lieu de parler de son projet, n’aura finalement passé sa soirée qu'à s'opposer au programme que le candidat socialiste déclinait sans ciller. Un débat finalement à l'image de cette campagne: Le fond et la constance pour l'un, l'approximation et la panique pour l'autre. Sarkozy s'enlisera finalement seul dans ses thématiques fétides, Hollande clôturant d'entrée par des réponses fermes sur la laïcité.
Sa fin: en assénant en slam une tirade anaphorique d’anthologie (renforçant par le verbe sa stature présidentielle) devant un Sarkozy (pourtant fan de Stéphane Camus, Kevin Zweig, Seb Musset et Grégory Le Balzac) hébété qu’on lui dise ses 4 vérités en 3 minutes avec plus de style qu'il n'en aura jamais eu en 5 ans. Quelque part ce soir, Hollande a vengé en prime-time nombre de Français face à l'arrogance d'une politique et d'un mode de gouvernance qu'ils subissent depuis trop longtemps.
Mercredi soir, le Karcher a été passé devant 17 millions de spectateurs. Bien. Ne reste plus qu’à confirmer cela dimanche prochain.
Le pearltree des réactions au débat:
Illustration : Riposte party à La Bellevilloise, Paris, 02.05.2012
18 comments:
Du très bon FH.
Sans oublier son arrivée trés réussie lorsqu'il est allé saluer les manifestants de Peugeot devant les studios. Manifestants que NS a soigneusement évités, ce qui était en effet plus prudent !
je pense que la vidéo de Yann Sarfati vaut mieux qu'on long commentaire:
http://www.dailymotion.com/video/xqfhak_hollande-sarkozy-bonnet-blanc-ou-blanc-bonnet_music?search_algo=1
débat très soporifique. Je n'est pas tenu plus d'un quart d'heure. Evidemment tous ceux qui étaient convaincus par un des candidats au départ le sont restés à la fin.
Bizarre ils n'ont pas parlé du référendum de 2005 qu'ils on approuvés ensemble, pour ensuite trahir les électeurs ensemble aussi.
Voilà le texte de ces 3 minutes :
"Un Président qui, d’abord, respecte les Français, qui les considère. Un Président qui ne veut pas être Président de tout, chef de tout et, en définitive, responsable de rien.
Moi, Président de la République, je ne serai pas chef de la majorité. Je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée.
Moi, Président de la République, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur.
Moi, Président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
Moi, Président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante. Je ne nommerai pas les membres du parquet, alors que l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature n’a pas été dans ce sens.
Moi, Président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les Directeurs des chaînes de télévision publiques. Je laisserai cela à des instances indépendantes.
Moi, Président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire.
Moi, Président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’Etat. Je le ferai réformer, de façon à ce que, si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse, dans certaines conditions, me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat, ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances.
Moi, Président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire. Autant de femmes que d’hommes.
Moi, Président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêt.
Moi, Président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi, Président de la République, je ferai un acte de décentralisation parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi, Président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi ou ce qui relève de la négociation.
Moi, Président de la République, j’engagerai de grands débats. On a évoqué celui de l’énergie. Il est légitime qu’il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens.
Moi, Président de la République, j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives de 2017 car je pense qu’il est bon que l’ensemble des sensibilités politiques soit représenté.
Moi, Président de la République, j’essayerai d’avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions. En même temps, je ne m’occuperai pas de tout et j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français.
J’avais évoqué une présidence normale. Rien n’est normal quand on est Président de la République puisque les conditions sont exceptionnelles. Le monde traverse une crise majeure, en tout cas l’Europe. Il y a des conflits dans le monde, sur la planète, l’enjeu de l’environnement, du réchauffement climatique. Bien sûr que le Président doit être à la hauteur de ces sujets-là mais il doit aussi être proche du peuple, être capable de le comprendre."
Merci Monsieur Hollande pour cette liberation DE LA PAROLE.
@anonyme 12:31
"NS et FH c'est bonnet blanc etc..."
Quand on dit cela, c'est que l'on souhaite la réélection de NS.
Pourquoi ne pas le dire franchement ? Vous avez le droit de le souhaiter, mais auriez vous honte ?
Jeudi 3 mai 2012 :
Campagne 2007 de Sarkozy : l'ex-Premier ministre libyen confirme un financement par Kadhafi.
L'ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, a affirmé que le régime de Mouammar Kadhafi avait bien financé la campagne 2007 du candidat Nicolas Sarkozy, selon ses avocats à Tunis.
Démentis et confirmations se succèdent ces derniers jours dans l'affaire du financement supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye en 2007. Alors que le président-candidat et Mediapart ont chacun déposé plainte l'un contre l'autre et que le sujet a enflammé la campagne présidentielle, l'ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, affirme ce jeudi que le régime de Mouammar Kadhafi a bien financé la campagne 2007 du candidat Nicolas Sarkozy.
«Mouammar Kadhafi, son régime et les responsables qui travaillaient avec lui ont financé la campagne électorale de Sarkozy en 2007», déclare à la presse Me Bechir Essid, un des avocats de l'ancien Premier ministre. Il avance un montant de quelque 50 millions d'euros.
Selon cet avocat, al-Baghdadi al-Mahmoudi a assuré que «le marché a été conclu par Moussa Koussa (nldr: ex-chef des services de renseignements extérieurs) sur instruction de Kadhafi et il a assuré que des documents attestant de la transaction existent».
http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/candidats/campagne-2007-de-sarkozy-l-ex-premier-ministre-libyen-confirme-un-financement-par-kadhafi-03-05-2012-1982775.php
Je me suis bien amusé à voir Sarko sortir son Joker : sa CARTE CRISE.
A chaque attaque, chaque critique du résultat, on y avait droit !
En espérant qu'il puisse bientôt tomber dans la case Justice sans avoir encore sa carte immunité...
Je suis encore très surpris par le nombre de mensonges et erreurs de Sarkozy lors de ce débat.
Je crois que la majorité des 11 millions de téléspectateurs ne se renseignent pas à posteriori dans la presse ou autre. Il le sait et du coup en profite.
à Omer 14:59
<<"NS et FH c'est bonnet blanc etc..."
Quand on dit cela, c'est que l'on souhaite la réélection de NS.
Pourquoi ne pas le dire franchement ? Vous avez le droit de le souhaiter, mais auriez vous honte ?>>
Et les supporters de Sarkozy diront que quand on dit cela, c'est que l'on souhaite l'élection de FH...
Quand à ceux qui devraient avoir honte ce sont plutôt Messieurs Hollande et Sarkozy, dont les partis respectifs se sont entendus en 2008, au Sénat et à l'Assemblée Nationale pour dire "oui" à un texte qui avait été refusé en 2005, à 54%, par référendum.
Et maintenant il faudrait voter pour des gens qui ne respectent pas le suffrage universel ?
Sarkozy est une crapule et un menteur, mais l'autre ce n'est pas mieux.
Monsieur Hollande se vante de vouloir s'en prendre aux "pouvoir de l'argent". Il ment.
Voici ce qu'il a déclaré pour "rassurer" la finance britannique :
"La gauche a été au gouvernement pendant 15 ans pendant lesquels nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a rien à craindre". (François Hollande, The Guardian, lundi 13 février 2012.)
Ouais Seb j'espère que tu touches gros, sinon tapiner gratis je vois pas l'intérêt.
D'accord, je vous concède bien volontiers que l'alternative n'est pas très enthousiasmante, mais pourquoi ne voulez vous pas nous dire simplement et clairement quel est votre choix, NS, FH, blanc ou abstention ?
mon commentaire précédent s'adressait à "honi soit" 17:23
Grand Journal scandaleux ce soir avec N.S qui "refait" le match en rebalançant ses mensonges sans etre contredit.
à omer 19:01
"mais pourquoi ne voulez vous pas nous dire simplement et clairement quel est votre choix, NS, FH, blanc ou abstention ?"
Et où avez vous vu que je ne voulais pas dire quoi que ce soit ?
Faudrait peut-être arrêter de prêter à autrui des intentions imaginaires qui arrange votre discours.
Pour satisfaire votre curiosité :
je voterai blanc.
"Kadhafi a financé la campagne 2007 de Sarkozy", déclare l'ancien Premier ministre libyen.
L'ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, a affirmé que le régime de Mouammar Kadhafi avait financé la campagne 2007 du candidat Nicolas Sarkozy, ont rapporté jeudi 3 mai à Tunis ses avocats.
Durée de la video : 01:17
Me Bechir Essid, un des avocats de l'ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, déclare :
"Monsieur al-Baghdadi al-Mahmoudi répète que Mouammar Kadhafi, son régime, ainsi que ses responsables, ont financé la campagne électorale de Sarkozy en 2007. Cet homme a failli pleurer de peine et de douleur : "Pourquoi Sarkozy a changé après avoir conclu cette affaire avec nous ?"
Monsieur al-Baghdadi al-Mahmoudi ajoute qu'il y a un document officiel du Fonds libyen des investissements africains. Il déclare également que le signataire est Moussa Koussa, conformément aux instructions de feu le Colonel Mouammar Kadhafi."
http://www.youtube.com/watch?v=xGbSHaCZVLo&feature=player_embedded
Moi aussi, BA, Je peux me répéter :
Monsieur Hollande se vante de vouloir s'en prendre aux "pouvoir de l'argent". Il ment.
Voici ce qu'il a déclaré pour "rassurer" la finance britannique :
"La gauche a été au gouvernement pendant 15 ans pendant lesquels nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a rien à craindre". (François Hollande, The Guardian, lundi 13 février 2012.)
Au fait, êtes vous le même BA qui, il n'y a pas si longtemps, en d'autres lieux, supportait l'ex-RPR ex-UMP Nicolas Dupont-Aignan ?
Salut !
Une image de la riposte party sur le site du nouvel obs m'a fait penser à toi... C'est toi entouré en rouge ici ?
Lien ici
Nouvel obs ici
A+
Gilles
@Gilles > Yep, ambiance sweat shop sri-lankais et grosse migraine. Et nous étions nourris de cacahuètes (véridique). Comme je le dis dans l'article, en fait pas des super conditions pour réagir. Cette RP avait un côté industriel qui ne m'a pas emballé, la plus grosse que nous n'ayons jamais eu avant était 4X plus petite. Mais bon, c'était la dernière "l'apothéose" et les médias étaient là. L'UMP s'étant lancé assez tardivement dans la surenchère des RiposteParty, il fallait faire des images.
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