"- Tu comprends JM la sécurité c'est une question d'ambiance, pas de sécurité. "
Malgré leur absence de badge et les portiques magnéto 7500 pour entrer et sortir du QG de Kleenapur, Fred (l'assistant-réalisateur) et JM (l'assistant de l'assistant), affectés par restriction budgétaire au colportage du matériel de tournage, s'infiltrent à trois reprises dans les étages climatisés et silencieux du building aux vitres teintées, en passant le plus simplement du monde par la zone de livraison des porteurs d'eau, dépanneurs de photocopieuses et autre petit personnel de la rue de derrière.
Au siège de la multinationale tentaculaire qui de la poubelle à la chasse d'eau contrôle flux collectes et tarifs dans ses concessions d'état, le sous-effectif aussi est roi. : Des vigiles, quelques cadres échelon Mariton, des cheftaines et des exécutantes qui courent dans les étages en serrant des dossiers via les escaliers en marbre ou les ascenseurs dorés qui fredonnent du Stevie Wonder à la flute de pan, le balais incessant des techniciens de surface et opérateurs de sanitaires, blasés en blouses bleues qui briquent pour les barons. A ce niveau de rémunérations, l'étage aux king de la grande aseptisation mondiale qui font la une des magazines d'eco, faut que ça bling.
Dans une salle du level "privilèges" avec domination sur la capitale, Fred règle la caméra mp7 très-très-haute-définition. "C'est pour mieux faire capturer l'émotion" blague Tony, réalisateur en auto-entreprise, alors qu'il termine son Presnesso puisé à la source d'une de ces machines à arabica encapsulé s'intercalant tous les dix mètres dans les couloirs entre les affiches déclinant le concept phare de la maison mère suivant la culture des peuplades locales :
"Lessiver la planète est la plus limpide des entreprises."
Fred aménage la salle 41 en plateau de tournage. Il tend l'austère teinture beige en guise de décor et dispose les nombreux éclairages pour justifier du budget.
Les 2 caméras TTHD sont équipées d'un petit filtre ambré, mode éclairage à la bougie. Sur les consignes de Tony, Fred ordonne à JM de disposer une boite de mouchoirs, estampillés Kleenapur, à portée de main des interviewés.
Six assistantes de direction et chargées de communication, Rebecca, Brigitte, Eva, Caroline, Natalhie et Sophie, superviseront les interventions des I.T.V (intervenant témoins vérité). La progression de carrière du pack des six belles se joue en partie sur le retentissement de l'opération "Gare à nos gars".
Tourner au siège est un choix de production. Cela restreint les fuites et renforce le sentiment chez l'I.T.V qu'on lui fait confiance, qu'il est de la famille.
Telles furent les consignes de Rebecca au dernier brainstorming : « Nous avons encore bien trop de morts et d’accidents graves. On est dans les clous selon les directives européennes et en plus des amendes, c'est fâcheux en interne pour le moral des salariés. C'est un facteur de désordre et, nous l'avons constaté dans chacune des unités affectées, de baisse de rendement dans les jours suivant l'accident. Sans évoquer l'image désastreuse pour Kleenapur en cas de médiatisation. Ce film de sensibilisation à la sécurité, tout en insistant sur le côté maternel de Kleenapur doit responsabiliser le salarié dans le cadre du renforcement de nos procédures."
Pour Tony le tournage est un petit à côté bien juteux entre deux saisons de Supplice Story, la real-tv qui défie tout sur la TNT. Et puis surtout "je me sens bien dans cet environnement féminin" songeait-il en matant les courbes arrières de la chef de projet alors qu'elle balançait sur le tableau tactile les statistiques des mutilations pour août 2011 :
" - Décapitations + 12%. Même si le nombre d’accidents a diminué. Ils sont de plus en plus violents. "
Retour Salle 41. Le plan de tournage du matin est simple : Récupérer à la pelle à pleurs les confessions d’une sélection européenne d'éclopés des filiales de la compagnie qui arrose et récupère.
Tout l’organigramme de Kleenapur passera au confessionnal vidéo comme dans le show de Tony : Des I.T.V arrivés de tous les coins d'Europe avec deux heures d'avance pour témoigner de leur tragédie au discours "nous sommes tous frères et partenaires mais chacun son salaire" du PDG, arrivé en parachute à lingots avec une heure de retard du bureau d'à côté, en passant par le sempiternel panachage des tonalités compassionnelles et sur-jouées des bourreaux-suce-derche du management.
Faites entrer l' I.T.V .
Denis de Dieppe, 45 ans et 22 ans de boite, pénètre ému sur le plateau généreusement garni en éclairages . Sophie, l'une des six femmes, l'accompagne en lui tenant jusqu'au tabouret, cible des caméras.
Après l'avoir questionné au 800 watts dans la tronche sur sa fonction à l'usine de retraitement des déchets de Pave-les-Coquelicots, Tony resserre son sujet :
TONY
" - Alors Denis que s'est-il passé ce 13 mars 2002 à 16h12 ?"
DENIS
" - J'ai merdé. Tout ça, c'est de ma faute.... J'étais pressé, j'ai fait ce geste que je fais tous les jours. Ça s'est joué à une demi-seconde. Je n'ai pas attendu que le plateau soit complètement redescendu dans le chaudron. J'ai trébuché et j'ai repris mon équilibre sauf que mon pied était entrain de fondre dans le four à 3000 degrés. La douleur, je vous en parle pas. Ma botte s'est mélangée avec la peau. Mais j'ai eu du bol. Un collègue m'a sorti de là et les urgences ont vraiment été efficaces. Kleenapur à toujours été là pour moi. Au bout de 18 mois de convalescence, ils m'ont repris. Maintenant, je travaille à la supervision des gars comme moi."
Jusque là tout va bien. Le script est respecté.
Au même moment, sur les lieux de l'accident est tournée une reconstitution avec, dans le rôle de Denis, un comédien du cours Ronflant. Idem pour chaque ITV. Tony voulait de la 3D comme dans Avatar mais Rebecca lui a dit qu'il avait tort : "- Tony j'te rappelle qu'il ne s'agit pas de publicité, le film n'est destiné qu'aux employés." Ce à quoi il a répondu dans sa tête : " - Toi, Tony t'aura avant la fin du tournage."
Perdu dans ses fantasmes Rebeccien avec I-god et fouet, Tony laisse dévier Denis qui lâche un indésirable :
DENIS
" - A mes collègues : Si les consignes de sécurité vous semblent suspectes, refusez de travailler !"
Silence sur le plateau. Denis réalise l'hérésie des propos anticorpo. Retour au sentier balisé du script suggéré.
TONY
" - Bon Denis... quelle leçon tirez-vous de votre accident ?"
DENIS
" - Faut faire attention à chaque seconde, être bien concentré sur sa mission."
TONY
"- Merci Denis."
Confession captée, Denis souffle. " - c'était pas si compliqué." Maintenant le réconfort. En échange de sa collaboration et de l'abandon de son droit à l'image, Kleenapur lui a payé une nuit à l’hôtel, une journée à la grande ville, trois tickets resto défiscalisé et une enveloppe de 300 euros. Un taxi est appelé. D'un doigt, on lui indique la sortie.
Suivant.
Vincent de Brest n’a pas trente ans, déjà dix ans de boite et une bonne connaissance des shows de télé-réalité et de Supplice Story. La caméra ne l'impressionne pas Il cherche son meilleur profil sur l'écran LCD.
VINCENT
« - Ah non, moi je ne suis pas une victime. Par contre, j’ai vu une collègue se faire écrasée par un trans-palettes en sortie d’entrepôt qui n'a pas respecté les consignes de conduite sur site. Il l’a heurté sur le flanc et il lui est passé sur les jambes. Crac, comme une noix. Croyez-moi, quand vous entendez le bruit des os broyés et les cris, ça vous fait quelque chose."
TONY
" - Et le conducteur ne s’est pas arrêté ?"
VINCENT
" - Il ne s’en est même pas rendu compte. "
TONY
" - Et la collègue qu’est-elle devenue ?"
VINCENT
" - Kleenapur répare, Kleenapur reclasse : dédommagement et euh... enfin bref, elle a manqué de rien. Elle a été déclarée inapte à la tâche et ils l'ont reclassé dans une filiale comptabilité dans une autre région je crois… A vrai dire, personne n'a de nouvelles."
TONY
" - Et si vous aviez une conclusion pour vos collègues ?"
VINCENT
" -Soyez vigilants. Respectez-les consignes. Votre travail c’est important. Moi ça me fait mal au cœur de voir des types qui prennent tout ça par dessus la jambe."
Vincent hésite un instant.
VINCENT
"- Par contre ce que je vous ai pas dit, c'est que le conducteur il n'était pas salarié à ce poste normalement. Il faisait un remplacement de dernière minute avec des contraintes de stock à faire transiter dans l'heure. Et puis personne ne l'avait briefé sur les procédures, rapport que le type en charge de ça était remplaçait lui-même quelqu'un au service compactage."
" - Merci Denis, c'était important de le souligner." Conclut Tony classant automatiquement la conclusion à la corbeille du montage final.
Candidat suivant. Nathalie tient le bras du quinqua massif et claudiquant.
Le souffle court, usé par des années d'usine et à quelques années de la retraite - si la réforme Fillon 4 n'est pas à nouveau modifiée avant la fin du mois - , Roger aux yeux baissés, s'installe comme il peut sur le tabouret des aveux. Il narre dans le détail sa glissade sur carbone-epoxy sulfaté en salle de décontamination qui lui vaudra six mois d’hôpital à 40 ans et de ressasser à perpétuité la chronologie de ses peines.
ROGER
" - Tout cela est de ma faute. J'ai pas mis mes gants antidérapants. Vous savez, on fait un métier pendant quinze ans et puis on se prend pour le roi. Alors on respecte moins les règles élémentaires de sécurité. Moi j'ai pas mis mes gants... et voila. Zip sur la rembarde. Je suis resté paralysé deux ans. Je ne pouvais même plus parler. Ah, je m'en veux, je m'en veux... surtout pour le mal que j'ai causé à mes gosses..."
Roger serre le poing : la chambre d'hôpital à l'odeur de formol, les pronostics glauques des médecins tentant de relativiser les séquelles, la découverte à l'occasion d'un méchant diabète, les regards désolés des collègues aux boites de chocolat plein les bras, la famille au chevet le dimanche et, lui, prisonnier muet d'un plâtre géant, les mois de rééducation qui suivirent : tout revient.
La société du spectacle prévaut. Tony chope le talkie et chuchote à Fred en charge de la caméra 2.
TONY à FRED
" - Gros plan sur les yeux, il va chialer."
ROGER
" - .... je m'en veux, je m'en veux... "
TONY
" - Et comment Kleenapur vous a aidé après l'accident ?"
ROGER
" - Ils ont été correc' chez Kleenapur. Franchement où j'en serais sans eux ? "
Silence sur le plateau. Les complices de com' de la compagnie colossale attendent le krach humain, caméras calées sur les sanglots que Roger, débordé, lâche enfin.
Il ne le sait pas mais tandis que Roger revit le drame, ses larmes générées en moins de dix minutes offrent à Tony un diner avec Rebecca parié le matin : une table au chien qui croque, étape décisive du contre la montre "Paris-mabraguette" avec Eristoff et Durex.
TONY
" - Hmm, hmm... Roger, si vous aviez un dernier conseil à donner à vos collègues ? "
ROGER écarlate, défait, quasi suffocant, fixe l'objectif.
" - Les gants, les gants ! N'agrippez pas les rembardes des salles de décontamination sans vos gants. Faites attention : Les gants c'est important..."
TONY
" - Coupez !"
Caroline coche le script : Roger c'est fait. La séquence est tellement puissante que la belle équipe en revisionne le best-of sur le lcd.
TONY
" - Avec un petit adagio, libre de droit, en bande-son, elle va glisser toute seule la belle histoire !"
Avant la pause déjeuner, entrée du quatrième ITV. Rupert arrive en béquilles de sa déchetterie hollandaise rachetée par la multinationale, une jambe en moins.
Brigitte assure en anglais la communication entre le réal et Rupert.
BRIGITTE
"- Alors Rupert, quel drame s'est déroulé ce 7 mai 2007 ?"
Trois heures déjà que les projecteurs chauffent le petit plateau. La sueur perle du front de l'ITV hollandais, mal à l'aise devant le dispositif inquisiteur des caméras et l'assemblée des jambes croisées de cheftaines qui dépassent de la pénombre.
RUPERT en anglais
" - Je lavais les cuves du ventri-broyeur, je n'ai pas respecté le code. Le turbo-souffleur s'est déclenché. Ma jambe a été arrachée."
BRIGITTE en anglais
" - Quelle leçon tirez-vous de cet accident ?"
RUPERT en anglais
" - Je lavais les cuves du ventri-broyeur, je n'ai pas respecté le code. Le turbo-souffleur s'est déclenché. Ma jambe a été arrachée."
Nouveau silence. Tony demande à Brigitte de réitérer la question à Rupert qui réitère sa réponse.
Deux minutes. Tony, énervé par ses douze presnesso en deux heures, s'agace devant le manque ostensible de coopération publicitaire d'un homme de terrain aussi marqué qu'impassible.
TONY à REBECCA à voix haute cette fois puisque, après tout, Rupert ne comprend pas.
" - C'est dommage, c'est le meilleur pitch ! ... Bon Rebecca, qu'est-ce qu'on a sur lui ?"
REBECCA
" - Neuf mois après l'accident, il a été reclassé dans un de nos centres de SAV téléphonique en banlieue d'Utrecht. Il a fait une dépression, une tentative de suicide. Quelques mois après, sa femme l'a quitté avec ses deux enfants."
TONY
" - Brigitte... parle-lui de sa femme et de ses enfants. Elles sont parties à cause de l'accident non ? "
Brigitte questionne. Rien. Enfin, presque. Rupert ne papillonne plus du regard. On lui a parlé de ses gamins. Il cible Tony et les tailleurs.
BRIGITTE
" - Mon anglais est parfait pourtant."
TONY
" - Chier.... mais il va parler !"
Pas fiers d'être complices, Fred et JM se dissimulent derrière l'excès de zèle.
JM
" - heu...Tu me dis si son front brille trop, je sors ma poudre, hein Fred... "
FRED
" - OK JM, mais là ça va."
JM
" - Ok alors tout va bien."
TONY à BRIGITTE
" - Demande lui de nous décrire ses gosses."
BRIGITTE demande. Nouveau silence. Puis, Rupert plisse le front, maitrisant sa peine par la haine et sa haine par la conviction qu'à cet instant il passe de victime à bourreau. La vengeance est aussi courte que froide mais c'est la seule abordable, il a signé un abandon de poursuite judiciaire contre rémunération. Il n'avait pas le choix, il était parti pour des années de procès, et qui pour payer l'avocat ? Et dire qu'il ne devait pas venir travailler ce dimanche-là...
RUPERT en anglais
" - Je lavais les cuves du ventri-broyeur, je n'ai pas respecté le code. Le turbo-souffleur s'est déclenché. Ma jambe a été arrachée."
L'unijambiste bedonnant venu de loin, auquel personne n'avait prêté attention, était arrivé le premier ce matin. Assis sur le canapé près de la machine à presnesso, il scrutait le va et vient des intervenants combustibles de la propagande interne, accompagnés de ces conciliantes assistantes et chefs de projet, d'abord détendues et uniquement concentrées sur le rendu du LCD à la fin.
Sans comprendre les mots, Rupert a perçu la déception contenue de ses partenaires européens, le sentiment de trahison et de gâchis, imperceptible pour les autres, dissimulé derrière leurs rictus figés ou leurs soupirs de soulagement de rentrer plus tôt que prévu à la maison, des accidentés du travail sortant du peloton de communication.
Rupert se fout des conséquences. Depuis que sa vie est partie sur une jambe, il est un poil suicidaire.
Alors l'ITV répète le texte convenu. Il harponne l'objectif de ses yeux noirs. Plus Rupert est calme et plus Tony s'énerve. Lui qui rêvait de signer l'A bout de souffle du film instit' il se retrouve avec une bataille d'Alger à la Pontecorvo sur les bras.
TONY
" - On ne pourra jamais diffuser ça."
Dans le monde des apparences, qui contrôle son image est roi. Pour la première fois de sa vie, pour quelques secondes, Rupert est le héros.
Pour la première fois depuis trois heures, Tony se tait.
Une des exécutantes rompt enfin le silence et désamorce la tension.
Sans comprendre les mots, Rupert a perçu la déception contenue de ses partenaires européens, le sentiment de trahison et de gâchis, imperceptible pour les autres, dissimulé derrière leurs rictus figés ou leurs soupirs de soulagement de rentrer plus tôt que prévu à la maison, des accidentés du travail sortant du peloton de communication.
Rupert se fout des conséquences. Depuis que sa vie est partie sur une jambe, il est un poil suicidaire.
Alors l'ITV répète le texte convenu. Il harponne l'objectif de ses yeux noirs. Plus Rupert est calme et plus Tony s'énerve. Lui qui rêvait de signer l'A bout de souffle du film instit' il se retrouve avec une bataille d'Alger à la Pontecorvo sur les bras.
TONY
" - On ne pourra jamais diffuser ça."
Dans le monde des apparences, qui contrôle son image est roi. Pour la première fois de sa vie, pour quelques secondes, Rupert est le héros.
Pour la première fois depuis trois heures, Tony se tait.
Une des exécutantes rompt enfin le silence et désamorce la tension.
CAROLINE
"- Vous voyez bien qu'on n'en tirera rien."
TONY
"- Ouaip, c'est vrai.. .et puis j'ai faim. Fred, on ferme."
Tandis qu'à l'open-space des carrefours du goût, la cantoche quoi, Tony se vante auprès des deux intermittents de son aller-retour du week-end sur l'action Roumanie, introduite cette semaine au Landex, l'indice boursier des nations, Rebecca prend deux décisions :
1 / Elle flouterait le visage de Rupert et ferait rejouer ses propos par un acteur du cours Ronflant dont la voix serait grossièrement modifiée. Quelques jours plus tôt, Tony lui avait évoqué le fameux paradoxe "de la caméra cachée" : "A l'écran quand c'est flou, mal filmé et que le son est mauvais, dans la tête du mec qui regarde ça veut dire que c'est vrai. "
2 / Dès qu'il aurait fini son flan coco, elle congédierait Tony, trop trash pour kleenapur. Puis, pour un salaire divisé par deux en accord avec la V3 du plan de rigueur "cohésion patriotique" voté par l'assemblée début janvier, elle engagerait Fred, plus diplomate et dans la dèche donc modulable à souhait, pour achever la réalisation des entretiens du projet " gare à nos gars".
Dérapages et erreurs de manipulation sont impardonnables à ce niveau de production.
Pour que Kleenapur dure, Rebecca rebondit. Rupert n'aura pas sa peau et Tony pas son cul.
1 comments:
criant de vérité....
anonyme... comme les noms de ce texte qui auraient mérité d'être les vrais !
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