Selon la rhétorique du moment, nous serions les victimes d'"un épineux problème", un « tabou », une « exception française » qu’il faudrait que toi, feignant et infantile travailleur pas assez productif, tu te « résignes » enfin à regarder en face.
Essayons de relativiser ce concert d’inquiétudes qui depuis 15 ans (30 si j’en crois les anciens) est censé ronger la société :
Cette interrogation crispée repose sur trois postulats rabâchés de chaînes en chaînes, dans les éditoriaux des magazines, sans parler des interventions des sbires de l’UMP passant d'un plateau à l'autre pour nous expliquer comment on a tout faux et comment ils ont tout bon :
- L’espérance de vie a augmenté et il y aura moins d’actifs que d’inactifs en 2050.
- La richesse de La France n’augmenterait pas dans les cinquante prochaines années.
- On ne peut plus augmenter les cotisations sociales[1] trop coûteuses pour le travailleur.
Ces 3 postulats déliés à toutes les sauces depuis une dizaine d’années ont flingué l’espérance de mes amis trentenaires et quadras de la classe moyenne qui à force de se dire « la retraite on la touchera jamais » acceptent sans morfler que progressivement on la leur retire, voire pire.
1 / « L’espérance de vie augmente »
Oui mais pourquoi ? Et, est-ce que cela durera ? sont les vraies questions à se poser.
- Les vieux vivent plus longtemps mais surtout leurs petits-enfants meurent moins[2]. Les maladies sont mieux soignées à tous les âges de la vie (pas si mal ce système de santé, non ?).
- Cette amélioration continue de l’espérance de vie sur laquelle tablent nos alarmistes de la retraite est le résultat des acquis sociaux qu'ils veulent dégommer. Ne serait-ce pas parce qu’ils accèdent à la retraite à un age décent que les travailleurs d'hier vivent plus longtemps ?
Dans son soucis d’une parfaite compréhension des gueux, nos apologistes de l'allongement de la durée de travail stoppent au sacrosaint « on vit plus longtemps ». De quel "on" parlent-ils ?
Ce « on » a de grandes chances de vivre en 2010, d’être à la retraite, de disposer d’un matelas confortable (patrimoine, immobilier, soins de santé bien couverts…). Notons que le « je ne toucherai pas à la retraite par répartition » du Monarque dans son sarkopiposhow du 25 janvier lui était adressé.[3]
- L’espérance de vie est liée aux conditions de travail. Vu le nombre de jeunes et de moins jeunes qui s'y ruinent la santé comme jamais dans des emplois précaires et stressants avec des horaires décalés, qui risquent potentiellement l’accident dans des temps de transport de plus en plus long pour rallier leurs habitations en 27e périphérie, sans parler de ceux qui sautent carrément par les fenêtres : cette espérance de vie risque de baisser.
…et le « trop de retraités en 2050 » ?
Tu es déprimé ? Sous-payé ? Pourtant tu fais des bébés (faut croire là aussi que notre système de couverture a son bon côté). Ça tombe bien, ils paieront tes vieux jours !
Le nombre de retraités augmentera jusqu'en 2040, mais la classe creuse née entre 1970 et 1990 procrée en masse aujourd’hui donc...
2 / « La France ne s’enrichit pas »
A quoi que cela sert que Christine Lagarde nous bassine avec la croissance comme réponse à tous les maux, si elle ne profite pas un peu au citoyen ? En 40 ans, la richesse de la France (avec un taux de croissance modéré, provoquant un orgasme tolérable pour tout économiste, de 1,7 % par an) devrait doubler. Avec une augmentation de 1 700 milliards d’euros de la richesse nationale en 2050, il devient moins compliqué de financer les 200 milliards d’euros supplémentaires nécessaires au maintien des retraites.
Malgré ce qui est ressassé et que tu finis par croire, si l’on veut débloquer de l’argent pour la défense de certains principes qui font l’excellence de notre modèle social, c'est loin d'être un souci. Il suffit simplement de prendre le pognon là où il est, dans la poche de ceux qui en ont plus qu'ils ne pourront jamais en dépenser.
Tu commences à cerner la vraie nature du « tabou » de la retraite, non ? Ce n’est pas la retraite que tu percevras (et dont on te persuade qu’il te faut abandonner de toi-même l’idée de la toucher un jour) mais bien celui de cette maudite part patronale allouée (vécue comme perturbateur de profits supplémentaires pour ses collègues de classe) qui chiffonne notre gouvernance ultra-libérale[4].
J’y viens…
3 / "On ne peut pas augmenter les cotisations sociales."
Vérité absolue qui met petits et puissants au diapason.
S’il y a une solution concrète (qui à l’avantage de ne pas toucher à l’âge du départ en retraite) que médias et politiques n’évoquent jamais, c’est bien celle de l’augmentation des salaires puis celle, progressive, des cotisations sociales. Nous touchons ici à l’idéologie de ceux qui vendent du "péril des retraites" à tour d’interviews.
La finalité du « tabou »
Faut t’y faire, on te dit ! Prépare ta retraite toi-même. Investis, souscris des retraites complémentaires, ouvre un PEA au gamin et réserve lui sa place en hospice.
Le triptyque gouvernement-finance-patronat concentre ses efforts médiatiques dans un seul but : fabriquer chez toi l’idée que ta retraite est « un problème » et que tu ne profiteras jamais à moins que tu ne consentes à des « sacrifices ».
Il s’agit donc pour ce pouvoir d’augmenter (sur le lit de ta résignation) la durée de la cotisation pour que tu en jouisses le moins possible, rejoignant ainsi la logique de l’assureur privé.
La retraite idéale selon le marché ? Des travailleurs lésés et des intérêts privés garantis institutionnellement.
Pour l’assureur privé, la retraite parfaite serait celle pour laquelle tu payerais toute ta vie (par obligation d’état) mais dont tu ne profiterais jamais (n'ayant éternellement jamais assez travaillé[5])
Avec la complicité d’un salarié précarisé et apeuré, nous dirigeons vers ce summum de cynisme où l’esprit de solidarité serait inscrit dans un cadre étatique pour bénéficier en priorité à quelques groupes privés ou, en langage UMP :
Comptons sur nos charmants opérateurs financiers pour réinvestir tes cotisations au casino boursier. Une fois ces sommes titrisées, là d'accord : Tu pourras parler d’un problème des retraites !
Nous n'en sommes pas encore là, mais cela viendra, et plus vite qu'on ne le croit si l'on commence à rogner sur l'âge du départ à la retraite.
Réaffirmons ce principe de solidarité et ne nous laissons pas effrayer par « la menace des retraites » ou culpabiliser de « ne pas cotiser assez longtemps ». Ce sont sur des postulats écartant d'emblée de réelles options de financement, que débutent les plus grandes régressions sociales.
[1] C’est tellement pas bien qu'on appelle ça des « charges », le choix de ce terme afin de désigner le résultat de luttes syndicales dans l’intérêt exclusif du travailleur en dit long sur les intentions de celui qui l’utilise.
[2] malgré l’apparition de cet engin de malheur appelé trottinette, bien plus dangereux pour les gamins qu’internet
[3] Le retraité est aujourd'hui cajolé car il concentre le gros du fameux pouvoir d’achat et que jusqu'à présent, il vote souvent UMP. Mais cela ne durera pas. Les retraités de demain, eux, qu'ils soient sur le chemin du boulot ou du pôle emploi, sont priés de se soumettre à la logique mentale des dominants.
[4] L’idée de "retraite" est un cauchemar néolibéral, non pour l'absence de travail (la « valeur travail » cette classe la piétine personnellement depuis belle lurette) mais bien parce que la classe dominante la perçoit comme un détournement immédiat de profit.
[5] Si l’on te sort cette excuse que l’on sortait déjà il y a 30 ans, il y a de fortes chances qu’on te la resserve dans 20 ans accompagner d' un « bon bah maintenant, faut cotiser 50 ans."
Illustration : photo du film "Back to the future" de Robert Zemeckis, 1984
Essayons de relativiser ce concert d’inquiétudes qui depuis 15 ans (30 si j’en crois les anciens) est censé ronger la société :
« La question des retraites »
Cette interrogation crispée repose sur trois postulats rabâchés de chaînes en chaînes, dans les éditoriaux des magazines, sans parler des interventions des sbires de l’UMP passant d'un plateau à l'autre pour nous expliquer comment on a tout faux et comment ils ont tout bon :
- L’espérance de vie a augmenté et il y aura moins d’actifs que d’inactifs en 2050.
- La richesse de La France n’augmenterait pas dans les cinquante prochaines années.
- On ne peut plus augmenter les cotisations sociales[1] trop coûteuses pour le travailleur.
Ces 3 postulats déliés à toutes les sauces depuis une dizaine d’années ont flingué l’espérance de mes amis trentenaires et quadras de la classe moyenne qui à force de se dire « la retraite on la touchera jamais » acceptent sans morfler que progressivement on la leur retire, voire pire.
1 / « L’espérance de vie augmente »
Oui mais pourquoi ? Et, est-ce que cela durera ? sont les vraies questions à se poser.
- Les vieux vivent plus longtemps mais surtout leurs petits-enfants meurent moins[2]. Les maladies sont mieux soignées à tous les âges de la vie (pas si mal ce système de santé, non ?).
- Cette amélioration continue de l’espérance de vie sur laquelle tablent nos alarmistes de la retraite est le résultat des acquis sociaux qu'ils veulent dégommer. Ne serait-ce pas parce qu’ils accèdent à la retraite à un age décent que les travailleurs d'hier vivent plus longtemps ?
Dans son soucis d’une parfaite compréhension des gueux, nos apologistes de l'allongement de la durée de travail stoppent au sacrosaint « on vit plus longtemps ». De quel "on" parlent-ils ?
Ce « on » a de grandes chances de vivre en 2010, d’être à la retraite, de disposer d’un matelas confortable (patrimoine, immobilier, soins de santé bien couverts…). Notons que le « je ne toucherai pas à la retraite par répartition » du Monarque dans son sarkopiposhow du 25 janvier lui était adressé.[3]
- L’espérance de vie est liée aux conditions de travail. Vu le nombre de jeunes et de moins jeunes qui s'y ruinent la santé comme jamais dans des emplois précaires et stressants avec des horaires décalés, qui risquent potentiellement l’accident dans des temps de transport de plus en plus long pour rallier leurs habitations en 27e périphérie, sans parler de ceux qui sautent carrément par les fenêtres : cette espérance de vie risque de baisser.
…et le « trop de retraités en 2050 » ?
Tu es déprimé ? Sous-payé ? Pourtant tu fais des bébés (faut croire là aussi que notre système de couverture a son bon côté). Ça tombe bien, ils paieront tes vieux jours !
Le nombre de retraités augmentera jusqu'en 2040, mais la classe creuse née entre 1970 et 1990 procrée en masse aujourd’hui donc...
2 / « La France ne s’enrichit pas »
A quoi que cela sert que Christine Lagarde nous bassine avec la croissance comme réponse à tous les maux, si elle ne profite pas un peu au citoyen ? En 40 ans, la richesse de la France (avec un taux de croissance modéré, provoquant un orgasme tolérable pour tout économiste, de 1,7 % par an) devrait doubler. Avec une augmentation de 1 700 milliards d’euros de la richesse nationale en 2050, il devient moins compliqué de financer les 200 milliards d’euros supplémentaires nécessaires au maintien des retraites.
Malgré ce qui est ressassé et que tu finis par croire, si l’on veut débloquer de l’argent pour la défense de certains principes qui font l’excellence de notre modèle social, c'est loin d'être un souci. Il suffit simplement de prendre le pognon là où il est, dans la poche de ceux qui en ont plus qu'ils ne pourront jamais en dépenser.
Tu commences à cerner la vraie nature du « tabou » de la retraite, non ? Ce n’est pas la retraite que tu percevras (et dont on te persuade qu’il te faut abandonner de toi-même l’idée de la toucher un jour) mais bien celui de cette maudite part patronale allouée (vécue comme perturbateur de profits supplémentaires pour ses collègues de classe) qui chiffonne notre gouvernance ultra-libérale[4].
J’y viens…
3 / "On ne peut pas augmenter les cotisations sociales."
Vérité absolue qui met petits et puissants au diapason.
S’il y a une solution concrète (qui à l’avantage de ne pas toucher à l’âge du départ en retraite) que médias et politiques n’évoquent jamais, c’est bien celle de l’augmentation des salaires puis celle, progressive, des cotisations sociales. Nous touchons ici à l’idéologie de ceux qui vendent du "péril des retraites" à tour d’interviews.
La finalité du « tabou »
Faut t’y faire, on te dit ! Prépare ta retraite toi-même. Investis, souscris des retraites complémentaires, ouvre un PEA au gamin et réserve lui sa place en hospice.
Le triptyque gouvernement-finance-patronat concentre ses efforts médiatiques dans un seul but : fabriquer chez toi l’idée que ta retraite est « un problème » et que tu ne profiteras jamais à moins que tu ne consentes à des « sacrifices ».
Il s’agit donc pour ce pouvoir d’augmenter (sur le lit de ta résignation) la durée de la cotisation pour que tu en jouisses le moins possible, rejoignant ainsi la logique de l’assureur privé.
La retraite idéale selon le marché ? Des travailleurs lésés et des intérêts privés garantis institutionnellement.
Pour l’assureur privé, la retraite parfaite serait celle pour laquelle tu payerais toute ta vie (par obligation d’état) mais dont tu ne profiterais jamais (n'ayant éternellement jamais assez travaillé[5])
Avec la complicité d’un salarié précarisé et apeuré, nous dirigeons vers ce summum de cynisme où l’esprit de solidarité serait inscrit dans un cadre étatique pour bénéficier en priorité à quelques groupes privés ou, en langage UMP :
« cotiser plus pour percevoir que dalle »
Comptons sur nos charmants opérateurs financiers pour réinvestir tes cotisations au casino boursier. Une fois ces sommes titrisées, là d'accord : Tu pourras parler d’un problème des retraites !
Nous n'en sommes pas encore là, mais cela viendra, et plus vite qu'on ne le croit si l'on commence à rogner sur l'âge du départ à la retraite.
Réaffirmons ce principe de solidarité et ne nous laissons pas effrayer par « la menace des retraites » ou culpabiliser de « ne pas cotiser assez longtemps ». Ce sont sur des postulats écartant d'emblée de réelles options de financement, que débutent les plus grandes régressions sociales.
* * *
[1] C’est tellement pas bien qu'on appelle ça des « charges », le choix de ce terme afin de désigner le résultat de luttes syndicales dans l’intérêt exclusif du travailleur en dit long sur les intentions de celui qui l’utilise.
[2] malgré l’apparition de cet engin de malheur appelé trottinette, bien plus dangereux pour les gamins qu’internet
[3] Le retraité est aujourd'hui cajolé car il concentre le gros du fameux pouvoir d’achat et que jusqu'à présent, il vote souvent UMP. Mais cela ne durera pas. Les retraités de demain, eux, qu'ils soient sur le chemin du boulot ou du pôle emploi, sont priés de se soumettre à la logique mentale des dominants.
[4] L’idée de "retraite" est un cauchemar néolibéral, non pour l'absence de travail (la « valeur travail » cette classe la piétine personnellement depuis belle lurette) mais bien parce que la classe dominante la perçoit comme un détournement immédiat de profit.
[5] Si l’on te sort cette excuse que l’on sortait déjà il y a 30 ans, il y a de fortes chances qu’on te la resserve dans 20 ans accompagner d' un « bon bah maintenant, faut cotiser 50 ans."
* * *
Illustration : photo du film "Back to the future" de Robert Zemeckis, 1984
12 comments:
En tous cas le dernier rapport de la cour des comptes semble aller dans ce sens question recommandations, ça n'evoque pas l'allongement de la durée de cotisation, plutot la reforme d'un systeme de calcul des retraites tres complexe voire opaque afin de mieux repartir les contributions (si j'ai bien compris)
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RELFSS/Chap11-duree-assurance-calcul-droits-a-retraite.pdf
PFOUUUUIII !
Prendre ca de haut et partez du principe que vous n'aurez pas de retraite !
j'ai commencé a bosser qu'a 25 ans avec 3 ans de chomage, fonctionnaire depuis 13 ans, je m'arrette dans 8 ans quand j'ai rembourser le kroum de la baraque, aprés ... je fait ce que j'ai toujours voulu faire , de la brocante comme brocanteur en ligne.
un bout de pain du saucisson et asta la vista ...
ké t'en pense le Seb ?
" l’esprit de solidarité serait inscrit dans un cadre étatique pour bénéficier en priorité à quelques groupes privés " => je trouve cette phrase particulièrement juste et adaptée à de nombreux autres domaines dans notre société, mais je ne vois absolument pas le rapport avec le libéralisme, qui au-contraire combat cette forme de capitalisme qu'on peut appeler capitalisme de copinage
Peut être sans rapport, mais ton billet me fait penser à autre chose : il paraît que les manuels d'économie des lycéens ne comporteront plus les chapitres sur le chômage, la précarité etc...(part réduite des sciences sociales). Les nouveaux programmes mettront en évidence l'idéologie libérale au détriment de toutes les autres...Affaire à suivre...
De toute façon, sérieusement, à notre époque de winner, c'est mal de penser à s'arrêter de bosser !
:-))
[Sur l'impôt et la fortune, c'est une idée que les gens, par un système mental à la con, refuse d'accréditer. Qu'un gars touche plusieurs millions d'euros et que l'Etat (donc nous en collectivité) décidions d'en récupérer une grande partie tout en lui laissant de quoi rajouter du beurre ultra-fin dans les épinards est une idée inacceptable. Le principe de l'impôt et de la répartition est à réexpliquer en détails !!! :-)) ].
Meme si je suis d accord avec le fond, il y a quelques arguments qui me gene
1) la natalite. en france on fait plus d enfant que d autres pays en europe. C est pas forcement un plus s ils se retrouvent
a) au chomage
b) dans des boulots sous payes avec donc quasiment 0 de cotisation retraite (lequelles financent les retaites actuels)
c) expatries pour eviter le a) ou b)
2) en admettant qu on ai une croissance de 1.5 % par an (c est bien la premiere fois que Mme Laguarde est une reference ici!) c est loin d etre evident que les jeunes generations acceptent de se faire taxer plus. Surtout si une grande partie des retraites continue a les traiter comme l ennemi interieur (rien ne vaut un bon Pernod de 13 h pour s en rendre compte) tout en ayant des revenus supperieur a cuex des actifs (c est deja le cas en France, les retraites ont un niveau de vie en moyenne superieur aux actif).
Quand a taxer plus le capital, allez expliquer a un retraite qu il va falloir qu il touche moins pour financer un retraite plus pauvre. Surtout si le premier est citoyen US vivant en Floride ;-)
Il ne faut pas oublier que la majorite du capital des grosses societes francaises sont aux mains des etrangers. En cas de taxes, ceux ci n auront aucun scrupules a demander a la societe de mettre son siege social ailleurs (c est deja souvant le cas, par ex arcelor c etait installe au luxembourg, EADS est en hollande ..)
@cdg >
a / Le chômage des jeunes est également entretenu (Effet de dumping pour baisser les salaires).
b / Lié au a. C'est le fond du problème. Les travailleurs, et les jeunes, doivent avoir une paye décente. Tous les contrats bidons devraient être refusés. La aussi, on touche à l'idéologie "mieux vaut travailler en étant payé comme une merde que ne rien faire" (idéologie souvent véhiculée par des mecs qui ne bossent pas ou à la retraite...)
c / La question de l'expatriation est effectivement un problème. Quand on voit Laurent Wauquiez faire l'apologie de l'expatriation au Québec les médias devraient le pointer du doigt au lieu de faire passer ça pour "une preuve de modernité".
2 / Pour Lagarde, je la prends au mot. On ne peut pas bassiner dans un sens avec "la croissance" et dans l'autre prétendre qu'il n'y en aura pas ! (ce qu'ils font dans cette histoire de retraite).
Ça s'appelle de la politique économique a géométrie variable suivant que tu sois travailleur ou actionnaire(la perversité de ce système voulant à tout prix que tu sois les 2, comme ça tu t'auto-anesthésies).
Les "jeunes générations" n'ont pas encore compris le fond du problème : la totale précarisation. Elles vivent "aidées" par l'ancienne génération (aides direct, ou par la consommation de cette classe à revenus globalement + élevés) qui, elle, touchera sa retraite de toutes les manières.
A savoir que cette ancienne génération vit déjà elle même sur les acquis et le patrimoine des + anciens.
D'ici 10 ans, si l'on continue sur cette pente, il y aura une brusque chute du revenu moyen français, et la le déclassement va vraiment se faire sentir.
L'UMP a un double discours dans cette histoire : Conforter ceux à la retraite (résultat d'un principe de solidarité) pour qu'ils continuent à voter UMP et modeler les inconscients des plus jeunes pour les préparer à un monde d'individualisme (en critiquant ce même principe de solidarité ce qui est quand même gonflé !).
D'accord avec vous sur la mentalité de l'actionnaire en Floride (on a les mêmes en France, ils sont juste moins nombreux). Mais on peut espérer qu'il comprenne la situation une fois que lui même se retrouvera sans un rond en ayant cotisé toute une vie. Ça commence à venir. Les petits actionnaires de Floride , au même titre que les retraités français de demain, sont les dindons de la farce : La retraite par capitalisation (vu les possesseurs du capital ) présentant bien plus de risques qu'une retraite par répartition. (alors qu'ils n'ont de cesse de vous persuader du contraire.)
D'où l'intérêt de se battre aujourd'hui au lieu de baisser les bras comme nous incite à le faire le gouvernement.
Très bon article de Superno sur le sujet :
http://www.superno.com/blog/2010/01/vers-la-retraite-a-100-ans/
@seb
tout a fait d accord avec vous. Une partie de la jeune generation ne vit que grace a transfert financier des parents. C est d ailleurs pour ca qu ils peuvent accepter de travailler pour quasiment rien (voire 0 pour certains stagiaires). Leurs frais fixes sont payes par leur parents
A mon avis, la chute de revenu ne va pas se faire dans 10 ans mais plutot dans 20 ou 30. C est a ce moment que le baby boomer va se transformer en alzeimer-boomer. Et ca va couter une fortune (les soins coutent bien plus que la retraite a payer). Et a ce moment on aura deja vendu toute l argenterie ...
Si en plus on continue sur la tendance actuelle a ne plus rien produire a part du vent, ca va etre terrible. Car il y a bien un moment ou ses services bases sur du bla bla (finance, marketing, pub...) vont s effondrer car ils ne sont adosses a aucune demande solvable
En ce qui concerne l expatriation, c est vrai que c est un aveu d echec. C est dire aux gens qu ils n ont pas d avenir ici, et qu ils doivent aller ailleurs.
Mais sur un plan plus personnel, je peux pas vraiment critiquer. Pour moi ca a ete RMI ou RFA (et evidement j ai choisi d aller en allemagne ;-))
juste dire que seb a trouvé penseur à son pied (cdg.) bravo à vos 2 cerveaux
Enregistrer un commentaire