Les choses ont gagné.
En
échange de ta soumission à la loi des
possédants, à base de crédit et de salariat, tu exiges l’abondance permanente. Ton individualité et ton mode de fonctionnement étant décidés en amont, tu t’identifies à ces choses produites en masse et ces idées en tube vendues en temples.
Tu te définis à travers les objets que tu découvres d'une extase virginale sans cesse renouvelée dans les vitrines pixelisées de ton temps libre. Tu cours après l’équipement et vise la décoration du palais des certitudes. Tous
pareil, mais toujours un peu plus différent que le voisin. L’abondance perpétuelle te rassure sur la pérennité du système auquel tu t'es rangé bien volontiers. Mais avais-tu le choix ? Tu es un fils de la télé et face à elle, tu es à jamais un enfant. Tu as un faible pour la soumission, les codes et la croyance. La moindre chose achetée "jolie", "à la mode" ou "bonne affaire" fera toujours sens. Comme te l’assomme l'écran publicitaire : les choses c’est toi, tu seras un meilleur moi en achetant ça. Cette
table en toc, cette chaise en Starck, ta déco d'acteur, ce repas presque parfait ont le charme discrètement facturé de cette personnalité que tu n'as jamais eue. Dans ton isolement domestique, tu recrées de la collectivité par le bibelot et le menu du soir.
Sur l'écran s'intercalent entre les réclames jusqu'aux portes du sommeil les marathons de coaching comportementaux. Ne prenons pas le risque que tu te mettes à réfléchir sur les abysses existentiels entourant ton living-room. La seule réalité qui vaille est
celle qui t'es dessinée à
grande échelle soir après soir sur l'écran hautement défini de tes désirs d'après immédiats. Plus tu as de chaînes, moins il y a de choix. Chaque année, une teinte pour remplir les zones pointillées du livre de coloriage de ta vie. Cette année, ton désir est violet. Tu as dit à Madame : "Chérie, on va vendre sur ebay les chaises et le
canapé" et pire encore "non, on n'achètera de vaisselier ou de canapé d'angle". Elle a hurlé. Tu lui as ôte une
part d’elle. Tu lui as arraché l'âme, un bout d'identité nationale. Certains divorcent pour moins que ça. Mais ici pas question : tu t'es uni pour le crédit, il faut continuer de payer la maison.
Cinq ans déjà. Vous êtes entrés dans cette vie (et c'est la condition d'entrée) bardés de dette. C'est si dur de s'extraire de ses dépendances lorsque le dealer te tente dés le berceau, à chaque arrêt de bus, dans les pages de ton magazine, sur les ondes, en effigie souriante sur les tee-shirts de tes enfants. Toxico de la consommation transgressive, une drogue puissante entièrement légale, constamment ravivée et encouragée par l'Etat. Mal du siècle : tu as la possibilité d’être dépendant bien avant l'aptitude à être solvable. Ce n’est pas
un hasard si a 25 ans avec ses deux smics ton couple "galérait" pour louer alors qu'il lui fut si facile d'acheter en étant redevable sur 30. Depuis vous avez gavé la maison d'abondance. Viatique de la vie moderne, vous l'avez décorée et décorée sans fin : "chérie, ce n'est jamais assez bien". Ton cercueil couleur bonbon est ravissant, ton libre arbitre est grillé, ton
cerveau une carte à débit différé et ta tolérance à l’alternative nulle. Croyant pratiquant piaffant d’impatience de retourner à la messe, tout prêche à
la Seb Musset tenu en ton salon est un blasphème. Tu tolères la liberté dans l'espace balisé
par le marché, le patronat, les possédants et la sécurité intérieure. Tu préfères encore ça aux affres de l'auto-analyse. L'enfer c'est ne pas être comme les autres. La liberté c’est la soumission.
Sur l'écran, la criseTM est terminée. L’immobilier
remonte, un début de croissance parait-il, un peu moins de chômage aussi (quand on n'aime pas, on ne compte rien) et des hordes d'assistés qui osent prétendre à l'abondance sans avoir à passer par ce salariat émancipateur. Ton président aura réussi l'exploit de te ramener en 2007 juste avant que tout ne pète. Tu me dis : « oh bah l’immobilier a pris 10% , je suis riche ». Mais au fond de toi, tu devines apeuré les contours de la farce. Tu m'en parles souvent. Tu me dis "déclassement". Et oui, plus tu possèdes, plus tu as peur de perdre. Tu me confesses "on me pique tout : salaires, éducation, santé et retraites" mais tu te tais le reste du temps hors-télé. L'écran te dit que c'est dépassé de manifester, qu'il vaut mieux repeindre une troisième fois sa salle de bain dans l'année. Tu casses une cloison et pose un Velux, c'est mieux qu'un lexo. Parce que "l'éducation nationale va mal", tu investis dans des cours privés pour les mômes. Puisque tu n'auras "jamais de pension vieillesse", tu t’intéresses au Forex et tu vas même, à ton tour et avant même d'avoir remboursé ta propre maison, investir dans l'immobilier "pour générer des loyers". Au fond, même si tu n'aimes pas particulièrement "les riches" et "leur sale morale", tu en conviens : on gagne plus à être rentier qu'à travailler.
Dans ton quartier tout le monde à peur. Les clones sont rongés par leurs cauchemars d'abondance brisée. Comme toi, ils restent les bras croisés devant l'écran, à regarder sans réagir la destruction des acquis sociaux. Dans ta ville banlieue ou ta campagne ghetto, le moindre bruit de mobylette dans la nuit alimente un vote de haine. Tu devrais te battre et refuser, tu préféreras pointer du doigt des responsables très pauvres ou des nantis pour ne pas perdre ta place à la queue du supermarché des moyens. Tu dois tenir la cadence dans la course à l'abondance. Vois-tu, pour être candidat au « déclassement », il faut posséder quelque chose ou prétendre de naissance à avoir quelque chose de plus. Etre déclassé, ce n’est pas ne pas avoir, c’est être terrorisé de ne plus posséder ces choses dans lesquelles tu catalogues tes espérances vues à la télé. Ton sentiment est plus fort que la réalité. Les pauvres n’ont pas peur du déclassement. Par définition, ils sont déclassés. Ils sont même plus que ça : ils sont exclus. Toi tu es repu.
Il existe tellement de strates avant l'exclusion. Pour l'instant tu cultives des dépendances n’ayant pas grand rapport avec tes besoins physiques : quatre abonnements de téléphone portable, les marques de luxe que Madame se doit de porter dans le RER pour montrer que, comme les autres dans le wagon, elle fait parti du monde des stars (colonnes publicitaires dans l'écran), tel type de vêtements et tel type de divertissement. Si tu perds tout ça : tu te classes de toi-même comme pauvre. Si tu perds la bataille pour l'abondance, tu perds la main sur ce destin que tu n'as pourtant jamais contrôlé.
Pour l'instant tu compenses. Ils t'ont craché le low-cost et le hard-discount. Cadres, ouvriers, fonctionnaires communient ensemble au supermarché du déclassement. Pour que tu ne le vives pas comme une honte, le marketing t’a transformé ça en « bonne affaire ». Tu t'adaptes à ça aussi. Tu sais pertinemment que tu bouffes du caca, mais le seul prisme faisant loi étant celui du moins dépenser dans le vital local pour dépenser plus dans les conneries mondialisées, t'as l'exorcisme facile : « Bah c'est bien, c'est, un peu, Bio !»
Comme ceux avant toi en Angleterre et aux Etats-Unis, tu glisses anesthésié par le confort de l'écran vers la société du "99 cts store". Et pour les autres frais incompressibles (crédit, énergie, abonnements divers…), tu ne compteras bientôt plus en mois mais en semaine. N'angoisse pas, le marketing ne sera jamais à court de concepts que tu seras toujours prêts à épouser pour te sentir moins déclassé et que tu continues à payer sans te révolter.
*Tu te poses des questions. Tu me demandes même des réponses que tu n'es pourtant pas prêt à écouter. Tu réalises, un peu. Malgré l’abondance, ta qualité de vie a baissé. Mais le dogme te conditionne, la force de frappe médiatique et la vieille génération (pour qui l'Etat providence a fonctionné plein pot) insistent pour te prouver par l’exemple que le système (soumission salariale-récompense abondance) fonctionne. Tu te révolteras un jour, c’est inévitable. Trop tard, c'est quasi certain. Pour l'instant, tu vises encore plus d'abondance et Madame veut maigrir pour les vacances. Tu vois la révolte, on en est loin.
Pour l’instant tu t'autorises à la complainte et à la menace du vote anti-système. T'appelles Bourdin. Tu surfes sur les blogs anti-oligarchie au boulot en révisant tes stratégies de poker. Tu poses une crème cosmétique à forme de LOL sur ta pseudo misère le 29 du mois en affichant « paiement refusé au Lideule, VDM » comme statut facebook. Tu sais que ta paye tombe dans deux jours, que celle du mois dernier a été dilapidée en crédits et conneries, et que tout sera oublié dans une semaine quand tu auras acheté au temple -30% cette chose pour lequel un ado asiatique ruine sa vie et qui te fera jouir 30 secondes.
*
L'écran te bombarde sa pornographie d'abondance infinie qu'il entrecoupé de réclames te donnant la clé magique pour y accéder. Non ce n'est pas un péché, c'est un devoir. Ton président te promet une apocalyptique France de propriétaires et moins de pognon pour ceux qui travaillent moins et n'ont pas la chance d'avoir à souffrir comme toi. Détruire les sanctuaires sociaux, déchirer les
protections du travailleur, annihiler les solidarités et créer des rancœurs entre français : son monde te fait peur, mais ton désir d'abondance est plus fort. Alors, tous, chacun dans ton coin, tu multiplies les comportements individualistes accélérant la destruction. Et tu fixes l'écran. Au fond de toi, à la fin des fins, il y a TF1.*
Que se multiplient psaumes, communions, tables de lois ! Que l'on convoque les démons pour que tu ne perdes pas la foi ! L'ennemi n'est pas l'autre, l'ennemi c'est toi et ton inébranlable besoin de croire.
* * *
"Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu’on ne pouvait acquérir. Ce n’était pas eux qui l’avaient décrété ; c’était une loi de la civilisation."
George Perec in Les choses, Julliard, 1965
* * *
Illustration : "Je veux simplement que vous m'aimiez" R.W Fassbinder 1977
19 comments:
Merci pour ce beau billet. Près de 30 ans après la mort de Georges Perec, l'homme et la femme modernes sont toujours aussi possédés par les choses...
Joussif. Chapeau!
"Le seul prisme faisant loi étant celui du moins dépenser dans le vital local pour dépenser plus dans les conneries mondialisées"
Tellement vrai. Valable pour tous les secteurs. De la bouffe aux vacances et de la culture aux produits utiles.
La conclusion du texte me fait penser à "La petit bougeois gentilhomme" d'Alain Accardo. A recommander chaudement.
A chaque fois un plaisir de trouver un nouveau billet sur ton blog!
Le comité de rédaction, après une bonne bière, a voté à l'unanimité le changement de titre de ce billet. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.
Il y a une question qui m'a turlupinée à la lecture des "Choses" de Perec et qui est revenue me titiller en lisant cet article (aussi intéressant que dérangeant)(et dérangeant parce qu'on est forcé de s'y reconnaître un peu)(à part quelques remarques concernant certains besoins consuméristes des femmes qui me semblent un peu faciles... ^_^): quid des "objets culturels"?
Je n'achète pas souvent des vêtements, je ne pars pas en vacances (je ne peux pas me le permettre), je ne fais pas de folies, si ce n'est pour acheter des livres ou acheter/voir des films. Je dépense tout mon argent à ça en fait. Pas pour des livres à la mode mais pour ceux d'auteurs que j'admire. Pas pour les films pop-corn mais pour aller vivre l'expérience cinéma ou pour pouvoir revoir à loisir tel ou tel œuvre qui m'a émue. Ce sont des objets culturels, certes, mais je suis dépendante d'eux. Un livre est comme une promesse de quelques heures passées ailleurs. Un film me permet de me couper du monde et de me perdre dans l'esprit de quelqu'un d'autre. Mais en quoi puis-je me permettre de les considérer comme des biens de consommation différents?
Quand j'en ai discuté avec des amis (après ma lecture des "Choses"), ils m'ont tous dit "ce n'est pas pareil". Ce ne serait donc pas pareil... Et pourtant j'accumule. Je lis, mais j'achète plus que je ne lis (quoique non en fait maintenant que j'y pense, juste que j'ai quelques années de lecture d'avance...). En quoi pourrais-je prétendre que cette dépendance n'est ni consumériste ni comparable à d'autres?
Est-ce que les livres, est-ce que les films, est-ce que la culture échappent à ce gavage consumériste? Est-ce que ce sont des Choses à part qui répondent à des besoins différents? Je n'arrive pas à trouver de réponses à ces questions...
@cachou > pour la référence féminine, j'aurais pu tout à fait inverser, le jeu se joue à deux.
Une expérience culturelle est de l'ordre de l'immatériel. En théorie. Simplement faut vendre du support ou de l'abonnement, pour que l'industrie et l'artiste s'y retrouvent. Le flou se cache là. Accumule-t'on des objets ou des "expériences" ? Depuis que je n'ai plus de place physique pour stocker des objets culturels, je lis tout autant (bibliothèque), j'écoute toujours plus de musique (téléchargement légal ou pas, concerts), et la consommation de films est dématérialisée. Je consigne par écrit pour moi tout ce qui me plait dans ce que je vois où j'entends. Je n'ai rien sous la main, tout est dans les souvenirs et dans les écrits.
Excellent, encore une fois!
2 fautes:
"Malgré l’abondance, ta qualité de vie a baissé." (au lieu de baissée)
"déchirer les protections des travailleurs" (au lieu de déchirées, ou alors c'est une figure de style ?)
[tu peux virer mon msg après si tu vx]
seb, as tu eu le temps de jeter un oeil au site dont je t'ai envoyé le lien, qu'en penses tu ? va tu mettre un lien sur ton blog ?
Si tu prefere me repondre en mp, note le dans les comm et je te donnerai mon mail
A +
Salut & merci
@++
@cachou et @seb
Vous avez raison tous les deux !
Lire le livre de Walter Benjamin "L'oeuvre d'Art à l'époque de sa reproductibilité technique". C'est exactement ce dont parle Cachou. Le s écrits de Theodor Adorno vont également dans ce sens, lire à ce sujet "Le caractère fétichiste dans la musqiue".
Sur le bouquin de Benjamin :
http://fr.wikipedia.org/wiki/L'%C5%92uvre_d'art_%C3%A0_l'%C3%A9poque_de_sa_reproductibilit%C3%A9_technique
Un million de bravos à Seb pour son blog, je my plonge avec délices.
Thierry
@anonyme > Merci pour la remarque. Corrections effectuées.
@nanou > J'y vais rarement.
@Cachou : à mon sens, il n'y rien de fondamentalement différent. L'artiste est pris dans les mêmes rêts économiques que tous les autres producteurs. Ses fans sont des clients comme les autres. He oui.
Le piège a beau être gros, il est vicieux : il ne faut jamais, JAMAIS, prendre ça comme un problème moral (Suis-je en train de faire le Mal® ?). Oui, acheter un bouquin n'est pas fondamentalement différent d'un écran plat ou d'une escalope. On se fait plaisir avec l'argent du salariat (ou des allocs, c'est selon). C'est encore bien le minimum.
Sauf que c'est le salariat le problème, pas la consommation (et encore moins la "sur"-consommation). Soit on fait de la politique et on veut transformer des rapports de production (le rapport salarial, en l'occurrence), soit on fabrique de la culpabilité et on ouvre une Église, toute degôche® soit-elle.
Dans la Société du Spectacle, Debord dit en gros que toutes les marchandises modernes sont fondamentalement culturelles, des spectacles donc. De l'Iphone au resto en passant par la bagnole, la baraque, le masque africain qui fait bien, le tableau dans le bureau, la bibliothèque pleines de grands auteurs et que sais-je encore.
On ne peut pas sérieusement croire à une Culture an-historique, au-dessus des contingences de son époque, universelle. L'époque est à la marchandise, l'art ne fait pas exception.
Quelle naïveté :)
Ça fait plaisir à voir !
C'est vrai qu'avant Sarkozy tout allait pour le mieux, et encore plus du temps de Mitterrand :)
Encore une fois un billet plein de critiques mais avec peu... pardon, pas de propositions :) (réalistes j'entends évidemment)
@Patrick > Je ne suis pas un politique. Sinon, de proposition j'en aurai bien une qui résume le texte : ne jamais rentrer dans un système dont vous savez à l'avance que vous n'aurez pas le courage d'en sortir.
@Patrick : en gros vous nous dites : "si t'as pas la solution, t'as pas à parler du problème". C'est une phrase digne des Shadoks "si y'a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème". Pour illustrer, je ne sait pas cuisiner grand chose, donc ça me donne pas le droit de faire la remarque si dans un restaurant on m'apporte un plat immonde, c'est ça ? Si je sais pas faire mieux CE plat (bien entendu, ne sera pas évoquée l'idée de tout simplement en faire un autre), il faut que je le trouve bon et que je me taise. Et le plus beau, c'est que celui qui me dit d'accepter de bouffer un truc atroce, c'est même pas le cuistot ni le patron du resto, c'est un autre client, à qui on a servi le même plat immonde. Votre message se résume donc en : "fais comme moi, accepte et ferme-la". Merci beaucoup, on avance.
L'expérience m'a appris que le plus souvent, évoquer un problème quel qu'il soit suffit à trouver sa solution, et bien sûr, plus cette évocation est précise, plus la solution s'impose d'elle-même. Quant à la mettre en application, ceux qui le peuvent (et le doivent : on les élit pour cela) ne font que NIER le problème (par ex. pour notre gouvernement, il n'y a plus, voire jamais eu, de crise. Mention spéciale à Alain Minc et sa "petite crisounette de 3 mois").
PS : merci Seb pour le bonus vidéo, ça nous manquait.
Très bon, une nouvelle fois !
« En échange de ta soumission à la loi des possédants, à base de crédit et de salariat, tu exiges l’abondance permanente. »
L'économie fonctionne donc grâce au désir d'abondance de la population.
Mais paradoxalement, quand l'abondance est accessible, tout est fait pour l'empêcher. Car c'est seulement "l'abondance inaccessible" qui est rentable : l'abondance dont il faut acheter les produits à un intermédiaire qui fera des profits.
La véritable abondance, celle à laquelle la population a directement accès, celle qui augmente sa liberté en réduisant sa dépendance vis-à-vis d’intermédiaires inutiles, celle rendue possible par l'accès à tous aux moyens de production et de reproduction, cette abondance-là, est combattue.
Car elle est contre l'économie. Et peu importe qu'elle soit bénéfique pour la société.
Comment dès lors ne pas s'y retrouver, et y retrouver notre quotidien, partiellement, ou intégralement (c'est au choix)?
Cela fait du bien de lire ce type d'écrit, en ces temps incertains, même si dans le fond il ne s'agit pour l’essentiel que de constatations.
Voilà pourquoi il semble temps, que nous passions à l'action.
J'aurai ce que les autres ont, je crêvve de ce que je n'ai pas...
http://www.youtube.com/watch?v=6Kr88KQuzOA
enjoy !
Il faut relire Jean Baudrillard (toujours d'actualité).
Tout juste lu "Le roman de l'été" de Nicolas Fargues qui s'inscrit, d'une certaine manière, à la suite de Perec pour la réflexion sur le besoin d'avoir et de paraître dans la société actuelle.
Un extrait:
« Jean, lui, dans ces cas-là, éprouvait tout à la fois un sentiment confus d'être là où il fallait être (puisque tout le monde y était), et la subtile inquiétude d'être potentiellement spolié, doublé, pris de vitesse, dépossédé par les autres de cet espace et de ces biens qu'il convoitait tout autant qu'eux. Une chose était sûre : il ne lui venait jamais à l'esprit que le gros du monde, précisément, était constitué de gens qui, tout aussi inquiets que lui, n'aimaient pas le monde. » (p. 24)
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