Jeudi dernier la division politique et brillantine de France 2 organisait un "débat" sur le débat sur l'identité nationale entre Eric Besson, MEIIINDS Miniistre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, et Marine Le Pen, vice-présidente du Front National.
Le pitch non avoué était simple :
Recentrer l'image de Besson et laver celle de l'UMP qui avec ses débats sur l'identité nationale tournant au yaourt un peu partout commence à tâcher le Monarque.
Déception : Même pas de baston.
La Chabot en charge de l'émission "A vous de Juger" - je vous rappelle que vous pouvez encore voter pour le prix du pire journaliste couché - sort pour l'occasion le kit à reluire intégral : Chausse-pied, tapis rouge, tampon à estomper et soufflette à réponses.
Le débat à proprement parler ne commence qu'au bout d'une heure. La première est réservée à la psychanalyse larmoyante du Ministre de toutes les transgressions qui n'est pas sans évoquer les plus grandes heures des émissions de divan de Pascale Breugnot au début des années 80.
Marine en scène, la course à celui qui expulsera le plus peut commencer. Succès complet pour les comparses. Chacun place ces deux phrases chocs pour le zapping et Marine Le Pen conclut cette opération de recentrage UMP en brandissant un bulletin de vote FN qui fait passer l’opportuniste patriotique pour un doux centriste victime d'une cabale socialiste.
Que retiendrons-nous donc de cette confrontation en mode automatique financée sur fonds publics ?
Le faux-bond de Vincent Peillon bien sûr. L'eurodéputé décline au dernier moment son intervention en direct - prévue en troisième partie - et plante comme un cuistre la passeuse de plats en chef dont il demande la démission.
Peillon a t-il eu ou non raison de faire une crasse à cette chaine auto-soumise à l’opération esthétique d'Eric Besson ? Oui.
Cette émission ne répondra jamais à la seule vraie question qu'elle pose et devrait poser à la presse dans son ensemble :
Faut-il qualifier de « débats » appartenant au genre "politique" ces messes spectacles à participant unique, en mode tube-à-logorrhée-de-media-training, jouant à la baballe en mousse avec des journalistes translucides sur des thématiques paratonnerres ?
Non. C'est de la plaquette promo.
Dans le cas de cette émission deux éléments sont primordiaux pour l'intervenant star : Briller durant les cinq premières minutes - après ça, vu la médiocrité au chloroforme du locuteur on s'endort ou on zappe sur les experts - et avoir le dernier mot - pour les courageux et les blogueurs qui ont tenu jusque là -.
Ces deux points, Peillon ou pas, Besson était quasiment garantis par contrat tacite de les obtenir.
Il a eu son sujet hagiographique en introduction - Un must de niaiserie auquel ne manquait que la musique d’Amélie Poulain - et a placé son hommage à Haïti, in extremis, juste avant le générique de fin.
Public, journaliste, contradicteur PS ou FN : Tout n’est ici que du domaine de l’ustensile de cuisine pour faire monter la sauce de pipolitique.
Et de citer le magnanime @BravePatrie qui, à ma remarque sur twitter "dans cette configuration merdeuse qu’est-ce que Vincent Peillon aurait pu montrer ?", répondait si justement :
« Son cul. »
C'était effectivement une option qui aurait plus fait parler.
Si c’est vraiment à moi de juger cette émission, mon verdict est sans appel : C’est sur la forme qu'elle est d'abord à gerber.[1]
Et que dire de la corporation se mettant d'instinct au carré pour protéger ses brebis consensuelles contre l’outrecuidance du politique pas journalistiquement correct ?[2]
Bah, que c’est pas avec ça que je vais retourner en kiosque pour me payer de l’information décapante.
Ça mérite un débat non ?
Oui, mais sans Duhamel cette fois.
[1] Sur le fond de la dite "identité nationale" : Écoutez ne serait-ce qu'une demi heure de témoignages le soir sur Beur FM et vous aurez des arguments d'un niveau autrement plus élevé émanant parfois même de conseillers municipaux UMP.
[2] Euh...ça devrait pas être le contraire ?
Le pitch non avoué était simple :
Recentrer l'image de Besson et laver celle de l'UMP qui avec ses débats sur l'identité nationale tournant au yaourt un peu partout commence à tâcher le Monarque.
Déception : Même pas de baston.
La Chabot en charge de l'émission "A vous de Juger" - je vous rappelle que vous pouvez encore voter pour le prix du pire journaliste couché - sort pour l'occasion le kit à reluire intégral : Chausse-pied, tapis rouge, tampon à estomper et soufflette à réponses.
Le débat à proprement parler ne commence qu'au bout d'une heure. La première est réservée à la psychanalyse larmoyante du Ministre de toutes les transgressions qui n'est pas sans évoquer les plus grandes heures des émissions de divan de Pascale Breugnot au début des années 80.
Marine en scène, la course à celui qui expulsera le plus peut commencer. Succès complet pour les comparses. Chacun place ces deux phrases chocs pour le zapping et Marine Le Pen conclut cette opération de recentrage UMP en brandissant un bulletin de vote FN qui fait passer l’opportuniste patriotique pour un doux centriste victime d'une cabale socialiste.
Que retiendrons-nous donc de cette confrontation en mode automatique financée sur fonds publics ?
Le faux-bond de Vincent Peillon bien sûr. L'eurodéputé décline au dernier moment son intervention en direct - prévue en troisième partie - et plante comme un cuistre la passeuse de plats en chef dont il demande la démission.
Peillon a t-il eu ou non raison de faire une crasse à cette chaine auto-soumise à l’opération esthétique d'Eric Besson ? Oui.
Cette émission ne répondra jamais à la seule vraie question qu'elle pose et devrait poser à la presse dans son ensemble :
Faut-il qualifier de « débats » appartenant au genre "politique" ces messes spectacles à participant unique, en mode tube-à-logorrhée-de-media-training, jouant à la baballe en mousse avec des journalistes translucides sur des thématiques paratonnerres ?
Non. C'est de la plaquette promo.
Dans le cas de cette émission deux éléments sont primordiaux pour l'intervenant star : Briller durant les cinq premières minutes - après ça, vu la médiocrité au chloroforme du locuteur on s'endort ou on zappe sur les experts - et avoir le dernier mot - pour les courageux et les blogueurs qui ont tenu jusque là -.
Ces deux points, Peillon ou pas, Besson était quasiment garantis par contrat tacite de les obtenir.
Il a eu son sujet hagiographique en introduction - Un must de niaiserie auquel ne manquait que la musique d’Amélie Poulain - et a placé son hommage à Haïti, in extremis, juste avant le générique de fin.
Public, journaliste, contradicteur PS ou FN : Tout n’est ici que du domaine de l’ustensile de cuisine pour faire monter la sauce de pipolitique.
Et de citer le magnanime @BravePatrie qui, à ma remarque sur twitter "dans cette configuration merdeuse qu’est-ce que Vincent Peillon aurait pu montrer ?", répondait si justement :
« Son cul. »
C'était effectivement une option qui aurait plus fait parler.
Si c’est vraiment à moi de juger cette émission, mon verdict est sans appel : C’est sur la forme qu'elle est d'abord à gerber.[1]
Et que dire de la corporation se mettant d'instinct au carré pour protéger ses brebis consensuelles contre l’outrecuidance du politique pas journalistiquement correct ?[2]
Bah, que c’est pas avec ça que je vais retourner en kiosque pour me payer de l’information décapante.
Ça mérite un débat non ?
Oui, mais sans Duhamel cette fois.
[1] Sur le fond de la dite "identité nationale" : Écoutez ne serait-ce qu'une demi heure de témoignages le soir sur Beur FM et vous aurez des arguments d'un niveau autrement plus élevé émanant parfois même de conseillers municipaux UMP.
[2] Euh...ça devrait pas être le contraire ?
5 comments:
Très bon papier Seb.
Etant abonné à @si, j'ai regardé le débat animé par Birhenbaum, et j'en suis sorti soufflé. Voir la majorité des invités dire qu'il est normal qu'ils "coproduisent" les émissions de débat avec l'invité politique principal, ou encore affirmer que les mensonges de politiques sont normaux et dans le même elan crucifier Peillon pour le sien (mentir comme un arracheur de dent concernant le chomage, l'immigration ou l'économie, c'est normal, mais mentir à un journaliste sur la venue à un débat, c'est criminel)... ahurissant.
Le summum etant pour moi le moment ou l'un des invités, énoncant clairement que Duhamel etait le beauf de la productrice d'A vous de juger et que, du coup, son attaque contre Peillon avait un goût douteux, s'est vu attaqué par les autres invités sur le theme : "les gens n'ont pas à savoir ce genre d'information" - un peu comme si on dévoilait en direct les secrets de fabrication.... surtout ne pas savoir d'ou l'on parle et quelles sont les amitiés et les petits arrangements entre amis...
Chabot a de toute façon dors et déjà un excellent score.
Ridiculisation de Bayrou (inutile de revenir dessus je pense, il s'en est pris une bonne sans la voir venir) et Besancenot (un peu plus vicieux : souligner à plusieurs reprises que les "vieux" politiques devraient prendre exemple sur le "bien sage" révolutionnaire qui attend son tour pour parler... ouch).
Si ce n'est déjà fait, elle sera tôt ou tard décorée des arts et des lettres ou de la légion d'honneur, ou va savoir quelle autre médaille en chocolat réservée à l'élite et contribuant à la faire se reproduire entre elle.
hum ci-dessus je parlais du "débat" orchestré avant les européennes bien sûr.
Ce qui m'amuse beaucoup, dans le fond, c'est qu'il y ait encore des gens pour rester devant un écran de télé diffusant une émission de débat politique ! Comme si ce n'était pas autre chose que du spectacle, par définition !
:-))
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