20 mai 2011

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L'instinct primaire


"Moi la situation, je la sens bien."  Le Monarque à des députés UMP, au sujet des élections présidentielles de 2012.

Ce dimanche matin, nous réalisions au détour d'un flash-info RTL que, dans une suite à Manhattan venait de se jouer sur un coup d'étage l'issue de notre prochaine présidentielle. A la clé : la réélection de celui que personne ne peut plus blairer. 

Hypothèse à ce jour, et malgré les sondages, malheureusement hautement probable.

Puis, se surajoutèrent sur ce blues naissant, les déferlantes du feuilleton "live from new-york" de conneries éditocratiques en temps réel au sujet du parcours policier, judiciaire et carcéral du puissant perdu. Rarement cette terreur du vide et du recul des chaines d'information les poussant à dire, écrire, redire et récrire le pire, ne m'aura autant écoeuré. A te dégoûter de vouloir devenir maître du monde.  Je ne vous ai donc pas inondé de textes ou de considérations sur ce sujet épais si représentatif de notre époque (pas plus que sur d'autres sujets d'ailleurs, l'info ayant cannibalisé nos cerveaux) : je n’en ai aucune, juste un sentiment mêlé de dégoût, de gâchis et de tristesse pour les protagonistes de cette sale histoire.


Mais, comme chantaient les Monty Python, voyons toujours le bon côté des choses : 

- Solférino devient The Place to be. Aux terrasses des cafés, on reparle enfin des socialistes qui, malgré la grosse baffe prise restent numéro un des intentions de vote. Et, parallèlement à la couverture pathologique des déboires glauques de l'ancien "favori", un réel suspens naît enfin autour du prochain candidat PS. 

- L’affaire DSK nous confirme les limites de l'espoir en l’homme providentiel, la maladie française. Il est trop dangereux de miser sur un seul individu. Il faut d’abord miser sur un programme, puis sur l’homme ou la femme l'incarnant. Face à Monarque isolé sans rêve et sans programme (hormis endetter les ménages et casser du pauvre), le prochain candidat socialiste aurait tout intérêt à miser sur la constitution d'une équipe autour de la défense du projet. L’affaire DSK "offre" l’opportunité de repenser notre rapport névrotique à la politique. D’un côté, chacun répète qu'il s’en fout, qu'il n'ira pas voter, que "le politique ne peut rien" et dans le même temps, conditionné par les médias, chacun place des ambitions ou du ressentiment dans tel ou tel candidat. Si d'aventure un socialiste décroche la timbale en 2012, il faudra qu'il se penche sérieusement sur la réforme de la Ve République et qu'on en finisse avec l'hystérie présidentielle.

- Si le PS a perdu un hypothétique candidat (qui se serait au mieux déclaré le 28 juin), le parti a surtout récupéré un mois sur le calendrier. Le mois de juin va être déterminant, non pas pour désigner un candidat, la primaires est là pour ça, mais pour afficher une image d’unité et non pas un énième triste spectacle des divisions et des querelles intestines avec remontée des prétentions présidentielles des seconds couteaux. Vu les réactions pathétiques de quelques notables complotistes ou pasmortd'hommesques du parti au sujet du pataquès de la 2806 on peut avoir des craintes (nous dirons qu’elles ont été dictées sous le coup de l’émotion et comme je l'écris en préambule : dans ce genre de situation, où nous sommes soumis à l’urgence artificielle du flux des images percutantes et des commentaires creux, le silence est préférable).

Dans cette perspective, et nous en parlions (sur fond judiciaire) hier à un colloque de blogueurs à bière, l'hypothèse de "l'homme humble" entouré d’une équipe crédible s'impose

Enter François Hollande. (et ouais l'histoire est facétieuse)

Je l’évoquais le mois dernier :  côté terroir, bonhomie rassurante, un début de campagne démarqué et cohérent autour de « l’homme normal » qui, à la lumière des infos de la semaine, se révèle plus que jamais pertinent (sans compter que le barnum du Sofitel redonne une virginité inopinée à notre Monarque). De tous les candidats socialistes, Hollande est également celui qui montre le plus cette déterminante volonté d’en découdre. Une volonté que Martine Aubry n’a (pour l'instant) pas.

Dans ce cadre, la primaire ne doit pas tant servir à faire émerger un candidat (d'autant qu'un duel final entre les deux ex Hollande etRoyal serait le comble du ridicule), qu'à susciter le débat et faire connaître le programme. Bref, à rendre le PS désirable. 

Putain de challenge.



Et pendant ce temps en Espagne...

Illustration : R.Siffredi dans Anatomie de l'enfer, C.Breillat. 2003

9 comments:

nap a dit…

Hollande ?

Des gens (hauts placés) au PS disent qu'il y a des rumeurs douteuses sur lui... il aurait couché avec Ségolène Royal... (ce serait un secret politico-médiatique...). Quand ça va sortir, ça va faire un scandale !
;o)
@+

Denis a dit…

Ségolène Royal a montré, depuis le 6 mai 2007, sa volonté d'en découdre. Elle est bien la seule.

Seb Musset a dit…

@denis > exact, et j'ai toujours dit que quel que soit le candidat, il ne pourra pas composer sans Ségolène et ceux qu'elle représente. Là les chiffres sont mauvais et j'ai le sentiment qu'elle a eu sa chance.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Le sujet traité est certes intéressant mais au lieu de toujours parler de DSK, ne pourrions-nous pas évoquer les troubles sociaux en Espagne. Personne n'en parle, c'est quand même démentiel.

Ben

Anonyme a dit…

pitie pas Flamby!!

Plus serieusement, Hollande c est quelqu un qui n a jamais rien fait quand il etait a la tete du PS a part produire du consensus mou pour garder sa place.

Non seulement il n a pas d idee mais uniquement une ambition (bon c est pas le seul) mais en plus c est quelqu un qui est un champion du faites ce que je dis mais pas ce que je fais.
On peut pas a la fois dire qu il faut augmenter les impots et truander le fisc afin d eviter l ISF (la fameuse villa de Mougins)

Je suis un politicien correzien, pret a tout pour me faire elire et qui une fois elu va s assoir sur mes promesses. Qui suis je ?

....
J Chirac (mais aussi F Hollande)

Zoë Lucider a dit…

Ah! Enfin, on parle de l'Espagne ! Quel silence assourdissant pendant qu'on nous rebat les oreilles du DSK gate. Oui il serait temps que le chefaillisme laisse la place à l'association des intelligences. Le Président ne devrait être là comme dans les assemblées que pour veiller à la régularité des débats et faire avancer l'ordre du jour.

nanou a dit…

Personnellement je n'ai jamais consid. DSK comme un candidat valable pr la gauche, pr la simple et bonne raison qu'a mes yeux, il n'est abs pas de gauche, il a des idees qui relevent pr moi de la droite, un peu comme sarko qui pr se faire elire a lorgné du cote de l'electorat d'extreme droite, de plus il a pris des positions sur certains sujets qui m'ont profondement choqué. Je crois en la justice donc s'il n'a rien fait, j'espere qu'il sera innocenté mais je suis bien contente qu'il soit definitivement grillé politiquement.
Pour en revenir l'essentiel, l'imp a present est bien que la gauche se reconcentre sur ses objectifs pr 2012
Bien sur une pensée pr l'espagne, c'est un peu plus imp, c'est le moins que l'on puisse dire

Anonyme a dit…

C'est marrant comme certains pensent encore que leur vie peut changer par le politique :)

Denis a dit…

@Seb Musset


Je ne pense vraiment pas que Ségolène royal soit finie. C'est une guerrière.

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