En France ou en Angleterre, la forme télévisuelle est assez différente mais le fond du discours reste identique. Prenons par exemple, l’utilisation de ce que l’on appelle le peuple dans les différentes émissions de télé réalité ayant pour toile de fond l’immobilier et dont l’on raffole d’un côté comme de l’autre de La Manche.
En France, situation économique oblige, dès lors qu’il est question d’un problème de voisinage, de construction de maison, de projet immobilier en tout genre, l’on met toujours en scène des gens à faibles revenus, endettés jusqu’au coup, d’une bêtise et d’une inculture patente, qui forment une glaise malléable que la production prend un malin plaisir à monter en épingle. Ces perdants du rêve capitaliste, sacrifiés sur l’autel de l’audimat, inconscients de leur propre damnation, apparaissent sur les écrans de la nation encore plus affreux, sales et méchants qu’ils ne le sont au travers d’une image générique qui fait dire à chacun des téléspectateurs : Ouh la la, ceux-là, ils sont pires que moi !
En Angleterre, le traitement, aux ficelles moins appuyées et plus nuancées, agit sur le même principe mais en terrain plus sophistiqué, d’apparence. Ici, dès lors que l’on parle de maison à rénover, de placements financiers immobiliers ou de décoration d’intérieur, c’est à dire en permanence d’une chaîne à l’autre puisque à la pauvreté de l’immobilier local à répondu une stimulation des tentations - et des aides - foncières, il est question d’une partie de ce prolétariat qui s’est enrichi durant les années Blair. Il n’est ici pas question de problème de financement ou de surendettement, non : Les taudis à 300.000 pounds sont achetés aux enchères par paquets de trois par des anglais moyens qui ne prennent même pas le temps de visiter les horreurs en question. Petite veste côtelée, turbans discounts ou manteau de faux cuir, les multipropriétaires ne payent pas plus de mine que leurs homologues générationnels, chômeurs français standards. Ces acheteurs, entrepreneurs et spéculateurs amateurs sont les gagnants de la réalité anglaise. Ils forment cette nouvelle classe bourgeoise arrivée qui fait horreur à l’aristocratie tout en contribuant à l’enrichir par un jeu de dominos fiscaux. La télévision, faisant de tout temps parti de l’aristocratie en place, leur fait payer cette outrecuidance. Le trait est appuyé sur leur manque de goût et de sens pratique - il est vrai évident, il n’y a qu’à se balader dans les rues -, leurs erreurs de budget, leur manque d’inventivité, leur faculté à pondre enfants sur enfants sans vraiment trop reconsidérer la question. Ils ne sont pas vulgaires parce qu’ils sont affreux comme en France, c’est à dire supposé pire que lui par le spectateur moyen. Non, en Angleterre, pays de caste par excellence, ils sont affreux parce qu’ils sont vulgaires, communs, parce qu’ils viennent du peuple. Il n’y a rien à faire, l’on échappe pas à cette malédiction de naissance, à moins, éventuellement, d’être anobli par la reine.
En France, situation économique oblige, dès lors qu’il est question d’un problème de voisinage, de construction de maison, de projet immobilier en tout genre, l’on met toujours en scène des gens à faibles revenus, endettés jusqu’au coup, d’une bêtise et d’une inculture patente, qui forment une glaise malléable que la production prend un malin plaisir à monter en épingle. Ces perdants du rêve capitaliste, sacrifiés sur l’autel de l’audimat, inconscients de leur propre damnation, apparaissent sur les écrans de la nation encore plus affreux, sales et méchants qu’ils ne le sont au travers d’une image générique qui fait dire à chacun des téléspectateurs : Ouh la la, ceux-là, ils sont pires que moi !
En Angleterre, le traitement, aux ficelles moins appuyées et plus nuancées, agit sur le même principe mais en terrain plus sophistiqué, d’apparence. Ici, dès lors que l’on parle de maison à rénover, de placements financiers immobiliers ou de décoration d’intérieur, c’est à dire en permanence d’une chaîne à l’autre puisque à la pauvreté de l’immobilier local à répondu une stimulation des tentations - et des aides - foncières, il est question d’une partie de ce prolétariat qui s’est enrichi durant les années Blair. Il n’est ici pas question de problème de financement ou de surendettement, non : Les taudis à 300.000 pounds sont achetés aux enchères par paquets de trois par des anglais moyens qui ne prennent même pas le temps de visiter les horreurs en question. Petite veste côtelée, turbans discounts ou manteau de faux cuir, les multipropriétaires ne payent pas plus de mine que leurs homologues générationnels, chômeurs français standards. Ces acheteurs, entrepreneurs et spéculateurs amateurs sont les gagnants de la réalité anglaise. Ils forment cette nouvelle classe bourgeoise arrivée qui fait horreur à l’aristocratie tout en contribuant à l’enrichir par un jeu de dominos fiscaux. La télévision, faisant de tout temps parti de l’aristocratie en place, leur fait payer cette outrecuidance. Le trait est appuyé sur leur manque de goût et de sens pratique - il est vrai évident, il n’y a qu’à se balader dans les rues -, leurs erreurs de budget, leur manque d’inventivité, leur faculté à pondre enfants sur enfants sans vraiment trop reconsidérer la question. Ils ne sont pas vulgaires parce qu’ils sont affreux comme en France, c’est à dire supposé pire que lui par le spectateur moyen. Non, en Angleterre, pays de caste par excellence, ils sont affreux parce qu’ils sont vulgaires, communs, parce qu’ils viennent du peuple. Il n’y a rien à faire, l’on échappe pas à cette malédiction de naissance, à moins, éventuellement, d’être anobli par la reine.
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