Petit déjeuner embrumé dans la cuisine d’un pote blafard à qui l’évocation de son week-end à la campagne dans quatorze jours, treize heures, et vingt minutes redonne un soupçon d’entrain. En attendant la poche d’air, deux semaines de boulot avec "les connards de sa boite de merde qui le font chier". Le pote est malade mais ne prend jamais de jour de repos. Il rumine chaque soir en se biturant qu’il déteste son travail puis se lève chaque lendemain matin, cuite ou pas cuite, à sept heures précises pour s’y pointer. Malgré ses discours haineux contre le libéralisme, il n’aura jamais une minute de retard au "taf". Il n’a pas foncièrement besoin d’argent mais continue à trimer. Pas que ça lui plait mais parce que c’est comme ça et que ce serait trop compliqué que ce soit autrement. Le soir, pour oublier, il prend la guitare et entame des refrains de grand soir. Le rebelle attend la retraite. Ce grand vide où, enfin, il se retrouvera sans travestissements oratoires face à lui-même mais avec trente ans de plus.
29 février 2008
esclavagisme et travail, paris, vie quotidienne
Par
Seb Musset
2/29/2008
Ecrit par
Seb Musset
REBELLE A TOUT FAIRE
Né en 1972 à Paris. Filme, écrit, communique, parle de lui à la troisième personne, fait du vélo et blogue ici parfois aussi. Il n'appartient à aucun parti, organisation politique ou site reprenant les textes des blogueurs sans les rémunérer. Ce blog est la continuité aléatoire de ses livres, ou l'inverse.
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