Journée sans eau à crapahuter d’un blockhaus à l’autre, les pieds dans la boue. Je me moque de Verdun et de la grandeur de ses combats. Je marche sur les os en craignant les reste d’obus. Verdun, encore un grand pas dans l’humanité, et du pied gauche ça porte-bonheur. Je m’enfonce sous terre, évitant les chauves souris et les épis de de fer. De bien belles images parfois. Alors qu’ils découvrent un graffiti à la gloire de La France, gravé sur pierre quelques heures avant la mort de son auteur trucidé sous les baïonnettes allemandes, les deux jeunes pères de famille, sont au bord des larmes.
L’homme, une tension alternative entre barbarie et niaiserie qui me pousse à affirmer que toute connerie, même la plus fortuite, est criminelle.
Bientôt cent ans, la végétation reprend le dessus, la mort s’oublie. Nous nous enfonçons dans la forêt des environs jusqu’au village nègre, nom de code du Camp Marguerre, retraite allemande durant les combats. Les bâtiments sont dévorés par les branchages, rongés par l’humidité permanente de la petite Amazonie. Nous restons plus d’une heure à filmer, le temps que le soleil disparaisse. L’âme a quitté les lieux depuis longtemps, seul tient, vivace, l’imaginaire de nos nostalgiques de La grande guerre. Le souvenir ne tient à rien d’autre. Dans cent ans, fera t-on un film sur nous ? Lira t-on ces lignes ?
Le soir, je rentre à l’hôtel et bois deux bières d’affilé avant de m’enfiler un rôti de biche dans un bistrôt du centre de Verdun by night en Octobre.
L’homme, une tension alternative entre barbarie et niaiserie qui me pousse à affirmer que toute connerie, même la plus fortuite, est criminelle.
Je m’enfonce péniblement dans le gros intestin souterrain du Fort de Vaux à l’abandon. Boyaux effondrés sur la gauche, puits sans fond sur ma droite, chauves souris à hauteur du nez, tiques aux pieds, complète obscurité et une humidité à couper au couteau vaporisée de gaz moutarde dillué, je n’en finis pas de descendre avec mon bardas numérique de raides escaliers aux marches de bois vermoulu. Il ne manque que la guerre pour que ce soit définitivement dangereux. Je suis un des premiers à voir ces lieux secrets en cent ans, un des derniers aussi tant l’endroit ignoré ne demande qu’à s’ébouler pour de bon.
Au fond de l’oubli, à trente mètres sous terre, une inscription : Francis Peroche 21 / 3 / 1916.
Bientôt cent ans, la végétation reprend le dessus, la mort s’oublie. Nous nous enfonçons dans la forêt des environs jusqu’au village nègre, nom de code du Camp Marguerre, retraite allemande durant les combats. Les bâtiments sont dévorés par les branchages, rongés par l’humidité permanente de la petite Amazonie. Nous restons plus d’une heure à filmer, le temps que le soleil disparaisse. L’âme a quitté les lieux depuis longtemps, seul tient, vivace, l’imaginaire de nos nostalgiques de La grande guerre. Le souvenir ne tient à rien d’autre. Dans cent ans, fera t-on un film sur nous ? Lira t-on ces lignes ?
0 comments:
Enregistrer un commentaire