19 juin 2011

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[video] Plébiscite pour le protectionnisme

 "Peut-on lutter contre la désindustrialisation ?" #2

Avec Martial Bourquin, nous avons vu en octobre dernier que la question de la réindustrialisation est protéiforme, qu'elle dépasse les seuls salaires, qu'elle implique une vision à long terme (sur les infrastructures, le ratio écologique...), que les contre-vérités sont en permanence agitées par le gouvernement pour ramener le débat sur le seul axe Medefo-compatible de la compétitivité salariale, dans le respect dogmatique d'un libre-échange vendu comme le plus abouti des systèmes[1]. 

Abordons un autre champ d'action sensible pour les dominants car allant à l'encontre de leurs certitudes  depuis ces 30 dernières années : le protectionnisme. 

Alors que bruisse la rumeur d'une double fermeture d'usine chez PSA, que Bercy publie une nouvelle augmentation record du déficit commercial français, des économistes et universitaires du "manifeste pour un débat sur le libre échange" (Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Hervé Juvin, Jean-Louis Gréau, Philippe Murer et Pierre-Noël Giraud) présentent un sondage qu'ils ont financé eux-mêmes sur la perception qu'ont les Français du protectionnisme et du libre-échange.
Réservés sur les sondages, nous prendrons celui-ci avec les pincettes d'usage. Néanmoins, on observe des chiffres tranchés

- Une opinion très largement négative (et sensiblement équivalente chez les sympathisants PS, UMP ou FN) sur les conséquences de l'ouverture des frontières françaises aux produits chinois et indiens (et réciproquement) sur l'emploi (84%), les salaires (78%) et même, plus surprenant, sur la consommation (57%).

- 70% des sondés sont pour une plus forte taxation des produits importés depuis la Chine et l'Inde (résultats proches chez les sympathisants PS, UMP et FN).

- L'Europe apparaît (pour 80% des sondés) comme le niveau le plus efficace pour une augmentation des droits de douane pour ces produits (pour 90% chez les sympathisants PS et UMP, 57% chez les sympathisants FN).

- A la question : "quels acteurs doivent en priorité porter la question des droits de douane ?" l'Europe et les partis politiques arrivent en tête, syndicats et médias en dernier.

Il y a une forte demande pour que la classe politique s'empare de ce thème étiquetté tabou par des médias qui s'y penchent peu ou alors en soulignant qu'en parler c'est "faire le jeu du FN" (quand bien même le Front de Gauche, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Pierre ChevenementArnaud Montebourg ou Ségolène Royal au PS et même des députés UMP, le prônent chacun à leur manière). Lors de la conférence qu'il a organisé jeudi dernier, P.Murer précise que ce sondage est le premier sur le sujet en France depuis de deux ans (bizarre dans un paysage médiatico-politique qui carbure aux sondages). E.Todd évoqué "un mécanisme de verouillage du débat par le haut" s'appliquant contre l'avis des peuples partout en d'Europe. Étrangement, nous sommes régulièrement abreuvés d'une menace d'"islamisation de l’Europe" alors que l'emprise effective des dumping chinois et indien sur notre économie, nos industries et nos emplois passe à la trappe de l'info.

Constatant que l'industrie est ravagée (500.000 emplois en moins en huit ans), que l'économie de services[2] ne représente que 20% de celles des biens, les protectionnistes (ou "démondialistes") veulent instaurer une taxe sur les produits d'importation[3] des pays à très bas salaires (taxe réaffectée à l'industrialisation, la hausse des salaires et la baisse des déficits).
(- "Bon les gars, et si maintenant on faisait autre chose que de fournir des programmes de troisième  partie de soirée à TF1 ?")

Selon Jean-Louis Gréau : "Une protection commerciale digne de ce nom serait un moyen pour le politique de se ressaisir d'une partie de ses attributs [...] Nous avons l'impression que les candidats [pour les présidentielles] s'acharnent à conquérir un pouvoir qu'ils n'entendent pas exercer."

Pour Emmanuel Todd,  le bien-fondé du protectionnisme ne fait plus débat : le niveau de vie dans les pays occidentaux baisse à vue d'oeil. La publication de ce sondage vise à forcer les politiques à se prononcer :

Vidéo #1 / E.Todd : L'échec du libre-échangisme / Les classes supérieures s'obstinent au statu quo. (4.52)


Constat partagé par l'économiste Jacques Sapir, auteur de "La démondialisation"(ed.Seuil) et défenseur de longue date du protectionnisme : "Nos positions qui sont défendues à divers degrés ici, sont des positions de raison, de compromis. Ce sont nos adversaires qui se sont calés sur une utopie, et devant l’impossibilité de la réalité à coller à cette utopie, ont décidé de nier la réalité." Sapir va plus loin : Même si l'on échoue à mettre en place ce protectionnisme au niveau européen, un enclenchement au niveau national obligera les partenaires à réagir. Le protectionnisme est envisagé comme un moyen de négociation, une façon de retrouver un rapport de force équitable dans un système asymétrique. Il précise en revanche que "le protectionnisme à l'échelle de la nation est impossible à long terme".

A l'objection classique du "manque de compétitivité", JL Gréau, économiste qui a claqué la porte du Medef en 2003, rétorque que les entreprises dans ce pays, et spécialement les grosses, ont déjà vu leur situation fiscale considérablement améliorée depuis 30 ans. Et dans cette course à la compétitivité, le salarié européen, déjà dépossédé d'une partie de la valeur ajoutée, ne gagnera jamais, la Chine disposant  d'un considérable réservoir de main d'oeuvre à bas coût et commençant à délocaliser à son tour.

Vidéo #3 / JL Gréau : A propos du Medef et du "nouveau mode" de fonctionnement des grosses entreprises. (1.36)


JL Gréau évoque la délirante importation l'an passé de 65 millions de pneus chinois (de basse qualité) dans une Europe qui dispose pourtant de gros producteurs, ce qui condamne la fabrication locale (souvenons-nous de l'épisode Continental). L'exemple est applicable à l'ensemble de la filière des équipements automobiles et à quantité d'objets de notre vie courante.
Culture française: les traditionnelles files d'attente pour le nouvel Heil-phone
(existent aussi en version Pole Emploi)
Questionné sur les différences d'approche des économistes présents (protectionnisme national ou Europe), E.Todd insiste sur la convergence des critiques dans un environnement dégradé. Selon lui, l'horizon est celui du protectionnisme européen, mais il ne faut pas hésiter à agir seul. Comme le souligne Hakim El Karoui, dans "Réinventer l'occident" (ed.Flammarion), les Chinois, eux, sont particulièrement protectionnistes. JL Gréau rappelle que le dynamisme américain s'articulait pendant plus d'un siècle sur un protectionnisme fort.

Vient la sempiternelle question du "comment vous vous y retrouvez avec votre conscience vu que le FN dit la même chose que vous ?Todd met, une fois pour toutes, les choses au clair :

Vidéo #7 / E.Todd : Le protectionnisme et le FN. (2.22)


E.Todd revient par la suite sur la nature libérale du protectionnisme. Il croit au marché mais pas au "tout marché", comme il croît à l'Etat mais pas au "tout Etat". Le dérèglement actuel cumule les deux travers :  les Etats ont abandonné leurs prérogatives à l'avantage d'un rapport de force qui n'est qu'une perversion du libéralisme.

Vidéo #8 / E.Todd : "la doctrine protectionniste est une des branches de la pensée libérale". (3.00)


Que penser en conclusion ? 

Déjà, se débarrasser du mot "tabou" au sujet du protectionnisme. Le sondage n'affiche qu'un ridicule 1% de Français soutenant encore que le libre-échange est "très positif pour l'emploi".

A l'heure des opportunités industrielles provoquées par la fin de "l'énergie pas chère", comme les autres pays européens, La France, pariant peu sur les PME et assise sur les lauriers d'une haute technologie rattrapéese doit de repenser d'urgence ses rapports commerciaux.

Il ne faut pas craindre d'augmenter les droits de douane sur les importations des pays à très faibles coûts salariaux. Là tout de suite maintenant, tant que ces pays ont encore besoin de l'Europe pour fourguer leur came[4]. Ce déséquilibre exponentiel (aboutissant à ce qu'ici une pomme du Calvados soit bientôt plus coûteuse à l'unité qu'une clé USB fabriquée à 15000 kilomètres) a contribué à troubler nos perceptions sur la consommation. Jusque-là nous fermions les yeux sur les désordres internes de production et de distribution, trompés par une importation bon marché satisfaisant nos pulsions consuméristes. Pour expier, chacun triait ses déchets. Mais, comme on dit un peu partout d'Athènes à La Puerta Del Sol, la lucidité contre-attaque. 

Mais il faut parallèlement, avec l'argent de ces taxes, investir dans le développement d’un contre-pouvoir technologique basé sur le durable (là aussi : entre les bécanes chinoises programmées pour tomber en rade tous les 2 ans et les logiciels américains qu'il faut upgrader toutes les 3 semaines, il y a peut-être un modèle et un savoir-faire européen à retrouver.). 

Dans le même temps où l'on avantagerait fiscalement les PME et les entreprises de taille intermédiaire (on est pour le moment en pointe dans la permissivité fiscale à plusieurs dizaines de milliards envers les entreprises du CAC 40) en encourageant une relocalisation intelligente de la production (en fonction de coûts de transports, de zones d'activité regroupant les sous-traitants), il faudra augmenter les bas salaires ici. (NDLR : c'est pas gagné). Bien sûr, cela implique des partenaires de la zone euro accordée sur un salaire minimum et une fiscalité commune.

Inévitablement, la démondialisation conduira chacun de nous à relativiser son rapport aux marques ou au pire à en aduler d'autresUn autre sondage nous indiquait récemment que les Français sont prêts à consommer "tricolore". On peut également considérer avoir atteint un pic d'équipement des ménages en bazar hi-toc (même si nous sommes particulièrement inventifs dans le domaine de l'achat inutile). 

En complément :
- L'article de @vogelsong sur Piratages.
Les autres vidéos de la conférence notamment celles de Jacques Sapir sur le rapport protectionnisme / monnaie (28.00).

* * *

[1] Le cercle vicieux du libre-échange : la délocalisation dans les pays émergents entraîne une distribution des salaires trop faible, que les banques centrales et la FED compensent par des taux bas pour pousser l'activité. On obtient ainsi une création de richesses artificielles (internet ou immobilier) provoquant un surcroît de consommation tirant une croissance de mauvaise qualité liée à ces bulles qui finissent par exploser. Par la suite, la contraction des crédits renforce la récession et le cercle vicieux s'aggrave. La désindustrialisation provoque l'endettement et conduit inexorablement à l’effondrement des pays occidentaux (qui au passage auront brisé leurs monopoles d'Etat et explosé les protections sociales  au nom d'une compétitivité humainement irrattrapable).

[2] Les droits de douane sont facilement applicables (ils l'ont longtemps été). A ce sujet, on lira avec intérêt sur le dernier dossier du journal Fakir sur le sujet : les effectifs douaniers sont désormais quasiment intégralement consacrés aux flux humainsà la traque à la boulette de shit ou à la protection des marques via la chasse aux contrefaçons, mais non au contrôle des marchandises : "0.4% des containers sont scannés à leur arrivée au Havre contre 100% des passagers à Roissy". Dans un autre registre, il y a 500 douaniers  pour le Tunnel sous la manche avec Paris-Nord et Lille-gare, il n'y en a que 55 au service de Tracfin, l'organisme supposé contrôles les mouvements financiers suspects.

[3] Secteur temporaire ciblant ceux qui peuvent encore se les payer : la partie de la classe moyenne toujours solvable et les golden-retraités avec du patrimoine et un/des revenu(s) garanti(s). Bon gros gâchis de force de travail et de compétences ne produisant aucune richesse durable, sauf pour quelques compagnies privées (assureurs, banquiers, mutuelles, opérateurs téléphoniques...). 

[4] Même si la Chine oriente un peu plus sa croissance sur sa consommation intérieure, et que la balance commerciale se rééquilibre un peu cette année, ses exportations ont grimpé de 31.1% l'an dernier à 1580 Milliards de $. Avec un protectionnisme européen mesuré, sa croissance passerait de 10% à 6%. Ce qui reste gérable selon les critères de nos pays se touchant le slip dés qu'ils pronostiquent un +0.5%.

17 comments:

Anonyme a dit…

Moi ce que je ne comprends pas c'est comment se fait-il qu'une si grande majorité de français désapprouve la politique économique menée depuis des dizaines d'années en France et continue à voter pour les hommes (ou femmes) politiques qui la mette en œuvre. N'y aurait-il pas quelque chose de pourri dans notre "démocratie" ?
Yellow

Anonyme a dit…

le probleme du protectionnisme c est que ca permet de survivre a des entreprises depassées ou mal gerées, genre celle de pascal negre
Elles peuvent investir dans le copinage avec nos politiciens qui permettent barriere, loi de protection et subvention


on commence par barrer la route aux chinois puis apres c est a d autres... selon celui qui pleure le plus fort aures de nos dirigeants

Mikael le Fou a dit…

Et oui Anonyme, tu touche le cœur du problème... l'une des solutions est la vrai démocratie par tirage au sort... Visionne les conférences d'Étienne Chouard sur youtube/dailymotion pour comprendre ce que je veux dire.

Kaos a dit…

Cette façon de considérer que c'est le capital étranger (chinois ou américain - ou juif, si on aime les points godwin) qui détruit notre belle collectivité me laisse toujours cette impression d'aveuglement terrible. Mais là, quand j'entends Gréau faire l'apologie du système industriel fordiste contre la finance et la grande distribution, j'ai juste envie de dire WTF ?

Le compromis gaulliste qu'on vante ici et là contre le "mondialisme" n'était pas si favorable aux travailleurs français (sauf au cinoche) et reposait en grande partie sur l'exploitation massive des ressources (minières, agricoles, énergétiques et force de travail)des ex-colonies. Le bon vieux temps de papa De gaulle, faut oublier, il sent le rance et la tétanie (et un peu l'esclavage aussi)... C'est pas pour rien que les années 70 ont été des années aussi agitées, y'en avait plein le cul des conneries industrielles et de l'exploitation permanente. Fuck l'emploi et fuck la productivité. On veut changer le monde ou quoi là ?

En fait, je voulais me fendre d'un argumentaire pour arriver à ça :
"la doctrine protectionniste est une des branches de la pensée libérale", mais Todd est suffisamment lucide pour le déclarer lui-même... Le capitalisme relocalisé, c'est toujours le capitalisme. Se battre pour mettre des frontières économique au lieu de réclamer plus de pognon, ça me paraît être une vaste perte de temps. Si le niveau de vie baisse, c'est parce que le rapport salarial est de plus en plus favorable aux propriétaires, pas parce que les chinois sont encore plus exploités que nous. Prolétariat de tous pays, ..., non ?

Tassin a dit…

@ Kaos :

Tu demandes plus de pognon, tu diminues donc la compétitivité de ton pays par rapport à un autre et donc tu crées du chômage. Avec le libre-échange le rapport salarial est de toutes façons aux mains des propriétaires puisqu'ils disposent à tout moment de la carte "délocalisation vers des pays moins exigeants que vous" pour casser tout progrès social.

Le protectionnisme n'est pas une solution, il est un préalable à toute mesure progressiste.

Anonyme a dit…

La disparition des frontières est voulue aux deux extrèmes : à droite les "libéraux" veulent la libre circulation des marchandises, et à l'extrème gauche on veut la libre circulation des hommes. Ces deux extrèmes apparemment opposés se confortent paradoxalement. Car chacune des deux libres circulations sert d'alibi à l'autre.
Pour résumer, vous n'aurez pas des frontières pour les marchandises sans frontières pour les hommes et réciproquement. Cela s'adresse aissi bien à la gauche qu'à la droite.

Kaos a dit…

@Tassin : Créer du chômage ne me fait ni chaud ni froid, diminuer la compétitivité de mon pays me fait plutôt rire.

Quand je parlais de réclamer du pognon, c'est pas tant des augmentations de salaire direct pour les travailleurs que du fric pour les organismes collectifs - revenu de vie, etc... Ils peuvent bien menacer de se casser chez des chinois à 30cts de l'heure si ça les fait marrer, tant qu'ils nous payent de quoi vivre décemment...

Si tu peux réellement créer le rapport de force nécessaire à réinstaurer un protectionnisme sérieux dans un but progressiste (ce que je situe mal, honnêtement), je vois pas tellement ce qui empêche de commencer par un rapport de force dans un but directement progressiste...
A mon sens, ce qui plombe le rapport salarial dans le sens du capital, c'est pas tellement le libre-échange mais l'atonie collective. 3 millions de promeneurs contre les retraites, et quoi ? Retour à la normale, comme on dit sur l'autoroute. C'est pas les chinois qui nous ont forcé la main, ni même les eurocrates ou les méricains. C'est juste qui sommes bien polis bien gentils, qui respectons bien trop le fantômatique "contrat social" pour traverser hors des clous. Alors abolir le salariat... Faut pas trop en demander non plus.

Anonyme a dit…

salut seb

Ce qui est interessant c est de se demander pourquoi certains pays reussissent et d autres non.
La mondialisation reussit a l Allemagne (et qu on me dise pas c est parce qu ils sont mal payes, j ai vecu la bas et je gagnais nettement plus qu en France) mais pas a la France.
Pourquoi certains pays comparable a la France (meme monnaie, grosso modo meme protetcion sociale) s en sortent bien (Allemagne, Hollande, Autriche) et d autre coulent (France, Italie)

Il y a un article interssant du monde (http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/20/automobile-les-groupes-francais-privilegient-les-investissements-hors-de-france_1537603_3232.html). On voit que les entreprises francaises investissent plus a l etranger que les allemandes. Pourquoi ?


Autre point: la mondialisation ne peut pas s arreter par des lois. Augmenter les droits de douanes va simplement augmenter la contrebande. La mondialisation est le produit certes de lois, mais aussi de techniques. On n aurait pas eut de mondialisation en 1960, meme avec les lois actuelles.
La mondialisation necessite des transport peu couteux (containers , liaisons aeriennes), de l informatique et des telecom (il y a 20 ans , passer un appel hors du departement coutait deja cher. alors telephoner en chine ...) et des gens qui parlent anglais

Kaos a dit…

"Augmenter les droits de douanes va simplement augmenter la contrebande."

???
Bon, déjà faudra m'expliquer comment on organise la contrebande ne serait-ce que de quelques dizaines de milliers de baril de brut - sans en augmenter le prix, 'tention, faut rester compétitif face à la taxe toute bête. Sans parler de kilotonnes de marchandises industrielles, du vélo au téléphone en passant par la clef de 12, qui se déverse chaque jour dans nos supermarchés...
Et ensuite, ça n'a pas de sens. La taxe sur le tabac a certainement favorisé un marché de niche pour le tabac de contrebande, reste que la plupart des fumeurs vont bêtement au tabac du coin... On ne parle pas de prohibition ici.

Par contre, oui, la technique est là pour la soutenir et la bâtir cette "mondialisation". Mais cette technique s'appuie sur des politiques de précarisation/paupérisation individuelles et collectives - y compris en Allemagne - qui n'ont rien d'obligatoire. (Rappel : pour faire des statistiques, on prend un échantillon de plus d'une seule personne).

C'est pas pour autant que le protectionnisme aurait un quelconque effet déstabilisant sur la capitalisme, mais faut voir à y aller mollo sur les conneries.

Tassin a dit…

"Augmenter les droits de douanes va simplement augmenter la contrebande."

Le libre-échange revient à légaliser la contre-bande!

yann a dit…

Je suis vraiment content de lire ce compte rendu sur un site situé plutôt à la gauche de la gauche. Étant moi même plutôt un défenseur du protectionnisme mais de droite (sympathisant DLR), j'ai longtemps constaté avec regrets une certaines réticence chez les gens de gauche à aborder sereinement le sujet. Le protectionnisme n'est ni nationaliste, ni de droite, ni de gauche c'est juste un outil de contrôle permettant la mise en œuvre de politique économique.

Pour répondre au commentaires précédents concerant l'Allemagne j'irai vite il s'agit d'une escroquerie intellectuelle vendue par les médias. Non seulement l'Allemagne doit son excédent commerciale à une stagnation salariale unique dans les pays développés ces dix dernières années, mais en plus elle a fait l'essentiel de son excédent avec ses alliés théoriques européens. Je l'ai montré par exemple dans ce texte qui montre les statistiques du commerce extérieur allemand. L'Allemagne a des déficit commerciaux énorme avec la Chine qu'elle compense avec ses pays voisins.

http://lebondosage.over-blog.fr/article-l-economie-allemande-en-quelques-chiffres-74123988.html

Autre point sur la concurrence il s'agit d'un faux argument. A l'échelle mondiale la concurrence est en voie d'exctinction certains secteurs n'ont qu'un seul lieu de production et un seul fabriquant à l'échelle mondiale. Le capital a horreur de la concurrence et des contraintes étatiques qui lui font concurrence justement. La concurrence à l'échelle mondiale a permis aux multinationales d'éviter des contraintes comme celles des loi sur la concentration des entreprises aux USA, lois dites antitrust. En réalité en rétablissant les frontière commerciale on verra de nouvelles entreprises locales se former et donc un retour à une véritable concurrence entre entreprise surtout si les états font la chasse à la concentration monopolistique du capital. D'ailleurs pensez vous sérieusement qu'un monde réellement concurrentiel dégagerait autant de bénéfice pour les actionnaires? Les actionnaires sont un coûts que seul une économie non concurrentielle peut supporter.

Vincent girard a dit…

La video de Todd sur le FN apparaît sur le site "égalité & réconciliation", sous le titre "Emmanuel Todd, l'intelligence sans le courage"

Ce qui me semble mérité, vu le caractère translucide de ses "arguments" pour se dédire de l'accusation de Éfénocompatibilité (comme on dit sur ce blog).

Todd fait comme si le FN était une prolongation du système (fantasme récurrent mais totalement farfelu et rigoureusement improuvable quoi que l'on pense du FN moderne) (perso j'en pense du bien).

De plus il avait assuré que Sarko ne passerai jamais me semble bien ... Donc quand il dit que MLP ne passera jamais, je sens comme un espoir ...

Unknown a dit…

Je ne savais meme pas que le protectionnisme a l'echelle de l'Europe etait connote FN? Le FN des annees 1980 et le FN de 2010 ce n'est plus la meme chose: entre-temps Internet est apparue!

Comme indique, USA & Chine (mais aussi Bresil & Inde) utilises des lois protectionistes tres speciales, et ce depuis longtemps.

Nota: je suis un francais vivant en ASEAN

Gwendal a dit…

Autre argument en faveur du protectionnisme : les plus grands bénéficiaires du libéralisme sont les pays protectionnistes.

- la Chine pose des conditions drastiques aux entreprises étrangères et filtre son business par un système zones franches

-l'expansion de l'angleterre des des USA pour imposer le libéralisme économique au monde s'est construit sur un fort protectionnisme. Les USA jouent même des droits de douane comme d'une arme politique et symbolique (rappelons l'histoire ridicule des 100% de taxes à l'importation sur les produits traditionnels français il y a quelques années).

- les tigres est asiatiques, le Japon et maintenant des pays comme l'indonésie et singapour sont protectionnistes.


Etc etc etc.

pepito well a dit…

Oui mais alors le coup du tout le monde le fait alors pourquoi pas nous, n'est pas recevable.
En revanche de dire que au sein d'une communauté homogène économiquement et socialement on impose des taxes sociales et environnementales aux pays moins "avancés" cela ne me semble pas aberrant.
Effectivement les USA le font, et lorsque l'on regarde les pays qui ont plongés dans le libre échangisme suite aux injonctions du FMI, on voit une nette dégradation... notamment aux niveaux des cultures agricoles, du taux de chômage, de la corruption. Et pour cela je ne peux croire que ce soit vraiment bon.
Maintenant on se plante peut etre. Tout comme les communistes se sont plantés en croyant que la démocratie centralisée était le meilleur moyen de donner la voie au peuple.
Mais bon ceci est une autre histoire

Anonyme a dit…

Dans ta liste, n'oublie pas François Asselineau (UPR), qui me parait le plus légitime concernant cette problématique.

L'indépendant a dit…

Il est évident que le libre-échangisme mondial, par la concurrence étrangère et les délocalisations d'entreprises qu'il entraîne, détruit notre économie et nos emplois. Ce sont justement les nations qui protègent leurs intérêts économiques vitaux qui réussissent le mieux et qui ont un taux de chômage plus bas que les autres. Une économie forte est une économie diversifiée et non pas spécialisée. Que l'on cesse d'écouter ces tenants de la pensée unique mondialiste et leurs bobards. J'ajouterai que le protectionnisme n'empêche nullement les échanges commerciaux.

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