Heureux de constater que le thème du (non)partage générationnel s’insinue sournoisement dans la campagne présidentielle. Les médias traditionnels aux mains de la génération des baby boomers, vieille garde qui remise jalousement vers elle depuis quatre décades les richesses et la jeunesse d’une société qui sombre à petit feu, taisent cette onde sismique remontant du fond des provinces, des ghettos urbains et des sales d’attente de guichet d’allocations chômage.
Les politiques, fils d’ambassadeurs parmi les énarques sur trois générations, eux, n’ont même pas ce cynisme. Ils ne perçoivent rien.
Deux poids, deux mesures, deux générations, deux façons d’appréhender la suite des évènements. Prédominance dans une génération de la campagne présidentielle underground sur internet, tirant tout azimut, sans filtre, directement du producteur à l’électeur. Les blogs politiques pullulant virulents sur la toile sont autant d’agoras sans-gêne et de laboratoires d’hypothèses interconnectées.
De l’autre côté du pouvoir, dans les médias unilatéraux de la vieille garde, c’est la pérennité pépère du traitement conservateur, bipartite. Les messes de vingt heures et les chaînes télévisées d’information étant les relais fidèles du vide des contenus de programme des deux challengers souhaités lisses. Parfois, par peur diffuse ou souhait de dépoussiérer son image en faisant étalage de son avant-garde, quelques magazines portent un regard condescendant et générique sur ce mouvement souterrain qu’ils considèrent comme structuré. Comme ceux qu’ils représentent, les médias baby boomers aiment plus que jamais en début de XXIe siècle, annonciateur évident d’un chaos biblique, compartimenter, classer, répertorier et donner des notes. Les listes sont dressées, plus vagues et hors sujets que toujours, autant de preuves de la déconnexion géographique et générationnelle des roboches parisiens répétant le reste du temps à longueurs d’éditoriaux ampoulés avec la même suffisance débonnaire d’il y a cinq ans que l’extrême-droite ne sera pas présente au second tour. Cette caste médiatique n’est que l’écho d’une classe politique de palais elle-même représentative d’une partie bourgeoise de cette génération des baby boomers, vaste frange il est vrai tant il était facile d’être bourgeois dans la France de Pompidou. Génération que l’on reconnaît aujourd’hui à sa propension à regarder la réalité de biais tout en assénant des diagnostics lapidaires incriminant d’autres qu’elle : généralement les Français - qui sont le plus souvent des cons - ou ces maudits étrangers - pour rester politiquement correct -. Génération du plateau doré économique, matrice de l’individualisme et somme d’égoïsmes se gavant d’agapes au self-service du progressisme sur fond de dette sociale, génération triomphante envisageant l’existence comme un concept au présent, génération au mieux hypocrite, le plus souvent atrophiée de tout sens critique par manque de combats existentiels et sociaux, génération déclinante qui s’agrippe, et c’est bien légitime, à ses acquis, ses habitudes et son train de vie. Génération en tout point inverse à celle qui l’a suit et qu’elle méprise pour sa fainéantise supposée, son absence de valeurs notamment celle du travail, sa volatilité et l’image dégradée qu’elle lui renvoie d’elle-même, de son laxisme éducationnel, de son renoncement idéologique, de sa soumission complète à l’ultra libéralisme avec le consumérisme comme seule ligne d’horizon. Génération qui a engendré le malheur et ne récoltera même pas la tempête.
Qu’importe le résultat du scrutin, ces élections et les évènements qui suivront marqueront-ils enfin la fin du règne de la vieille garde ?
P.S : Je renvoie à la lecture de L’express de cette semaine, l’hebdomadaire dépassé s’amusant à classer les blogs politiques - enfin selon ce que l’hebdomadaire considère comme blog et comme politique - ainsi qu’à la lecture du récent et guilleret supplément au roman national de Jean-Eric Boulin aux éditions Stock, variation prophétique à la violence poétique sur le futur proche de notre nation d’égoïstes que notre vieille garde a marqué de son sceau.
P.S 2 : Il est bien évident que, né trente ans plus tôt et à leur place, j'aurais agi exactement de même.
Les politiques, fils d’ambassadeurs parmi les énarques sur trois générations, eux, n’ont même pas ce cynisme. Ils ne perçoivent rien.
Deux poids, deux mesures, deux générations, deux façons d’appréhender la suite des évènements. Prédominance dans une génération de la campagne présidentielle underground sur internet, tirant tout azimut, sans filtre, directement du producteur à l’électeur. Les blogs politiques pullulant virulents sur la toile sont autant d’agoras sans-gêne et de laboratoires d’hypothèses interconnectées.
De l’autre côté du pouvoir, dans les médias unilatéraux de la vieille garde, c’est la pérennité pépère du traitement conservateur, bipartite. Les messes de vingt heures et les chaînes télévisées d’information étant les relais fidèles du vide des contenus de programme des deux challengers souhaités lisses. Parfois, par peur diffuse ou souhait de dépoussiérer son image en faisant étalage de son avant-garde, quelques magazines portent un regard condescendant et générique sur ce mouvement souterrain qu’ils considèrent comme structuré. Comme ceux qu’ils représentent, les médias baby boomers aiment plus que jamais en début de XXIe siècle, annonciateur évident d’un chaos biblique, compartimenter, classer, répertorier et donner des notes. Les listes sont dressées, plus vagues et hors sujets que toujours, autant de preuves de la déconnexion géographique et générationnelle des roboches parisiens répétant le reste du temps à longueurs d’éditoriaux ampoulés avec la même suffisance débonnaire d’il y a cinq ans que l’extrême-droite ne sera pas présente au second tour. Cette caste médiatique n’est que l’écho d’une classe politique de palais elle-même représentative d’une partie bourgeoise de cette génération des baby boomers, vaste frange il est vrai tant il était facile d’être bourgeois dans la France de Pompidou. Génération que l’on reconnaît aujourd’hui à sa propension à regarder la réalité de biais tout en assénant des diagnostics lapidaires incriminant d’autres qu’elle : généralement les Français - qui sont le plus souvent des cons - ou ces maudits étrangers - pour rester politiquement correct -. Génération du plateau doré économique, matrice de l’individualisme et somme d’égoïsmes se gavant d’agapes au self-service du progressisme sur fond de dette sociale, génération triomphante envisageant l’existence comme un concept au présent, génération au mieux hypocrite, le plus souvent atrophiée de tout sens critique par manque de combats existentiels et sociaux, génération déclinante qui s’agrippe, et c’est bien légitime, à ses acquis, ses habitudes et son train de vie. Génération en tout point inverse à celle qui l’a suit et qu’elle méprise pour sa fainéantise supposée, son absence de valeurs notamment celle du travail, sa volatilité et l’image dégradée qu’elle lui renvoie d’elle-même, de son laxisme éducationnel, de son renoncement idéologique, de sa soumission complète à l’ultra libéralisme avec le consumérisme comme seule ligne d’horizon. Génération qui a engendré le malheur et ne récoltera même pas la tempête.
Qu’importe le résultat du scrutin, ces élections et les évènements qui suivront marqueront-ils enfin la fin du règne de la vieille garde ?
P.S : Je renvoie à la lecture de L’express de cette semaine, l’hebdomadaire dépassé s’amusant à classer les blogs politiques - enfin selon ce que l’hebdomadaire considère comme blog et comme politique - ainsi qu’à la lecture du récent et guilleret supplément au roman national de Jean-Eric Boulin aux éditions Stock, variation prophétique à la violence poétique sur le futur proche de notre nation d’égoïstes que notre vieille garde a marqué de son sceau.
P.S 2 : Il est bien évident que, né trente ans plus tôt et à leur place, j'aurais agi exactement de même.
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