Avec tous ces évènements contrariants, ces mensonges, les discours creux et l'impuissance du pouvoir, j'en avais oublié qu'il y avait des élections locales. Donc, j'ai fait mon devoir du citoyen qui peut encore se regarder dans la glace sans honte : je suis allé bronzer au parc. Faut dire j'habite Paris et l'offre était réellement à chier.
Même si les municipales sont à chaque scrutin un cas particulier avec des problématiques locales et des personnalités distinctes, les résultats de ce second tour après deux mois de confinement sont une bonne prise de température démocratique.
Alors quelques réflexions en vrac :
1 / Tout le monde s’en fout. Un taux d’abstention record qui confirme la défiance globale contre un système. j’ai entendu parler de « dégagisme démocratique » mais c’est à peu près ça. Quand on écoute la rhétorique satisfaite des élu-e-s sur les plateaux télés dimanche soir, ça se comprend un peu. Le pouvoir n'est pas au peuple.
2 / LREM retourne dans la fosse à purin d'où elle vient. C’est plus qu’une claque, c’est la démonstration que LREM est avant tout une secte marketing de neuneus hors-sol formée par et pour le conseiller clientèle en chef : Macron.
3 / Les verts font l'OPA et prennent en solo des grosses villes (Lyon, Bordeaux, Poitiers…). Ils ratent de très peu Lille. Ce sera intéressant de voir qui a voté vert (Est-ce un vote jeune ? Quels sont les revenus moyens des électeurs ?). Beaucoup de ces métropoles néo-vertes sont depuis ces dernières années des terres d’exil pour familles moyennes parisiennes confrontés à un immobilier prohibitif (en cours de vidange démographique).
4 / Gazon de synthèse à Paris. Compte tenu du point 3 c’est la ville de Paris sort un peu ringardisée par la victoire d’Hidalgo. Paris aurait pu être verte, Paris sera un bout de pelouse en plastique entre un chantier abandonné, un Velib cassé et un 4X4 en double file. En se peinturlurant écolo depuis un an, et en absorbant le candidat EELV qui n’a pas brillé par sa pugnacité, Anne Hidalgo réussit toutefois l’exploit d’être réélue alors que personne ne peut l’encadrer ici. Elle peut dire un grand merci à la division de la droite, la bite à Griveaux et la nullité de Buzyn, mais il faut lui reconnaitre une très grande habileté politique qui en fait une sérieuse prétendante à la présidentielle (misère).
5 / Le RN prend Perpignan mais baisse nationalement.
6 / Le PS a trop vite fait de se gargariser des résultats. Il est siphonné idéologiquement par l’écologie. La prochaine question est l'écologie a-t-elle vraiment besoin du PS ?
Ça se confirme donc peu à peu., la prochaine ligne de combat pour la présidentielle ne sera pas la gauche contre la droite. Ça ne ne sera même par libéralisme contre état providence (après le fiasco sanitaire et la nationalisation de l’économie confinée, il ne reste bien qu’une poignée de macronistes fanatisés pour réclamer moins d’état).
Ecologie et souverainisme devraient être les deux axes forts de la prochaine présidentielle. La petite subtilité c’est que ces deux axes, pas forcément contradictoires, peuvent être aussi bien repris par la droite traditionnelle que par la gauche historique. Si ces thématiques ne sont pas récupérées par les indéboulonnables tartuffes habituels, et si Macron est dézingué dès le premier tour, ça nous promet donc de beaux débats et de beaux projets, car il y a dans les deux domaines de vrais virages urgents à prendre.
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