[Message de service : Désolé pour cette interruption momentanée des programmes, mais mon organisme a pris quelques vacances sous la forme d'un virus ravageur me clouant au lit plusieurs jours.]
...and now for something completly different :
La semaine dernière, Terra Nova proposait à quelques blogueurs et journalistes de rencontrer Alastair Campbell, le "spin doctor" de Tony Blair de 1994 à 2003, l'homme clé d'une stratégie de campagne inspirée de celle de Bill Clinton, dont notre Monarque s'est en partie inspiré à son tour.
Au programme : de l'influence des réseaux sociaux dans la campagne présidentielle en 2012 ? En gros, est-ce que l’opération Obama est possible en France ? Petit compte rendu d'une heure de discussion entre Alastair et les blogueurs.
1 / Internet, un espace inexploré pour une politique de proximité.
Décontracté et à l'écoute, Campbell regrette qu'en France et en Angleterre, hormis quelques rares exceptions[1], les politiques délaissent ce média populaire qu'est devenu internet (quand ils ne le considèrent tout simplement pas comme une menace).
C'est d'autant plus fâcheux que, selon lui, le succès des réseaux sociaux est en partie
dû à la défiance croissante envers les paroles politiques et médiatiques. Ne croyant plus en rien, nous croyons en nous-mêmes : famille, collègues,
amis… et nous communiquons en réseaux plus ou moins fermés via facebook ou twitter. Les politiques ont du mal à entrer dans ces extensions de l'intime. Ils voient
encore internet comme un moyen de communication classique, c'est à dire global. Les
réseaux sociaux consistent à se "faire des amis", à dire ce que l’on fait, à réagir
vite, à dire ce que l’on pense à brûle-pourpoint de tel ou tel sujet : c’est, paradoxalement, de la
politique de proximité.
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Twitter, qui permet de répondre tout de suite à la polémique, est encore considéré par le politique français comme l’objet de la communication et non comme un moyen d'expression. On l'a encore vu récemment avec l'opération de 'com de François Bayrou descendant de sa montagne pour offrir aux internautes une heure de parole divine sur le service de micro blogging, un jeudi à 15 heures. [2]
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Twitter, qui permet de répondre tout de suite à la polémique, est encore considéré par le politique français comme l’objet de la communication et non comme un moyen d'expression. On l'a encore vu récemment avec l'opération de 'com de François Bayrou descendant de sa montagne pour offrir aux internautes une heure de parole divine sur le service de micro blogging, un jeudi à 15 heures. [2]
Pour Campbell, Internet donnera un moyen aux politiques d’être plus près des citoyens seulement s’ils comprennent qu'il s'agit d'un dialogue. Les politiques
sont encore piégés dans les anciens schémas médiatiques. Il cite Bill Clinton :
« le bruit des médias est si fort,
que les politiques créent leur réalité selon ce bruit».
2 / « Les politiques confondent la stratégie et la tactique. »
Même s'il précise que ce sont d'abord les chaînes télévisées d’information continue qui changèrent la donne, internet force les politiques à modifier leurs tactiques. La tactique c’est du court terme, elle se base sur la réaction. La stratégie de long terme reste primordiale, il faut qu'elle soit lisible par tous et que le candidat s'y tienne. Occuper l'espace médiatique est obligatoire : « si on ne fait pas la météo, le camp d'en face la fait ». En revanche, il faut que les actes coïncident avec les paroles. Selon lui, le politique doit toujours dire la même chose, mais d’une manière différente chaque jour.
Il prend l’exemple de la campagne Obama contre Mac Cain en 2008. D’un point de vue marketing, Mac Cain n’était pas un mauvais candidat. Sa stratégie reposait
sur son expérience et le fait qu’il n’était pas comme George W.Bush. Pour contrer la
"fraîcheur" de la campagne Obama et l’emballement sur le net,
il a choisi dans la précipitation une jeune femme comme colistière, Sarah Palin. C’est précisément ce qui a marqué
la fin de son aventure. Il rentrait en contradiction avec sa stratégie en
choisissant dans l'urgence une potentielle vice-présidente sans expérience et encore plus à droite que Bush.
"Il faut toujours commencer avec la stratégie. Si l’objectif est facile : il faut gagner. La stratégie est plus difficile. Et pour comprendre la stratégie, il faut toujours regarder les slogans." Pour Bill Clinton, c’était "New Democrat". Pour Tony Blair, c’était "New Labour" (la modernisation du parti travailliste). Pour Barack Obama, c’était "Yes, We can" : l’optimisme, du peuple vers le peuple, avec la notion d’effort.
3 / L'implication des militants sur le net.
"Obama,
c’était une campagne moderne basée sur des principes anciens" constituée
autour d’une très petite équipe. Il a donné à ses
supporters sur internet, les outils, les messages, les idées, l’inspiration et il les a responsabilisés en leur faisant confiance (ce
qui est loin d'être le cas en France, où les initiatives de terrain et les propositions
de la base ont du mal à remonter). Les supporters ne faisaient plus seulement partie de la
campagne, ils devenaient la campagne.[3] "Il a donné l’impression que c’était un
grand acte d’émancipation de contribuer financièrement à sa campagne qui était
pourtant la plus riche du monde."[4] La compréhension de cette interaction est essentielle pour saisir la dynamique Obama.
Bon, nous n'avons pas parlé de l'implication de son pays dans la guerre en Irak qui est pour beaucoup dans la "déception" côté anglais, mais ce n'était pas le sujet de la rencontre ce matin-là. Il en sera question, ainsi que de la superficialité des sondages, dans cette interview vidéo sur France 24.
[1] Ils sont encore peu à vraiment s'atteler à un blog, moins d'une dizaine a réellement twitter eux-mêmes autre chose que leur emploi du temps et autres extases suite aux derniers propos du Monarque.
[2] Qui considère Twitter comme un artifice supplémentaire de communication corporate, risque le FAIL.
[4] Les deux tiers du financement de la campagne d'Obama proviennent de petits dons de moins de 200$ collectés en quelques clicks sur un site dédié - MyBO.
7 comments:
Terra Nova???? Alastair Campbell???
Ca va pas bien la tête?
C'est la maladie ou un urgent besoin de liquidités qui vous transforme en agent impérial au service du Nouvel Ordre Mondial?
C'est quoi ce charabia sur les réseaux sociaux, armes de guerres idéologiques au service du Pentagone et de l'OTAN?
Nous n'avons pas besoin des conseils de ce monsieur et de ses agences de renseignements.
Non mais je rêve.
Un autre Séb
En tout cas, aucun politicien francais ne suis ses conseils:
- les decisions viennent d en haut et le militant de base est juste sense repeter la bonne parole (et éventuellement donner de l argent). La france a toujours fonctionne sur un systeme pyramidal depuis Louis XIV
- avoir une strategie et ne pas faire aujourd hui l inverse de ce qu on pronait hier. par exemple supprimer le bouclier fiscal ou donner une prime de 1000 e (j attends avec plaisir les contorsion de DSK pour rallier l electorat "a gauche toute")
Par contre, M Campbell ne doit pas connaitre notre systeme electoral. Actuellement si nos 2 pretendants n ont pas de strategie ils ont une tactique (la meme d ailleurs): arriver au second tour face a Marine et etre elu les doigts dans le nez
@anonyme > c'est surtout le cas à droite. Le Monarque est à un tel niveau d'impopularité, qu'il ne peut se faire réélire qu'avec MLP en face.
En revanche, peu importe la candidat présenté (DSK, Hollande, Aubry...)et l'opposant (FN ou UMP) : si la gauche arrive au second tour, elle remporte le match. (enfin avec des si...)
Le problème de la gauche est tout connement d'arriver au second tour. D'où l'importance des primaires et du choix du bon candidat. Enfin à vrai dire le problème remonte à plus loin que ça et ce mode de scrutin est obsolète.
"Le problème de la gauche est tout connement d'arriver au second tour. D'où l'importance des primaires et du choix du bon candidat. Enfin à vrai dire le problème remonte à plus loin que ça et ce mode de scrutin est obsolète".
Ce n'est pas tant l'élection présidentielle au suffrage universel qui pose problème que l'étendue des pouvoirs du président sous la Ve République et le fait qu'il les exerce quasiment sans contrôle et sans rendre compte à quiconque, d'où l'impression justifiée de monarchie déguisée. A côté de Sarko, Louis XIV, c'est un petit seigneur ! Si on veut éviter des dérives du type de celles du pouvoir sarkozyste, il faut limiter les pouvoirs du président à la promulgation des lois, la nomination du Premier ministre et le droit de dissoudre l'Assemblée. Et par la même occasion, supprimer l'immunité et inclure la destitution par le parlement et/ou par référendum.
Mais avec tous les gogos qui croient à l'homme ou à la femme providentielle, c'est pas près d'arriver...
Salut Seb,
Tony Blair comme Sarkosy Clinton, et Obama, sont des criminels de guerre, des gens sanguinaires et des tueurs en série industriels...
Je rejoins l'avis du 1er Anonyme : quel est le but de ce genre d'articles de ta part ? Il faut condamner ce qui est fait aux noms des occidentaux par les régimes en place et pas donner la parole à ces criminels.
Pour être complet car j'avais oublié de réagir à ta remarque concernant l'aide des militants..
Obama a tout de même été le candidat de l'oligarchie (gros établissements financiers, etc..), le fait que des militants aient été dupés prouvent juste qu'il a été mieux vendu et était plus "sexy" que le zombie McCain...
@++
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