26 novembre 2008

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Zone Interdite aux inactifs

Alléché par le teaser « Précarité, discrimination, logement : 12 millions de français en danger ! », j’ai visionné sur M6 replay (version VOD de la petite chaîne pour qui sonne le capital), un épisode de l'émission de reportages Zone Interdite s'intercalant entre un numéro sur "la galère des chômeurs obligés de vendre un rein pour nourrir leurs enfants hyper-actifs" et un autre sur "les astuces des français pour manger équilibré avec le contenu de leurs poubelles".

Mise au point.
Après une introduction alarmiste à base de « à plus de 50 ans sommes-nous retirés de la vie active ? » et autres « les seniors français sont en danger ! » calibrant l’émission sur les « seniors inactifs », la roboche-présentatrice (estimation / 25-28 ans) nous annonce une show qui va dénoncer, à travers le parcours larmoyant de plusieurs personnages, ce mal qui ronge le monde du travail : Le jeunisme.

Précisons que je m'intéresserai ici aux personnages de l'émission pour qui la question financière n'a pas l'air d'être prioritaire dans leur quête de travail.

Premier sujet :
Jacques est un empavilloné de 54 ans, totalement désemparé. Licencié après 25 ans de bons et loyaux service dans la même société, il regarde les larmes aux yeux, depuis son beau salon avec commode Raymond Barre intégrée, des balayeurs s’activant dans la rue. Pour Jacques, la vie en dehors de l’entreprise, c’est la vie dans la maison donc la vie en prison.

Dans son jardinet, après une longue complainte sur son manque d'activité (activité signifiant ici : recevoir des ordres d'un patron) et poussé dans ses derniers retranchements par l’intervieweur, Jacques reconnaît « 25 ans de gâchis » sans pleinement réaliser le paradoxe dans lequel il s'embourbe. Pleure-t-il le fait de ne plus avoir de travail ou le fait que sa vie n’est rien sans travail, précisément parce qu’il n’a fait que travailler, n’ayant rien cultivé d’autre pendant un quart de siècle que sa ponctualité et sa dévotion la plus complète à une entreprise qui a finit par le virer ?

Houlala, comme dit la femme de Jacques : "ça cogite dans la tête."

L’idéologie dominante des deux heures d’émission est condensée dans ce premier sujet par un commentaire pour le moins orienté : Pour prétendre au statut d'être humain et ne plus être un sujet de dissection sur M6, autopsié une deuxième fois chez Seb Musset, un boulot tu dois trouver !

Autre pavillon tout confort, avec plasma HD Maybe et master canapé en croûte de cuir : Martine, ex-vendeuse de chaussures de 43 ans, « stresse d’être sans travail ». Elle astique encore et encore son beau carrelage au Mirror car « ça l’évite de réfléchir à sa situation un peu lourde » et de trop penser « sinon [elle] crie sur les enfants.» Son fiston, Steven, absorbé par son Pro evolution soccer sur Ps3, la rassure en haussant les épaules : « Mais m'man, t’es pas vieille.» avec un sourire chaleureux. Mais, le mioche cache bien son jeu. Lui aussi a été atteint du virus de "la petite maison dans la prairie" et il confie en apparté à la caméra un "Si elle travaille pas,' j'serais pas fier d'elle" qui me fait froid dans le dos.

Martine, licenciée pour cause de vieillesse via un prétexte fallacieux, n’a pourtant jamais manqué un jour à son poste, une occupation répétitive et répétée durant 27 ans tuant chez elle imagination et curiosité et qui, maintenant qu'elle ne l'a plus, l'abandonne au néant d'une vie à continuer.

Après quelques péripéties d’intérieur sur une glauquissime ritournelle ressemblant à s'y méprendre à celle d'Elephant Man, on retrouve Martine devenue auxiliaire de vie dans une maison médicalisée de services à la personne (comprendre femme de ménage dans un mouroir) où, parce qu’elle se montre motivée et parce que les caméras de M6 sont moins discrètes que celles des "Infiltrés", on lui "offre" un CDD de 2 ans. Martine renaît. Suit un clip où on la voit s’activer sur une musique guillerette signée Vladimir Cosma (NDLR : un éléphant ça trompe énormément) aux mêmes taches ménagères qu’elle faisait chez elle mais pour le compte d’un patron qui la paye au smic horaire. Victoire ! Commentaire éclairé du speaker « Martine a eu le bon réflexe ! » Quel réflexe ? Celui de choisir un job peu gratifiant et mal payé et d’abandonner ses trois enfants à la Star Ac' et à la Xbox ? C'est donc ça l'émancipation. Martine n’aurait-elle tiré aucune conclusion de sa mésaventure ? Peut-être que la diffusion de Zone Interdite l’aidera : Si l'on suit la logique du commentaire qui, deux minutes avant vantait le volontarisme de cette employée modèle qui ne l’a pas empêché d’être jetée comme un vieux slip, elle a toutes les raisons d'être l'invitée dans deux ans d'un nouveau numéro spécial « les trahis des contrats de professionnalisation ».

La reportage dépressionnaire continue avec un troisième sujet que dans le jargon professionnel des décrypteurs d'émissions à la con d'M6, nous appelons le sujet "Over the Top". Olivier, 45 ans, est un cadre commercial au chômage depuis 6 ans. Première question : Est-il encore, après 6 ans en marge de l’action, "cadre" et "commercial" ? Deuxième question : Que vient-il faire à 45 ans dans un reportage sur les déboires des seniors ? N’aurait–il pas plutôt sa place dans une étude sociologique sur la considération du travailleur en général dans un monde
déshumanisant basé sur le rendement qui, le soumettant à des objectifs toujours plus poussés, l’amènera inéluctablement à en être dégagé manu-licenciari ? Malheureusement, M6 ne fait pas ce genre d'enquête subversive.
Olivier, plaqué par sa femme, glisse au bord des abysses : « Pourquoi on ne veut pas m’engager, mince qu’on me le dise quoi ? » C’est pourtant simple Olivier : Dans cette société compétitive que tu ne remettais pas en cause tant qu’elle te versait 7000 euros par mois, l'employeur préférera toujours un jeune lobotomisé, malléable et courageux, qu’un vieux de 35 ans qui, pour peu qu'il ne regarde pas trop M6, commence à conceptualiser sur sa vie passée à la fuir.

Le cas d'Olivier est presque irrécupérable : Il ne "supporte plus de ne pas mettre de cravate". Rongé par son inoccupation, entre peur et culpabilité, n’ayant en 6 ans jamais réaligné son logiciel d'évaluation du monde (preuve télévisée à l'attention d'éventuels employeurs qu'il est tout sauf "flexible"), l’homme fonctionne encore selon les preceptes "moraux" de l’entreprise et se considère donc, puisque sans travail, comme un sous-homme.

Devant un tel naufrage intérieur, un pote patron lui « laisse sa chance » : Olivier va pouvoir nettoyer les chiottes du camping que son ami gère. Youpi ! Le cadre commercial s’exécute, enjoué et super motivé, pour l’amour du travail bien fait. Le soir, ponctuel car « [il se doit] d’être présent », il entame un inventaire dans un hypermarché sous les ordres d’un petit-chef moitié moins âgé que lui, stagiaire précaire il y a encore 2 ans et senior sur la sortie d'ici 2010.

Olivier conclut le sujet qui lui est consacré par un « c’est épuisant ce travail mais ce serait épuisant de ne pas en avoir » qu’on croirait directement soufflé par la division "argumentaires en béton" coachant Xavier Bertrand, Christine Lagarde et Yves Jégo.

Retour sur le plateau de la jeunette :
« En France, il y a 200.000 seniors qui cherchent un emploi ». Mazette. La gamine insiste : "Le vrai problème, c’est la discrimination par l’age." Sûr que dans un pays qui embauche déjà peu et qui vieillit à vue d’œil, à un moment ou à un autre, comme dirait le caniche au doberman, ça va coincer. A ce stade-ci, comprenons que le terme "senior" est un alibi sémantique regroupant des disparités d’âges et de situations n'ayant en commun que le traitement idéologique que M6 en fait : Ces gens
sont malheureux puisqu’ils n'ont pas de travail. CQFD.

L’entreprise, la grande absente des reportages, est piégée en flagrant délit de contradiction : D’un côté, elle veut des jeunes, moins payés, car moins expérimentés, donc moins productifs. Dernier argument qu'elle sort également aux seniors pour les virer ou ne pas les embaucher. Comme il est hors de question pour l’entreprise de se remettre en question, et encore moins de le faire à la télé, c’est donc aux "seniors" (et l’on voit que la définition d'M6 est large) de faire des efforts.

La jeunette sur plateau désigne comme « parias du monde du travail » cette nébuleuse post-quadra, déboutée d'un salariat qu'elle imaginait pépère et à perpétuité. Bienvenue au club ! Des "parias" du monde du travail, j’en connais un paquet qui sont baladés d’un emploi pourri à l’autre depuis 20 ans dans le mépris le plus complet de leurs ainés.

La première partie de l’émission s’achève sur une note d’espoir. Nous retrouvons Jacques, le neurasthénique, à deux doigts de réaliser son rêve : Ouvrir une baraque à frites. Merci la micro entreprise et Dany Boon, grâce à qui ils sont aujourd’hui 3 millions à avoir eu la même idée cette année ! Ça va puer le graillon sur le littoral cet été !

Page de publicité de mi-programme :
Cepelem, avec toute sa thune à règlement différé tu l’aime. Le crédit Agrippé, le pouvoir de dire « on va encore t’en piquer ». Cashdébil, la réserve de cash disponible à tout moment quant t’as envie de t’acheter une 306 cabriolet en plus de ta botte de persil. Revolvingo, le crédit malin qui te permet de payer 20 fois son prix et pour toute ta vie ta twingo à toi toute pourrie et, Bieritude, la convention obsèques pour quitter en toute mensualité cette vie de chien dont même un chien ne voudrait pas.

Retour dans le gros dos' de la Zone Interdite plutôt fréquentée.
Je vous présente Joseph, 84 ans, chauffeur routier. Parce que sa retraite « ne suffit pas » (à mon sens parce qu’il ne supporterait pas de rester
à domicile en tête à tête plus d’une heure avec sa bourgeoise), il conduit quotidiennement son 33 tonnes sur les départementales de France. Avec pour seul repas une madeleine et bol de riz, le vieux bourlingueur qui "ne supporterait pas de raccrocher" attend le pied sur le champignon son AVC pour prendre son car scolaire de plein fouet (ça fera toujours de belles images au 6 minutes d'M6). Et tout ça pour le mirobolant pactole de 1000 euros par mois (soit le tarif facturé pour 1 seconde de publicité sur la chaine qui diffuse le sujet).

Au fur et à mesure des portraits et malgré mon cynisme qualifié « d’enc... » par mon entourage, je suis ému par ces vies entièrement focalisées sur le travail. Travail considéré ici non comme un épanouissement personnel mais bien comme une agitation nerveuse visant à tromper l’angoisse existentielle. Cette émission fourre-tout sur les seniors, visant à servir la communication d’un gouvernement ayant dans le collimateur l’euthanasie pure et simple du départ à la retraite, est un plaidoyer involontaire pour l’édification d’une vie en retrait, préservée du carnage cérébral que provoque toute immersion prolongée dans le monde du salariat.

Et oui,
dans son foutraque d'émission propagandiste M6 a mis le doigt sans le vouloir sur le point faible de notre organisation sociale axée pour moitié sur le travail (l'autre étant la consommation) : Son effet dévastateur sur l'intellect et le moral de l'individu. Le seul point commun entre un cadre commercial de 41 ans qui récure des latrines de campeurs pour tromper sa solitude et un chauffeur de 84 qui décharge à la pelle des camions de céréales pour rester loin de sa bourgeoise, est la terreur du vide. Conditionnés par un environnement, une éducation, des médias type M6, voués au marché et n'acceptant aucune dérogation "au moule", ils ont par circonstances ou facilité, souvent les deux, placés toutes leurs billes existentielles dans un système qui n’a que faire d’eux. Sans matelas spirituel, sans endurance mentale, son développement de relations autres que professionnelles, parfois sans hobby ni passion, ils se retrouvent anéantis, isolés, dès qu'on leur retire un travail salarié. D'où ces classiques et toujours poignants "cette usine qui ferme c'était toute ma vie" qui jonchent les reportages de JT depuis 30 ans. Pourtant, même quand ils en sont exclus et qu'il s'est ouvertement moqué d'eux, leur dévotion à ce système reste inébranlable. La machine, elle, ne voit en eux qu'une ligne comptable, une variable d'ajustement, ajustée jusqu'à ce qu'elle sorte du seuil de rentabilité.

Je passe en vitesse sur le risible sujet de fin titré "la revanche des seniors aux Etats-Unis" qui fait l'impasse sur la majorité des seniors américains n'ayant d'autre choix que de travailler
jusqu'à la mort dans un pays où le concept de solidarité est un gros mot, pour nous présenter deux belles caricatures de retraités volontaires : Sally, la caissière et Robert le contremaitre, respectivement 85 et 102 ans, vraisemblablement conservés dans leurs entreprises pour leur potentiel publicitaire.

Que retenir d'une telle émission ? Évidemment, on ne peut être que sensible à ces aveux d'impuissance. Évidemment, on envie de concéder à Joseph qu'il est surement plus heureux dans son camion qu'avec sa femme. Évidemment que Martine est surement plus utile à ses petits vieux qu'à ses enfants. Évidemment, il est bon pour tous, et pas seulement pour l'entreprise, de mixer les âges. Il n'en reste pas moins que le fond du malheur distillé durant ces deux heures de programme tient moins à l'âge qu'aux rapports de soumission et d'identification complète de l'individu à son emploi salarié.

Je ne critiquerai donc pas le fait de travailler à tel ou tel époque de la vie du moment que ce n'est pas vécu comme une fatalité tel que le confesse Joseph au travers d'un "c'est comme ça" dépité en bouffant son riz au lait. Non, j'attire ici l'attention sur les arrières-pensées d'une chaîne de télévision qui distille, émission après émission, au travers de la dictature de cas particuliers, l'idée qu'il est mal de ne pas travailler, surtout lorsque l'on est âgé.

Zone Interdite présente du malheur en barre et y apporte une solution : Celle qui arrange le marché.

Ces émissions, classées "informatives", ne sont pas innocentes. Il faut les regarder non pas pour ce qu'elles sont censées nous démontrer mais pour la façon dont elles tentent de nous le démontrer. Ne jamais oublier que le canevas de fond de ce type de show (qu’ils soient sur l’immobilier, l’éducation ou le travail) est de conditionner l'audience par la terreur de l'exemple, pour que ceux qui sont déjà dociles continuent à l'être et que ceux qui ne sont pas assez conformes s'empressent de le devenir.

J'attends naivement ce jour où des médias instruiront en amont leurs spectateurs à remplir un peu moins leurs salons et un peu plus leurs âmes afin d'éviter qu'ils ne deviennent ces désœuvrés de l'esprit toujours plus nombreux, ces exclus du monde « gagnant-gagnant » et unilatéral de l’entreprise qui, une fois jetés, vivent leur quotidien comme une peine.

Si l'homo-salarius ne veut pas finir à la benne, le moral dans les baskets, à lui de cultiver autre chose, au plus vite, au plus jeune, en marge ou en parallèle.

26 comments:

Anonyme a dit…

Chapeau bas, Seb!
Ou comment M6 fabrique du consentement à la servitude!

LT a dit…

Salut,

j'ai découvert votre blog, au hasard du net (qui fait bien les choses !). Bravos ! Brillant et du fond dedans !

Cdlt.

Laurent

Unknown a dit…

c'est l'europeanne dreams boite de conserve et grosse voiture ! ont est chez les névrosées du taf les sarkozistes sans la tunes ! m6 le champion du pathos a discounte cetelem ! bref t'as raison il est bon ton texte...

Constantin a dit…

J'adore le routier de 84 ans "qui attend son AVC pour se manger un car scolaire"... superbe décryptage, précis et hilarant comme un coup de tronçonneuse.

Anonyme a dit…

RRRaaahh, le vieux débris de 205 ans, tout fier de ne pas prendre sa retraite (pourquoi, généralement on ne le dit pas). Un marronnier présenté par la presse aux ordres avec une régularité qui force l'admiration!A rebours de l'écrasante majorité de la population, il représente, à défaut de l'homme de demain, celui qu'on vous intime de devenir, et si possible pour hier.

Sinon, très beau texte en effet.

Anonyme a dit…

Seb bravo comme d'hab, j'ai regardé cette émission, je m'attendais à voir ce que j'ai vu, je n'avais pas tort. Tu as démontré en filigrane le fait que les chaînes servent uniquement à préparer l'opinion de ce qu'ils ont l'intention de nous faire, l'exemple de ce "vieux" de 102 ans travaillant avec son déambulateur et tout ça dans la joie et la bonne humeur. C'est à vomir, bosser jusqu'à la tombe. J'ai connu moi-même plusieurs périodes de chômage et jamais je ne me suis senti exclu de la société, j'ai pourtant été en chômage de longue durée mais je ne m'investis plus dans mon travail, je fais mon boulot du mieux que je peux point barre. Ma vie ne se résume pas au travail, et je ne me suis jamais ennuyé pendant ces périodes d'inactivité. Je considère depuis longtemps déjà que la vie ce n'est pas le travail et cela énnerve certains de mes amis qui n'ont pas compris quand je leur expliquai, il me voyait comme une sorte de parasite, j'avais compris depuis longtemps que du travail je risquais pas d'en trouver puisqu'il n'y en avait pas, j'ai quand même fini par en trouver mais j'ai toujours refusé de faire n'importe quoi, je préférais vivre en allocation de solidarité plutôt qu'on m'exploite pour à peine plus que cette allocation : 434 €. Aujourd'hui, je ne considère pas ma place comme acquise et me sens près à me faire virer du jour au lendemain, bref je vis mon CDI au jour le jour. Je sais que les coupables ce ne sont pas les chômeurs mais le système qui en fabrique afin de faire fermer leur gueule à ceux qui ont encore du boulot. Le pire c'est tous ces cons qui se sentent inutiles sans travail, et qui se remettent en cause alors qu'ils ne sont qu'un rouage de cette machine infernale.

Anonyme a dit…

Bon article, dommage que vous souyez un rouge-brun proche d'Alain Soral.

Anonyme a dit…

Un régal, comme tous vos comptes rendus d'émission M6. Pourvu que ça dure !

OUTREMEUH a dit…

Je ne me lasse pas de cette tirade sur le même thème, qui me vient à l'esprit lorsque je lis cet article :

Vous n’êtes pas votre travail, vous n’êtes pas votre compte bancaire, vous n’êtes pas votre voiture, vous n’êtes pas votre portefeuille, ni votre putain de treillis, vous êtes la merde de ce monde prête à servir à tout.

Denis a dit…

Bonsoir,

Et y en a encore qui regardent ces émissions ?

Seb, pourquoi n'épaules-tu pas ta camera à la sortie des usines ? Va les filmers les travailleurs qui a défaut de pouvoir prendre leur retraite sont prisonnier de leur emploi.
Pour contrer ces transmissions télévisées il faut de la peur mais dans l'autre sens : montre comment les gens sont détruits dans les usines. Montre à quoi ça ressemble un ouvrier de 35 ans.

Denis a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

"Et pour avoir la chance d'etre repérée, Mauricette actualise son book"


Il y a des cas émouvants notamment le routier, un peu flippant ...

Anonyme a dit…

Brillantissime...Comme d'habitude oserais-je dire.

On aurait pu certainement calquer l'analyse sur l'émission du lendemain, pas piquée des verts non plus, rien qu'en s'arrêtant sur le titre: "Maman cherche l'amour".
Quelques pistes:
Comment en 2008, une femme, qui est censée avoir trouvé l'amour puisqu'elle a accepté de se faire engrosser par un homme qu'elle devait même confusément aimer, qui est censé transmettre cet amour à ses enfants peut-elle en arriver là?
Libéralisme économique "dit de droite" et sa violence concurrentielle d'un côté, libéralisme sociétal et sa misère affective "dit de gauche" de l'autre.
Un chouette cocktail, bien explosif, une fois les deux réunis pour le meilleur et surtout pour le pire.

P.S. spéciale dédicace à l'autre anonyme diffamateur qui ferait mieux de lire Soral avant d'avancer sa science confuse de perroquet dictée par les médias. On n'en sort pas décidément!

Un autre Séb.

Aka 75 a dit…

M6, M6, M6. C'est une obsession.

Ya beaucoup mieux que zone interdite, "Combien ça coute l'hebdo".

Enfin, je dis ça mais je n'ai vu qu'une seule diffusion de cette emission.

A la fin, j'ai reposé la chaise que j'allais lancer sur la télé. C'est un symptome que je n'ai jamais eu sur la 6. ce doit être l'effet Pernot.

Mr Whistlewolf a dit…

Merci Seb pour ce texte fort à propos.

M6 l'usine à rêve pour êtres conditionnés , l'usine a euros pour annonceurs determinés.

Le jour ou les gens jetteront leurs TVs , peut-être pourrions nous y voir le début d'un changement ..

Aurore Tribal a dit…

pareil, lu d'une traite et très bon article !
Ca me fait aussi bien mal au coeur tous ces gens agrippés à la vie-travail, sans rien à faire en rentrant du "bureau".

Je conseille à tout le monde le documentaire "J'ai (très) mal au travail" qui avait été diffusé sur la 4, et même sorti dans si peu de salles au cinéma il y a un an.
lien : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=125051.html

Anonyme a dit…

Pourquoi croyez vous qu'ils veulent qu'on achète tous un écran plat?

Parce que c'est moins lourd et que cela ferait moins de dégâts en passant par la fenêtre que ne le ferait un 51cm cathodique ;)

Anonyme a dit…

Superbe décryptage d'une infime partie de ce que l'on tente de faire bouffer aux gens !
Plus de télé de mon côté depuis 4ans, mais je vois que rien n'a changé....
Encore bravo et merci pour eux.

Un autre Seb

Franck a dit…

sympathique analyse (surtout tres vraie).

ce qui est etonnant, c'est que les "commentateurs" sont en majorité des personnes qui ne regardent pas la télé (moi de meme depuis environ 6~7 ans)

on est loin d'etre representatifs (1%, a qui parait, des personnes ne regardent pas la télé), mais pour les quelques personnes que je connais qui ne la regardent plus, ils ont tous une facon de critiquer la societé qui rappelle ce petit blog


Franck

Anonyme a dit…

à Franck > pareil pas de télé et j'ai jamais autant appris.

à Seb > bravo, je te lis depuis le tout tout début et pour moi c'est le meilleur billet que tu aies écrit.

Encore bravo.

Anonyme a dit…

"...le vieux bourlingueur qui "ne supporterait pas de raccrocher" attend le pied sur le champignon son AVC pour prendre son car scolaire de plein fouet... "

MDR !

T'assures bien Seb, sauf que ton"Perverse road" est tjrs indispo. sur amazon. c'est pénible !

Jambon

DOAN DuyHai a dit…

Ce que je retiens de ce billet se résume en une seule phrase:

"La vie ne doit pas se résumer au travail".

Le travail est certes aujourd'hui une composante importante de la vie, puisqu'on y passe environ 8h/jour (soit 1/3 de la durée d'une journée).

L'idée c'est de faire un travail qui nous plaît, c'est à dire que tous les matins, on doit aller au boulot pas à reculons, il ne faut pas que ça soit une corvée mais un plaisir. Soit.

N'empêche qu'on ne peut ( et ne doit pas!) oublier la dimension économique du travail. C'est en travaillant qu'on gagne sa subsistance.

La réalité nous ramène sur Terre, loin de notre petit nuage idéaliste. Combien d'entre nous ont réellement le luxe d'aller au travail tout en étant motivé tous les jours ?

Eh oui monsieur dame, c'est un luxe que de se sentir épanoui au travail de nos jours. La majorité vont au boulot parce qu'ils n'ont pas le choix (famille et marmaille à nourrir, un crédit immobilier etc.)

En somme, le fond du problème n'a pas changé. Le monde du travail qu'on essaie de nous faire croire idyllique, avec des tutoiements entre chefs et subalternes, avec des espaces détentes aux canapés en cuir, ce ne sont que de la poudre aux yeux pour masquer une réalité: les rapports de force sont toujours aussi violents dans le monde du travail, si ce n'est encore plus.

La rationalisation du travail (traduire, on externalise tout et on se concentre autour du coeur de métier) fait des ravages chez les gens.


Malgré ça, je reste sceptique face à l'idée de Seb Musset, comme quoi on peut bâtir la société sur d'autre socle que le travail salarial.

Bien sûr il y a le troc, bien sûr qu'il y a le collectivisme. Mais l'histoire a montré les limites de ces systèmes.

En l'absence d'une vraie alternative crédible et viable, je ne vois pas d'autre solution que le travail salarial.

C'est comme le capitalisme, il a plein de défauts mais à la suite de la faillite du communisme, on n'a pas grande chose d'autre pour le remplacer.

Et l'avenir du travail salarial passera par le mercenariat, où chacun gèrera sa carrière comme une boîte, on deviendra quasiment tous des indépendants, des mercenaires pour offrir nos compétences aux plus offrants. Dans ce monde, les plus faibles crèveront.

Anonyme a dit…

Seb : tout ce que tu dis est vrai.
Laisse moi te conter mon histoire ou plutôt l'histoire de mon père.

1994 : A 55 ans, il est licencié économique d'une PME de 80 personnes (BTP). Je l'ai vu changer, vieillir prématurémment. Prendre 10 ans. Il se sentait inutile. Ma mère lui a bien dit que cela n'était pas grave. Mon frère et moi aussi.
Peu de temps après sa maladie s'est déclenchée. 2003 il est mort à 62 ans. Un mois avant la naissance de mon gosse.
Sa maladie la tué, certainement.
Il aurait du ne pas s'en faire.
Néanmoins, mes parents n'étaient pas propriétaires, n'avait pas de biens, ni de LCD etc. Mon père était très à gauche et pourtant...
Et pourtant, c'était plus fort que lui. La valeur travail était très importante comme inscrite dans ses trippes. C'est très stupide, je l'admets. Le capital et ses dévôts l'utilisent à nos dépends.

Sortir de cette emprise est très difficile. Pour mon père c'est trop tard. Pour nous, c'est encore le temps. Pour moi c'est tout vu...

FB

Anonyme a dit…

je suis partagé avec tout ca.
Travailler, c pas bien, ok, mais alors la solution? tu la donne?
Se payer a bouffé avec tes belles paroles, pas facile !!

Utilise le systeme au lieu de t'en plaindre.
S'il n'y avait pas ces entreprises pour payer tous c impôts qui payeront tout c rmistes gaucho qui lutte contre le système, comment tu ferais pour vivre.
j'aime pas la servitude, c pour ça que je suis patron ;-)

Pour les proprio qui se sont fait coller un crédit avec un pistolet sous la tempe, fallait réfléchir, la cupidité toujours la cupidité,(je revendrais bien plus cher).
Moi je suis locataire. 200Ke une baraque pourri, faut être pas bien dans ça tête,ou pas très intelligent. Se plaindre, toujours se plaindre, jamais se remettre en cause, trop facile la aussi.
T au smic, ok, tu fais koi pour en sortir? manif avec gaucho? ou tu t'enlève le doigt et tu cherches une autre solus.

PS: n'oublie pas de censuré mon message ;-)

V te garder dans mes favoris, pcq c'est quand même pas faux ce que tu dis.

Partageux a dit…

Mauvais Français !

Tu crois que c'est avec de tels arguments que tu vas me convaincre, moi un autre mauvais Français, d'acheter une télé ? Et de la regarder ? C'est honteux et j'espère que les policiers viendront chez toi à l'aube quand ils en auront fini avec leur descente à Tarnac.

Anonyme a dit…

Je viens de lire :
"Pour un peuple presque parfait"

Mon commentaire :
Super cet article et le mec ! Qu'il écrit et s'exprime bien !

Quel programme !

Blague :
Doit laisser vivre les générations futures ?

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