"Ce 1er mai nous appartient, il n'appartient à personne d'autre" Mot d'ordre scandé à l'unisson vers La Bastille, le 1er mai 2012 vers 20h.
Bataille des défilés ce 1er mai dans Paris. Avec Gildan et Intox, et malgré la tentation d'accompagner SarkoFrance dans son infiltration de la gériatrie apeurée à monte-escaliers Stena de La France Botox s'agglutinant place du Troca dans les effluves de Chanel n°5, je suis resté aux bonnes vieilles habitudes du 1er mai. J'ai suivi de 14 à 20h30 le défilé parisien à l'appel des syndicats.
Place à tous sans distinction: La France qui travaille, celle qui travaille mal, celle qui cherche à travailler, à travailler mieux et tous les autres quelles que soient leurs origines. Charme et chaleur de ces 1ers mai là: ils n'excluent personne, sauf ceux qui basent leur réflexion sur une logique d'exclusion justement. Du coup, ils sont largement débordés: enfants, familles, retraités, salariés, chômeurs, féministes, précaires... Pour avoir défilé plusieurs fois début mai sur la capitale (avant que cela ne devienne une mode impromptue pour une droite n'ayant pourtant eu de cesse de moquer ce type de rassemblement depuis 5 ans), cette fête du travail est probablement la plus importante et la plus compacte des 4 dernières années sur Paris.
Combien étions-nous ? En me basant sur les précédentes éditions, et sur la densité de celle-ci, je dirai 150.000. On me parle de 750.000 avec la province. Vers 20h20 alors que la foule abondait encore Place de Bastille, j'apprenais à travers mes derniers souffles de batterie que nos journaux télévisés n'en relataient rien, préférant abondamment relayer le rallye des fins de races du candidat-président.
Avec son rassemblement du "vrai travail" auprès de La France qui n'en rame pas une, Sarkozy visait la Une du JT avec le pouvoir d'une image massive, livrée clef en main, assortie de son faux chiffre (à la compta pyramidale) asséné avec assurance à 5 jours du second tour. A ce titre, c'est gagné. Là où les défilés syndicaux se multipliaient en France s'étalant lentement (sans service de production d'images léchées), celui de la France rance des rentiers et des fils à papa se concentrait en statique dans les limites de son ghetto, à l'intersection du 8e et du 16e arrondissement de Paris (le petit père du capital y fait des scores à 70%), avec une communication visuelle aux petits oignons, en plans réalisés au grand angle avec des cadres avantageux.
Tandis que la droite avec chauffeur, après son brunch dominical, ratonnait une journaliste devant le palais de Tokyo, nous, nous défilions solidaires et dans la bonne humeur de Denfert à La Bastille sans discontinuer durant plus de six heures. Malgré les sensibilités diverses, peu ici s'abstiendront dimanche. Pourvu que le message hurlé et hurlé soit entendu au-delà de nos bataillons de motivés. N'oublions pas mai 2007. Rien n'est joué tant que ce n'est pas voté.
Bottons l'incompétent hors d'une République qui ne le mérite pas. Ennemi des travailleurs, braqueur de notre modèle social, il n'a et n'aura de cesse de repprocher aux autres les conséquences de sa politique désastreuse en branlant du nationalisme, de la peur d'autrui, de la frontière et autres thématiques dont il se moque comme de sa première Rolex. Jamais dans la Ve République un président n'aura dégradé en aussi peu de temps son pays, aussi bien dans son économie que dans ses institutions, dans sa pratique du pouvoir que dans nos vies quotidiennes. Voilà l'unique second souffle promis pour son prochain quinquennat: définitivement dédouaner les gens de mal penser et une fois encore pourrir ce terrain qu'il méprise tant.
Répétons-le. La vraie leçon du 1er tour n'est pas le score du Le Pen, mais bien celui de Sarkozy. Le chasser du palais est le préalable à toute discussion posée sur l'après.
9 comments:
Ton soutien à François Hollande est pour moi un mystère. Fallait que je le dise. C'est pas un reproche. Une question pê si tu veux bien y répondre.
Toujours délicieux de lire vos textes.
J'apprécie ce verbe bien vert qui me rappelle le grand Desproges.
Je partage vos impressions, photos et analyses.
J'ai apprécié votre commentaire mais de grâce cessez de dire "sur Paris" expression à la mode je sais mais totalement impropre. On dit à Paris tout simplement.
J'ai suivi sur twitter votre LT du défilé auquel participait aussi mon fils et je vous remercie de votre témoignage et de toutes vos photos.
Ouais, un coup de pied au cul bien senti ce dimanche !
Il en a de la veine Hollande d'avoir un tel repoussoir en face de lui, parce que sinon, c'était quand même pas gagné...
Mais ça ne l'empêchera pas sans doute de parader et de parler de vote d'adhésion massif.
Bon, je vous quitte, faut que j'aille acheter de la vaseline.
Dernier sondage FH 53, NS 47...
Si FH n'est pas très très très bon dans le débat, il a perdu.
On est mal...
Ouf ! Finalement FH ne s'en est pas mal sorti !
On connaissait la brasserie Le Fouquet's.
Hier, nous avons appris que le président de la République fréquentait aussi l'hôtel Bristol.
Chose étonnante : le président de la République a nié avoir reçu ces amis riches à l'hôtel Bristol.
Jeudi 3 mai 2012 :
Réunions de donateurs : l'amnésie de M. Sarkozy.
Parmi les nombreux moments de tension entre les deux candidats, lors du débat radiotélévisé, mercredi 2 mai, cet échange, qui portait au départ sur le style de présidence. François Hollande critiquait le "clanisme" de la présidence Sarkozy. Et le candidat socialiste de demander : "Avez-vous reçu les parlementaires de la majorité à l'Elysée ?"
"Non", répond M. Sarkozy, avant de convenir que c'est arrivé, mais en ajoutant : "Il y avait aussi des centristes."
M. Hollande poursuit : "Jamais vous n'êtes allé à l'hôtel Bristol avec M. Woerth pour collecter des fonds ?" Et Sarkozy de répondre, catégorique : "Non !"
L'affirmation est pourtant facile à démentir : elle a fait l'objet de plusieurs articles de presse, et même de reportages vidéo.
Ainsi, en 2009, iTélé consacre un reportage à ces réunions de donateurs, visible ci-dessous :
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/02/reunions-de-donateurs-l-amnesie-de-sarkozy_1694463_1471069.html
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