29 septembre 2009

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Pour en finir avec la classe moyenne


- "C'est toujours pareil. Nous, la classe moyenne, on en prend plein la gueule !"

Me lance Yolanda au bout de deux minutes pour en finir avec cette déviation économico-politique de la soirée éloignant le couple de trentenaires de ses béquilles à bla-bla traditionnelles, à savoir la maternité politiquement incorrecte de Florence Foresti, les moules à la plancha et les vérines
M6 boutique.

Ce samedi soir, dans l'appartement couleur taupe-violine grisée méticuleusement décoré et sursaturé en tabourets, après un copieux cassoulet au gingembre et un exposé de mes hôtes, Yolanda et Bobi sur la nouvelle gamme de tabourets Ikebas "ké
trop pas chère", je tente de leur expliquer le principe de déflation dans lequel notre pays entre gentiment.

SEB MUSSET dans un effort de synthèse post-cassoulet
- "La déflation c'est quand tous les prix s'écroulent."

YOLANDA l'œil frisant
- "Trop top, on va pouvoir acheter plus de tabourets !
"

C'est pas gagné.

Ce n'est pas la première fois que la Bobi-Yolanda, petite S.A conjugale, pleurniche sur ses conditions de vie qui,
du "boulot à la con au salaire de merde" (sic) en passant par "[leurs] enfants qui ne respectent pas leur autorité et regardent trop la télé" (sic-sic) jusqu'au "nous on fait que payer pour les autres" (sic-sic-sic-aie-aie-aie), se dégradent de jour en jour. Mais c'est la première fois que le terme de "classe" est employé par nos jeunes apologistes du chacun pour soi, chacun chez soi et même déco pour tous.

Faut-il voir dans cette soudaine affirmation d'une appartenance sociale, la conscience des rapports dominants / dominés tels que les établissait si justement Jean-Claude Marx dans
K comme Kapital ou les cent siècles de Kick-Boxing social dans ta tronche de télé-blasé (éditions du jet vain) ? L'essentiel de la soirée ayant porté sur la prochaine acquisition d'une 207 à vitres teintées pour remplacer la 307 de 99 "qui fait trop plouc hein biquet ?"[1] grâce à une prime à la casse avant, un double Cofinoga arrière avec rétablissement sur le PEL du petit : J'ai bien peur que non.

Reste que Yolanda est persuadée de la survivance d'une classe moyenne dont elle ferait partie.


Alors qu'elle me sert dans une tasse Renato Beaufatuna mon type de café encapsulé favori[2], je profite du shoot anesthésiant de glucose provoqué par l'absorption de mini-baba à la Kevin d'UDPP pour recadrer avec la nonchalance didactique d'un Clint Eastwood dans Le bonus, le banquier et le truandé, les illusions de ce prototype standard d'enfants d'enfants du baby-boom qui, à défaut de comprendre que demain c'est déjà aujourd'hui, se persuade que ce soir c'est toujours hier.

Je vous livre ma plaidoirie (on sait jamais ça peut servir) en plus détaillée et générale, la version originale étant plus personnalisée et diplomate :

"Tu vois Yolanda...
D'un côté, il y a les riches (jusqu’à l’indécence), de l'autre les pauvres (pareil, jusqu'à l’indécence). S'il subsiste une classe moyenne telle que tu l'imagines en te basant sur l'exemple de tes parents, elle concerne relativement peu de monde (Cadres CSP+++, ingénieurs ultra-spécialisés, chefs d'entreprises en pointe, professions libérales...). A en juger par ta fiche de paye (1500 euros / net, autrement dit que dalle lorsqu'on en dépense 1600) et ton niveau de stress (3 lexos / jour et 1 heure de Naintendo DS), malgré la possibilité d'une 207 (dont tu oublies un peu vite que, comme pour ton mariage en relais-château et tes frais dentaires, ton papa va payer la moitié) et même si ton niveau de confort domestique (contre un endettement à 50%) est enviable pour beaucoup, toi et Bobi faites partie de la deuxième catégorie.

La classe moyenne est un concept de la seconde moitié du XXe siècle qui répondait à une industrialisation et à un ordre économique occidental où régnait dans chaque pays une forte dominance étatique. Pour faire simple : Nous avions la promesse de technologies améliorant nos conditions de vie, des états burnés capables d'envoyer balader des continents, des industries et une main d'œuvre bien payée qui réinvestissait son salaire dans l'acquisition d'objets manufacturés sur place.

Une partie croissante du prolétariat pouvait jouer aux riches sans y perdre de plumes et, si d'aventure lui prenait l'envie d'être propriétaire de son logement, les banques lui prêtaient raisonnablement sur une période courte un complément ne mettant pas en péril les finances du ménage. En toute logique, en parallèle à l'amélioration de ses conditions de vie, la conscience d'une classe ouvrière s'estompait.

Mais ça Yolanda,
c’était avant la globalisation de l'économie et le glissement de nos emplois en l'espace d'une génération (la tienne) vers le secteur tertiaire avec sa cohorte de jobs sans signification pris dans l'étau de rémunérations immobiles (bah oui tu comprends y a du chômage de masse) et d’un impératif de productivité toujours plus poussé (bah oui tu comprends y a la concurrence).

N’étant plus un facteur d’enrichissement individuel mais une variable d’ajustement nécessaire à ton employeur pour rester compétitif jusqu'à temps qu'il te jette, ton salaire te permet tout juste de te maintenir à la surface. Sur ce point, reconnais ta part de culpabilité : A vouloir sur-consommer sur le modèle de tes parents, tu te retrouves à devoir rembourser un logement surcoté, des dettes multiples pour de la pacotille et une ribambelle d'abonnements que tu conçois comme les preuves de ton appartenance à cette
classe moyenne.

En agissant ainsi, tu as accéléré le processus d'atomisation de ta
classe (selon les schémas pépères que tu te dessinais sur la base de ceux vus conjointement chez tes parents et dans les séries américaines).

Dans ton bonheur matériel à portée de crédit, tu n'as pas vu que 1 / Tes parents avaient en réalité moins que toi. 2 / Ils étaient moins nombreux. 3 / Leur taux d'endettement était bien moindre.

Ajoutons que là où un couple de la classe moyenne des années 70 menait son petit bout de chemin social confiant dans le jour d'après et souvent sur la base d'un seul salaire, vous êtes aujourd'hui deux à courir langue pendante, angoissés par demain. Si
la classe moyenne telle que tu l'idéalises s'en prend plein la gueule, la femme prend double ration. Rares sont les couples qui peuvent s’autoriser un semblant de vie comme papa et maman sans que les deux ne suent comme des gorets à la gloire du Medef. Tu peux te marier, divorcer, recomposer à l'infini des familles, échanger les enfants et les mamans (du point de vue marchand c’est même encouragé), une seule règle subsiste : Hors du couple point de salut financier. Dans ce domaine, malgré les apparences de modernité, en terme de conventions, de carcans et de sentiments, pas vraiment de progrès depuis les romans de Balzac.

Tes parents payaient cash des objets relativement exceptionnels et chers, faits pour durer et qui étaient perçus comme les signes d'une amélioration de standing. Tu consommes à crédit du commun, obsolète et auto-destructible dans un semestre, pour ne pas être exclu de la compétition des apparences avec ce voisin que tu méprises. Et encore, au prix d'une traque quotidienne de la bonne promotion.

Tes parents investissaient, tu ne fais que renouveler. Avec la complicité de banques te déroulant
le tapis rouge jusqu'à l'absurde il y encore peu de temps, tu as gardé cette naïve conviction : Les trente glorieuses sont éternelles. En fait de classe moyenne, ta vie est une guerre de chaque instant où les roquettes des crédits à la consommation succèdent aux rafales de bombes à agios. Désormais tu luttes pour rester à la surface d'un standing, garantie fantasmée de confort et de sécurité, que par mimétisme familial tu estimes du à ta classe : Saisis-tu la différence ?

Les apparences sont illusoirement conservées, voire superficiellement améliorées (du point de vue technique) mais les privilèges de ce standing, ce que l'on ne peut pas compter, la confiance et le bien-être, sont évaporés. Réalité à paillettes des peoples, publicité et discours euphoriques de Christine Lagarde, tu observes l'inverse à la télé. Ça te fout un peu la haine : C'est bien légitime. Rien de tel pour raviver ta jalousie envers ce collègue de bureau qui est payé trois euros de plus que toi, le salaud.

Pour oublier, tu consommes
.


Le marché est malin.
Sur la base d'une exploitation salariale loin de tes yeux et d'une optimisation quasi-totalitaire de la distribution ici, il t'a développé le hard-discount et des magasins de chaine (high-tech, fringues et déco) pour soulager tes insatiables pulsions matérielles tout en te donnant la sensation d'avoir encore des biffetons dans les poches.

Et c'est ainsi qu'au lieu d'aller au théâtre, au restaurant puis en boîte, bref de profiter comme l'aurait fait nos parents trente ans plus tôt, nous bouffons ce samedi soir une boite de cassoulet dont tu précises qu'il est bio en omettant de dire qu'il est surtout Lideule,
dans ton salon Roche-Bobos à trois bâtons que t'auras fini de payer en 2022 tout en discutant avec ton partenaire de crédit de vos prochains tabourets.

Question estime de toi comme tu as tout réduit à la marque, celles de "luxe" te fabriquent dans un no moral's land social des accessoires griffés (lunettes, ceintures et tee shirts) pour 3 euros qu'elles te vendent ici 150 et que tu es "trop fière" d'acheter 90 sur ventes-trop-pas-privées.com parce que 1 / tu as le sentiment de faire partie des grands de ce monde 2 / tu es plus intelligente que ton voisin (qui achète la même chose au même tarif au même endroit). Se faisant, tu fais concrètement subsister les marchands du temple au "bling" (dans la mesure où, n'écoulant pas tous les jours des robes à 100.000 euros, elles font probablement le gros du pognon avec les fauchés), tu t'appauvris et renforces le dumping social ici et là bas.

Je passe sur le fait que tu es trop gâtée, que tu coûtes bien trop cher en frais de santé et d'éducation (puisque l'état a baissé les bras et abandonne tout au privé), que tu as pris selon ses termes de mauvaises habitudes (35 heures, congés payés et toussa) et qu'en contrepartie tu ne produis pas grand chose à part des services (au choix : 1/ basés sur l'arnaque de tes semblables ou 2 / utiles à ceux qui ont encore du pognon mais dont tu profiteras de moins en moins jusqu'à ta complète exclusion de ce type de prestations). Notre monarque et son gouvernement te le font rentrer dans le crane avec force média et législation au marteau-pilon : Dans le domaine public, il faut que tu fasses aussi jouer la concurrence ! Il ne sue pas trop pour te convertir : Consommer et comparer les offres, c'est ton truc. Sauf que là aussi, la casse du service public tirera un peu plus ton standing vers le bas. Santé, éducation, transports sont autant de services dont tu t'apercevras trop tard dans un haineux "oh putain ça a encore augmenté !" qu'ils étaient de qualité et peu coûteux.

Bref, Yolanda ta classe moyenne se meurt. Son curseur semble définitivement tourné vers la misère. Vaccin, couche d'ozone et danger de la cigarette : L'état t'occupe la tête. Il te martèle un discours écologique pour tromper ta chute de standing. C’est cool d’être pauvre, tu pollueras moins. Sauf que, tu sais ce qu'on dit déjà dans les couloirs de la world company : "Une classe-moyenne de perdue ici, cinq de retrouvées en Asie".

Au cœur de ton malaise : Le sentiment qu'il n'y a aucune solution. Qui va te sauver : Ton patron, les marques ou leur attaché de presse a.k.a ton monarque ? Yolanda si tu attends que ta situation s'arrange planquée derrière ton plasma, soumise le reste du temps aux désidératas de ta direction en croisant les doigts pour pas te faire virer, décompressant par le
burning de carte bleue le samedi (et bientôt le dimanche), tout en évitant les sujets qui fâchent avec tes rivaux de standing et en appréhendant ton voisin comme un concurrent, prépare-toi à toujours pleurer. Le monde ne va pas changer, c'est toi qui va disparaître.

Il reste tout de même un espoir : Tu es la plus nombreuse et ton monarque a peur de toi.

Ne lui sert pas ta résignation sur un plateau. Casse le règne de l'objet et redonne de la valeur à ta vie. Identifie ceux qui ont les mêmes intérêts que toi[3]. Ensemble, à chaque abus, que vos voix fassent trembler ceux qui n'ont aucune raison d'arrêter tant que tu te tais, ceux qui ont tout à gagner à t'isoler avec tes désirs en tube de tabourets et de 207 à vivres teintées. Toi, tu peux encore regretter un monde perdu, imagine ce que sera celui de tes enfants s'ils n'ont pour exemple que ta soumission et la pauvreté de tes ambitions."

Long silence dans le salon taupe. Toussotements. Et l'hôtesse en ceinture Daube et Gabanno de relancer le débat :

YOLANDA
- "Bon, on fait un poker ?"

[1] Yolanda vivait mal de devoir se traîner à trente et un an dans sa vieille 307. Résidu d’adolescence, c’était une GTD 4 portes, rachetée monnaie sonnante à ses parents au terme d’une affaire satisfaisant les deux parties mais commençant à peser sur les nerfs de la jeune conseillère clientèle. Trajets pour le job, transhumance du vendredi au Mutant : La 307 restait indispensable.
Dans cette civilisation de la voiture comme premier marqueur social, avec le déferlement des concept-cars aux design en courbes sentant bon le cocon plastifié, l’opulence et la transgression, livrés avec gépéhèsse, abéhaisse, herbague, chauffe-burnes, pare-buffle et vitres teintées permettant d’écraser sans être traumatisé, la chignole à maman prenait plus qu’un coup de vieux.
Il était temps de faire de cette pierre angulaire de l’organisation familiale, l’écrin extérieur de son accomplissement de femme libérée.

[2] - Grand-Mère, what else ?

[3] Indice, ils ne sont pas de droite.

Illustration : The shop around the corner de F.Capra (1940)

67 comments:

VLG a dit…

Tes descriptions de la classe moyenne française des années 2000, c'est quand même quelque chose !

Anonyme a dit…

Par contre je suis pas sur pour l'entrée en déflation (j'aimerais pourtant). Il est toujours trop tentant pour les états de faire tourner la planche à billets (=inflation) pour diminuer les dettes colossales. La traditionnelle fuite en avant.

SGT MAGENTA a dit…

Quelle plume!
C'est pas possible d'être aussi juste: tu connais ma famille et mes amis ou quoi? Haha!

t0pol a dit…

Ouah VLG, Vive le goulag is back ?

Bordel c'est fou quand on montre les stats "macro" aux gens, là ça cogite.
Moi je l'explique toujours je suis passé des 7% les mieux payés au 7% les moins payés en 7 ans. Quand je donne les chiffres, tout le monde me dit ah bon à 3500 nets mensuels on est dans les 7% les mieux payés ? ben oui cocotte.

Entre temps, dans les diners avec copains de ma soeur, je suis déjà tombé sur des gens expliquant qu'ils en avaient marre de payer pour les autres.

Dans ce cas là, je me lève et je dit "salut, c'est moi l'autre: ASS, CMU et tout ça".

Et dans ce cas, expliquer d'autre "autres" : les frais bancaires, les cadres à 6k€ dans la boite (privée , filiale d'un truc du cac40) de la soeur qui foutent rien, les impots des "vrais" riches qui baissent depuis 2002, le niveau de la fraude fiscale = le double de l'IR, les tas de fric à l'étranger, les trucs qui ne payent pas de cotisations sociales etc..

Mon discours est toujours prêt: au lieu de regarder le mec à 400 euros qui parfois ne fait qu'un repas par jour dès le 15 du mois. Regarde ces salopards qui s'exhibent dans des costards à 1000 euros et ne foutent rien.

Voilà ton adversaire, et dis toi bien que le jour ou tu sera au chômage, les autres payeront pour toi. Par ce qu'en général, le mec qui "en a marre de payer pour les autres" bosse dans une boite où la porte est ouvert...

Anonyme a dit…

Dans le petit "1" j'imagine que c'est plutôt une 309 qu'une 307...

Le_M_Poireau a dit…

Je connais personnellement la limite, les pauvres c'est du 1.000 euros par moi, pendant que la classe-moyenne est très fière de ses 1.500 euros nets !
Evidemment, tout est symbloe à ce niveau !
:-))

Tassin a dit…

Toujours aussi caustique tes portraits de la classe moyenne à crédit! J'adore.

@ Anonyme 07h42 : Pas mieux.

@ Anonyme 08h16 : Je pense plutôt à une 307 ou une golf 4 TDI.

Samira a dit…

Comme tu dis, c'est pas gagné ...
Mais bon, merci quand même.

;)

Homer a dit…

Quel billet ! quel prose ! J'en suis ébahi et, malheureusement, je rejoins ton analyse...

la femme de George a dit…

Excellent !!!
ROUge les tabourets de bar non ?

Anonyme a dit…

Bravo Seb,

Même si ce constat n'a rien de drôle, ta prose m'a bien fait rire!

"un double Cofinoga arrière avec rétablissement sur le PEL du petit" :))

Continue comme ça.

Au fait, c'ETAIT une amie Yolanda ? :-)
Qui a gagné au poker ?

Guillaume D

ko a dit…

Mais pourquoi continues-tu donc à fréquenter ces gens ?

...


Ah, oui : pour continuer à nous donner à lire d'aussi bons billets !
C'est bô l'abnégation.

Denis a dit…

Bonsoir,

Jolie tortue :D

Anonyme a dit…

Texte brillant. Tout est dit, ou presque, mais on rit jaune.

Une inquiétude tout de même: je ne fonde pas beaucoup d'espoirs vis-à-vis d'une classe qui a surtout économisé sur son temps de cerveau disponible. On ne devient pas intelligent du jour au lendemain, même avec quelques éclairs de lucidité.
La pente est raide, et les réactions seront celles de l'instinct de survie, donc violentes et désordonnées.

Un autre Séb.

Anonyme a dit…

Très très bon papier, comme d'habitude! Le talent de Seb n'est plus à démontrer ... Par contre, on pourrait faire une petite critique (c'est facile) à savoir que le sujet de la déflation n'est pas traité (meme si le lien à Tropical Bear peut faire office de développement).

Ce que le personnage de Yolanda ne comprend pas (et ils sont nombreux comme elle), c'est que les économies occidentales sont entrées dans un marché baissier depuis 2000 environ (ça a un peu à voir avec le "krach internet" et pratiquement rien avec le 11 septembre, au contraire d'ailleurs puisque les guerres qui ont suivi ont relancé--le terme est à la mode--les industries d'armement).

Pour "gérer" ce marché baissier, nos gouvernants ont choisi 2 choses: 1/ la désinflation compétitive (on délocalise, on met en concurrence, on baisse la qualité) et 2/ la politique de taux bas. Pour la 1/, Seb en a déjà très bien parlé. Remarquons simplement que ce genre d'économie (appelée parfois "époque de la grande modération") fait la fortune des "intermédiaires non productifs" (comprendre entre autres la grande distribution et les "services").

Pour la 2/, baisser les taux directeurs signifie permettre à plus de gens de s'endetter (on dit parfois "solvabiliser artificiellement les pauvres") afin d'acheter des choses banales plus cher. Cela entretient un cycle inflationniste (parce que les agrégats monétaires augmentent: lorsque Bobi achète une maison à crédit, Pépé Emile qui la lui vent reçoit du cash tout de suite, donc l'équivalent papier du pret de Bobi est injecté tout de suite dans le circuit que Emile peut dépenser en voyages en Thailande et en viagra) qui tranche de façon étonnante avec des carrières bloquées et des salaires bas. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on crée PLUS DE MONNAIE QUE DE VALEUR (d'où le fait que tous les indices boursiers occidentaux divisés par le cours de l'or ont baissé depuis 2000). Pire, cette demande domestique artificielle "boostée à la dette" incite à développer des unités de production (comprendre des chantiers immobiliers, par ex.) dont on n'a pas vraiment besoin, d'où un risque de surproduction/surcapacité.

Alors, où se trouve la déflation là-dedans ? Eh bien, on est en train d'entrer dedans de plein pied. Le marché du travail se dégrandant toujours plus vite, les "pauvres" sont de moins en moins capables de payer leurs mensualités et les magiciens de la finance n'arrivent plus à les "solvabiliser artificiellement" (c'est le métier des "gestionnaires de risque" et des titriseurs de tout poil): ils commencent donc à faire défaut. Faire défaut ainsi correspond au processus naturel du marché QUI ELIMINE LA MONNAIE PAPIER EXCESSIVE (excessive parce que pas adossée à de la valeur réelle: Emile a eu son cash, mais c'est la banque qui prend la perte--d'où la nécessité pour Sarkozy et les autres d'injecter les "fameux milliards" en 2008). Les agrégats monétaires commencent à décroitre (ce qui se passe aux USA avec la baisse des encours de crédits aux particuliers) ainsi que la surproduction/surcapacité. Les gouvernements essaient de se substituer au manque de demande vraiment solvable (prime à la casse pour les voitures, ponts et autoroutes ...), mais en général, il faudrait tellement d'argent pour renverser le mécanisme qu'ils n'y arrivent pas. Lentement, les prix baissent par "déficit structurel de la demande" (l'expression est due à Emmanuel Todd) et ainsi LES GENS SONT RE-SOLVABILISéS NATURELLEMENT. Au bout du processus, la liquidité excessive des taux bas a disparu et les bulles spéculatives sont crevées. Les acheteurs reviennent donc dans un marché assaini et des unités de productions modernes et adaptées aux besoins réels du marché recommencent à etre créées.

On en est à la dernière étape: courage!

Mathieu a dit…

"ton bonheur matériel à portée de crédit"... c'est joliment dit!

La tortue est géniale, elle doit tellement bien résumer ton expression au "on fait un poker ?"!

Seb Musset a dit…

@VLG > Heureux de te "revoir" !

@anonyme 07.42 > je te renvoie à l'anonyme de 14.58. Je ne suis pas économiste mais bon...

@anonyme 16.00 > Toi t'as une 307 ancien modèle.... :P

@dagrouik @Monsieur Poireau @anonyme 10.50 > Exactement. Avec toute la haine pour le "pauvre" qui va avec.

Il s'agit de renverser "les valeurs". Ce qui est compliqué dans le sens où l'armée médiatique va à l'opposé, de concert avec l'esprit d'entreprise (Article à venir sur le managment à la "Koh Lanta").

D'où d'inévitables discussions pour nous sur le terrain > D'où plaidoirie ;)

Là où je reste optimiste, c'est que rarement l'actualité n'a été aussi propice au débat.

Seb Musset a dit…

et j'oubliais @anonyme 14.58 > Bravo et Merci.

BiBi a dit…

Cher Seb Musset,
BiBi est en train de lire le bouquin incontournable d'Alain Accardo ( Le Bourgeois gentilhomme aux Editions Agone 2009... ça coûte à peine 14 euros) pour situer la classe moyenne, ses aspirations, son idéologie, sa place dans l'espace social. Ouille ! C'est sans complaisance et hélas très juste...
BiBi en fera p(tre un article... Il lit et relit attentivement le tien...
PS : si tu veux un lien réciproque... aucun problème


A bibientôt

Anonyme a dit…

Pareil.
Bravo et merci.

Anonyme a dit…

... je vais plus loin. C'est ce genre de billet qui me redonne envie de voter.

Anonyme a dit…

En plein dans le mille, Emile !
Et dramatiquement vrai, et je pense que sa va aller en empirant, c'est sa le nouvelle ordre mondiale ? Une race de "saigneurs" et des serfs, vivant dans l'illusion d'un pouvoir eteind depuis 30 ans.
Pensons au enfants, essayont aux moins de les dirigés en dehors de l'illusion du tout fric.
Vivre simplement et heureux, faire avec ce que l'on a. Et,profité de la vie tant qu'il y en a.

Anonyme a dit…

tout schuss sur la vague de la déflation !!
c'est le moment ou jamais de s'équiper en bien durable :
poêle a bois , puit , terre agricole, outillage
ça brade a tout va !!
et quand le retour de bâton (lhyper-inflation ) va arriver, on sera les roi du pétrole

Nicolas Jégou a dit…

Bobiyé !

Presque angoissant de constater qu'il n'y pas beaucoup d'espoir d'amélioration pour cette "classe moyenne" qui n'est que vulgairement "pauvre".

Anonyme a dit…

"Pour oublier, tu consommes."

C'est peut-être même pire. La phrase « pour exister, tu consommes » finira par mieux convenir.
Dans un monde où l’ultra-individualisme forcené est encouragé de tous les côtés, hors du couple, point de salut …tout court, et encore. Il faut lever la tête au milieu des travées anonymes des courses du week-end pour se rendre compte à quel point certains sont là juste pour tromper leur ennui ou la solitude qui les ruine.
Avoir créé des paradis artificiels blafards dans lesquels de plus en plus de gens accourent pour sentir vivants, n’est-ce pas là leur vraie victoire ? Si en plus on consomme, tant mieux. L’important, c’est que les Ikea et autres Leclerc deviennent des horizons indépassables.

MIP a dit…

Je viens ici grâce à Hypos et je regrette pas ! Merci pour cette note et je reviendrai !

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je ne suis pas en accord avec l'ensemble de vos opinions, mais me dois aujourd'hui d'admettre que la description que vous avez fait dans ce billet est excellente et inattaquable.

C'est bien pour cela que je vous lis régulièrement...

Anonyme a dit…

Zolive :
Ouah encore du bon Seb !
C'est vrai, même les paradis artificiels ne sont plus de la bonne came : Ikéa, Mamouth, Carrefour, et autres. Je n'y vais jamais, mais quand j'y passe, c'est un moment d'émerveillements mais aussi de déprime face à cette foule de non-vivant, sans doute contre l'insu de leur plein gré ?

Tu écris si bien que je me permets : "ceux qui ont tout a gagné à" => "tout à gagner à".

A bientôt !

Seb Musset a dit…

Merci Zolive pour la correction de cette mega fôte !

Anonyme a dit…

je reviens de chez carrefour et devinez ce que je me suis acheté ?

Un frigidaire, Un joli scooter, Un atomixer Et du Dunlopillo, Une cuisinière Avec un four en verre
Des tas de couverts Et des pell' à gâteaux !!, Une tourniquette Pour fair' la vinaigrette, Un bel aérateur Pour bouffer les odeurs, Des draps qui chauffent, Un pistolet à gaufres, Un avion pour deux Et nous serons heureux

Anonyme a dit…

Bravo pour ce blog que je viens de découvrir.

Histoire de rester dans l'esprit de consommation polluant tout, y compris les rapports humains, jetez donc un œil sur ce site bien merdique : http://www.adopteunmec.com/

Vraiment à vomir. Le logo, les slogans, l'esprit... c'est un pur cauchemar ulra-libéraliste.

VLG a dit…

@Dagrouik
Ouah VLG, Vive le goulag is back ?

@Seb
@VLG > Heureux de te "revoir" !

Bin non pas de retour, mais le politburo lis toujours les blogs intéressant !

Annie a dit…

Seb, je te découvre seulement maintenant, c'est dommage. Je vais relire tout ton blog et acheter ton livre : vu que je viens de servir de variable d'ajustement chez ton éditeur je ne peux pas lire ton PDF à l'oeil :D Ta description, tes réflexions et ton style m'enchantent.
Bravo!
Annie DAVID

Anonyme a dit…

Oui, c'est vrai, pourquoi fréquenter des gens qui t'insupportes à ce point.
Ce serait plus rigolo d'avoir un contradicteur de poids en face, non ?
Sauf si le but est de les démolir, faire le buzz et vendre des livres peu être. Je trouve ton cynisme fatiguant au fil de tes vidéos, qui ont pour point commun une contestation systématique de tout les sujets mais aucune proposition à part : "L'etat doit un logement, un travail et la santé" . Un peu simpliste, non ?
Tes propos fonctionnent sur un public malléable et mentalement faible. Tu pourrais prendre la place de tes émissions préférées sur M6 car tu t'en inspires dans la manipulation.

Ludovic P.

Cioran a dit…

"Il est toujours trop tentant pour les états de faire tourner la planche à billets"
Les états n'ont plus le contrôle de la création monétaire depuis longtemps.

"... je vais plus loin. C'est ce genre de billet qui me redonne envie de voter."
Pourtant ce cher Seb ne daigne plus se déplacer même si cela peut faire baisser le score de l'UMP aux européennes...

Annie a dit…

Les "mentalement faibles" vous saluent bien...

Julien a dit…

je découvre ton billet un peu tard apparemment: très bien écrit!

Anonyme a dit…

Bravo Seb ! Bien que désespérant...

Pour Cioran que je cite :
-"... je vais plus loin. C'est ce genre de billet qui me redonne envie de voter."
Pourtant ce cher Seb ne daigne plus se déplacer même si cela peut faire baisser le score de l'UMP aux européennes...-

Bien sûr qu'il ne va pas voter et il a raison. Aujourd'hui, il n'y a de démocratie que le nom... Et n'importe quel parti politique ne pense qu'à leurs pommes (et à la porshe qu'ils vont peut-être acheter demain) donc, croire qu'ils feront quelques choses pour nous est illusoire.

Et Voter, aujourd'hui, ça veut dire alimenter ces mecs (ou nanas, je ne suis pas raciste) là parce que le nombre de votants détermine l'argent qu'ils vont toucher.

Anonyme a dit…

re le Sinistre.

ce soir il y avait un C dans l'air su la jeunesse, où il était enfin abordé le rapport entre jeunes et "vieux". C'est pour le plan Sarko, qui sera bidonné comme d'habitude.
ça ne changera rien au fait qu'il y aura de plus en plus de pauvres en France t en Europe.
Ce que je trouve le plus inquiétant, c'est que pour les économiste comme Cohen, nous ne sommes que de la chair à canon de la guerre libérale... d'ailleurs, pour les autres intervenants, on en se reproduit apparemment que pour ça.

verbatix a dit…

Votre vision du monde et de la classe "moyenne" est si affreuse malheureusement si réaliste :

Nous ne sommes tous que des consommateurs, singeant l'élite grâce aux marques, aux attitudes dès la moindre parcelle de pouvoir (suicides chez Oranges), à une consommation de produits jetables.

Votre jugement est d'une grande justesse.

pupuce a dit…

je vous aime.
marions-nous.
;-P (ou pas)

Cioran a dit…

"croire qu'ils feront quelques choses pour nous est illusoire"
Par contre tu peux croire que l'UMP fera quelque chose contre nous.
Arrêter de les conforter dans leur action eut été une bonne chose. C'est le contraire qui c'est produit aux européennes.

Clou, Ptit Lou, BidiGlou... a dit…

Bien dit, bien écrit...j'ai presque envie de t'inviter à dîner avec mes potes, histoire que tu gâches la ratatouille façon Kadhafi à l'ONU (poing sur la table obligatoire et si t'es sympa, je te laisserais déchirer le menu)

ici mon blog: http://newclouandthecity.blogspot.com/
si ça te dit. bonne continuation.

b.mode a dit…

Joliment troussé. On est passé du charme discret de la bourgeoisie façon Bunuel au drame inéluctable de la classe moyenne... La peur de manquer du superflu annihile la rébellion...

Nemo a dit…

Excellent billet, bravo Seb !

Anonyme a dit…

ben trop bravo

cedh007 a dit…

j'en ai rencontré un sacré paquet des yolanda. il n'y a rien a dire a ce genre de personnes,ils n'ont conscience de rien. je me demande même pourquoi tu es allé bouffer avec eux. j'aurais fait une crise d'angoisse dans le quart d'heure après mon arrivé a ta place. ils représentent tout ce que j'exècre le plus et,malheureusement,ils sont la majorité.

Anonyme a dit…

J'ai trouvé un Seb à l'anglaise et au mégaphone.
http://www.youtube.com/watch?v=qAQrsA3m8Bg&feature=player_embedded

Niko a dit…

Superbe - j'ai diffusé autour de moi. Ca rit jaune...

goban a dit…

Seb, savais-tu qu'un ancien ministre delegue americain de .... Ronald Reagan ecrit les memes choses que toi ? Par exemple sur l'obligation desormais de bosser a deux...

http://www.alterinfo.net/LE-PIRE-EST-ENCORE-A-VENIR_a37273.html

Merci pour ton souffle.

Anonyme a dit…

re le sinistre.

Des mecs de 30 ans lessivés au gadget, j'en connais un paquet, qui sont très heureux de se faire exploiter pour 1500 brut, et qui en redemandent.
ça vaut ce que ça vaut, mais la situation pue tellement qu'il vaut mieux potasser les techniques de survie en milieu urbain et rural.
Je sens que ça va devenir indispensable.

SuperNo a dit…

Excellent !
Mais y'a pas que Yolanda qui fait une grave erreur de jugement...
Moi qui ai la chance de fréquenter quelques riches (largement au-delà de 10000€/mois), je peux t'assurer que tous, sans exception, considèrent faire partie de la même classe moyenne. Et la plupart sont sincères !

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup le ton de ton billet, ton humour qui fait mal ou marrer (c'est selon). J'ai rarement lu tant d'arguments dans un texte qui résume ce que je ressens plus que je suis capable de formuler clairement, et contrairement à d'autres (qui sont encore dans le trip de la classe moyenne ?) ton billet me donne du courage.

Cela fait longtemps que je n'ai plus aucune ambition professionnelle, je veux travailler le moins possible pour avoir le plus possible de temps pour moi. Mes intérêts ne me coûtent pas grand' chose: bibliothèques, internet, musées/expos où souvent je paie zéro euro en montrant mon attestation de minima social, balade à pied. Le peu de travail que je fais me fait plaisir et n'est pas dépourvu de sens.

Seul hic, je n'ai pas encore réussi de construire une vie sociale où je peux me montrer comme je suis et comme je vie sans me faire agresser ou insulter (fainéant, parasite...).

Pour répondre à un autre anonyme:

Oui, c'est vrai, pourquoi fréquenter des gens qui t'insupportes à ce point.

Je ne pense pas que Yolanda t'insupporte. L'amitié ne s'arrête pas seulement parce que l'amie s'est faite piéger.

Alain G. a dit…

A FRED-Boullet :

Non, il ne fait que s'asseoir et réfléchir un tant soit peu. Tout le monde en est capable. Son observation a autant de justesse qu'elle en est relativement simple à articuler, pour peu qu'on s'en donne la peine.
Son défaut, comme bien d'autres, est qu'elle demeurera inconnue du grand nombre, et qu'il ne faut pas que vous attendiez de changement.

En plus, provenant d'un auteur qui défend le pèlerin du rez de chaussé, mais qui n'est pas avare d'anglicismes enfouis en guimauve par le système dénoncé du haut d'une chaise de dinette ? Ma parole.

Et moi qui espérait un petit cassage du système venu des Celtes d'Outre-Manche, mais apparemment ces 5 millions de fions se sont fait enfiler avec une élection dont le dépouillement a été effectué le lendemain --histoire de donner suffisamment de temps à l'Europe entière de "gérer le vote" qui était si décisif.

"L'analyse" de S.M. restera amusante, relativement bonne, mais sans force.
Que veux-tu ? Les gens sont trop cons. Ils s'accrochent comme des morbacs aux textes de lois qui sont le seul résidu soutenant leur réalité sociale, le seul refuge de paix. "On ne veut rien perdre." hé, même lorsqu'un poulet leur braquera un canon sur le front, ils seront encore là a gémir à genoux, dans l'espoir que l'homme en habit de loi et d'ordre serait là pour les sauver.
"On veut vivre." Ah oui... avoir ce droit... on s'admire dans le reflet du verni de notre société, constitué par ces textes, qui sont autant le théâtre de guerres politiques afin de faire avancer le monde. Il est évident que si la plèbe n'en avait que foutre des textes, les hommes politiques ne se donneraient pas autant de peine. D'ailleurs, nous en sommes déjà là, si on jette un oeil aux détails, aux multiples fraudes, ainsi qu'à la plus élogieuse, celle du référendum européen balayé sous le tapis.
Bien sûr, ceux qui ont compris cela depuis bien longtemps savent comment faire tourner la machine, que ce soit à l'échelle parlementaire où au niveau communal.

Alors, on peut tenter de mesurer l'impact de diffusion de cet article. Allez, une douzaine de milliers de pélos qui se rongent les os, tout au mieux ?
Viva la misérable revoluzion de salon.

La réalité c'est que j'emmerde mon prochain, mode spéléo. Oh ? Six personnes perdent du travail à cause de mes actes ? Arrêtez je vais pleurer.
Collaborer ? Oh oui ! Et plutôt deux fois qu'une. Il faudrait être franchement naïf et idiot pour s'y refuser, étant donné le point de non retour franchi depuis bien longtemps.
Pour ceux qui n'auraient pas saisi, on est dans la dernière ligne droite, celle où l'on stocke.
Cela fait au bas mot deux milliers d'années que l'homme se casse les dents encore et encore sur les mêmes problèmes, si ce n'est le double. Le monde des bisounours, "main dans la main", c'est à mourir de rire !
La lutte des blogs ? Mais quelle plaisanterie.

Le seul moment où mon chemin croisera le vôtre viendra lorsque la seule alternative valable consistera à prendre son fusil : ce à quoi je suis amplement préparé.
La question, à ce moment là, sera de savoir s'il s'agira de dézinguer du nervi en armure qui fouine de trop, ou les voleurs que certains d'entre vous seront devenus pour joindre les deux boûts.

Unknown a dit…

Une description qui pourrait conduire n'importe quel cadre de France TéléCONS à devenir le 25ème de la série...Évidemment la classe moyenne est un mirage et les ersatz qu'ils consomment pour oublier leur vacuité n'ont rien à voir avec la durabilité d'une vraie paire de pompes anglaises des années 50. Ils ne méritent que ce qui va leur arriver et qui leur arrive déjà chaque jour. Bravo pour ce papier au vitriol.


http://www.betapolitique.fr/La-mode-des-suicides-se-confirme-38537.html

Anonyme a dit…

1 - plus personne ne connait son salaire
salaire = salaire net + charges sociales + charges patronales
2 - les charges sociales et autres impôts (TVA,IR...) représentent en moyenne 66% du salaire (voir 1)
3 - à notre age nos parents cotisaient 33% de leur salaire
4 - en une génération le salaire disponible à été divisé par 2 (voir 2 et 3)

Unknown a dit…

Non content de mépriser profondément vos amis : s'ils sont si cons, vulgaires, initéressants, que faites-vous chez eux ?
de faire preuve d'une arrogance démesurée par rapport à votre réflexion (dont le niveau frôle le niveau de la mer),
vous vous trompez complémtement sur l'inexistence des classes moyennes tant du point de vue des faits (montants des revenus, situation dans l'emploi) que du point de vue du ressenti (qui en sociologie est au moins aussi important que les faits).

En clair, vous niez l'existence des classes moyennes et vous servez Sarkozy qui, lui, se sert du prétendu abandon des classes moyennes par la gauche pour récupérer le vote des 80 % de la population qui y appartient.

Anonyme a dit…

je ne sais pas , cela me laisseune impression bizarre ce truc , tes bobi et yolanda ,on dirait plutot des classes popu que des classes moyennes, non ?
Il n'y a pas de définition univoque des "classes moyennes" . Il n'y a plus beaucoup de classe ouvriére en France . Suite à la délocalisation-globalisation , l'ancienne classe ouvriére s'est scindée en deux :pour une part clOchardisée , passée aux minimas sociaux , etc..Pour l'autre part , elle est passée dans le secteur des "services" ou le tout petit fonctionnariat : voici des ouvriers sans "bleus" et qui travaillent avec un stylo ( ou un telephone), mais plus avec une clé à mollette . Ce sont malgré tout des membres des classes populaires . Ils ne sont pas , contrairement à leurs illusions allés rejoindre les rangs de l'ancienne classe moyenne ( petite bourgeoise dirons nous ) , mais bel et bien celle des gratte-papier "pauvres" , dont Courteline et d'autres donnaient déja il y a bien longtmeps une description fort réaliste . A 1500 euros , on est un pauvre . point. Et si on se paye des marques ceci et cela - bien évidemment à crédit , on est un pauvre qui veut P... plus haut que son C....
Voila ce qu'il faut dire . Un memebre de la classe moyenne , ce serait plutôt quelqu'un qui regroupe la majorité des caractéristiques suivantes:
- revenus ( pas uniquement salaire) d'au moins 3500 euros par couple avec un ou deux enfants de moins de 14 ans
- métier pas uniquement d'exécution
- propriété immobiliére et fonciére
- études "supérieures" ( maintenant , qui n'a plus le bac?
- loisirs pas entiérement , je ne trouve pas le mot , disons bas de gamme . le foot de temps en temps , mais parfois aussi le cinéma d'auteur , la bibli et les expos d'artchéologie ou d'histoire.
un minimum de culture pour ne pas foutre la honte aux gens : savoir l'anglais si possible une autre langue , et ne pas croire que Phimosis est un pharaon égyptien (oh!)
- une certaine tenue en public : langage correct , pas d'argot ni de verlan , tenue correcte , comportement correct .
voila un vrai membre ce classe moyenne à mon sens ;
N.B. la classe moyenne n'est pas majoritaire , elle ne correspond pas non plus à "la moyenne des situations" . Elle est caractérisée en fait par saz situation entre les "riches" ( riche égal suffisamment de moyens pour vivre bourgeoisement sans bosser si il le veut , possibilité de CHOISIR son métier ) , et les "pauvres" ( obligation de se priver , incapacité de refuser les jobs qu'on ne veut pas ). les pauvres ne sont pas non plus des "cas sociaux " ( cas social = ne peut vivre sans subsides essentiellement assurée par l'aide publique )

Anonyme a dit…

et excusez moi pour les coquilles de mon post précédent dues a cet éditeur de texte disons "minimaliste" (assureés sans s , artchéologie ,saz, etc...)

Seb Musset a dit…

Bon comme ça, ca fera 60 commentaires.

1 / Merci à ceux qui aiment.
2 / Merci aux autres d'êtres passés par ici.
3 / Un grand merci à ceux qui ont livré leurs analyses complémentaires (déflation, classes popus...) fort intéressantes.

Anonyme a dit…

Des Yolanda, j'en connais pas mal.
Trépanés au gadget et à faire marcher la CB.
Moi même je raisonnais comme ça, jusqu'à ce que je tombe au chômage. Petit avantage, j'avais pas de crédit.
Çà a été une vraie révélation, que tous les objets que j'ai acheté ne servent à rien. Résultat, je les ai revendus... et je n'achète que des biens vraiment utiles, utilisables même en tant que SDF.
Et je m'esquinte à expliquer à mes potes qu'ils faut qu'ils se calment avec leur CB...

Xavier a dit…

très bon article
très riche, bien construit (pas ou peu prévisible) et qui évolue du vrai vers le plus vrai. Même si les idées sont relativement.. très tranchées
bravo seb.

Sigismund Benway a dit…

Baudrillard et Debord et Lipovestky disaient exactement la même chose il y a 40 ans.
Mais ne s'agirait il pas plutôt de misogynie, une intolérance fondamentale face à la coquetterie des femmes?

Anonyme a dit…

le mouton se laisse guider par le loup et ne voit pas le berger sortira t-il de son enclos?

Anonyme a dit…

"Me lance Yolanda au bout de deux minutes pour en finir avec cette déviation économico-politique de la soirée éloignant le couple de trentenaires de ses béquilles à bla-bla traditionnelles, à savoir la maternité politiquement incorrecte de Florence Foresti, les moules à la plancha et les vérines M6 boutique."

c'est écrit en quelle langue? Dommage, ça donne pas envie d'aller plus loin.

julien a dit…

Beigbeder, sort de ce corps!

T a dit…

merci

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