29 avril 2008

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TELESCOPAGE TRAGIQUE PLACE DE LA REPUBLIQUE

Quand la popularité d’un monarque dégringole dans les bas-fonds* et que le peuple dont il a charge perd le moral comme jamais auparavant**, déçu qu’il est par ses espoirs piétinés, c’est que tous deux ne sont pas loin de la deuxième croisée de leurs destins. Le peuple le sent, le monarque le devine. Ce dernier galope fièrement de l’autre côté de la Méditerranée histoire de soigner le bronzage, le commerce extérieur et de se recharger en endorphines tandis qu’au gris, son peuple rumine. Peuple perdu qui vit à côté de ses pompes, on lui ment, on le berce, on le terrorise, on le comptabilise, on l’anticipe, on le prémédite, on l’entreprend, on le matte, on le blâme, on l’émerveille – difficilement -, une page de publicités entre deux divertissements. Monarque sans vision autre que celle d’épater en campagne, assommé à l’idée de pédaler encore quatre ans dans la semoule en évitant les jets de tomates pourries. Qui pourrait sauver le monarque ? Certainement pas lui. Qu’est-ce qui pourrait le sauver ? Une menace plus grande que l’inquiétude qu’il suscite. Quelque chose de si grave que le peuple, comme un seul homme, se remette à croire en lui et en ce qui l’incarne.


* Selon BVA, jamais un président de la République n'avait recueilli un tel taux de mécontentement : 64% d'opinions négatives pour Nicolas Sarkozy en avril 2008. En un mois, le chef de l'Etat perd 8 points en popularité.

** Selon L’insee, aujourd’hui, le moral des ménages français a encore baissé de un point en avril 2008, touchant un nouveau plus bas de son histoire à -37.

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