Encore une fois, chapeau ! Cinquante énervés en bonnets rouges, télécommandés par le Medef et la FNSEA, encouragés par Christine Boutin, Marine Le Pen et l'UMP (à l'origine de la loi en question), ont fait reculer le gouvernement sur l'application de l'écotaxe.
Jean-Marc Ayrault cède par peur de la violence, et c'est précisément parce qu'il est faible que la violence continuera. Non content de ne pas savoir expliquer les lois ou défendre ses quelques convictions, le gouvernement capitule craignant la fronde. Ça devient une habitude (enfin sauf lorsqu'il s'agit de la destruction des acquis sociaux, où là, reconnaissons-le le gouvernement montre un certain courage à défendre les intérêts du patronat).
En réponse, le syndicat des patrons fait d'ailleurs part de sa déception :
En réponse, le syndicat des patrons fait d'ailleurs part de sa déception :
Entre le ratage total de l'affaire Léonarda et la volte-face sur cette mesure verte (Je me demande encore comment des écologistes peuvent rester dans l'équipe ?), je n'ai plus de mot pour qualifier l’exécutif sur le blog. J'ai tout mis dans le bouquin et j'y ai d'ailleurs esquissé la suite des événements. Tout le monde va s'y mettre : "et il y a trop de radars, on ne paiera plus nos PV !", "et nous on paiera pas nos impôts !"... Un vrai festival de l'individualisme sous le grand signe du "ras le bol fiscal" qui sera, plus que l'insécurité ou la peur de l'immigré, le vrai point de ralliement des droites (voir ci-dessous), et dont l'histoire retiendra que l'on en doit la création marketing à un certain Pierre Moscovici, ministre socialiste de l'Économie et des Finances.
Ah oui tiens, au passage, cet abandon coûtera 800 millions au contribuable.
La seule (maigre) bonne nouvelle dans cette déconfiture du pouvoir, c'est qu'elle survienne aussi rapidement.
Ça nous laisse trois bonnes années pour remonter la pente.
Ah oui tiens, au passage, cet abandon coûtera 800 millions au contribuable.
La seule (maigre) bonne nouvelle dans cette déconfiture du pouvoir, c'est qu'elle survienne aussi rapidement.
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7 comments:
je n'avais pas vu que le logo a bonnet faisait un peu adolf
C'est pas cinquante crétins à Bonnet, c'est un symbole, le bonnet rouge, et pas seulement du patronat mais du peuple qui commence à en avoir ras le cul, et également qu'on puisse toucher à ses symboles débiles genre gratuité de son parc Autoroute (pas géré par Vinci, lui). C'est également 74 % de la population en Bretagne qui n'est pas contente du tout, qu'on lui colle des portiques payant pour je ne sais quelle fumisterie alors que les usines ferment, et comme la Bretagne est un bastion qui a très certainement et en grande partie travailler en profondeur pour faire élire Hollande, tu comprends que la reculade s'imposait. Et il le sait, Hollande.
De plus, mais si nos amis mongoliens essaient bien évidemment de s'approprier à eux-tout seuls ("veilleurs", mariages pour tous, etc...) cet "autre symbole" qui est le bonnet rouges, il n'en reste pas moins que c'est loin d'être aussi simple que ça. Ca me fait penser aux bénévoles aux "Vieilles charrues" il y a quelques années, et les prises de tête avec les intermittents du spectacle si tu veux (hé ho, pas dit que les Bretons étaient collabos non plus, hein, ils aiment bien faire plein de trucs, être actifs et prendre des initiatives), bref, ce que je veux dire c'est que le rapport patron /ouvrier n'est pas FORCEMENT conflictuel, ici (à part quand ces enfoirés embauchent des roumains à 500 euros par mois pour le même boulot.../ GAD)
Et si le gouvernement recule un peu c'est qu'il a bien pigé que tout peut déboucher non seulement sur une révolte, mais peut-être même bien sur une révolution (vu le mécontentement, et toute proportion gardée).
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_du_papier_timbr%C3%A9
Sur le lien ci-dessus que je t'invite à lire, elle commença (1675) effectivement comme une révolte fiscale, mais à l'époque la FNSEA et le medef, n'existaient pas. Un siècle plus tard, il y avait la révolution Française
Autre chose, à prendre en compte. En Bretagne, les gens ne se sentent pas spécifiquement appartenir à une "région", mais également à un peuple, et, semble-t'il, de moins en moins à une nation qui a toutes les cartes en main pour virer à la catastrophe.
Quand on est un plouc du coin, on pressent les choses, et notamment ces envies folichonnes d'autonomie, d'autodétermination et de réel siège de pouvoir qui ne serait pas entre les mains de "Paris" et qui ramènerait la Loire-atlantique à la Bretagne. Oui, carrément. Pour être plus précis, beaucoup de composantes de la Bretagne ont l'impression de donner énormément à la France sans contreparties et notamment sans le moindre pouvoir de pouvoir l'ouvrir, et il faudrait qu'elle raque, encore.
Il y a de ça, également derrière, très profondément ancré. Le portail n'est qu'un prétexte, et Montebourg pourra bien porter des tonnes de vareuse à la Etienne Daho, ça ne risque pas de changer grand-chose.
C'est réellement hallucinant cette histoire..
Lire :
Le ras-le-bol fiscal plus fort que la grogne sociale
▻http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE99R05C20131028
Commentaire de Guillaume Duval (alternatives économiques) sur FB :
"C’est ça qui est incroyable en effet : Mosco avait lui-même allumé la mèche à la fin de l’été et depuis le gvt a été si catastrophique pour gérer la séquence budgétaire qu’il a fourni en permanence des armes aux patrons et aux lobbys des plus aisés pour faire pleurer dans les chaumières alors que dans le même temps les difficultés des ouvriers licenciés, des chômeurs de longue durée et des pauvres restaient totalement inaudibles et que la retraite à 67 ans passe comme une lettre à la poste..."
Pour les bonnets rouges, des éclaircissements ici http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/10/29/comment-la-droitosphere-a-recupere-le-mouvement-breton_3504733_823448.html
Tout à fait, ça commence à bien faire.
Ah ça y est, ça a pas traîné, un doute, un questionnement, un désaccord, et ça y est Adsav, les identitaires, le Breton facho, et Nadine Hourmand (FO), elle fait partie des royalo-autonomistes, peut-être ?
(j'adore les Twitto-Journalo-analystes qui décryptent rapport à cette très scientifique fiabilité des réseaux sociaux...)
Juste une remarque : c'est un peu bizarre de dire que l'abandon d'une taxe coute de l'argent au contribuable. Ce ne seraient pas plutot les dépenses qui en coutent ?
En e qui concerne le fond du problème, il est intéressant de noter sur quoi le pouvoir plie et sur quoi il résiste. Il plie sur une taxe à prétexte écolo. Mais il reste intraitable sur la disparition des frontières, aussi bien pour les marchandises, où on voit des production à bas coût concurrencer puis détruire l'industrie agro-alimentaire en Bretagne, que pour les travailleurs, où on voit des Roumains à 500 euros/mois remplacer des locaux mis au chomage, tout ça pour exacerber encore la concurrence.
Cela amène certainement ceux qui manifestent en Bretagne (patrons ou employés) a se poser cette question : ils travaillent pour qui ceux qui sont au pouvoir ?
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