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La politique du média-training
Parce qu'on me l'a demandé (il se reconnaitra) et parce que le point-presse du bonheur de Christine Lagarde, ce matin sur RTL, me l'a remémoré, je reviens en vidéo sur mes premières amours professionnelles : Le média-training.
A garder en mémoire en toute circonstance télévisée.
Né en 1972 à Paris. Filme, écrit, communique, parle de lui à la troisième personne, fait du vélo et blogue ici parfois aussi. Il n'appartient à aucun parti, organisation politique ou site reprenant les textes des blogueurs sans les rémunérer. Ce blog est la continuité aléatoire de ses livres, ou l'inverse.
8 comments:
C'est flippant. Je le savais mais pas à ce point.
Merci Seb
T’enfonces une porte ouverte là !
Le "media-training" est vraiment un format lié aux "enfants de la télé" il n'y a qu'à voir les vidéos de Luc Chatel sur DM pour comprendre que c'est totalement dépassé.
Malheureusement auprès d'une certaine population, c'est encore diablement efficace.
Le but de cette vidéo est uniquement de fournir un argument crédible pour contrer ceux qui seraient encore susceptibles de croire encore à la "bonne parole" gouvernementale !
D'autant que je l'évoque vite ici, mais la collaboration des journalistes est appuyée. On le voit dans cette video avec Apathie réitérant juste une petite fois sa question attendue, à laquelle il aura une réponse convenue. L'homme se contente d'un tout miteux commentaire en fin d'intervention.
Un journaliste un peu couillu appuierait un peu plus. Malheureusement, les journalistes français sont plus appliqués dans leurs "consulting" privatifs en cabinet de com' que dans leurs interviews aux antennes des médias de masse.
Surtout Apathie, il suffit de le regarder faire son numéro de cirque sur Canal chez Denisot, la dette, la dette la dette, le déficit gna, gna, gna, vous dis-je, il rabâche la même parole que les politiques qu'il a en face de lui, finalement ils ont pas grand chose à dire puisqu'il fait tout le boulot et eux ils sont contents, hypocrite avec ça, devant Danielle Mittérand quelques critiques et elle se défend fort bien, le lendemain sur le même plateau, il l'asticote avec violence ; quel courage. Ce type fait son boulot comme à l'époque où il était barman, c'est du journalisme de café du commerce, avé l'accent en plus...
Tiens, pris la main dans le pot de confiture.
http://www.dailymotion.com/relevance/search/raffarin/video/x6eom5_thierry-breton-raffarin-en-flag_news
Merci Aka, super complément à la vidéo de Seb.
Mais.. Zone interdite ??? M6 ??
Le principe de "simulation" décrit par Jean Baudrillard pendant les années quatre vingt est toujours aussi pernicieux. La "précession du simulacre" renverse le rapport à la réalité. En sorte que le produit de la simulation c'est la réalité du monde. Et le média-training est non seulement la technique mais l'idéologie qui filtre toute critique intelligente. L'expérience anodine de l'homme politique, de ses pensées les plus apparemment intimes, est le produit de tout un arsenal technique, qui fait que même si on a une conviction, on est obligé à terme de la "dépasser" par son contraire, ce qui n'est plus un dépassement mais une trahison de sa propre pensée. Le motif d'action des hommes politiques doit être médiatisé par ce qu'ils ne savent pas faire : se mettre en connection directe avec le citoyens. Ce problème vient à point nommé au moment où les civilisations déclinantes et leurs responsables demandent aux sophistes de l'aide pour augmenter l'aura de leurs discours, parce qu'ils ne savent ni quoi dire, ni quoi penser.
Quand le PS et Maire de Nantes Jean-Marc Ayrault (entendu sur Le rendez-vous des politiques de cette semaine sur France Culture) insiste sur la relance en terme d'offre, compte tenue de la concurrence, je crois qu'il dit quasiment le même type de propos que Christine Lagarde : que la logique économique prime avant toute chose. Et l'économie ne sert pas la société civile, tant qu'elle sera détenue par les intérêts privés/
J'ajoute que si le discours politique est dans son ensemble produit par la publicité, dont Walter Benjamin affirmait au début du siècle dernier que le slogan avait remplacé le proverbe, il faut écouter longuement les personnages de la scène politique, et à travers chacun d’eux, percevoir les mots qu’ils répètent pour affirmer leur idéologie, pour aussi se distinguer les uns des autres. Pour Rama YADE, il s’agit du mot "liberté", par exemple. Le mot "tombe" dans le discours et semble incongrue. On peut supposer qu'une foire occulte aux média-trainers a lieu à la porte de Versailles, qu'elle rassemble tous le personnel politique lors d'un congrès extraordinaire, et qu'elle distribue un mot "fort" à chacun d'entre eux comme on distribue des cartes à jouer. Tout paraît clair, chaque homme et femme adopte son mot et se distingue sur l'échiquier politique. C'est ce qui donne le côté ludique de la chose, très jeu de société. L'irone et le cynisme proviennent peut-être de cette connivence généralisée. De ce petit monde qui s'auto protège.
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