Il parait qu'elle a déjà un an. Si la crise était une émission de télé, ce ne serait déjà plus de l'information mais un bêtisier.
"- Encore six mois et ce sera comme si elle n'avait jamais existé" déclarait ragaillardi un trader trépané l'autre soir à la télé.
Que retenir de cette péripétie des puissants colmatée par les états poltrons ?
La principale différence entre la crise de 1929 et celle de 2009 est dans la nature des cadavres éclatés sur le bitume. En 29, les banquiers sautaient par la fenêtre, aujourd'hui ce sont les salariés.
Tandis que la grande finance accentuait son pouvoir de nuisance[1], toi la basse besogne nommée travailleur de base poursuivait ta rétrogradation sociale vers le statut de matériel de bureau.
Interchangeable et transférable, en remodelage permanent, corvéable ou sous-corvéable, pressé et contrit, décrété mobile, peinant souvent à définir ce à quoi tu sers vraiment et encore moins ce à quoi tu serviras demain, mis en compétition avec ceux avec qui tu devrais faire bloc, pion d'intenables impératifs, blâmé à la moindre baisse de régime, chacune de tes bonnes performances devenant au contraire le seuil minimum à atteindre le mois d'après, conditionné à faire corps avec ce fameux esprit d'entreprise qui, à la moindre déconvenue, te dégagera d'un coup de pied au cul :
Salarié d'aujourd'hui, tu es déjà le dindon du monde de demain.
Et le plus beau c'est que par mimétisme environnemental, publicitaire et familial, n'ayant d'autre représentation mentale de l'épanouissement personnel, tu as signé pour cela.
Plein de ce bon sens excluant de l'équation le vivant, ton employeur martèle : Tu es dans un monde compétitif où il faut sans cesse se dépasser, se restructurer. L'entreprise est un organisme insensible, il a besoin d'exécutants. Si cela implique de te démonter, de te transformer, de te vider de toute substance humaine bref de te tuer, cela sera fait. Tel l'a dit Dassault à la recherche des temps nouveaux du Medef : Si elle veut survivre (comprendre croître et croître encore) l’entreprise doit ro-bo-ti-ser.
C'est toi qui t'y colles et comme malgré tout il te reste du temps libre et des bouts de cerveaux, tu ne le vis pas toujours bien. Comme je te comprends.
Aujourd'hui, les médias s'intéressent à tes conditions de travail. T'emballe pas ça ne va pas durer. Tu dois cette une à la renommée d'une enseigne victime d'une épidémie de suicides, une ex-entreprise publique devenue le prototype parfait de l'ultra-libéralisme débridé et des cataclysmes salariaux qu'il entraîne. Les suicidés de France Telecom sont les victimes les plus spectaculaires de la grippe salariale française dont tu es victime depuis un paquet de temps, l'incubation datant de bien avant la crise.
Exemple glané ce matin dans les rues de Paris la populaire : Florence, vendeuse de 19 ans fraîchement engagée en CDI (la chanceuse) dans un magasin de chaîne de prêt à porter. Dans l'entretien suivant sa lettre de motivation, il est clairement fait état que son métier en contient sept :
Vendeuse, manutentionnaire, femme de ménage, étalagiste, merchandiser, caissière, retoucheuse. Salaire 1000 euros net. Malgré l'insulte faite au prolo, elle fonce joyeuse.
Après l'euphorie de l'embauche viendra le temps des premiers compromis avec la morale puis celui du mutisme face aux injustices (surtout quand ça touche les autres) puis, parallèlement aux traites à rembourser (car le salarié est souvent aussi un endetté), notre polyvalente à mini-salaire entrera dans le long tunnel de la résignation.. La terreur de perdre son emploi atteindra son zénith vers la quarantaine si toutefois elle n'est déjà pas déclarée obsolète d'ici là par quelque nouveau manager régional voulant marquer son territoire. Et encore, ça c'est la version happy days sous condition qu'elle ait bénéficié d'une vague progression, d'un conjoint lui aussi salarié et qu'elle dispose d'un peu de confort en rentrant chez elle le soir devant un diner presque parfait.
Tu l'auras compris : Face aux funestes conséquences de cette logique du rendement qui grignote l'organigramme de l'intérimaire au cadre, ce n'est pas la méchante entreprise que j’ai envie d’engueuler aujourd’hui. Via quelques kapos un peu mieux payés, elle fait ce qu'elle à faire : Du chiffre, du chiffre, du chiffre et de la marge. Quitte à t'écraser.
Si tu ne dis rien, ne compte par sur elle, pas plus que sur ton présent gouvernement pour stopper l'hécatombe. Suicide, M6, déprime ou lexomyl, tant que tu retournes contre toi cette violence que tu devrais cracher à ceux qui te maintiennent dans la fange, au lieu de te battre en interne pour améliorer ce salariat, pour l'obtention d'une fonction identifiable avec un salaire décent, n'espère pas que l'entreprise s'émeuve de ton sort et ce, même si des bataillons de désœuvrés dans ton genre s'hara-kirisent dans le bureau du dirlo ou se tranchent la carotide sur le paper-board.
Déjà que tu ne représentes pas grand chose de ton vivant, imagine ce que tu deviens aux yeux de l'entreprise une fois décédé. Tu es un litige classé, un peu de travail pour les consultants, au mieux un poste à remplacer. Au pire, en cas de mauvaise publicité, tu seras une opération de com' à mettre en place pour ne pas dégoûter, le temps qu'elle oublie, la clientèle elle même composée d'autres salariés dissipant leurs angoisses dans l'achat compulsif d'objets et de services.
Ta suppression volontaire fera partie du taux de perte des collaborateurs, classé catégorie : "Pas apte au corporate".
De ton vivant, hors prise records de barbituriques et shopping hystérique, il y a peu de preuves audibles de ton malheur.
A l'intérieur de cette entreprise qui t'appréhende comme elle le ferait d'un taille crayon, ne se vérifie jour après jour que ton silence. Tu as perdu l'habitude de dire non à ce qui vient d'en haut, tu as perdu l'habitude de communiquer avec ceux d’à côté pourtant enfermés en secret dans la même chambre des tortures. Parfois même, tu préfères tromper ton malheur en écrasant ceux moins bien placés dans l'échelle de responsabilités. Face au supérieur, tu joues de plus en plus mal la comédie préfabriquée du bonheur. En cas de tension, tu éclates en pleurs face au sous-chef au lieu de lui tenir tête, réservant tes regrets pour des potes salariés dans la même situation que toi que tu abreuves de textos histoire de vos excuser réciproquement vos énièmes lâchetés.
Une fois la tâche achevée (de ce que j'en capte, certains s'emmerdent quand même copieusement au boulot), tu cherches du réconfort sur internet (non, non ne mens pas mes statistiques le prouvent).
Quel gâchis. c'est d'autant plus con qu'il ne faudrait pas grand chose pour ton bonheur : Juste un peu de sens à ce que tu fais, un peu plus d'argent aussi. Rien que l'entreprise ne puisse te donner en échange de ce travail pour lequel tu donnes jusqu'à ta vie.
Salarié, tu es un drôle de type. Lorsque l'on te bouscule dans le RER au retour de la corvée où lorsque qu'on te pique ta place de parking au supermarché, tu n'es pourtant pas le dernier pour gueuler ! Au boulot, c'est une autre histoire.
Si seulement tu oubliais ta peur, tu pourrais être salarié ET patron de ta vie.
Rappelle-toi que c'est toi l'humain, que sans toi l'entreprise n'est rien.
C'est à elle de s'adapter à tes réalités et non l'inverse.
[1] appears courtesy of Grand François.
Update 18.09.09 : video "les salariés de la peur"
"- Encore six mois et ce sera comme si elle n'avait jamais existé" déclarait ragaillardi un trader trépané l'autre soir à la télé.
Que retenir de cette péripétie des puissants colmatée par les états poltrons ?
La principale différence entre la crise de 1929 et celle de 2009 est dans la nature des cadavres éclatés sur le bitume. En 29, les banquiers sautaient par la fenêtre, aujourd'hui ce sont les salariés.
Tandis que la grande finance accentuait son pouvoir de nuisance[1], toi la basse besogne nommée travailleur de base poursuivait ta rétrogradation sociale vers le statut de matériel de bureau.
Interchangeable et transférable, en remodelage permanent, corvéable ou sous-corvéable, pressé et contrit, décrété mobile, peinant souvent à définir ce à quoi tu sers vraiment et encore moins ce à quoi tu serviras demain, mis en compétition avec ceux avec qui tu devrais faire bloc, pion d'intenables impératifs, blâmé à la moindre baisse de régime, chacune de tes bonnes performances devenant au contraire le seuil minimum à atteindre le mois d'après, conditionné à faire corps avec ce fameux esprit d'entreprise qui, à la moindre déconvenue, te dégagera d'un coup de pied au cul :
Salarié d'aujourd'hui, tu es déjà le dindon du monde de demain.
Et le plus beau c'est que par mimétisme environnemental, publicitaire et familial, n'ayant d'autre représentation mentale de l'épanouissement personnel, tu as signé pour cela.
Plein de ce bon sens excluant de l'équation le vivant, ton employeur martèle : Tu es dans un monde compétitif où il faut sans cesse se dépasser, se restructurer. L'entreprise est un organisme insensible, il a besoin d'exécutants. Si cela implique de te démonter, de te transformer, de te vider de toute substance humaine bref de te tuer, cela sera fait. Tel l'a dit Dassault à la recherche des temps nouveaux du Medef : Si elle veut survivre (comprendre croître et croître encore) l’entreprise doit ro-bo-ti-ser.
C'est toi qui t'y colles et comme malgré tout il te reste du temps libre et des bouts de cerveaux, tu ne le vis pas toujours bien. Comme je te comprends.
Aujourd'hui, les médias s'intéressent à tes conditions de travail. T'emballe pas ça ne va pas durer. Tu dois cette une à la renommée d'une enseigne victime d'une épidémie de suicides, une ex-entreprise publique devenue le prototype parfait de l'ultra-libéralisme débridé et des cataclysmes salariaux qu'il entraîne. Les suicidés de France Telecom sont les victimes les plus spectaculaires de la grippe salariale française dont tu es victime depuis un paquet de temps, l'incubation datant de bien avant la crise.
Exemple glané ce matin dans les rues de Paris la populaire : Florence, vendeuse de 19 ans fraîchement engagée en CDI (la chanceuse) dans un magasin de chaîne de prêt à porter. Dans l'entretien suivant sa lettre de motivation, il est clairement fait état que son métier en contient sept :
Vendeuse, manutentionnaire, femme de ménage, étalagiste, merchandiser, caissière, retoucheuse. Salaire 1000 euros net. Malgré l'insulte faite au prolo, elle fonce joyeuse.
Après l'euphorie de l'embauche viendra le temps des premiers compromis avec la morale puis celui du mutisme face aux injustices (surtout quand ça touche les autres) puis, parallèlement aux traites à rembourser (car le salarié est souvent aussi un endetté), notre polyvalente à mini-salaire entrera dans le long tunnel de la résignation.. La terreur de perdre son emploi atteindra son zénith vers la quarantaine si toutefois elle n'est déjà pas déclarée obsolète d'ici là par quelque nouveau manager régional voulant marquer son territoire. Et encore, ça c'est la version happy days sous condition qu'elle ait bénéficié d'une vague progression, d'un conjoint lui aussi salarié et qu'elle dispose d'un peu de confort en rentrant chez elle le soir devant un diner presque parfait.
Tu l'auras compris : Face aux funestes conséquences de cette logique du rendement qui grignote l'organigramme de l'intérimaire au cadre, ce n'est pas la méchante entreprise que j’ai envie d’engueuler aujourd’hui. Via quelques kapos un peu mieux payés, elle fait ce qu'elle à faire : Du chiffre, du chiffre, du chiffre et de la marge. Quitte à t'écraser.
Si tu ne dis rien, ne compte par sur elle, pas plus que sur ton présent gouvernement pour stopper l'hécatombe. Suicide, M6, déprime ou lexomyl, tant que tu retournes contre toi cette violence que tu devrais cracher à ceux qui te maintiennent dans la fange, au lieu de te battre en interne pour améliorer ce salariat, pour l'obtention d'une fonction identifiable avec un salaire décent, n'espère pas que l'entreprise s'émeuve de ton sort et ce, même si des bataillons de désœuvrés dans ton genre s'hara-kirisent dans le bureau du dirlo ou se tranchent la carotide sur le paper-board.
Déjà que tu ne représentes pas grand chose de ton vivant, imagine ce que tu deviens aux yeux de l'entreprise une fois décédé. Tu es un litige classé, un peu de travail pour les consultants, au mieux un poste à remplacer. Au pire, en cas de mauvaise publicité, tu seras une opération de com' à mettre en place pour ne pas dégoûter, le temps qu'elle oublie, la clientèle elle même composée d'autres salariés dissipant leurs angoisses dans l'achat compulsif d'objets et de services.
Ta suppression volontaire fera partie du taux de perte des collaborateurs, classé catégorie : "Pas apte au corporate".
De ton vivant, hors prise records de barbituriques et shopping hystérique, il y a peu de preuves audibles de ton malheur.
A l'intérieur de cette entreprise qui t'appréhende comme elle le ferait d'un taille crayon, ne se vérifie jour après jour que ton silence. Tu as perdu l'habitude de dire non à ce qui vient d'en haut, tu as perdu l'habitude de communiquer avec ceux d’à côté pourtant enfermés en secret dans la même chambre des tortures. Parfois même, tu préfères tromper ton malheur en écrasant ceux moins bien placés dans l'échelle de responsabilités. Face au supérieur, tu joues de plus en plus mal la comédie préfabriquée du bonheur. En cas de tension, tu éclates en pleurs face au sous-chef au lieu de lui tenir tête, réservant tes regrets pour des potes salariés dans la même situation que toi que tu abreuves de textos histoire de vos excuser réciproquement vos énièmes lâchetés.
Une fois la tâche achevée (de ce que j'en capte, certains s'emmerdent quand même copieusement au boulot), tu cherches du réconfort sur internet (non, non ne mens pas mes statistiques le prouvent).
Quel gâchis. c'est d'autant plus con qu'il ne faudrait pas grand chose pour ton bonheur : Juste un peu de sens à ce que tu fais, un peu plus d'argent aussi. Rien que l'entreprise ne puisse te donner en échange de ce travail pour lequel tu donnes jusqu'à ta vie.
Salarié, tu es un drôle de type. Lorsque l'on te bouscule dans le RER au retour de la corvée où lorsque qu'on te pique ta place de parking au supermarché, tu n'es pourtant pas le dernier pour gueuler ! Au boulot, c'est une autre histoire.
Si seulement tu oubliais ta peur, tu pourrais être salarié ET patron de ta vie.
Rappelle-toi que c'est toi l'humain, que sans toi l'entreprise n'est rien.
C'est à elle de s'adapter à tes réalités et non l'inverse.
[1] appears courtesy of Grand François.
Update 18.09.09 : video "les salariés de la peur"
22 comments:
Ce texte me rappelle le discours sur la servitude volontaire de La Boetie. Malheureusement la solution (qui serait la désobeissance civile) n'est pas facile à mettre en oeuvre quand on a une famille à nourrir !!!
bon texte.
Nous sommes payés à ne rien ETRE...
A ce propos, Yves Cochet est très très intéressant :
http://www.dailymotion.com/swf/xaddhd_yves-cochet-la-crise-naura-pas-de-f_news
@Anonyme
Par le sinistre
Et oui, ce sont des esclaves.
J'en parlais avec un cadre de carrefour.
Sache que une boite préférera toujours engager un blanc, hétéro et donc chargé de famille, avec un lourd cédit sur le dos.
Pourquoi ? parce qu'il fermera sa gueule, contrairement à un mec ou une fille qui n'a pas tout ça, et qui donc na pas grand chose à perdre.
Oui, on se dit que ca ne peut pas empirer et finalement il suffit d'attendre un peu pour voir que l'on continue a s'enfoncer toujours un peu plus.
A se demander si, en lieu et place d'un coq, comme représentation des français on ne devrait pas mettre une poule...
Oui, je sais que c'est facile de déblatérer quand on à personne à charge, pas de dettes, aucune "responsabilités" et là je ne parle pas de moi mais de Seb (enfin, pour le très peu que je sais de lui)
Contrairement à certains commentateurs, je lui tire mon chapeau. Ce serait tellement simple. Suffit de tire NON ou STOP.
Mais bon pour ça il faudrait être déjà moins lâche et avoir un peu plus confiance en son prochain. Ce doit être pour ces raisons que depuis pas mal d'années on nous apprend exactement le contraire: l'individualisme à outrance.
L'autre c'est un voleur/violeur/bruleur de voiture/terroriste/anarcho-je-sais-plus-quoi-inventer/Racaille/mangeur d'enfant etc.
Tout cela pour dire que le fond est encore loin très loin en dessous et que d'ici à atteindre le niveau de l'inde, par exemple, au niveau du droit du travail, nos dirigeant on encore de la marge.
Et si je suis si peu optimiste c'est que je me connais ainsi que le reste du troupeau dans lequel je me trouve et on se dirige tous vers l'abattage sans piper mot.
Un truc que je me demande. Vous avez tous entendus les histoires de ces suicidés qui tuent Femme/mai et/ou enfant avant de se coller une balle ?
Alors voila, question à 100.000(ou à un salaire de trader): Combien de suicidés aurait toléré, FT sans rien faire, si ceux-ci avait emportés, avec eux, quelques dirigeants au lieu de se foutre en l'air tout seul ?
Si au lieu de se la jouer sepoku il avait fait une boucherie lors de la réunion ?
Hein ? Oui il ne faut pas souhaiter le malheur des autres... Mais ca c'est ce que l'on nous dis alors que ce n'est pas ce qu'ils font. Nos malheurs, que l'on crève ou pas, ils s'en foutent mais d'une force...
bla bla bla le libéralisme cé pa bien.
Seb Musset: a l'avant garde du train de retard.
Tellement vrai. Vous avez parfaitement su capté le drame du monde du travail d'aujourd'hui.
" Aux vertus que l'on exige d'un domestique, connait-on beaucoup de maîtres qui seraient dignes d'être valets ? "
(Beaumarchais)
on nous dit qu'il faut travailler pour vivre... mais nous en sommes au "vivre pour travailler" et/ou au "travailler pour mourir".
Et tant que l'économie sera prioritaire sur l'humain...
Mais voici que l'on nous dit que le bonheur doit être un critère à prendre en compte... poudre aux yeux, bien sûr, mais... idée jusque là taboue et qu'on exprime enfin... et qui finira peut-être par s'inscrire dans le mental des esclaves modernes
Excellent article ! Avant de penser à la désobéissance civile ou autres, commençons par le commencement, c'est à dire : cesser d'avoir peur de son patron (refuser, par exemple les heures supplémentaires non payées), cesser de s'endetter pour des conneries etc etc. On pourrait multiplier à l'infini les "petites choses" Certains commencent à le faire, j'en connais et ils ont charge d'âmes... Et puis, pourquoi ne pas RÉSISTER en militant. Je ne citerai pas de groupes n'aimant pas le prosélytisme. Il y a de quoi faire !
Un découvreur du blog
"cesser d'avoir peur de son patron".
Oui j'ai peur.
Tous les jours en me levant, en me rasant, en buvant mon café, en vacances, le week-end, ...
J'ai besoin de regarder cette stupide télé pour abaisser mon niveau de stress.
Pour éloigner mes pensées d'autre chose que mon travail.
Mon recours à l'alcool pour décompresser est fréquent, consommée seul, mais sans jamais prendre le volant.
C'est la peur au ventre que je me lève et pars au boulot.
Pas tous les jours mais presque.
Parfois avec ce besoin de tousser qui me donne envie de vomir, sans cause apparente.
Parfois aussi avec des phases de pré-déconnexion avec la réalité.
Un mélange de crise de panique, de paranoïa, et de dé-corporation lorsque je débute mon trajet en voiture.
Arrivé au Taf, paradoxalement, les premières heures me décontractent.
Les suivantes me saturent.
Ce n'est pas si facile d'apprendre à combattre le stress.
Et encore moins son ou ses Boss.
Si vous avez un moyen miracle, je suis preneur.
Hé bien disons qu'il n'existe pas de solution miracle à ton problème car la solution elle est en toi.
Affrontée ses peurs et ses choix sont les seules choses qui te permettront de t'en sortir. C'est le cas pour tout le monde. Remet déjà en question ta façons d'approcher la vie et ton boulot.
Peut être devrais tu commencer par changer. boulots, ton mode de vie et de surconsommation ?
J'en profite au passage pour dire que être chargé de famille n'est pas une excuse bien au contraire c'est le premier frein que l'on a su nous imposer la peur de ne pas être dans le moule et donc que l'on soit rejeter.
Ben !! rejetons une partie de ce système pour en développer un autre. Cela commence déjà à se faire dans les campagnes. Certes on ne peux malheureusement pas encore tout refuser. Car on vis dans une société qui essaye de nous enfermer de plus en plus. Voir de nous tirer de plus en plus vers le bas. Y a qu'à voir je viens de découvrir que depuis 2007 la CPAM peux te demander des justificatifs via fiche de paye des droits de cotisation tous les ans car ceux ci ne sont maintenant accordé que pour une durée de 12 mois maximum à laquelle dans leur bonne générosité peut s'ajouter un maintien de droit de 12 mois.
Donc une fois de plus on va t'obliger à travailler quotidiennement pour que tu puisses avoir droit d'exister dans cette société. On pourrais disserter des heures sur ses sujet là. Je pense maintenant qu'il est plutôt tant de passer au actes. Modifions notre façons de vie au quotidien, arrêtons la surconsommations, éveillons notre consciences en arrêtant de nous lobotomiser avec la télé.... (la liste serait long lol !) Regroupons nous autour de repas festif (comme cela a déjà été organiser par GF et Seb) pour échanger, apprendre à se connaitre et voir ce que l'on peux faire ensemble.
Je vais m'arrêter là car je pourrais en écrire des tonnes lol !!
J'ai tendance à être très bavard sur les sujets qui me tiennes à cœur.
Un ami de 30 ans :-)
Vas-y Seb, tu es dans le vrai.
Nos chaînes les plus lourdes sont celles que nous nous sommes forgées.
@ Anonyme qui écrit " cesser d'avoir peur de son patron, cesser de s'endetter pour des conneries "
Dans la grande distribution, les horaires sont flexibles depuis 10 ans.
Qui te parle d'heures-sup ?? Le planning est fait toutes les semaines, pour boucher les trous.
Celui ou celle qui n'est pas d'accord, il dégage.
Et il va bosser chez le concurrent où c'est pareil.
Quand aux gens qui s'endettent pour des "conneries", c'est un peu facile de les prendre pour des cons, non ?
Mais me diras-tu : "La solution elle est en toi".
C'est vrai ça, je n'y avais jamais pensé ! :-o
Pas d'accord. La solution elle est en NOUS. Nuance.
extrait d'un article du monde diplo: "Travailler tue"
De gré ou de force… les restructurations, chez France Telecom, sont menées tambour battant : 22 000 suppressions en trois ans et des suicides en cascade – vingt-trois en dix huit mois. « Un phénomène de contagion », a expliqué le président-directeur général du groupe, Didier Lombard, droit dans ses bottes. Pas un mot de regret. Et ce ne sont pas les agitations verbales de M . Xavier Darcos qui changeront les objectifs du groupe privatisé par la grâce de la majorité parlementaire.
France Telecom n’est pas le seul à pratiquer ces politiques inhumaines qui font craquer les salariés, les rendent malades – au sens propre du terme – les poussent à prendre la porte ou même à attenter à leurs jours. Renault, EDF, de grandes banques ont été également sous le feu de l’actualité pour cause de suicides en chaîne, les salariés ne pouvant répondre aux objectifs fixés autoritairement par des managers les yeux rivés sur la courbe des profits. Il est vrai que Mme Parisot, présidente du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) a trouvé une explication, la réduction du temps de travail (RTT). « Je suis persuadée, a-t-elle expliqué, que les 35 heures ont eu aussi un rôle dans l’aggravation de la pression ces dernières années. » Epidémie (comme la grippe H1N1), RTT… le patronat refuse de remettre en cause ses choix économiques et de management. Pourtant le stress au travail est devenu l’une des causes majeures de maladie. Et si l’on parle régulièrement des drames dans les grandes entreprises où les syndicats sont actifs, ils ne sont pas moins nombreux dans les petites et moyennes entreprises où les salariés se retrouvent souvent seuls.
(...)
La création d'un biotope propice aux Chômeurs Heureux pourrait améliorer la condition des travailleurs : Leur peur de se retrouver au chômage diminuerait, en même temps que le courage de dire non pourrait plus librement s'exprimer. Un jour peut-être, le rapport de forces serait à nouveau retourné au profit des salariés : "Quoi? Vous prétendez contrôler si je suis vraiment malade ou non? Si c'est comme ça, je préfère encore être Chômeur Heureux!"
Le travail est une question de survie. On ne peut qu'être d'accord avec cet avis. Voici ce qu'en écrit des USA Bob Black : "Le travail est un meurtre en série, un génocide. Le travail tuera, directement ou indirectement, tous ceux qui lisent ces lignes. Dans ce pays, le travail fait chaque année entre 14000 et 25000 morts, plus de deux millions d'handicapés. 20 à 25 millions de blessés. Et encore, ce chiffre ne prend-il pas en compte le demi-million de maladies professionnelles. Il ne gratte que la superficie. Ce que les statistiques ne montrent pas, ce sont tous les gens dont la durée de vie sera raccourcie par le travail. C'est bien ce qui s'appelle du meurtre! Pensez à tous ces toubibs qui crèvent à 50 ans, pensez à tous les "workaholics"! Et même si vous ne mourrez pas pendant votre travail, vous pourrez mourir en vous rendant au travail, ou en en revenant, ou en en cherchant, ou en cherchant à ne plus y penser. Naturellement, il ne faut pas oublier de compter les victimes de la pollution, de l'alcoolisme et de la consommation de drogue liées au travail. Là, on atteint un nombre de victimes multiplié par 6, seulement pour pouvoir vendre des big macs et des cadillacs aux survivants!"
Le bottier ou l'ébéniste étaient fiers de leur art. Et naguère encore, les travailleurs des chantiers navals écrasaient une larme au coin de l'oeil en voyant partir au loin le navire qu'ils avaient construits. Mais ce sentiment d'être utile à la communauté a disparu de 95% des jobs. Le secteurs des "services" n'emploie que des domestiques et des appendices d'ordinateurs qui n'ont aucune raison d'être fiers. Du vigile au technicien des systèmes d'alarme, une foule de chiens de garde ne sont payés que pour surveiller que l'on paye ce qui sans eux pourrait être gratuit. Et même un médecin n'est plus en vérité qu'un représentant de commerce des trusts pharmaceutiques. Qui peut encore se dire utile aux autres? La question n'est plus : à quoi ça sert, mais : combien ça rapporte. Le seul but de chaque travail particulier est d'augmenter les bénéfices de l'entreprise, et de même le seul rapport du travailleur à son travail est son salaire.
(...)
ET QU’EST-CE QUE VOUS FAITES DANS, ET DE VOTRE VIE ?
LE MANIFESTE DES CHÔMEURS HEUREUX
http://cequilfautdetruire.ouvaton.org/imprimersans.php3?id_article=402&nom_site=CQFD,%20journal%20de%20critique%20sociale&url_site=%3Ca%20href=
.
" L'homme n'est pas fait pour travailler. La preuve c'est que ça le fatigue "
(Tristan Bernard)
D'après ce que je vis et ce que je vois dans mon travail, j'ai le sentiment que les salariés n'ont plus envie de se "réapproprier" l'entreprise.
Il y a un dégoût du travail, qui se traduit par un dégoût de la vie.
Il fût un temps où on aurait pu dire "non", mais j'ai l'impression qu'on nous a vidé la tête.
Pas forcément en terme de pénibilité physique, mais de tension permanente psychologique.
C'est le flux tendu permanent, la crainte permanente de la rupture.
Qui produit ce stress et ce dégoût, qui ne laisse finalement pas d'alternative.
Qui a envie de se réapproprier quelque chose qui n'est vécu que comme pouvant générer ce stress, qui est devenu le moteur économique.
Ceux qui n'ont pas connu ça avant ne savent pas y résister.
Ceux qui l'ont toujours connu somatisent et se préparent des maladies.
"Non" pourquoi ? Quand on n'a jamais connu d'alternative, quand aucune alternative aujourd'hui n'est présentée comme crédible
(c'est le désagrément de la Pensée Unique).
Ces suicides n'auront rien servi, même si au bout du 23 ou 28ème, je ne sais plus, dans 3 mois ou un an, tout le monde les aura oublié. Pourquoi ces gens sont ils passés à l'acte, fort probable que c'était des fonctionnaires dû à leur âge, genre profil lâche et surtout trop con comme un tas de personnes en France qui appliquent le principe de lèche ou baisse ton froc.( genre bobo ou neuneu ou bien tout le monde est beau et tout le monde est gentil, faudrai changer planète et de chaîne genre M6 car çà vient de grave de croire Disneyland et père NOEL )
Si ils étaient un peu plus intelligents et surtout courageux, la méthode la plus efficace c'est de cibler des responsables ( les vrais, pas les trous du cul de chef )sans aucun avertissement et le tout dans une totale discretion ( c'est à dire sans se faire prendre ou de se faire tauper et aucun cas à le raconter ses intentions ou ses faits, c'est là où les gens ont un problème à comprendre que les règles du jeu ont changé que le père noel n'existe plus et qu'il faut admettre la réalité en face d'un système déshumanisant, il y a un sacré décalage à combler ) c'est soit abattre une ou plusieurs par fusil ou bien du plastic sous la bagnolle en continuant sans rien dire jusqu'à ce qu'ils comprennent. Croyez en appliquant cette méthode vous allez être très surpris de l'éfficacité. Ce raisonnement que j'écris n'est pas au fond de moi même, elle est une logique des faits observés et que de toute manière va fort probablement se produire, çà saute aux yeux même les syndicats ont compris le suicide ne mène à rien. Ma question aux lecteurs que pensez vous de mon analyse.
Je ne sens pas concerné, si je puis dire, car je bosse dans une boîte humaine, pragmatique et flexible dans le bon sens du terme, donc j'estime d'avoir de la chance de bien tomber même si çà paie un peu moins de ce je fais.
l'amok plutôt que le Seppuku ?
bonjour Sébastien,
je ne sais pas si tu connais ce blog.. mais je pense que cela pourrait être source d'inspiration sur le malaise actuel de notre socitété:
http://www.jovanovic.com/blog.htm
bonne continuation
Enregistrer un commentaire