9 mai 2009

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Opportunités de crise et mépris des salariés

1 / Opportunités de crise : Retour en vidéo sur la gestion des stocks humains qu'offre le concept de "crise" et la légitimité pour le salarié piétiné, de se faire entendre et de radicaliser son combat sans se laisser endormir par les discours moralisateurs qui veulent faire de la victime un criminel.


2 / Normalisation du mépris des salariés : Double malheur du salarié-consommateur. D'un côté, il accepte d'être mal payé (donc selon ce culte de l'argent au centre des considérations : d'être méprisé). De l'autre, il est attristé de ne pas pouvoir dépenser selon la cadence de l'évangile publicitaire, pour ces choses (tas de parpaings ou bouts de plastiques) qu'il continue à survaloriser.

22 comments:

Vincent a dit…

Bonjour seb,

Est-il possible que vous présentiez un peu plus en détail ne système alternatif auquel vous faites allusion dans la deuxième vidéo ? Je suis moi-même dans la catégorie "jeune bientôt exploité" (j'ai 18 ans) et j'ai également essayé de penser un système alternatif. Quand j'en fais part à mes amis, on se moque ouvertement de moi, admettant que j'ai raison mais que c'est purement utopiste.

Comment faire entrer dans les esprits que l'ordre (économique) établi est violent et bien sale et qu'une société sans hiérarchie serait plus profitable ? ...

Anonyme a dit…

Mince ! j'avais divagué sur ce thème il y a peu !

http://passiconsommateur.centerblog.net/4-La-Crise-%C2%AE-Marque-deposee

Thoms a dit…

Merci pour ces videos seb, etant un jeune de 20 ans deja vacciné contre l'absurdité du système, cherchant a fuir toujours plus.

Kamil a dit…

@ Vincent
"Comment faire entrer dans les esprits que l'ordre (économique) établi est violent"

Je ne veux pas te désespérer, mais, c'est quasi impossible, car en le faisant tu t'attaques directement au cœur de ce qui rend le système si sale : la lâcheté généralité des gens qui au fond, voient très bien la tartufferie, mais qui par chantage de confort et d'insouciance, continuent à le cautionner ...

Il te reste donc qu'a sauver ta peau avant tout ... Hé oui c'est triste ... En essayant d'être le mouton noir au plus, et a en gros ne jamais faire ce que l'on attend de toi, en te posant systématiquement les deux questions fatidiques :

" A qui ça profite réellement ? Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? ..."

Tu peux bien évidement l'appliquer à tout : travail, consommation, couple, influences littéraires et culturelles (très important aussi, les intellos n'ont pas l'air, mais ils sont aussi devenus -ou on les a rendu- des petits entrepreneurs, qui ont bien assimilé les mécanismes de domination ..)

Voilà, à mon avis, c'est la seule action concrète que tu peux déjà amorcer à ton niveau, pour créer ton alternative .. et puis, tu sais, ce genre d'idées se diffusent dans l'air comme des pandémies, pour peu que tu sois dans un environnement pas trop dupe, ils prendront vite exemple sur toi si tu t y mets ... Tu risques même d'être surpris de découvrir, que certains nouveaux convertis peuvent aller très loin
..

ZapPow a dit…

@ Vincent

Utopie : système que l'on déclare irréalisable avant même de l'avoir testé, soit par manque d'imagination ou d'audace, soit qu'on ne peut, ou ne veut, consentir aux sacrifices qu'il demande.

Les sacrifices ne sont pas nécessairement matériels, mais l'utopie implique souvent que l'être humain change totalement son système de valeurs, de pensée, obstacle généralement insurmontable.

Vincent a dit…

@ZapPow : Changer totalement son système de pensée peut paraître impensable mais on y arrive bien à l'échelle individuelle. Quand je me pose quelques minutes et que je réfléchis à l'absurdité de la situation, j'ai bien envie de trouver un autre système. Je ne vous cache pas que je me suis fortement intéressé au communisme puis à l'anarchisme, mais aussi à des systèmes cautionnés par des penseurs de l'antiquité, repris par des auteurs plus proches de nous, mettant l'argent au dernier plan. J'ai même pensé à une société sans cumul d'argent, origine des inégalités économiques.

Si j'arrive à prendre autant de recul en regardant les vidéos de seb qui sont assez accessibles et de plus en plus concrêtes (on n'est pas dans du désir de philosophe), j'imagine que d'autres peuvent le faire. Certains sont tellement aveuglés qu'ils ne voient même plus qu'ils se font totalement baiser par le système, c'est affolant.

Comment fuir ? Pourquoi fuir ? Est-il réellement impossible de changer les choses ?

Anonyme a dit…

L'avenir, pour les jeunes et les moins jeunes, ce sera :

- pour les qualifiés, 150 Euros par mois en Pologne ou en Roumanie ;

- pour les moins qualifiés, 69 Euros par mois en Inde ;

- pour les rebelles, la matraque et la rééducation mentale...


Comme le disait un dictateur d'Amérique centrale dans les années 80 : "Pour les amis, il y a le fric ; pour les ennemis, il y a le plomb ; pour les indécis... il y a le bâton"


On y arrive, on y arrive... encore un petit effort !


@+, Popov17

ZapPow a dit…

Changer totalement son système de pensée peut paraître impensable mais on y arrive bien à l’échelle individuelle. Oui, mais certains en sont incapables, renâclent devant l’obstacle, et parfois, refusent tout simplement de le considérer.

Petite anecdote pour illustrer le propos. Un chrétien dévot, catholique romain (il a une chapelle personnelle, et un curé vient y dire la messe tous les matins à cinq heures) discute de la réincarnation, la réfutant avec pour argument que la Bible n’en dit pas un mot. Je lui dis qu’il a tort, que l’évangile de Jean y fait allusion, et que la théorie n’est pas réfutée, mais semble même considérée comme normale. Mis au pied du mur, il reste coi, me demande un temps de réflexion.

Une semaine après, j’apprends, par un tiers, qu’il refuse de discuter désormais avec moi, et qu’il refuse d’envisager que la Bible accepte la réincarnation, parce que cela l’obligerait à reconsidérer les fondations mêmes de sa foi, de sa vie . Et ce type était loin d'être un crétin (indépendamment de sa pratique religieuse).

Certaines personnes, nombreuses, sont incapables de bouleverser les fondations de leur vie, même si on leur montre qu'elles sont défectueuses. Elles sont rarement capables de reconnaître cette faiblesse, et souvent promptes à qualifier, avec mépris, d’utopies, les systèmes qui demandent précisément de tels bouleversements.

Anonyme a dit…

oh Seb, arrêtons l'apitoiement et la commisération !!! tu perds ton temps et gache ta santé à mon avis... ces crétins de travailleurs futurs chômeurs sont, et resteront, les alliés du système, ses rouages, ses boulons... des machines humaines. C'est plutôt une bonne nouvelle que la vraie nature de ce système explose finalement à la face des classes moyennes... plus personnes ne peut l'ignorer désormais. Si révolution il y a, elle sera individuelle et progressive, l'affranchissement est un long processus, la liberté est avant tout un état d'esprit dont les valeurs universelles finiront par fédérer naturellement les individus, à chacun dans un premier temps, de l'imposer à son entourage, et dans son quotidien et d'organiser sa vie en fonction, mais cela requiert d'avoir une volonté, des couilles, quelques neurones et une dignité, et c'est bien le problème de la majorité. La première chose que l'éducation nationale nous enseigne est l'obeissance, la victimisation et la soumission (peaufiner autrefois par le service national), conditions indispensables pour ensuite programmer nos cerveaux et faire de nos corps des machines exploitables par l'économie capitaliste et l'industrie. L'enculage généralisé commence à l'école, apprenez à lire et écrire, puis révoltez-vous..... la priorité n'est plus de s'intégrer mais de sortir du système, si possible en un seul morceau, tout en ayant fait le plus de dégats possibles au passage...

emachedé a dit…

Des moutons. Ils leur faut des moutons. D'où l'anéantissement depuis les années 80 de l'Education Nationale, les fameux élèves "citoyens": respectueux de l'environnement, respectueux de la hiérarchie, incapable de penser par eux mêmes, incapable de lire, écrire, compter.Evidemment c'est l'objectif mais d'ici 20 ans, celui-ci sera atteint.
Tout l'argent gagné en supprimant des fonctionnaires, seul utilité, se retrouve dilapidé en gabegies et en magouilles purement privées.
Quant au service public, avec moins de fonctionnaires, et une population qui augmente voire vieillie, il est sur le mauvaise pente.

Un système anglo-saxon à ne pas suivre, qui a pourtant été suivi par des politiciens de droite et parfois de gauche.

Les syndicats? A entendre Bernard Thibault et Chérèque: tous noyautés. Tellement de casseroles (le CE de EDF, UIMM...) qu'ils existent encore juste pour calmer la masse, tel un chien de berger.

Jusqu'à quand?

Seb Musset a dit…

@ Vincent > je crois que Kamil a assez bien résumé. Il n'y a pas de "système" pour combattre le système juste une façon de voir le monde, un "pas de côté". Réduire ses dépenses, réduire ses contraintes, viser l'essentiel, se rapproprier son emploi du temps...Dis-toi que "le système" tel qu'on te le présente n'a de fort et structuré que sa puissance de frappe médiatique et notre soumission dès le plus jeune âge.

A chacun de fructifier le potentiel de reconquête qu'offre cette "crise" des valeurs/.

Pour ce qui est du travail, il est vrai que les 2 vidéos peuvent paraitre contradictoires, la deuxième conseillant de ne jamais se retrouver dans la situation de la première. C'est à l'image du monde qui est à un tournant : Ces deux populations, les "trahis" et les "utopistes", doivent faire front commun, ne pas se laisser marcher sur les pieds mais aussi accepter de se remettre en question individuellement.

à Kamil > si c'est bien toi, mais je pense que oui, la 2e partie arrive. ;)

a emachedé > Dépasser les syndicats ne signifie pas les rejeter mais s'en servir pour une convergence des luttes. D'autant qu'il y a dans la base, nombre de gens bien plus convaincus et déterminés que ceux qui les représentent.

damien a dit…

"Autant qu'un progrès de l'esprit de liberté, il y a à l'origine de la Révolution française des individus de plus en plus seuls face à un Pouvoir de plus en plus fort. Sans paradoxe, on peut dire que la conception d'un gouvernement élu est née de l'impuissance progressive des hommes. À celui qui ne peut plus éviter la tyrannie, il reste encore de choisir son tyran."B.Charbonneau

et à cela on peut rajouter (toujours de Charnonneau):

"Si on veut libérer le peuple de l'influence des médias, il ne suffira pas d'enlever la direction des journaux au grand capital, il faudra que quelques-unes aient le courage de refuser au nom du peuple le stupéfiant que le peuple réclame."Je crois que le stupéfiant c'est répandu bien au delà des médias et qu'on peut le nommer plus globalement: consommation.

La révolution doit se faire par et pour l'individu, avec une prise de conscience. Sans ce changement, impossible de faire évoluer le système globalement. Il faut casser le consommateur, le citoyen même (qui est en soi), pour permettre l'émancipation d'un processus mental conditionné (et conditionnant) que le système nous inocule, et dont il a besoin pour sa propre survivance.
Le grand capital se confond avec l'appareil étatique (qui est plus large que l'État lui-même), pour monopoliser le pouvoir décisionnel, qu'il s'assure de surcroit par la propagande et la force.

Anonyme a dit…

Tout cela ne tient qu'a un mot, que l'on ou as tellement rabacher depuis le petites enfance :

NON !


Moi j'ai 45 ans (déja, rien vu passé)
Avec un pére directeur commercial qui as payer de sa vie il ya un 20 ans, un systéme de l'ascencion social sans fin. et qui c'est fait baiser en beauté par ce qui l'avez mis aux nues.
Une prise de conscience du a l'election du nabot.
Avec un boulot de fonctionnaire, des dettes encore maitrisable, une décroissance sereine et saine de ma vie de consommateur. Des emmerdes plus ou moins grosses comme tout le monde.
J'en conclu que nous vivons un combat quotidien de plus en plus dur, cee plaindre ne sert a rien, bon sa soulage sur le coup, mais on stagne. Ruer dans les branquards, c'est pas mieux ont fini au trou. Il faut la jouer de plus en plus fine a chaque instant, ne pas baisser la garde, et surtout il faut comprendre que nous avons les armes pour nous défendre. Ils faut lire, lire, partager les connaissances, jeter sa TV et la premiére chose a faire.
Il faut ce désintoxiquer du systéme. Ce maitrisé soit meme d'abord et l'on maitrise ce qui nous entourent.

froeze a dit…

Bonjour seb , je suis hors sujet , désolé , mais quelle est cette belle musique au piano ? j'ai beaucoup aimé tes deux livres ...

Seb Musset a dit…

@ froeze > Le morceau est "Quiet time" tiré du dernier album d'Archive "Controlling Crowds"

http://www.deezer.com/track/2941855

froeze a dit…

Merci seb

Anonyme a dit…

Notre valeur sur le marché du travail se mesure à :
1. notre degré de soumission au système
2. notre degré d'asservissement à la technologie et notre capacité d'assimilation des techniques faisant de nous des machines spécialisées plus ou moins fiables et adaptables. Plus on amasse de compétences techniques, plus on est aliénés et altérons notre nature profonde.

Donovan a dit…

commencez par résiliez votre abonnement de téléphone portable.

on s'en passe facilement et c'est une chose de moins à gérer

Vincent2 a dit…

@ Vincent
Pour t'encourager : tu as 18 ans et tu cherches déjà à comprendre le système et à t'en affranchir.
C'est plutôt positif ; moi, à ton âge, je n'avais pas ta maturité. J'étais à l'ouest, comme on dit...
Résultat : à 30 ans, je commence à comprendre, mais c'est tard, comme le dit Seb. J'ai déjà des gamins, et c'est extrêmement difficile (à part couper les ponts avec une partie de la famille et des amis complètement abrutis par le système) de les élever de manière alternative. Ils vont à l'école, voient ce qu'ont les autres, etc, etc. Je ne te fais pas un dessin. C'est affolant comme les enfants sont fragiles et facilement manipulables... Il est quasiment impossible de les raisonner (mon plus jeune a 5 ans).
Donc, continue à t'informer, et surtout, essaye de rester cohérent avec toi-même.

@Thoms
Le système est loin d'être absurde pour ceux qui le cautionnent et en profitent en connaissance de cause...

Anonyme a dit…

Exelent seb
très bonne analyse
la société est pourris jusqu'a l'os

Seb Musset a dit…

Update 12.05.09 > Caterpillar bazarde ses 733 salariés.

Vincent a dit…

Seb, je suis d'accord que sur le court terme et dans le domaine du faisable, la solution la plus pragmatique est de faire "un pas sur le côté" comme tu le dis.

Je suis toutefois sceptique quant à cette idée. Non pas que cela ne me tente pas mais une question toute bête se pose : Comment vivre sans emploi ? Loin de moi l'idée de vouloir faire une apologie du travail salarié mais si on pense concret, il n'y a que deux solutions pour se mettre en dehors du système imposé : vivre sous le crochet de quelqu'un, ou être indépendant. Le problème c'est que l'indépendance maintenant se traduit forcément par deux choses que tu reprends dans tes vidéos : logement et bouffe. Si je peux faire pousser des légumes dans un jardin, je ne pense pas me tromper en disant que la pierre ne pousse pas aussi facilement.

Et là seb, je tombe sur une de tes premières vidéos qui parlait d'un projet à la con qui avait pour objectif de garantir un logement (très minimal) à tout le monde, histoire de ne pas cumuler les inégalités (pas de boulot -> pas de revenus -> pas de logement -> ...).

@Vincent2
Merci pour l'encouragement. Malheureusement ce n'est pas l'opinion de tout le monde, les gens me voient le plus souvent comme un défaitiste, un râleur. Je crois que le pire est d'être traité de fainéant et de joyeux hippie par des électeurs de droite.

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