Insertion mondaine dans un anniversaire d’un ami trentenaire en milieu petit-bourgeois de banlieue tranquille.
J’y croise des gens de mon âge, socialisés, encouplés, endéttés et à nette dominance pro UMP.
Effets de l'âge et montée du prix de l'essence, l’anniversaire est moins insouciant que les précédentes éditions. J’y sens du malaise et de la tension. Malgré l’abondance de petits-fours et les costards soignés, il est question d’argent toutes les deux phrases, du prix des couches et des tarifs de la garderie, du prix du plein qui n’en finit pas de grimper et des jeux de Xbox qui deviennent inabordables.
Rien n'est remis en cause, Sarko est toujours le leader mais les joyeux électeurs de l'an dernier se plaignent aujourd’hui de la pression au boulot et de la hausse du prix du lait et, bien sur, de l’immobilier. Domaine dans lequel ils s’enlisent dans de longues plaidoiries ne visant qu’à se rassurer eux-mêmes. Ils se l’avouent à demi-mot, ce n’était peut-être pas la bonne année pour acheter à crédit ce deux pièces à deux heures d’embouteillage de Paris et qui les oblige à posséder deux voitures.
L’un des comparses, déjà bien entamé par plusieurs verres de cidres sans alcool, épaule les plus désemparés et répète, motivé comme un bénévole du secours catholique : Mais si, mais si, tu verras tu ne risques rien, c’est un bon achat, ça se revendra !
Moi, dans cet environnement petit-bourgeois au-dessus de mes réalités financières, je me sens paradoxalement privilégié, épargné des contingences d’une vie de contraintes. Moi, le sans biens et sans métier, celui qui travaille peu, gagne moins et vit plutôt mieux. Je baigne ainsi comme un poisson parasite toute la soirée parmi ces cadres-crabes capturés dans le filet sarkoziste dont ils ont eux-mêmes construits les mailles à force de soumission et d’application mécanique des idées reçues venues d’au-dessus.
Le jeune électeur sarkoziste, qui croit au jackpot et qui n’a jamais gagné des millions, est aujourd’hui un angoissé, prit en tenaille entre boulot stressant et des charges incompressibles à régler. Il ne peut même pas quitter sa bourgeoise qui l’exaspère : elle règle pour moitié les traites de l’appartement. Il se croyait tranquille, s’imaginait riche, il se découvre comme il est vraiment : pauvre et dupé.
J’y croise des gens de mon âge, socialisés, encouplés, endéttés et à nette dominance pro UMP.
Effets de l'âge et montée du prix de l'essence, l’anniversaire est moins insouciant que les précédentes éditions. J’y sens du malaise et de la tension. Malgré l’abondance de petits-fours et les costards soignés, il est question d’argent toutes les deux phrases, du prix des couches et des tarifs de la garderie, du prix du plein qui n’en finit pas de grimper et des jeux de Xbox qui deviennent inabordables.
Rien n'est remis en cause, Sarko est toujours le leader mais les joyeux électeurs de l'an dernier se plaignent aujourd’hui de la pression au boulot et de la hausse du prix du lait et, bien sur, de l’immobilier. Domaine dans lequel ils s’enlisent dans de longues plaidoiries ne visant qu’à se rassurer eux-mêmes. Ils se l’avouent à demi-mot, ce n’était peut-être pas la bonne année pour acheter à crédit ce deux pièces à deux heures d’embouteillage de Paris et qui les oblige à posséder deux voitures.
L’un des comparses, déjà bien entamé par plusieurs verres de cidres sans alcool, épaule les plus désemparés et répète, motivé comme un bénévole du secours catholique : Mais si, mais si, tu verras tu ne risques rien, c’est un bon achat, ça se revendra !
Moi, dans cet environnement petit-bourgeois au-dessus de mes réalités financières, je me sens paradoxalement privilégié, épargné des contingences d’une vie de contraintes. Moi, le sans biens et sans métier, celui qui travaille peu, gagne moins et vit plutôt mieux. Je baigne ainsi comme un poisson parasite toute la soirée parmi ces cadres-crabes capturés dans le filet sarkoziste dont ils ont eux-mêmes construits les mailles à force de soumission et d’application mécanique des idées reçues venues d’au-dessus.
Le jeune électeur sarkoziste, qui croit au jackpot et qui n’a jamais gagné des millions, est aujourd’hui un angoissé, prit en tenaille entre boulot stressant et des charges incompressibles à régler. Il ne peut même pas quitter sa bourgeoise qui l’exaspère : elle règle pour moitié les traites de l’appartement. Il se croyait tranquille, s’imaginait riche, il se découvre comme il est vraiment : pauvre et dupé.
3 comments:
Très bonne description. Nous, quand nous y allons, c'est comme au zoo, finalement. On se dit, ouf! On peut les regarder, passer tout près, mais heureusement, il y a les barrières!
Pour avoir fréquenté ce milieu, le tableau est plutôt réussit quant à la touche j'aurais forcé sur le trait. Et les parents dans tous cela qui ont enfantés ces petites têtes blondes. Ils sont moralisateurs mais ne parviennent pas à comprendre pourquoi les jeunes ne travaillent pas. Mais le plus drôle c'est que ce manque flagrant de manque d'intégrité sera leur propre tombe. Je m'explique leurs propres enfants bien élevés mais aux dents longues commence déjà à se retouner contre eux et ils ne lacheront pas le morceau.
Pour peu que l'on égalise l'ethanasie, je n'ose pas imaginé la suite.
Aprés ces années passait dans ce milieu, je me demande si j'ai été épargné ou si j'en suis le fruit. Seul l'avenir me le dira.
Bonjour,
Ben moi je ne connais pas ce milieu, j'ai passé toute mon enfance dans les limbes républicaine. Mais c'est drole, la description me donne l'impression d'observer une gente venant de chez moi,et après s'etre bien sapé elle tente à coup de crédit de vivre parmis ... eux, les autres. L'habit (bien repassé) ne fait pas le moine ?
Qu'on le veuille ou non, notre société est une putain de pyramide surlaquelle s'assied bien confortablement notre beauf national. L'égalité n'existe pas dans la nature, et à l'instar de celle-ci notre société tente de maintenir un équilibre en trompant ces gens la. Ils ont la foi en ce système. C'est en cela qu'ils attentent à la solidarité. La solution semble si simple lorsque l'on observe la nature : mettre au point une sorte de "phage". Un Sarkozy-phage ... tiens, il me vient une mot plus adapté et bien en phase avec le début de ce paragraphe : un "Sarkophage" ( politique bien sur ) !
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